Maurice Rajsfus a eu accès à de nombreuses pièces d'archives inédites et à des documents récemment mis au jour.
Il a pu ainsi reconstituer une des pages les plus sombres de l'Occupation. Le port obligatoire de l'étoile jaune, imposé aux Juifs de la zone occupée, en application de la 8e ordonnance du 29 mai 1942, n'est que l'une des mesures répressives décidées par la Gestapo mais appliquée par les policiers français. Les étoiles jaunes seront délivrées dans les commissariats de police et non dans les officines de la Gestapo.
À partir du 7 juin 1942, premier jour du port de l'étoile jaune, dès l'âge de six ans, la vigilance policière sera sans faille, et de nombreuses personnes seront arrêtées, internées puis déportées sous les prétextes les plus divers : sur les mains courantes des commissariats sont évoquées les étoiles mal cousues, peu visibles ou mal détourées. Il est également question du comportement " arrogant " des victimes.
En cette circonstance, comme pour les déclarations des Juifs dans les commissariats, en octobre, 1940, ou la réquisition des postes de TSF ou des récepteurs de téléphone l'année suivante, la police française fera respecter l'ordre nazi avec un zèle qui lui vaudra les éloges de ses maîtres. Cinq semaines plus tard, ce sera la rafle du 16 juillet 1942. Maurice Rajsfus relate ensuite dans Jeudi noir comment sa famille fut arrêtée à Vincennes.
Lui et sa soeur aînée furent libérés, mais ses parents, déportés à Auschwitz, ne reviendront pas. Un récit émouvant et sans complaisance.
Représentations du 3 novembre au 10 février 2004 au Théâtre du Lavoir Moderne Parisien, suivies par une tournée en province.
"J'ai 14 ans.
J'habite Vincennes.
Je suis élève au collège situé à l'école du nord, rue de la liberte:
J'ai appns à lire et à écrire à l'école de l'ouest, rue de l'égalite:
Il y a aussi une rue de fa fraternité d Vincennes.
Lorsque la rafle s'est produite, je venais d'avoir 14 ans." Ainsi commence l'adaptation théâtrale que Philippe Ogouz a conçue à partir de trois livres de Maurice Rajsfus -Opération Étoile jaune (le cherche midi), Chroniques d'un suroivant (Noésis), La Rafle du Veld'Hiv (PUF).
La voix de Maurice Rajsfus est à nulle autre comparable car se mêle au récit de la victime et du témoin qu'il fût, le regard acéré de l'historien qu'il est devenu.
Maurice Rajsfus est l'auteur, au cherche midi, de La Police de Vichy, les forces de l'ordre françaises au service de la Gestapo, 1940 -1944 ; Drancy, un camp de concentration très ordinaire, 1941-1944 ; La Police hors la loi, des milliers de bavures sans ordonnances, depuis 1968 ; Les Français de la débâcle, juin-septembre 1940, un si bel été; Mai 68, sous les pavés, la répression, mai 1968- mars 1974; La censure militaire et policière en 14-18 ;
De la Victoire à la débâcle (1919-1940) et Opération Étoile jaune suivi de Jeudi noir.
L'horreur qu'il a vécue enfant hante toujours ses nuits. Sa vie. À près de 90 ans, Léon Placek n'a pas oublié ce qu'il a subi pendant la Seconde Guerre mondiale. L'étoile jaune, la dénonciation, le commissariat de police de son quartier, à Paris, puis l'internement à Drancy et le départ en train vers l'inconnu, jusqu'à l'arrivée au camp de Bergen-Belsen. Le choc de la faim, du froid, la mort côtoyée à chaque instant, la torture qui porte un autre nom... Et enfin la Libération, mais accompagnée de tant d'incertitudes...
Ce livre raconte l'histoire de ce jeune garçon et de sa famille confrontés à la législation promulguée en 1941, qui exclut de la communauté nationale tous ceux désormais fichés et considérés comme « ennemis ». Léon Placek a dès lors connu le pire, jusqu'au désespoir.
