Depuis le début de la guerre d'Ukraine, Olivier Kempf publie chaque semaine sur les réseaux sociaux une analyse des événements militaires qui se sont déroulés sur le front. Ces billets ont rencontré l'assentiment du public qui y a trouvé le point de vue sobre, prudent et distancié d'un expert et d'un praticien, pointant les succès et les échecs des deux belligérants, détaillant leurs intentions opérationnelles, proposant enfin une perspective géopolitique au-delà des opérations militaires.
Ces billets ont été ici rassemblés et permettent, comme une succession d'instantanés, de dérouler le film des opérations pendant ces premiers mois de la guerre et de mieux comprendre les enjeux successifs du conflit. Il s'agit donc d'un premier bilan intermédiaire, à la lumière des sources ouvertes, dégagé des excès partisans des deux camps et du tumulte médiatique. L'ouvrage constitue donc la première synthèse de cette guerre d'Ukraine qui marque un tournant stratégique du continent européen.
Il est agrémenté d'une série de cartes dressées tout au long du conflit par le géographe Éric Streignart et complété, en seconde partie, de l'examen des premières leçons stratégiques que l'on peut tirer de cette guerre : est-elle le modèle des guerres de demain ou est-elle au contraire exceptionnelle ?
Un ouvrage indispensable pour qui veut comprendre les raisons du retour de la guerre sur le continent européen mais aussi les risques et les défis qu'elle entraîne sur notre sécurité.
Cet ouvrage couvre les opérations militaires menées en Russie du sud entre mai 1942 et mars 1943, dont la destruction de la 6e Armée à Stalingrad est le point d'orgue. Tous les éléments permettant de comprendre cet événement inouï sont analysés : les graves défaites soviétiques du printemps (Kharkov, Crimée), les tentatives d'intoxication des deux camps (dont la mystérieuse opération Kreml), les problèmes logistiques écrasants, l'échec pitoyable des T-34 dans la boucle du Don...
Les raisons de la combativité des Soviétiques dans la ville en ruines font l'objet d'un examen systématique, loin des caricatures jusqu'ici proposées. L'effort d'adaptation des deux adversaires à la guerre urbaine - nouveauté radicale de l'histoire militaire - est décortiqué, de même que l'échec du pont aérien de la Luftwaffe. Au passage, l'auteur fait tomber nombre de mythes et de légendes : non, Paulus n'avait aucune chance de réussir une percée ; oui, Hitler a eu raison de lui refuser l'ordre de sortie ; non, la bataille n'était pas perdue d'avance pour la Wehrmacht ; oui, l'Union soviétique est bien dans la situation économique catastrophique qu'a prédite Hitler.
Des aspects méconnus de la bataille sont également développés : la contre-offensive soviétique n'a pas 1 chance sur 100 de réussir au moment où elle est conçue ; Eremenko a magnifiquement bloqué la tentative de dégagement de Manstein ; le renseignement allemand a subi son pire échec de la guerre... à cause d'un fiasco tenu longtemps secret par les Soviets ! Hitler a laissé filer une chance réelle de priver l'URSS de pétrole et Staline, par excès de nervosité, a manqué un super Stalingrad, qui aurait raccourci la guerre de 18 mois.
Trente-huit cartes permettent de suivre en détail l'ensemble des opérations et de regarder d'un oeil neuf la plus célèbre bataille de la Seconde Guerre mondiale.
La bataille dite de Tcherkassy pour les Allemands et de Korsun pour les Russes écrit le dernier épisode d'une série d'opérations largement ignorées, la « bataille pour le Dniepr », la plus importante du conflit germano-soviétique, après Barbarossa, par sa durée et par les effectifs engagés.
De septembre 1943 à février 1944, en effet, la moitié de l'Armée rouge affronte pour la possession du grand fleuve ukrainien la meilleure part de la Wehrmacht. Si les Soviétiques connaissent à cette occasion leur plus grave fiasco aéroporté, ils réussissent des rocades et des percées d'anthologie tandis que les Allemands se montrent incapables de transformer en succès durables les coups de boutoirs de neuf Panzerdivisionen, pourtant magnifiquement conduits par Manstein.
