Une petite fille privililégiée, parce que son père était prisonnier de guerre, sa maman, juive, et elle, ne serait pas envoyée dans un camp d'extermination. Mais à Bergen-Belsen, on mourait de faim, de froid, on mourait du typhus. La force du témoignage et de son adaptation dramatique tient à l'emploi du présent de l'indicatif. Il est apparu nécessaire à Philippe Ogouz de transmettre cette parole, de la donner à entendre sur une scène de théâtre.
"Ce livre porte un autre regard sur Léopold II (1835-1909), deuxième roi des Belges, premier Congolais de l'histoire, créateur de l'État indépendant du Congo (1885) et son souverain durant un quart de siècle (1885-1908). L'auteur, congolais, met en évidence ce que le roi souverain Léopold II a laissé en héritage au pays. Il est indispensable de se souvenir que des crimes ont été commis sous son règne, mais ils ne doivent pas empêcher de mettre en valeur ses qualités et les réalisations qu'il a menées à bien lesquelles plaident en faveur d'une réhabilitation de son image et de son action. - - "
"Ce livre en 2 tomes met au jour pour la première fois, l'essentiel des ""Écrits de Jean Moulin"" lui-même, puisque seul avait paru, posthume et préfacé par le Général de Gaulle, ""Premier combat"", en 1947 aux éditions de Minuit. Le Tome 1 rassemble les écrits de l'homme privé et du haut fonctionnaire. Le Tome 2 réunit l'essentiel des textes rédigés par Jean Moulin ou adressés, à lui, par le général de Gaulle et ses conseillers - concernant la Résistance, textes aujourd'hui rassemblés par Daniel Cordier, son secrétaire et biographe, qui a ouvert pour la première fois sa collection privée."
Cet ouvrage s'attache à retracer et à décrypter le parcours de Simone Veil, déportée en avril 1944 à Auschwitz, dans l'univers tentaculaire et complexe de la Shoah. Après une présentation globale de la Shoah et une description de l'univers concentrationnaire nazi, la spécificité du parcours de Simone Veil dans cette entreprise d'extermination des Juifs est analysée en profondeur et mise en perspective, puis comparée à d'autres parcours au coeur de cet enfer indicible. De sa jeunesse à Nice, de son arrestation jusqu'à Drancy, de Drancy jusqu'à Auschwitz, d'Auschwitz à Bobrek, de Bobrek aux marches de la mort, jusqu'à l'ultime étape à Bergen-Belsen, nous suivons de près le parcours de Simone Veil. Cet ouvrage présente enfin le retour en France et analyse la dualité entre les déportés raciaux et les déportés résistants.
L'histoire singulière de la Confédération générale des vignerons est étroitement liée à celle des bouleversements subis entre 1907 et la fin du XXe siècle par une société viticole languedocienne ramenée à partir des années 1970 au rang de groupe social minoritaire dans la nouvelle société polymorphe du Languedoc actuel. Une grande partie des notables viticulteurs et de la masse des vignerons travaillant dans « le plus grand vignoble du monde » s'est vue obligée de quitter ses terres et de changer de métier et de société. Cette contribution, qui sur le plan universitaire avait pour ambition d'enrichir les apports de l'historiographie existante, est aussi un hommage à tous ces vignerons languedociens, à leur famille, et à leurs souffrances.
Y a-t-il un pilote dans l'avion ? Oui, et c'est une femme, une femme noire ! À une époque, en découvrant cela, des passagers auraient frôlé le malaise, mais aujourd'hui la présence de femmes dans les cockpits ne surprend plus, même si la féminisation du métier de pilote de ligne se fait lentement. Cependant, en raison de la croissance annuelle du trafic aérien, la flotte mondiale d'avions de ligne pourrait doubler dans les vingt prochaines années et sans doute le nombre de femmes devrait-il lui aussi augmenter dans les cockpits alors qu'en 2022 elles représentaient à peine 10 % en moyenne, certaines compagnies refusant encore cette évolution naturelle. Et parmi ces femmes, combien sont noires ? Une minorité, certes, mais une minorité déterminée à laquelle des femmes, comme l'Américaine Bessie Coleman, formée en France, ou la Martiniquaise Marie-Claude Valide, ont ouvert la voie.