Il témoigne aujourd'hui avec une infinie sensibilité et partage ses réflexions sur l'humanité, en se confiant à Philippe Legrand. Son récit, intime et bouleversant, est plus qu'une leçon de vie : c'est un parcours unique pour mieux comprendre la force des hommes et des femmes lorsque tout semble perdu. Une incursion dans le temps qui trouve tout son sens à notre époque, de nouveau plongée dans la tourmente et confrontée au retour des idées extrêmes.
Ce livre captivant, richement documenté d'archives et de témoignages souvent inédits, dresse le tableau complet des crimes nazis sur l'ensemble du territoire français en 1944-1945. Cette période couvre à elle seule 70 % des atrocités commises par l'occupant durant la Seconde Guerre mondiale en France.
Les nazis appliquent méthodiquement le concept de guerre totale, déjà mis en oeuvre par l'armée allemande en 1914-1918 et visant à multiplier les massacres contre les civils afin de terroriser la population, de tarir tout sentiment patriotique, tout soutien aux maquis et de diminuer leur activité en générant la crainte de représailles contre les habitants. Les SS, la Gestapo et les unités régulières de l'armée allemande participent à ces exactions, en fonction des directives venant du haut commandement lui-même.
Les massacres en Périgord, en Limousin, dans les Pyrénées, des Glières et du Vercors, dans l'Ain, d'Ascq, de Maillé, des Manises, de Penguerec, de Saint-Genis-Laval et de Bron, de la vallée de la Saulx, ainsi que bien d'autres, sont présentés en détail dans cet ouvrage de référence.
Drancy ne fut pas seulement, contrairement à une légende tenace, un camp de transit dans lequel séjournèrent plus ou moins longtemps des déportables ".
Maurice Rajsfus a eu accès, après des années de recherches, à des archives jusqu'alors inédites et il a recueilli les témoignages de survivants. Il ressort de son livre que Drancy fut bel et bien un camp de concentration très ordinaire à quelques kilomètres de Paris. Les révélations contenues dans cet ouvrage, quant à la gestion au jour le jour de Drancy, soulèveront bien des polémiques car, plus de cinquante ans après l'ouverture du camp en 1941, il semble que peu d'esprits soient disposés en France à admettre certaines vérités gênantes pour la bonne conscience collective.
Ce livre arrache des masques encore douloureux. On comprend, en le lisant, pourquoi cette page noire de notre histoire est loin d'être refermée.
Juin 1940. Robert de La Rochefoucauld a 16 ans lorsque l'Allemagne nazie envahit la France. Farouchement décidé à défendre son pays, il gagne Londres, y rencontre le général de Gaulle avant d'être recruté par la branche action des services secrets anglais. Après un entraînement commando, il est parachuté en France. Multipliant les fausses identités, il y accomplit de nombreuses missions, il est capturé à plusieurs reprises par les Allemands, s'évade à chaque fois, dans des conditions souvent rocambolesques. À partir de centaines d'heures d'entretiens, de recherches inédites dans les dossiers officiels, Paul Kix a reconstitué la vie romanesque et palpitante de ce héros peu ordinaire. Avec un sens de l'intrigue et de la construction digne des plus grands romanciers, il nous offre ici un document exceptionnel qui se lit comme un véritable thriller. Les droits de cette incroyable aventure ont été cédés à la maison de production de Steven Spielberg, avec Cary Fukunaga, réalisateur de True Detective, à la mise en scène.
Trois Alsace.
Trois guerres.
Trois générations de Guillaume Pfaadt, décimées par les combats.
Malgré-nous : Alsaciens et Mosellans incorporés de force dans la Wehrmacht et la Waffen SS durant la Seconde Guerre mondiale.
Alors que le patriarche se souvient des conflits armés de 1870, ses fils Henri et Charles s'affrontent dans les tranchées de 1914, de part et d'autre du même champ de bataille ; Guillaume, lui, se bat contre la Russie tsariste, et Eugène, le benjamin adoré, est sacrifié.