La seconde partie de l'ouvrage offre une description minutieuse de l'encerclement de deux Corps allemands à Korsun et des 26 jours de combats acharnés, menés dans les pires conditions météo, qui préludent à leur délivrance partielle. Jean Lopez livre ici un récit haletant, très documenté, sur les calculs et les obsessions d'Hitler et de Staline, sur les performances de Vatoutine, Koniev et Manstein, mais aussi sur les souffrances inouïes vécues par quatre millions de Landsers et de frontoviki.
Le lecteur trouvera aussi d'importants aperçus sur le transport aérien allemand, sur les forces aéroportées soviétiques, sur le grand passage à vide de l'arme blindée rouge ainsi que sur le rôle de l'encerclement dans les deux pensées militaires qui s'affrontent.
Face à la suprématie militaire et diplomatique des Anglais et des Français, les Hans, implantés durablement dans cet « Empire du Milieu », étaient devenus à la longue conservateurs, coupés du monde extérieur et arrogants, confinant à la xénophobie. Ces Chinois ne se sont pas rendu compte du décalage stratégique grandissant entre Orient et Occident, d'autant que la dynastie des Qing était sur le point de sombrer, ou tout au moins était en déliquescence suite à une série de mauvaises récoltes dues aux intempéries et de révoltes paysannes, donnant naissance aux « Taiping », mélange de mercenaires et de paysans-soldats. Un empereur, Xian Feng, faible, opiomane et cloîtré dans sa « Cité interdite » et une cour corrompue vont faciliter les Anglo-Français à imposer leur dictat.
Les trop faciles victoires des Occidentaux face à des hordes tumultueuses et sans grande combativité des Chinois ont mis à mal leur orgueil quand il leur a fallu se rendre à l'évidence qu'ils devaient se soumettre aux oukases des nouveaux envahisseurs. Avec les pernicieux traités ouvrant son marché aux produits occidentaux, dont celui de l'opium, ils se sont sentis mortifiés. Incapables de résister militairement aux Occidentaux, les Chinois ont tenté d'user de ruses pour retarder les signatures des traités qu'ils ont nommés d'« inégaux ».
Ces guerres de l'opium ont été ressenties, côté chinois, comme une humiliation incommensurable, par l'amputation d'une partie de son territoire avec la cession de l'île puis de territoires à Hong Kong, par l'obligation de commercer avec les étrangers et enfin par le pillage puis l'incendie de l'inestimable Palais d'été.
Ce livre apporte un éclairage sur la réponse de la Chine aux invasions du XIXe siècle par la stratégie des nouvelles routes commerciales (Belt and Road Initiative).
Le 5 juillet 1943, autour de la ville de Koursk, Hitler déchaîne la plus importante bataille de matériel de la Seconde Guerre mondiale. Durant 12 jours, près de 3 millions d'hommes, 8 000 chars et 5 000 avions vont s'affronter dans une mêlée dantesque.
Appuyé sur les derniers travaux américains, allemands et russes, cet ouvrage décape la vision de la bataille de Koursk, en démonte les mythes et les légendes. Non, l'opération Citadelle n'était pas une mauvaise idée, et Hitler n'a pas compromis les chances allemandes. Oui, la Wehrmacht est passée à deux doigts de la victoire. Non, les Panzers n'ont pas été laminés : ce sont les T-34 qui ont reçu une terrible correction. Non encore, l'espionnage n'explique pas le succès de l'Armée rouge. Oui, enfin, cette bataille est une des plus importantes du conflit, à condition de la considérer en même temps que les contre-offensives soviétiques d'Orel et de Kharkov.