L'objectif de cet ouvrage est d'expliquer comment s'est déroulée cette période d'abolition ou d'émancipation générale dans les colonies françaises concernées entre 1848 et 1852. Chaque colonie - Guadeloupe, Guyane, Martinique, La Réunion - possède sa date particulière d'abolition, ses traditions, sa mémoire et ses personnages. La période de l'abolition de l'esclavage ne s'accompagne pas de la fin de la colonisation française !
La Troisième République est née dans le chaos et morte d'une défaite militaire. Deux destins individuels en sont représentatifs : François Julien Chatet, garde national fédéré pendant la Commune, fut arrêté à la fin de la « semaine sanglante ». Son arrière-petite-fille, Madeleine Aylmer, s'engagea dans la Résistance. Arrêtée en 1944, elle fut déportée à Ravensbrück, où elle donna naissance à Sylvie. De 1871 aux années de l'Occupation, ces deux fervents républicains ont tenu entre leurs mains le « fil de Marianne ». Ce fil aurait pu se rompre avant la défaite fatale de 1940. Mais l'idée républicaine a résisté en France et dans leur famille. Madeleine était la mère de Sophie Wirth.
"À partir du milieu du XVIIe siècle et durant tout le XVIIIe, les Français se sont installés sur les îles du sud-ouest de l'océan Indien. S'il s'agissait au départ d'asseoir le monopole de la Compagnie des Indes, les perspectives ont progressivement changé, faisant de l'Isle de France l'entrepôt général et la base navale au carrefour des voies maritimes de la mer des Indes. Porté par les guerres de l'Inde, le développement de ces îles s'est d'emblée fondé sur un système économique esclavagiste alimenté par la traite négrière et la liberté du commerce."
Septembre 1939 : le champ de bataille prévisible du nouveau conflit franco-allemand est évacué à titre préventif. Alsaciens et Lorrains gagnent les destinations qui leur sont assignées dans le centre-ouest et le sud-ouest. Exception : les facultés de Strasbourg sont repliées à Clermont-Ferrand. Commence un épisode dramatique de la IIe guerre mondiale pour les Alsaciens-Mosellans et les Auvergnats : un destin commun qui devient tragique en 1942 avec l'invasion de la zone sud. L'occupant traite alors les premiers en fuyards et déserteurs, les seconds en rebelles et terroristes. Pour la bonne compréhension des spécificités de l'Est, l'auteur évoque d'autres moments de l'Histoire : les entre-deux-guerres 1871-1914 et 1918-1939, le devenir de ces régions sous régime nazi de 1940 à 1945. Un lourd bilan : les souffrances horribles de toute guerre, des ressentiments durables dus à l'exil, un énorme gâchis pour le Savoir.
L'Egypte des années 30, 40, 50...
Un Etat dominé par l'Occident, un peuple humilié, une société submergée par la pauvreté et la précarité. Il y avait aussi une importante et foisonnante communauté juive, égyptienne et cosmopolite, qui se voulait pleinement intégrée au pays. Et en son sein des hommes et des femmes convaincus que le communisme était le rêve de l'avenir pour l'Egypte. Ils se sont donc engagés avec conviction dans le combat politique en faveur des plus pauvres jusqu'à ce que les autorités égyptiennes y mettent fin brutalement.
Qu'ils soient ou non communistes, des milliers de Juifs furent arrêtés et l'exil devint leur destin. Cet Aller sans retour retrace l'itinéraire de l'un d'entre eux plongeant le lecteur dans toute la richesse de cet univers à jamais disparu.
1917, un train transportant des permissionnaires de l'Armée française en Italie déraille en Savoie. Le désastre qui en est résulté reste aujourd'hui encore méconnu. Le secret militaire qui a entouré la catastrophe explique que la plupart des questions que ce sont posées les Mauriennais de l'époque soient toujours d'actualité cent ans après. Il aura fallu plus de quatre années d'enquêtes et d'investigations à l'auteur pour lever le voile sur "l'un des drames les plus effroyables de la guerre" et qui reste de loin l'accident le plus meurtrier des chemins de fer français.
Dans sa lutte désormais centenaire, le mouvement national palestinien a cru un moment nécessaire et possible d'obtenir la libération par une lutte armée de longue durée soutenue en particulier par le monde arabe. Les échecs politiques et militaires l'ont conduit à s'engager dans une résistance populaire non-violente qui a fait l'admiration des peuples du monde dominé et ouvert la voie au « Printemps arabe ». Prenant essentiellement la voie d'une désobéissance civile de masse que désormais prône Marwan Barghouti, cette résistance devrait permettre au peuple palestinien d'espérer être libéré de l'occupation militaire israélienne condamnée par la quasi totalité de la communauté internationale.