La génération suivante subit la guerre de 1939-1945 et le nazisme, et voit le fils aîné de Guillaume enrôlé dans la Wehrmacht puis expédié sur le front russe. Pendant ce temps, dans la petite ville de Bischwiller, les femmes inquiètes observent le défilé des uniformes, doivent se plier aux restrictions allemandes et attendent en vain des nouvelles des leurs.
Dans ce récit haletant, Laurent Pfaadt retrace la saga de sa famille où la petite histoire côtoie la grande.
Proche de Buchenwald auquel il était d'abord rattaché, Mittelbau-Dora fut l'un des camps de concentration et d'extermination par le travail les plus meurtriers du IIIe Reich. D'août 1943 à avril 1945, près de 9 000 déportés de France ont creusé des tunnels pour installer un site industriel et assembler les pièces de fusées V2 censées anéantir l'Angleterre depuis le Pas-de-Calais. Plus de la moitié sont morts dans l'enfer du camp.
Qui étaient-ils ? D'où venaient-ils ? Pour quelles raisons ont-ils été arrêtés ? Que sont devenus les survivants ? Ces parcours ici relatés témoignent de l'engagement, du courage dont ont fait preuve ces déportés, résistants pour la plupart, mais aussi des souffrances terribles qu'ils ont endurées.
Tous nous semblent familiers tant, jusqu'à la guerre, leur destin semblait se fondre dans celui des hommes de leur époque : ouvriers, fonctionnaires, ingénieurs, artisans, étudiants ou vétérans de 1914-1918... Au fil des pages, nous découvrons Pierre Walter, jeune militaire de 22 ans, qui tentait de rejoindre les Forces française libres ; Émile Fabre, 50 ans, arrêté pour résistance communiste dans les Bouches-du-Rhône ; Robert Bailly, 20 ans, Jurassien, réfractaire au STO ; Isidore Haggai, 32 ans, tailleur à Paris, arrêté au motif qu'il ne portait pas l'étoile jaune.
Depuis Roger Abada jusqu'à Benjamin Zyman, en passant Stéphane Hessel et Simone Veil, ces notices biographiques, enrichies d'un index par département, retracent l'histoire d'un pan entier de la déportation dans toutes ses composantes et sa complexité.
Fruit de près de deux décennies de recherches, du recoupement de milliers d'archives, de la mobilisation sans précédent d'historiens, de professeurs, d'archivistes, de bénévoles, Le Livre des 9 000 déportés de France à Mittelbau-Dora rend enfin justice à l'engagement et au combat mené par les déportés contre le nazisme.
Les derniers rescapés de la Shoah témoignent.
La Shoah, c'est plus de 6 millions de morts, de visages, de prénoms, d'êtres aimés et aimants, avec des rêves et des projets.
Il existe en Israël une maison d'accueil pour les survivants de l'Holocauste, probablement le seul projet au monde d'accompagnement de fin de vie. Ils viennent d'Auschwitz, de Bergen-Belsen, des forêts et des ghettos. Ils reviennent d'entre les morts. Et ils se souviennent. De tout : la rafle, les cris, la peur, les chiens, les fusillades au bord des fosses communes, le train, la sélection, la douche, la tonte, la nudité, le froid, la faim, le travail d'esclave, les corps entassés dans les baraquements, les cris des kapos, les poux... Et la mort. La mort, partout, tout le temps. Ils vivent chaque jour avec le visage de leurs disparus. Avec les fantômes de ces millions d'innocents exterminés. Ils sont les voix des morts et, dans ce livre, témoignent sans doute pour la dernière fois, afin que jamais on n'oublie que l'horreur a été possible et que ce qui a été possible hier peut encore l'être demain, ici ou ailleurs. Ils parlent, parce que ce crime contre l'humanité est notre héritage à tous, Juifs et non-Juifs. Il est bon de se le rappeler quand, un peu partout dans le monde, on assiste à une nouvelle montée de l'antisémitisme. Et parce que l'oubli et l'indifférence seraient une deuxième mort pour toutes ces victimes.
Bologne, 1858. Des soldats de l'Inquisition font irruption chez un marchand juif, Momolo Mortara, pour enlever son fils, Edgardo, âgé de six ans. Les autorités ont appris que l'enfant avait été baptisé en secret par la servante de la famille. En vertu de la loi papale en vigueur, une famille juive ne peut élever un enfant catholique. Au titre de cette « conversion », Edgardo doit donc être placé dans un monastère pour y être éduqué.
