Argol
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De l'assiette au cerveau : la cuisine neurogastronomique
Christophe Lavelle, Roland Salesse
- Les Ateliers D'Argol
- Paradoxes
- 9 Juin 2023
- 9791094136461
La cuisine est « l'art d'appre^ter les mets et de les rendre agre´ables au gou^t », nous dit Jean-Anthelme Brillat- Savarin, sans doute le plus ce´le`bre auteur gastronome. Mais qu'est-ce que le gou^t? L'aspect, la forme, la couleur, l'odeur, la saveur, la texture, la tempe´rature participent assure´ment a` l'appre´ciation de ce que nous mangeons, appre´ciation elle-me^me conditionne´e par notre culture, nos habitudes, notre humeur, notre environnement. Car le gou^t, qui se forge petit a` petit au cours de l'enfance et continue d'e´voluer pendant toute notre vie, est autant affaire de physiologie que de psychologie, impliquant nos cinq sens autant que notre imaginaire. Or notre cerveau est a` la fois juge et partie dans l'alimentation, sie`ge du gou^t et centre de commande de nos comportements alimentaires, l'espe`ce humaine ayant de´veloppe´ un art du « vivre pour manger » qui de´tourne les processus physiologiques pour re´pondre a` des valeurs symboliques, culturelles et he´doniques lie´es a` la nourriture.
C'est a` une exploration gourmande de ce cerveau bien myste´rieux que nous convient les auteurs de cet ouvrage, tous deux scientifiques et gastronomes passionne´s! -
Dumuni kê, carnets d'un goûteur au Burkina
Vincent Schmitt
- Argol
- Les Ateliers D'argol
- 25 Novembre 2021
- 9791094136188
Vincent Schmitt, au cours de son séjour à Ouagadougou où il a réalisé un documentaire sur la vie dans une cour, espace d'une famille au large sens du terme, a été touché par la cuisine locale.
Découverte d'une richesse inouïe, de produits inconnus, et surtout de multitudes de goûts. Ses échanges avec des personnages typiques l'ont ouvert à des dégustations colorées de saveurs inconnues.
Ses carnets de notes racontent ce voyage insolite dans les marmites et les assiettes de ses hôtes.
Une visite accompagnée inédite, une leçon vivante de cuisine avec des recettes... et des croquis
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« C'est fade », dit-on. Une phrase banale pour désigner l'absence de goût. Seulement, qu'est-ce que le « fade » ? La cuisine japonaise, avec son tôfu et son riz blanc, est-elle vraiment un modèle du fade, comme on l'entend souvent dire ?
Sur ce terme riche en connotations, aussi variées que l'imaginaire qu'il recouvre, Ryoko Sekiguchi propose une thèse singulière : le « fade » est le centre creux de la cuisine française. En explorant le passé de son expression (« il fait fade » ; « je me sens fade »), le nouage délicat du jugement et de la perception et le symbole gustatif de la cuisine japonaise, l'auteur dévoile les émotions qui reposent dans le lexique du « non-goût », dans toute leur complexité.
Écrivain et traductrice, Ryoko Sekiguchi écrit en japonais et en français. Fille d'une cuisinière, elle partage la passion des fourneaux autant que celle des livres de cuisine. Parmi ses ouvrages : L'Astringent (Argol, 2012), Le Club des gourmets et autres cuisines japonaises (P.O.L, 2013) et Dîner Fantasma (Manuella Éditions, 2016). -
Depuis un siècle, nous sommes pétris de normes et de règles d'hygiène en ce qui concerne notre alimentation. Nous traquons la moindre bactérie et moisissures. Et cependant, les aliments que nous considérons les meilleurs, ceux que nous mettons au pinacle de nos gastronomies, sont fabriqués par des bactéries et moisissures... Ce sont littéralement des aliments pourris. Dans cette catégorie, le camembert et le roquefort rivalisent avec le surrströmming suédois, le huitlacoche mexicain, le nuoc mam vietnamien ou les narezushis japonais.