Ce livre souligne les progrès opérationnels des Soviétiques, leur supériorité dans la planification stratégique, leur maîtrise de la maskirovka, cet art de tromper l'ennemi sur ses buts véritables. Il met notamment en lumière le rôle joué par la bataille du Mious, demeurée quasi inconnue en Occident.
Dans ce livre, Jean Lopez décrit et analyse en détail les offensives géantes menées par l'Armée rouge en 1945 : l'Opération Vistule-Oder, la conquête de la Prusse-Orientale, de la Poméranie, de Dantzig et de la Silésie, puis la dernière charge, de l'Oder vers l'Elbe en passant par Berlin. Au moins deux éléments nouveaux apparaissent. D'une part, la Wehrmacht n'est pas aussi diminuée qu'on l'a dit : les combats sont acharnés comme jamais et, quasiment jusqu'au bout, surgissent des unités nouvelles. D'autre part, la performance des Soviétiques, entre Vistule et Oder, égale par ses qualités techniques et organisationnelles celle réalisée par les Allemands durant l'été 1941.
L'intérêt majeur de ce livre réside en ce que, pour la première fois en français, l'art opératif soviétique est expliqué de façon accessible, son application exposée concrètement dans la conception et le déroulement des batailles, que l'on suit à l'aide de 55 cartes et schémas.
Ce Berlin est indispensable à qui veut comprendre pourquoi et comment les inventions doctrinales de l'Armée rouge serviront à revivifier la pensée militaire occidentale, des années 1980 à nos jours. Aux amateurs d'histoire-bataille, il offre une plongée au coeur d'un des plus grands déchaînements de violence de toute l'histoire humaine, de la prise apocalyptique de Konigsberg aux furieux assauts sur l'Oder, du sanglant chaudron de Halbe aux combats de rues dans la capitale du Reich. D'étonnants épisodes militaires, comme l'anabase du XXIVe Panzerkorps, l'offensive allemande vers Lauban ou l'opération Sonnenwende, sont aussi exposés pour la première fois en français avec ce degré de détail.
Le 22 juin 1941, Hitler déclenche la foudre en URSS. L'opération Barbarossa ouvre cinq années de guerre apocalyptiques à l'Est. L'Armée rouge est saignée, l'économie en plein chaos, poussant les autorités soviétiques à lancer le « grand déménagement » des usines et des travailleurs dans des conditions dantesques. Staline voit le sol se dérober sous ses pieds.
Dans le chaos des premières semaines de ce conflit sans commune mesure, Staline exhorte les Américains et les Britanniques à lui venir en aide. Roosevelt et Churchill mettent rapidement sur pied plusieurs lignes d'approvisionnement dont une via l'océan Glacial arctique. De l'avis même de Churchill, ce passage de Mourmansk est « la pire traversée au monde ». Et pour cause. Les marins alliés bataillent contre des éléments mortels, la neige, la glace, les icebergs, les tempêtes, mais aussi contre la Luftwaffe, les U-Boote, les bâtiments de surface de la Marine allemande dont quelques fleurons, comme le cuirassé Tirpitz ou l'Admiral Scheer qui mène un raid improbable aux confins de l'océan Arctique, en mer de Laptev, en Sibérie centrale.
Analysant les opérations militaires en mer mais aussi à terre, cet ouvrage remet en question le poids de l'aide alliée militaire à l'URSS et notamment celle passant par l'Arctique. Non, l'aide matérielle alliée n'a pas été décisive. Non, l'Armée rouge n'aurait pas perdu face à la Wehrmacht sans le Lend-Lease (loi Prêt-Bail). Oui, les armées soviétiques ne doivent la victoire qu'à elles-mêmes. Ainsi, cette voie arctique a-t-elle été inutile, comme l'ont affirmé certains généraux alliés dès 1941 et les historiens soviétiques durant la Guerre froide ? Les sacrifices des marins et des aviateurs alliés et soviétiques ont-ils réellement été vains ?