C'est le début d'une affaire qui va enflammer l'Europe entière. En Angleterre, les Rothschild se mobilisent ; Napoléon III intervient ; aux États-Unis, l'opinion publique prend fait et cause contre le Vatican. En Italie, la campagne révolutionnaire de Garibaldi s'appuie sur ce scandale pour instaurer un État laïc. Devant cette levée de boucliers, plutôt que de rendre l'enfant à sa famille, le pape Pie IX, soutenu par l'Inquisition, va au contraire commencer à le considérer comme son propre fils. Quel sera finalement le destin d'Edgardo ?
Avec tout le suspens d'un thriller historique, David I. Kertzer nous montre comment une tragédie humaine peut changer le cours de l'histoire. Steven Spielberg adapte actuellement le film pour le grand écran avec le scénariste Tony Kushner (Munich, Lincoln).
À la libération, le colonel Paul Paillole, responsable du contre-espionnage français, entreprend de dresser la liste des personnes ayant collaboré avec l'occupant allemand.
En 1945, il donne dans deux volumes de plus de 2 000 pages les noms des 96 492 "suspects et douteux". Ce fichier très secret était connu du résistant Daniel Cordier, secrétaire de Jean Moulin, et d'Alexandre de Marenches, patron des services secrets français de 1970 à 1981.
Il fut communiqué aux parties civiles lors du procès de Maurice Papon en 1997 et retourna dans le silence des archives en raison de son contenu explosif, et ce jusqu'à aujourd'hui, grâce au déclassement en 2015 des dossiers concernant cette période. Dominique Lormier nous raconte l'extraordinaire histoire de ce fichier des collabos, ce qu'il contient, ceux qui y figurent en bonne place comme ceux qui en sont bizarrement absents. L'analyse des différents types de collaboration et de leur répartition sur l'ensemble du territoire métropolitain apporte un éclairage étonnant sur la période de Vichy.
Un document exceptionnel.
Charles Bonaparte, descendant de Napoléon, a sélectionné pour cet ouvrage 1001 pensées de l'Empereur, issues pour la plupart de la correspondance de Napoléon - en tout, plus de 36 000 lettres - et du Mémorial de Sainte-Hélène.
Les citations sont précédées d'un bref rappel historique qui permet au lecteur de se retrouver dans la carrière de Napoléon et de mieux suivre l'évolution de sa pensée.
Nous parcourons ainsi les chemins de ce fils de notable corse, jeune général de la révolution, premier Consul, puis Empereur des Français, conquérant l'Europe entière avant de tout perdre et de mourir, proscrit, à Sainte-Hélène.
Le nouveau visage de Napoléon que propose ce livre permet de comprendre pourquoi tant d'hommes, depuis deux siècles, appartenant à tant de continents, affichant les opinions politiques les plus opposées, se reconnaissent en sa personnalité, louent son action... ou le détestent, avec tant de constance.
On y trouve en effet un homme toujours passionné, vif, rapide, aux formules souvent assassines.
« Quel roman pourtant que ma vie ! » a dit Napoléon, à Sainte-Hélène. Ce livre nous permet d'en saisir, de la main même de l'empereur, les temps forts et les réflexions les plus pertinentes.
Livre collectif, sous la direction de Serge Bianchi, normalien, agrégé, professeur émérite des Universités, il a publié de nombreux ouvrages sur l'histoire du XXe siècle et notamment sur la Shoah.
Arletty a aimé. Et souffert d'une irrésistible passion.
Quand, en mars 1941, dans la France occupée, elle fait, à presque 43 ans, la connaissance d'un officier de la Luftwaffe, Hans Jürgen Soehring, elle se sent « chipée ». Un euphémisme gouailleur dans la bouche de l'actrice la plus adulée et la mieux payée du cinéma français, dont les lettres insolentes, spirituelles et drôles, mais toujours d'une profonde gravité, font écho aux abîmes d'angoisse dévastateurs qu'elle traverse.