Les aliments pourris existent dans toutes les cultures gastronomiques, ce sont partout des mets de connaisseurs, et le signe de civilisations très élaborées, contrairement aux apparences. Mais pourquoi ? Le goût du pourri est quelque chose d'anthropologique, ancré en nous depuis le fond des âges. Ce goût s'est bel et bien transmis jusqu'à nous, malgré l'hygiéniste ambiant.
La frontière entre les deux appréciations, périmé ou comestible, pourri ou fermenté, pourri ou suri, rance ou mangeable, délicieux ou répugnant, varie donc, non pas selon les produits eux-mêmes, ni les individus qui les produisent et les mangent, mais selon les idéologies, les groupes humains, les familles, les communautés, les religions, les classes sociales, les pays, les régions, les continents. Rien n'est plus subjectif !
Alors, pourri ou fermenté ? Comestible ou avarié ? Oxymore ou paradoxe ? Existe-t-il vraiment une différence ?
La nature et la culture sont fortement imbriquées là-dedans, et les distinctions ne sont pas si simples à établir, tandis que les paradoxes sont nombreux : l'aliment pourri est à la fois naturel dans son processus ET culturel dans sa préparation, sa consommation et sa symbolique. Le pourri nous emmène dans une dimension verticale, il transcende le simple fait de se nourrir.
Ce livre est en voyage dans le temps et l'espace, autour de ces aliments exceptionnels. -
Tout aliment s'associe trois qualifications, comme les humains : une substance, un nom, une provenance.
Pourtant, il n'est pas rare que nous soyons amenés à consommer des nourritures auxquelles l'un de ces attributs fait défaut ; c'est l'« alimentation vaporeuse ».
Manger des nuages, la brume, la transparence... Dans un style tout à la fois poétique et humoristique, émaillé de textes insolites, l'auteur nous conduit peu à peu vers des horizons plus inquiétants, pour parvenir jusqu'à ce monde qui « mange fantôme », cette évidence, pour ne pas la nommer, qui s'est imposée à nous depuis le 11 mars 2011. -
Tocino del cielo : dialogue avec Catherine Flohic
Inaki Aizpitarte, Catherine Flohic
- Les Ateliers D'Argol
- Paradoxes
- 2 Décembre 2022
- 9791094136386
Inaki Aizpitarte, né en 1972, est le chef du restaurant mythique à Paris Le Chateaubriand. Sa cuisine singulière, très créative, emblématique du courant novateur de « la bistronomie », en a fait le cuisinier français le plus influent sur la scène internationale.
Avec une carte unique, chaque jour renouvelée, la cuisine d'Inaki Aizpatarte est à son image : libre, imprévisible, directe et sensible. Il manie l'art du paradoxe gourmand et l'émotion gustative dans des inventions parfois risquées avec des accords surprenants et terriblement savoureux.
Inaki Aizpitarte propose depuis des années un dessert, seule « signature » de ses menus imprévisibles : le tocino del cielo. Un « gâteau » inoubliable, gobé en une seule bouchée, une surprise gourmande et sensuelle.
Ce livre est l'histoire de ce dessert, un voyage en Espagne, filmé par Nanda Fernandez-Bredillard. Et sa recette inédite ! -
Pierre Gagnaire : transgressions
Pierre Gagnaire, Catherine Flohic
- Les Ateliers D'Argol
- Gestes
- 2 Avril 2015
- 9791094136294
Transgressions reprend les questions de création abordées dans Un principe d'émotions (éd. Argol, les ateliers d'argol, 2011), révèle l'intimité de la pensée en oeuvre et le cheminement de l'écriture d'une cuisine unique.
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Notes en cuisine, carnet kaseki
Paul Caussé
- Les Ateliers D'Argol
- Paradoxes
- 1 Octobre 2021
- 9791094136423
Dans les cuisines du Hyo Tei, institution kaiseki vieille de plus de trois siècles à Kyoto, le cuisinier Paul Caussé à vécu une aventure des sens et une expérience culinaire.
Son épouse Laure Fissore a dessiné des moments, des gestes. Ses croquis accompagnent le récit.