« Nous sommes gouvernés par une bande de fous ! » Parole d'un observateur. «Les imbéciles qui descendent dans la rue, ce sont des idiots utiles.» Parole du président. Bonjour l'ambiance ! Beaucoup d'effets de manches, mais très peu de décisions qui s'appliquent concrètement, les ministres issus des forces armées se montrant étonnamment respectueux des règles constitutionnelles. Quatre semaines durant, l'auteur est allé à la rencontre de ceux qu'il avait côtoyés durant ses dix années passées au Brésil pour en capter leurs impressions et leurs sentiments, découvrant l'ahurissante idéologie du maître à penser du président, cernant la politique du moment et les faiblesses de l'économie.
"Cet ouvrage se veut une suite à un livre écrit en 2006, évoquant le mouvement zapatiste de 1994 à 2006 à travers les textes du sous-commandant insurgé Marcos. Après la trahison de 2001, le mouvement zapatiste décide d'avancer dans son projet d'autonomie envers et contre tout. On le suivra, jusqu'en 2021, dans sa volonté de transformer la vie quotidienne en territoire zapatiste et d'élaborer un projet anticapitaliste pour le pays. On le suivra dans des projets improbables qui questionnent l'art et les sciences, qui fait aux luttes des femmes une place essentielle et qui les lancera à la « conquête » du monde."
L''égyptologie n'aurait jamais eu d'histoire sans l'intuition du lieutenant Pierre-François-Xavier Bouchard. Cet enfant du Jura se trouva pris dans les péripéties militaires de l'armée de Bonaparte en Égypte. Champollion n'est que l'arbre qui cache la forêt plantée par Bouchard. Ce dernier a sauvé la pierre lors d'un terrassement d'un fort à Rosette, l'a calquée sur la feuille même qui aura servi à Champollion pour déchiffrer des hiéroglyphes. Les Anglais ont compris non seulement l'importance majeure de la pierre, mais aussi du lieutenant qui l'a déterrée. Dans le tragique siège d'El-Arich, dans le Sinaï, ils sauveront Bouchard des Ottomans, mais feront main-basse sur la précieuse pierre. Par cette première biographie du lieutenant Bouchard, l'auteur ouvre une nouvelle page dans l'histoire de l'armée d'Orient.
Les lettres du soldat Raoul Descat à sa famille nous plongent dans la France en guerre du début du XXe siècle. Mobilisé à l'âge de vingt ans, il est allé en Argonne, dans la Somme, à Verdun et au Chemin des Dames. Sa correspondance nous dévoile l'horreur des tranchées, la rudesse de la vie de caserne, les déplacements continuels, mais aussi comment on vivait à l'arrière dans une ferme des Landes, dans une France encore rurale. Ce témoignage touchant nous aide à comprendre ce qu'est la guerre. Comment elle atteint profondément l'individu. Comment elle l'amène à survivre en se tournant vers ce qu'il a de plus précieux : l'amour et l'aide des autres, en particulier de sa famille. Ce livre est l'occasion de se remémorer quelle fut l'expérience combattante du « Poilu ».
Août-septembre 1870, alors que l'armée française est en pleine déroute et que les troupes régulières tentent de se réorganiser, les gardes nationaux et francs-tireurs surgissent un peu partout infligeant des pertes à l'ennemi, certes peu importantes, mais suffisantes pour que l'état-major allemand décide de les éradiquer en intimidant, si nécessaire, les populations civiles qui les soutiennent. Le 18 octobre 1870, dans une petite ville tranquille d'Eure-et-Loir, Châteaudun, 1 200 francs-tireurs, gardes nationaux et sapeurs-pompiers, dépourvus de cavalerie et d'artillerie, affrontent une demi-journée durant, 6 500 hommes de la 22e division d'infanterie allemande dans un combat inégal et symbolique, infligeant des pertes infimes à l'ennemi mais dont la mémoire et le souvenir sont restés vivants partout dans le pays. Pourquoi et comment est-ce arrivé ? C'est ce que ce livre tente d'expliquer en s'appuyant sur de nombreuses sources éparpillées dans les centres d'archives et les bibliothèques. C'est ainsi qu'une poignée de francs-tireurs et de gardes nationaux, malgré eux, sont entrés dans l'Histoire précédant les Jean Moulin, les Charles Tillon, les Gabriel Péri et tous les autres.