Il a dix ans de moins qu'elle et s'installe bientôt sous son toit donnant sur la Seine. À la moindre séparation imposée par les circonstances, ils s'écrivent. En août 1943, leur correspondance prend une tournure encore plus passionnée. Le cours politique et militaire de l'Occupation s'accélère. Soehring est appelé sur le front italien. Ils s'envoient jusqu'à deux lettres par jour grâce à une cohorte de messagers du coeur, civils ou militaires, qui se démènent pour faciliter l'acheminement de colis et de mots enflammés.
À travers leurs regards croisés sur la guerre, Arletty et Soehring se montrent des amants éperdus, hors du temps. La paix revenue, l'incandescence de leur amour reste vive, comme en témoignent ces échanges épistolaires inédits.
10 juillet 2019 : au terme d'une intense campagne de fouilles, Pierre Malinowski met au jour un cercueil vieux de 207 ans. Nous sommes à Smolensk, à 400 kilomètres à l'ouest de Moscou, et le jeune français vient de retrouver la sépulture du général Gudin, fidèle de Napoléon, mort après la prise de la ville par la Grande Armée.
Avec la collaboration de l'historienne Anne Pouget, Pierre Malinowski nous raconte son incroyable expédition archéologique, conduite avec une détermination sans faille, qui a eu raison du septicisme et des obstacles administratifs. Car les historiens ignoraient jusque-là le lieu exact où le général avait été inhumé. Soumis aux aléas du temps et aux aménagements urbains, le tombeau a bien failli être perdu à jamais !
Ce livre relate aussi la biographie de ce général d'Empire, dont la dépouille sera rapatriée aux Invalides. Des funérailles nationales sont prévues au printemps 2021, en présence de Vladimir Poutine et d'Emmanuel Macron.
Des photographies des fouilles et de nombreux documents d'archives, dont certains inédits, accompagnent ce récit croisant Histoire et aventure.
Voici des héros magnifiques, sortis tout droit d'une page d'histoire trop longtemps occultée : les soldats de la Nueve.
Officiellement, la libération de Paris a commencé le 25 août 1944. En réalité, c'est la veille, le 24 août, que le général Leclerc a lancé l'offensive : il a donné l'ordre au capitaine Dronne, chef de la 9e compagnie de la 2e DB, d'entrer dans Paris sans délai.
Le premier véhicule de cette 9e compagnie, appelée la Nueve, est arrivé place de l'Hôtel-de-Ville le 24 août 1944 peu après 20 heures, « heure allemande ». Le soldat Amado Granell - le premier libérateur de Paris ! - en est descendu pour être aussitôt reçu, à l'intérieur de la mairie, par Georges Bidault, successeur de Jean Moulin à la présidence du Conseil national de la Résistance. Comme 146 des 160 hommes de la Nueve, Granell était... un républicain espagnol !
Le 26 août, de Gaulle descendra les Champs-Élysées escorté et protégé par quatre véhicules de la Nueve. Ensuite, les républicains espagnols de la Nueve contribueront à libérer l'Alsace et la Lorraine et se battront en Allemagne jusqu'au nid d'aigle d'Hitler, à Berchtesgaden.
Evelyn Mesquida leur rend la place qui leur est due dans la mémoire collective. Et elle donne la parole à neuf des survivants qu'elle a pu retrouver.
Témoin de la libération de Paris, Albert Camus aura ces mots, en 1954, pour dire toute sa reconnaissance aux républicains espagnols : « Pour l'Europe et pour nous, sans le savoir, vous avez été et vous êtes des maîtres de liberté. »
La plus jeune a 17 ans, la plus âgée, 67. Un matin glacé de janvier 1943, 230 femmes enfermées dans des camps d'internement français, ces « châteaux de la mort lente », sont conduites par la Gestapo en gare de Compiègne. Leur destination : Auschwitz-Birkenau. C'est en chantant La Marseillaise qu'elles feront leur entrée dans le camp d'extermination. Seules 49 d'entre elles en reviendront vivantes.