Compréhension de l'espace, maîtrise du temps : à partir de ces notions, l'auteur bâtit une théorie de la décision appliquée à la confrontation des systèmes complexes. Les concepts de supériorité, de surprise, de risque, de rythme opérationnel, éclairés à partir de la théorie, prennent une dimension nouvelle.
Pour autant, la théorie de la guerre ne vaut que si elle s'applique, concrètement, au combat. C'est le mérite de l'auteur, officier, enseignant et amateur d'histoire, de présenter les outils nécessaires au praticien. Aussi, de la théorie de la décision en vient-il à l'étude de la force en action : manoeuvres, fonctions opérationnelles, puis à leur application à travers le catalogue des missions offensives et défensives. C'est une vision systémique de la guerre qui est ainsi proposée, largement appuyée sur de très nombreux exemples historiques, évoquant plus de deux mille ans de guerres, à travers quatre continents.
Depuis 2006, ce livre est devenu un incontournable de la nouvelle pensée militaire française.
Le 20 avril 1792, la France déclare la guerre au roi de Bohême et de Hongrie. Les premiers affrontements tournent à la catastrophe pour les troupes françaises. Au coeur de l'été, les Prussiens pénètrent en Lorraine. Longwy, puis Verdun capitulent sans grande résistance.
Quelques mois plus tard, aux pieds du moulin de Valmy, quelques bataillons de jeunes volontaires et des unités de la ci-devant armée royale subissent, sans trembler, une gigantesque canonnade. Décontenancée par cette résistance inattendue, l'infanterie prussienne n'ose attaquer. Goethe dira que de ce jour et de ce lieu date une époque nouvelle.
Le 6 novembre, les colonnes françaises, entraînées par Dumouriez, bousculent les Autrichiens cette fois, à Jemappes.
Cet ouvrage est le récit de ces mois de 1792 où la monarchie cède le pas à la République et où se dessinent les traits de l'Armée révolutionnaire qui sous peu tiendra tête à l'Europe entière.
Replaçant les événements militaires dans leur contexte politique, relatant les hésitations et divisions du commandement telles qu'elles apparaissent à la lecture des documents d'archives, s'attachant au quotidien des soldats et des populations civiles qui, comme lors du siège de Lille, supportent les malheurs de la guerre, ce livre permet un regard nouveau sur une étape décisive dans l'Histoire de la France.
Le maréchal Rommel, tacticien de génie de la guerre des blindés et du désert n'a rien pu faire pour permettre aux puissances de l'Axe de l'emporter en Méditerranée. Il a tout juste pu retarder de deux ans l'éviction des Italiens et des Allemands de l'espace méditerranéen, trop souvent relégué par les historiens au plan de théâtre secondaire de la Deuxième Guerre mondiale.
Au contraire, l'auteur montre que ce théâtre a été de première importance, conjuguant les trois éléments (terre, air et mer) où les puissances de l'Axe n'ont pas su tirer avantage de plusieurs situations favorables qui auraient pu, sinon leur faire gagner la guerre, du moins encore retarder l'inéluctable échéance de leur défaite militaire.
Passionné par les questions stratégiques et par la Seconde Guerre mondiale, l'auteur a écrit ce livre à partir de sa thèse de doctorat, utilisant de nombreuses sources, notamment italiennes, allemandes et anglo-saxonnes.
Toujours prêt à prendre la plume.
Toujours prêt à prendre les atones pour une noble cause, que l'on soit monarchiste ou républicain.
Défendre les ressortissants français, défendre les valeurs universelles de la République, de la liberté face à la dictature, tel est le comportement de ce meltingpot français, de ce peuple agitateur d'idées attaché aux symboles.
Avec droiture et obéissance, la marine française a donné aux souverains ou aux hommes politiques républicains et à leurs homologues anglais la force d'intervention nécessaire pour créer une image d'aujourd'hui de l'Amérique latine, dans ce tourbillon géopolitique d'une maïeutique étatique d'hier.
Jean-David Avenel a su brosser ces campagnes du bout de la Terre où nos marins se sont illustrés.
