Johann Sebastian Drey (1777-1853), fondateur de la célèbre « école catholique de Tübingen », a été injustement éclipsé - au prix d'erreurs historiques et dogmatiques - par Johann Adam Möhler. Drey est pourtant l'auteur d'une oeuvre décisive qui vise ni plus ni moins qu'à refonder la théologie en tant que science, une théologie comprise dans l'histoire (contrairement à la scolastique) et notamment à l'aune de son origine toujours présente.
L'un de ses textes les plus importants est celui dont on trouve ici la première traduction française : Vom Geist und Wesen des Katholicismus a paru en 1819 dans la fameuse revue Theologische Quartalschrift, que Drey a fondée avec trois collègues et qui existe toujours. Au moment où il commence son professorat à l'université de Tübingen, il publie un véritable programme, qui, pour la première fois, fait du catholicisme un concept théologique. Il partage l'enthousiasme du romantisme bouillonnant, mais le recentre fermement. Il reprend les notions d'esprit et d'essence, mais en les sortant du cadre idéologique et confessionnaliste où elles sont enfermées, et pense le catholicisme selon un plan préconfessionnel et non-confessionnel. Qui voudrait, au seul titre de l'écrit, y voir un écrit confessionnel, et pour cette raison le lire ou ne pas le lire, passera à côté de son sens. Drey étudie les rapports du catholicisme (et non pas de l'Église catholique) avec le christianisme originel. Chemin faisant, il renverse deux bastions de la scolastique de l'époque en refondant la théologie de la révélation et le concept de tradition. Il balaye en même temps l'opposition protestante entre le catholicisme comme attachement obstiné au passé et le protestantisme comme liberté et ouverture à l'avenir. Il ne pratique pas pour autant la polémique confessionnelle, et il aura l'estime de ses collègues de la prestigieuse faculté de théologie évangélique de Tübingen. La Restauration aura raison de lui, mais ses idées chemineront de façon souterraine, difficile à déterminer, jusqu'au concile Vatican II où elles feront une entrée timide, faute d'être intégrées dans une pensée organique.
La présente traduction bénéficie du dernier état des recherches sur Drey, accomplies par Max Seckler, qui rend compte des différentes dimensions de l'oeuvre traduite et de son milieu d'émergence, ainsi que de sa réception aux xixe et xxe siècles. Hélène Poisson en explore certains aspects du point de vue de leur actualité. Cet écrit n'a pas qu'un intérêt historique, il contribue à éclairer les polarisations toujours présentes de la théologie contemporaine.
Le manuel d'initiation au grec du nouveau testament a fait ses preuves depuis de nombreuses années ; il présente la grande qualité de proposer une méthode progressive et demeure un outil précieux dont la pratique régulière et systématique, en lien avec un vaste public, a permis d'en mesurer la fécondité.
Avec le temps, certaines limites sont apparues, qu'il importait de corriger. compte tenu de ces observations tirées de l'expérience, des améliorations ont été apportées à cette troisième édition, qui touchent six domaines :
- le texte grec a été intégralement accentué.
- des précisions supplémentaires ont été introduites au plan grammatical, quelquefois en notes, le plus souvent dans le corps des leçons.
- le vocabulaire utilisé dans la méthode est présenté dans sa totalité.
- quelques modifications ont été apportées aux exercices (versions et thèmes), soit en supprimant quelques phrases dont le sens était peu évident, soit en remplaçant telle expression par une autre plus adaptée.
- les éléments fournis par le manuel se rapportant au texte du nouveau testament ont été harmonisés avec le texte de la 26e édition du novum testamentum graece de nestle-aland (3e édition du greek new testament).
- enfin quelques compléments bibliographiques ont été ajoutés à la rubrique : " pour continuer ce travail. ".
à ces transformations, qui touchent le contenu, s'ajoute une présentation renouvelée de l'ouvrage, qui se situe, elle aussi, dans une perspective pédagogique.
Cette révision est le fruit d'une collaboration oecuménique, poursuivant l'esprit qui a présidé à la première édition du manuel. les responsables de cette troisième édition enseignent, d'une part, à la faculté de théologie de lyon et, d'autre part, à la faculté de théologie protestante de l'université de strasbourg.