C'est l'histoire de ces femmes que Caroline Moorehead nous raconte ici. Des femmes « ordinaires », dont beaucoup de résistantes, qui ont tout sacrifié pour combattre le nazisme. Venues d'horizons divers, de classes sociales variées, elles vont puiser leurs forces dans l'amitié, la solidarité et l'entraide.
Depuis leur arrestation, leur torture par la police française ou la Gestapo, leur voyage dans le train de la mort, leur vie dans le camp jusqu'à leur libération par l'Armée rouge en janvier 1945, ce livre restitue, avec une émotion rare, leur traversée des cercles de l'enfer.
Face à la crise économique et sociale actuelle, à la montée de l'extrême droite, au discrédit de la politique, aux divisions de la gauche, voici un livre qui raconte l'aventure d'un projet mobilisateur associant des réformes de tous bords. Antifascisme et revendications sociales ont fondé une alliance de toute la gauche autour d'un programme commun, qui remporte une victoire électorale inattendue en 1936 : le Front populaire est au carrefour de plusieurs combats. C'est aussi un gouvernement porté par un mouvement de grève massif qui rassemble ouvriers, employés, français et étrangers, hommes et femmes.
Ce volume est actualisé à la lumière inédite des archives russes, enfin accessibles. Fascisme allemand, guerre d'Espagne et rôle de l'URSS, la dimension internationale y est fortement présente. L'expérience gouvernementale, la première du parti socialiste au pouvoir, et la difficulté du Front populaire à tenir ses engagements, à s'appuyer durablement sur le mouvement social, sont analysées. Bien au-delà d'un « air de circonstance » qui associerait le gouvernement de Léon Blum à celui de François Hollande, l'histoire d'hier incite aux réflexions sur aujourd'hui, et pour demain.
Marguerite Buffard-Flavien, née dans le Jura en 1912, élève de l'École normale supérieure de Sèvres, devient professeur de philosophie et s'engage en 1934 dans le combat antifasciste. Nommée successivement à Colmar, Caen puis Troyes, restée fidèle au parti communiste, elle est révoquée en décembre 1939. Elle travaille ensuite comme ouvrière dans une bonneterie puis, exclue du PCF, isolée, rejoint la ferme de la famille de son mari. Internée en 1942 au camp de femmes de Monts, près de Tours, elle participe à l'une des rares révoltes contre la mauvaise nourriture. Transférée de ce fait à Mérignac, près de Bordeaux, elle s'évade en décembre 1943 et rejoint la Résistance à Lyon. Agent de renseignement à l'inter-région FTP, dénoncée, elle est arrêtée par la Milice le 10 juin 1944. Le 13 juin, vraisemblablement par crainte de' parler sous la torture, elle se défenestre du troisième étage du siège de la Milice, rue Sainte-Hélène. Elle meurt le jour même sans avoir parlé. Rapidement, après quelques hommages, elle disparaît de la mémoire collective. Une plaque est apposée rue Sainte-Hélène, avec la mention erronée " Assassinée par la Gestapo ". Christian Langeois reconstitue cette vie brisée sur la base d'archives, d'une riche correspondance (en particulier avec son mari prisonnier en Allemagne), de quelques témoignages. Il restitue la figure d'une femme d'exception pleinement engagée dans la vie au nom d'un idéal humaniste.
Nicholas Alkemade, mitrailleur d'un bombardier britannique, survit à une chute de 6 000 mètres. Giorgio Perlasca, Italien en poste en Hongrie, sauve 5 200 Juifs de la déportation. L'aviateur américain Charlie Brown est épargné par un pilote de chasse allemand. Jacques Sztark subit les horreurs des camps nazis et sauve des prisonniers allemands de la mort. Yves La Prairie joue un rôle important dans la Résistance, s'évade par les Pyrénées et termine la guerre dans la marine. Amedeo Guillet, officier italien, devient un héros en Afrique orientale. Adolf Galland demeure un aviateur atypique de la Luftwaffe. Les pilotes britanniques Robert Tuck et Douglas Bader multiplient les exploits en plein ciel. Les Britanniques mènent des raids commandos en Gironde et en Norvège. Erich Hartmann devient l'as des as. Jean-Baptiste Piron et ses soldats belges sont les grands oubliés de la Libération. Les parachutistes japonais taillent les Alliés en pièces. Charles Wingate et ses soldats s'illustrent dans la jungle birmane. Matome Ugaki est le dernier kamikaze japonais mort au combat.