Il a su donner une contemporanéité au texte, afin de le situer dans l'action et a fait oeuvre ainsi d'historien-économiste, pour qui la cause et la conséquence sont liées à la vie, le moment à l'Histoire !
En novembre 1951, 20 000 hommes sortent du delta du Tonkin pour aller défier puis détruire le corps de bataille du général Giap. Ce dernier espère rééditer sur la RC 6 sa précédente victoire de la RC 4, mais les divisions qu'il nous oppose, combattues avec ardeur et anéanties en grande partie par l'artillerie et l'aviation ne peuvent empêcher le retour de nos éléments en février 1952.
Il faudra ensuite deux ans à Giap pour pouvoir nous attaquer en force : ce sera Dien Bien Phu où le commandement français, marqué par les issues heureuses d'Hoa Binh puis de Nasan, sous-estime les enseignements du déroulement de ces batailles.
L'auteur, rescapé des combats d'Hoa Binh, rappelle les causes de l'offensive de de Lattre, en décrit le cadre géographique et le déroulement, le profil des combattants et les caractéristiques des matériels mis en oeuvre.
Il fait appel à de nombreux témoignages, replace dans leur action les unités des trois Armées et des Services et veut ainsi rendre hommage à la mémoire de tous ceux qui sont tombés dans ces combats oubliés.
Tannenberg.
Un des lieux mythiques de notre histoire européenne, témoin muet du flux et du reflux des Slaves et des Germains.
Août 1914.
Presque à l'endroit même où, en 1410, les Slaves rassemblés sous la bannière de Ladislav II Jagellon avaient écrasé les chevaliers Teutoniques, l'armée impériale russe subit une défaite telle que le général Samsonov, chef de la 2e armée, se suicidera pour ne pas survivre au désastre.
En dépit de cet échec, la menace que faisait peser l'offensive de nos alliés russes sur la Prusse-orientale avait inquiété le commandement allemand au point de le conduire à prélever des unités sur le front français pour les transférer à l'est, alors qu'allait se dérouler la bataille décisive de la Marne.
Durant de nombreuses années, il a été admis que l'armée russe, ayant entamé cette opération prématurément, s'est sacrifiée pour venir en aide à l'armée française en difficulté. Qu'en est-il réellement ?
Ce livre nous faire revivre les événements de l'époque sous l'éclairage des relations franco-russes, nos deux nations ayant alors lié leurs destins depuis vingt ans.
Nasan... petite piste d'aviation en terre battue en pays Thaï noir au Tonkin... Si pour les anciens du Corps Expéditionnaire français en Extrême-Orient ce mot signifie beaucoup, il reste peu connu des Français. Or, durant la guerre d'Indochine, la France y a remporté, fin 1952, sa plus belle victoire : un succès défensif qui brisa net l'offensive viêt-minh menée par le général Giap avec le Laos comme objectif.
Nasan... camp retranché édifié en quelques jours par des hommes exténués... est le modèle d'une bataille gagnée avec peu de pertes grâce à une conception intelligente, une remarquable organisation du terrain, une coordination feu - soutien exemplaire entre l'aviation, l'aéronavale et l'armée de terre.
A partir de témoignages de combattants et de documents historiques souvent inédits, ce livre relate les combats furieux qui opposèrent les soldats français et vietnamiens aux soldats viêt-minh.
Il est avant tout un hommage au courage de tous les combattants.
Hélas ! Nos victoires, au fil de l'Histoire, ont souvent engendré nos défaites. Nasan ne porterait-elle pas en germe la défaite héroïque de Diên-Biên-Phu, dix-huit mois plus tard ?
Les victoires de Magenta et de Solferino restent dans nos mémoires parmi les batailles les plus sanglantes de l'histoire militaire du XIXe siècle. Elles sont liées à jamais à la création de la Croix-Rouge internationale par Henri Dunant, témoin accablé des souffrances et des carnages endurés parles combattants.