"La plupart des personnes de passage à Saint-Tropez pensent que Brigitte Bardot est à l'origine de l'histoire du village. En réalité, Saint-Tropez avait commencé à faire la fête bien avant ! Paul Signac en 1892 et les peintres, souvent anarchistes, qui l'ont suivi, ont anticipé l'arrivée, au début du XXe siècle, d'une clientèle anticonformiste, avant-gardiste et libertine. Les années 20 et 30 seront celles de la fête et de l'essor d'un tourisme estival déjà teinté de snobisme, accueillant des personnalités en tous genres et des professionnels du cinéma, charmés par le décor naturel. Après-guerre, Saint-Tropez deviendra un lieu culte, mondialement connu, et B.B. lancera une révolution des moeurs, prônant l'émancipation de la femme et le développement d'une sexualité libérée. Malgré des débordements et une réputation parfois sulfureuse, le village n'en restait pas moins le lieu où l'on devait absolument passer ses vacances. Avec les années 70, les touristes y verront non seulement débarquer le monde du cinéma, mais aussi celui de la chanson, répondant à l'invitation d'Eddie Barclay. Le show business du monde entier s'y montrera et la fête deviendra délirante, avant de se noyer dans les magnums de champagne des années bling-bling de la fin du siècle. Au-delà de l'histoire de l'avènement de ce village qui, un temps, sera le centre du monde, c'est bien évidemment celle de l'évolution de la société française qui est racontée. - "
Ce numéro des cahiers du GREMAMO étudie plusieurs médiums (dessin, peinture, sculpture, cinéma, photographie, BD, street art, graffiti, installation) comme formes porteuses de représentations contestant l'ordre politique depuis la colonisation jusqu'aux années 2011 qui ouvrent une nouvelle période, remettant en cause l'autoritarisme des régimes installés dans la période post-coloniale. Des contributions analysent le regard des artistes sur des situations de violence extrême tandis que d'autres évaluent la part prise par les images dans la lecture d'événements majeurs de 1945 à nos jours. Au fil des pages, se dessine un enracinement de cet esprit de résistance manifesté depuis l'époque coloniale, même si les formes se sont renouvelées face au flux permanent d'images et aux zones d'ombres de notre monde contemporain.
"La bataille de la Lys (9 avril 1918) est un véritable lieu de mémoire de la conscience collective portugaise. L'effort portugais dans la Grande Guerre n'a pas encore été reconnu comme il le mérite, malgré l'entrée en guerre du Portugal aux côtés de ses alliés. Oublier tous ces soldats portugais, morts pour la liberté de la France, c'est effacer une partie de l'histoire portugaise et française."
Cet ouvrage sur la Belgique et le Congo, de la colonisation à la réparation, vise d'abord à retracer l'histoire de la création de l'État indépendant du Congo, le rôle joué par Léopold II et, ensuite, par la Belgique dans les crimes et exactions commis de 1885 à 1960 contre les populations congolaises. Dans un second temps, l'auteur plaide pour la reconnaissance et la réparation par la Belgique des torts commis au nom d'une entreprise coloniale. La responsabilité de la Belgique est indéniable. Le roi Philippe a présenté « ses plus profonds regrets » aux Congolais. Mais ces regrets ne sont pas à la mesure de la gravité des crimes commis.
La bipolarisation de la crise centrafricaine en conflit "chrétiens versus musulmans" détourne l'attention du monde sur les origines, la vraie nature et les auteurs instigateurs de ce drame. Cet ouvrage allume les projecteurs sur tous ceux qui ont joué une partition non négligeable dans ce mélodrame. Autant d'éléments qui permettront au lecteur d'avoir une vision panoramique de la guerre en Centrafrique. Cet ouvrage, c'est aussi la guerre racontée par les témoins oculaires et le regard d'un journaliste sur le traitement de l'information en période de conflit.
"L Afrique et sa partie subsaharienne délibérément balkanisée sur un demi-siècle par la Françafrique tentaculaire doivent régler leurs ultimes contentieux. Cette démarche suppose que l on dresse, comme cet ouvrage tente de le faire, le bilan d un échec programmé. La République dont a rêvé Félix Éboué aura été impuissante face à la montée de la Françafrique. Ce bilan est le repère sans lequel on risque d occulter les enjeux et les tâches qui incombent aux générations, dont dépendent les stratégies économiques, sécuritaires et géostratégiques de l Afrique à construire."