Captivant.
Le 2 avril 1998, Maurice Papon est condamné à dix ans de réclusion criminelle pour complicité de crimes contre l'humanité. Secrétaire général de la préfecture de Gironde entre 1942 et 1944, il a contribué à la déportation de milliers de Juifs entre Bordeaux et Drancy. Il restera le seul haut fonctionnaire français jugé pour sa participation à la collaboration de l'État de Vichy à la Shoah. Quels sont les dessous de ce verdict, fruit d'un combat acharné ?
Avocat à l'initiative du procès, Gérard Boulanger revient sur les événements saillants ou méconnus qui ont jalonné cette procédure hors norme pendant vingt-trois ans, de 1981 à 2004. L'auteur passe en revue les multiples obstacles politiques et judiciaires qui ont dû être surmontés, les difficultés juridiques qu'il a fallu vaincre, mais surtout les nombreux secrets de ce procès qui n'ont encore jamais été révélés.
Livrant ses souvenirs sur l'affaire, Gérard Boulanger en brosse aussi l'histoire avec minutie.
La Résistance française a marqué les esprits par la diversité de ses actions, dans un conteste particulièrement dangereux, du fait que l'occupant considérait les combattants de l'ombre comme des "terroristes", voués en cas de capture à la torture, la déportation et la fusillade. Cet ouvrage donne la place à tous les résistants, et présente la multiplicité de leurs actions dans la lutte contre l'Allemagne hitlérienne.
Ces histoires sont toutes extraordinaires par le courage immense que ses femmes et ses hommes ont déployé, risquant leur vie à chaque instant, contraints de se préparer au pire, mais également portés par un patriotisme ardent, des valeurs humanistes transcendant parfois les clivages et les appartenances politiques des uns et des autres. L'extraordinaire activité de la Résistance clandestine de 1940 à 1943, à travers ses groupes, ses réseaux et ses mouvements, touche l'ensemble du territoire national.
L'affaire Grandclément ne cesse de fasciner par les incroyables événements qui s'y rapportent. Les évadés de France sont les témoins d'une épopée allant des Pyrénées à l'Afrique du Nord. Gilbert Rémy, l'agent secret dont l'action a été déterminante au niveau des réseaux de renseignement, offre une personnalité riche et pleine de contrastes. Ginette Vincent-Baudy incarne le rôle important des femmes dans la Résistance et le martyr des déportés.
Les forces françaises de l'intérieur (FFI), regroupant l'armée secrète (AS), les francs-tireurs partisans (FTP) et l'organisation de Résistance de l'armée (ORA), jouent un rôle capital dans la libération de la métropole en 1944-1945. Henri Romans-Petit démontre l'efficacité des maquis dans la lutte armée, de même que les combats du corps franc Pommiès.
Il y a quatre-vingt-dix ans, l'armistice du 11 novembre mettait fin à la guerre la plus destructrice que la France et l'Europe aient connu. Côté français : 1 350 000 morts, plus de 4 millions de blessés, de nombreux invalides. Qui se souvient de la France d'alors, privée d'hommes par la mobilisation, de la vie quotidienne durant ces quatre années, d'une France qui connaît l'exode et les privations ? Les femmes surtout mais aussi tous ceux qui ne sont pas sous les drapeaux, y compris des enfants vont alors assurer la relève. Certaines deviendront ouvrières, d'autres travailleront la terre à la charrue. On verra même des femmes propulsées chefs d'entreprise ou maires d'une grande ville. Chantal Antier, historienne, et Gérard Petitjean, journaliste, nous relatent ces temps difficiles à travers de nombreuses photos inédites, mais aussi des images, des documents, commentés et analysés, et nous plongent ainsi dans le quotidien d'une époque où chaque jour était un combat.