L'armée française n'était pas préparée à ce conflit, voulu secrètement par Napoléon III, qui réalisait ainsi un rêve mystique réveillé par l'attentat d'Orsini. Il en résulta d'insupportables négligences et de critiquables insuffisances. Pourtant l'armée française fera face, plus par son dynamisme, son courage et son imagination que par les réflexions d'un état-major pratiquement inexistant.
Après la guerre, tout était possible ; l'armée française pouvait conserver son rang par des réformes relativement modestes, mais difficiles sur le plan politique. Elles n'aboutirent que partiellement et ce sera le désastre de 1870.
Toutefois, le bilan de la campagne se place sur le plan européen : elle permet à l'Italie de réaliser son unité, à l'Allemagne de préparer la sienne, aux États figés de se soustraire à l'ordre établi en 1815,aux peuples de rêver de liberté, et à la France enfin d'annexer brillamment la Savoie et Nice. Le canon de Magenta et de Solferino aurait pu être l'annonce d'une ère nouvelle pour la France impériale, il sonna le glas de son déclin.
Les Historiens considèrent que la guerre de Sécession fut la première guerre moderne parce qu'elle fit appel à une mécanisation certaine dans le domaine de la logistique et de la guerre sur mer. Il est intéressant de constater dans ce livre le poids de l'économie et de la démographie respective des deux camps pour décider de la victoire finale. A Gettysburg se déroula la bataille décisive qui aboutit à la défaite du Sud.
Après avoir expliqué au lecteur français ce qu'étaient devenus les États-Unis entre 1778 et 1861, l'auteur nous emmène sur les chemins des États confédérés au gré des marches et contremarches militaires, des combats de plus en plus rudes entre frères ennemis, puis nous fait vivre le raid du Général Lee dans les États du Nord ; il situe parfaitement le contexte politique d'un affrontement qui ne s'est révélé qu'après coup comme une vraie défaite tant la bataille fut incertaine mais il sait aussi nous décrire par le détail ces trois journées dont est issue l'Amérique d'aujourd'hui.
Dans cet ouvrage, l'auteur décrit la complexité des situations politiques et des combats dans les anciens Pays-Bas, apanage du roi d'Espagne (les Pays-Bas actuels, la Belgique, le Luxembourg et le Nord de la France) au cours des années 1559-1659. Il explique la scission de ces anciens Pays-Bas et la genèse de la République des Provinces-Unies qui n'étaient pas inéluctables ainsi que la prépondérance militaire espagnole à laquelle la prépondérance française a succédé. Il porte une grande attention à la façon dont se conduisait la guerre et dont se menaient les combats. Sa bibliographie est multilingue car ses sources se trouvent en français, néerlandais, espagnol, allemand et anglais.
« La mer Baltique, par les facilités qu'elle offrait, à l'Ouest aux voies maritimes, à l'Est et au Sud aux voies terrestres et fluviales, constituait un pôle d'attraction pour les populations paisibles, déjà attirées par des paysages accueillants agrémentés de nombreux lacs.
Mais dès le XIIe siècle, les grandes puissances riveraines, l'Allemagne, la Pologne, la Suède et la Russie ne cesseront de se combattre pendant huit siècles pour les dominer.
Les Allemands seront les premiers envahisseurs. Leur conquête prit la forme d'une croisade, protégée par des chevaliers. La Suède et la Pologne suivirent le mouvement mais furent bloquées progressivement par les Russes. Pierre le Grand écrasa l'armée suédoise en 1709 et la Pologne connut son premier partage; elle disparut en 1795.
Les Français apparurent en 1812 et leur défaite consacrera les objectifs des Russes par les traités de Vienne. Le grand duché de Finlande et les pays Baltes connaîtront alors leur alternance de périodes de liberté et de centralisme, selon la personnalité des tsars.