"J'ai écrit ce carnet pendant les mois de septembre et octobre 2017, debout dans les cuisines du Hyo Tei, alors que j'effectuais un apprentissage en cuisine kaiseki. Mes confrères en France pourraient s'en indigner : le métier de cuisinier suppose une activité continue, sans relâche. Un cuisinier à l'arrêt est suspect. Même lorsque l'action diminue, le cuisinier cherche une tâche à effectuer, se renseigne, aide, prend des initiatives, ou va ne serait-ce qu'effectuer du nettoyage. Il révise sa mise en place, étiquette, réorganise le garde-manger. Passe au peigne fin les stocks. Note. Comme aux échecs, il réfléchit plusieurs coups à l'avance et anticipe.
Le texte de cette aventure en cuisine est suivi de recettes originales vécues sur le vif à refaire.
"Au Japon, en cuisine kaiseki, tout cela est très différent. La cuisine est réglée comme du papier à musique, et obéit à une rigueur singulière, où chacun reste à sa place. Le cuisinier ne prend pas d'initiative et attend sa mission. Une fois terminée, il lui arrive de croiser les bras, et d'observer en silence. J'ai utilisé ces instants de calme, pour écrire. Au sein de la brigade, j'ai eu la chance de toucher à différents postes, et d'avoir un aperçu large des techniques et du fonctionnement japonais, ou du moins propre à ce restaurant. Rien n'a été sacrifié au français que je suis. J'ai découpé du poisson sous l'oeil du chef, dressé des plats dans des céramiques vieilles de 200 ans, pour une clientèle locale. Et j'ai écrit parmi les casseroles et les vapeurs, pendant mes heures de service. Rien n'a été modifié, si ce n'est les ratures, les orthographies hasardeuses et certaines retranscriptions et vérifications en japonais. Le sel de ce carnet étant justement sa vérité brute, ses scories. Ce que j'ai souhaité conserver en le retranscrivant." Il y a la céramique. L'art floral. L'apprentissage permanent du geste. Un ruisseau qui fend le jardin. Des habitudes qui offrent un rythme aussi fluide qu'imperturbable. Il y a du silence. Une abnégation à la tâche qui pourrait s'apparenter à de l'austérité. L'ombre permanente du chef, trésor national vivant, qui s'efface, altruiste, derrière son rôle : transmettre.
Il y a aussi ce temps, si étiré qu'il autorise l'attente. C'est dans ces creux que Paul écrit, carnet en main. À la fois acteur et observateur. Observations du trajet d'un produit jusqu'à l'assiette. Témoignage au sein d'une brigade consacrée à l'art culinaire japonais, et logée au bout de la rue, dans un même dortoir. Des réflexions sur les braises d'une prise d'écriture à vif, pendant le service. Debout, parmi les vapeurs. -
L'acide : neuf portraits d'assiettes
Bénédict Beaugé
- Les Ateliers D'Argol
- Paradoxes
- 20 Mars 2014
- 9791094136249
Il existe en français toute une série de mots faisant référence à l'acide : acide, acidulé, aigre, aigrelet, sur, suret, acerbe, vert, pointu, piquant, mordant, vif, verdelet, piqué, acescent, besaigre, ginguet, ginglet, guinguet...
L'acidité c'est d'abord celle des végétaux avec toutes leurs nuances, de l'acerbe au tout juste acidulé ; ensuite, celle des fermentations, vins, vinaigres, laitages et conserves, du simplement sur au franchement aigre. L'attirance pour l'acide n'est pas celle de tous : c'est affaire de physiologie et aussi de culture. Bénédict Beaugé avait exploré la saveur acide en 2002 auprès de Michel Troisgros grand amateur et cuisinier des acidités. Il revient ici en toute liberté dans une exploration sensuelle très singulière de souvenirs de plats où l'acidité fut un révélateur de grandes émotions. On peut affirmer qu'ici, avec Bénédict Beaugé, l'écriture des sensations en bouche font leur entrée en littérature.