La Grande Guerre de 1914-1918 va les libérer du joug russe par le succès des forces allemandes et la reconnaissance par Lénine de la légalité de leur indépendance. Cette attitude attisera une opposition dans les pays occupés. Quant à la Finlande, elle luttera seule contre les gardes rouges et organisera une armée nationale. Il en sera de même dans les pays Baltes après l'armistice de 1918. Les Alliés, dont la France, soucieux du départ des forces allemandes et du danger du nouvel impérialisme de la Russie communiste et de la Pologne, interviendront directement pour soutenir des pays dévastés dont l'enthousiasme et la fierté imposaient le respect après des siècles de servitudes. De nouvelles péripéties que nous content nos auteurs, avec minutie et talent.
Hélas, tout sera remis en question lors du pacte germano-soviétique. » Raymond Bourgerie, Contrôleur général des Armées.
Rétrospectivement, que le nazisme ait porté en lui les germes politiques de la défaite ne devrait pas occulter la possibilité d'une victoire militaire. Sinon, pourquoi Churchill aurait-il été si inquiet ? En fait, jusqu'à Stalingrad l'issue du conflit n'est pas déterminée. D'un point de vue purement militaire, en partant de la situation historique, l'examen approfondi d'options légèrement différentes révèle les fautes de l'OKW, parmi lesquelles l'absence d'une stratégie interarmées et la confusion entre les niveaux stratégique et opérationnel.
Ainsi, en 1942, la guerre est menée sur trois fronts principaux : à l'Est, dans le ciel d'Europe et dans l'Atlantique. Pour le Reich, il suffisait de donner la priorité à la lutte sur le front russe pour éviter la défaite finale. Par ailleurs, à l'automne 1941, l'erreur n'est pas de marcher sur Kiev plutôt que sur Moscou mais de ne pas arrêter les opérations à la veille de l'hiver... pour préparer la campagne de 1942.
la grande guerre ne s'est pas déroulée comme l'avaient imaginée les chefs militaires des nations belligérantes.
des circonstances de fait, mal appréciées, ont imposé une guerre d'usure et ont rendu inutiles les tentatives pourtant répétées d'en finir grâce à une bataille décisive. la victoire est allée à ceux qui ont rempli deux conditions. la première, éviter l'épuisement des effectifs, résultat d'une dialectique entre pertes et renforts. la seconde, maintenir le consentement à la guerre des soldats et des peuples.
ce sont les démocraties qui y sont parvenues grâce à une collaboration équilibrée entre responsables politiques légitimes et chefs militaires.
En 1940, la défaite des Alliés est une bien mauvaise surprise, plongeant le monde dans un avenir incertain. En une quinzaine de jours, la Wehrmacht prend définitivement l'avantage sur une coalition regroupant les armées française, anglaise, belge et hollandaise, alors que la situation initiale laissait présager une guerre longue et une inexorable victoire des puissances occidentales, cumulant dans leur ensemble plus de moyens militaires et économiques que leur ennemie.
Ce résultat foudroyant est la conséquence d'une audacieuse stratégie, principalement exécutée de main de maître par l'armée d'active allemande, le rôle attribué aux troupes de réserve se résumant principalement à occuper et à tenir les territoires conquis par cet irrésistible fer de lance. Cette stratégie porte un nom : Fall Gelb.
Mais cette éclatante victoire n'est pas que le fruit d'un plan pertinent, elle trouve également ses sources dans une Wehrmacht disciplinée et courageuse, tenante d'un héritage et d'une tradition militaire séculaire, faisant d'elle l'une des meilleures armées de l'époque, si ce n'est la meilleure, en dépit de sa défaite de 1918.
L'exécution de Fall Gelb prendra 14 jours, du 10 au 23 mai 1940. À cette époque, c'est la plus grande offensive de tous les temps, allant opposer des millions d'hommes, des milliers de chars, d'avions et de canons. Elle remettra en cause tous les principes militaires reconnus depuis la guerre précédente en modernisant une stratégie victorieusement appliquée depuis la nuit des temps, la supériorité du mouvement dans l'offensive.