Praeterita c'est l'autobiographie du grand écrivain anglais John Ruskin, que Proust disait connaître par c1/2ur et qu'il avait d'ailleurs commencé à traduire en 1908, avant de partir À la Recherche du temps perdu. Mais ce n'est pas seulement parce qu'il a inspiré Proust que ce texte de Ruskin, - dont il n'existait qu'une traduction datant de 1911, très incomplète et pas toujours très exacte,¬- mérite d'être lu aujourd'hui. C'est aussi parce que, comme l'écrivit Virginia Woolf, ce livre « contient, comme dans une cuillerée de thé, l'essence même de ces eaux dont jaillissaient les sources de son génie et que Jamais une autobiographie ne nous laissa pénétrer dans l'intimité de l'expérience de son auteur avec plus de générosité ». C'est enfin, parce que, s'inscrivant dans la grande tradition littéraire européenne de l'écriture de soi, à côtés de Montaigne, Goethe, Rousseau ou Sartre, Ruskin fait de sa dernière 1/2uvre un passionnant récit de formation. Ce récit raconte comment, en dépit de tous les déterminismes historiques, sociaux, familiaux, religieux, qui pesaient sur lui, s'est accomplie sa vocation d'écrivain pédagogue de la beauté. Il raconte comment il est devenu cet optical thinker qui ouvre la voie à toute la modernité artistique.
Le Bateau ivre, le plus célèbre poème de Rimbaud, est exploré comme un vaste projet de désorganisation et de réorganisation portant sur un très large échantillon de propriétés des objets (couleurs et sensorialité, espace et temps, forme, volume, mouvement, vie...). Cette fabrique du désordre est reliée à la fois à un modèle de pensée enfantine et à l'utilisation de procédés quasi-systématiques de transformation. L'originalité est l'apport de la psychologie cognitive et de la psychologie de l'enfant à l'analyse d'une stratégie d'écriture.
Une seconde partie situe le poème dans son contexte littéraire et politique. D'une part, comme enjeu d'une compétition littéraire intense - une vraie course de bateaux! - à un moment où le jeune poète doit faire ses preuves dans le milieu parisien. Un bilan critique des sources remet notamment Hugo au premier plan.
D'autre part, comme mise en correspondance entre le bouleversement poétique et un modèle général de révolution sociale, activé par la Commune de Paris.
Après un arrêt sur l'énigme des derniers quatrains, une synthèse ouvre sur les répercussions du poème dans la suite de l'oeuvre.
Lectrice du Journal de Marie Bashkirtseff, comme tant d'autres depuis Maurice Barrès jusqu'à Simone de Beauvoir, Colette Cosnier avait noté des détails qui trahissaient une manipulation du texte. Remontant aux sources, elle découvre dans les cahiers manuscrits déposés à la Bibliothèque nationale des passages entiers supprimés par la famille et de trop zélés admirateurs qui avaient falsifié la réalité d'un personnage qui apparaît infiniment plus intéressant dans sa vérité.
Morte à 25 ans, en 1884, Marie Bashkirtseff ne fut pas que la jeune mondaine égocentrique dont on a voulu nous imposer l'image, mais une femme lucide, qui découvre les problèmes posés par la condition féminine à une époque où être femme c'est n'être rien. Et certainement pas le grand peintre qu'elle ambitionnait d'être, en un temps où le domaine de la création artistique reste quasi inaccessible aux femmes.
D'une lecture passionnante, écrit dans un rythme vif, le texte de Colette Cosnier apportait, quand il fut publié en 1984, une véritable révélation sur un personnage attachant et d'une surprenante modernité. C'est ce « portrait sans retouches », qui, selon l'historienne Michelle Perrot, « demeure à ce jour la meilleure, voire la seule biographie véritable de Marie Bashkirtseff », que les Presses universitaires de Rennes donnent à redécouvrir aujourd'hui.
La maternité : affaire de famille ou affaire d'État ? Au carrefour de la sociologie de la famille, de la sociologie du droit, de la sociologie de l'action publique et de la sociologie historique, Anne-Laure Garcia met en lumière les croisements et les interactions entre action publique et identité familiale à partir du cas des mères seules célibataires en France et en Allemagne(s) au XXe siècle (Pays-de-la-Loire, Thuringe, Schleswig-Holstein).
S'appuyant sur une approche comparative, l'ouvrage explore les formes d'engagement politique des femmes sur plusieurs continents, notamment l'Amérique du Sud et l'Europe. Mêlant aux approches sociologique et historique l'étude du genre et les sciences politiques, les contributions dessinent différentes figures de l'activisme féminin au XXe et XXIe siècle. Militantes au sein de partis politiques, citoyennes, résistantes, guérilléras d'hier ou Femen d'aujourd'hui : à travers leur étude, l'ouvrage soulève la question de la place des femmes dans la communauté politique.
Avec le soutien de l'UFR langues et études internationales de l'université de Cergy-Pontoise.
Consacré à l'étude du courrier que l'écrivain Georges Simenon (1903- 1989) recevait de la part de ses lecteurs et de ses admirateurs inconnus, cet ouvrage s'inspire du cas singulier que l'auteur fameux des Maigret représente dans l'histoire des lettres, de par son succès, sa large audience et sa double image d'écrivain grand public et doté d'ambitions littéraires. Conduisant au-delà de l'approche sociologique courante concernant Simenon, l'enquête empirique dévoile les contours de lecteurs et d'une lecture "ordinaires", grands oubliés des études littéraires. Les affinités des correspondants avec la fiction simenonienne et les modes de lecture privilégiés (pragmatique, passionnel, de reconnaissance) jettent une lumière nouvelle sur une poétique et un univers romanesques singuliers. Se font jour également les valeurs engagées dans le rapport à l'écrivain célèbre et médiatisé et les fonctions que les épistoliers réservent à ce "grand singulier" (aide, modèle, confident ou consolateur), au cours d'une période historique qui plus que jamais voit les valeurs littéraires se redéfinir à l'aune de celles de la visibilité et du commerce. On apprend aussi dans quelles proportions la lecture "ordinaire" ainsi que nos rapports les plus courants aux objets culturels sont constitués d'une attention oscillant de l'oeuvre à la personne du créateur et plus généralement quelle place la lecture et la fiction se font dans nos existences quotidiennes.
Cet ouvrage a pour double objectif de dresser un bilan de l'état de la recherche sur la correspondance de Zola, et d'ouvrir de nouvelles perspectives de lecture et d'interprétation, à un moment où l'édition franco-canadienne de la correspondance en onze volumes est achevée, et où les lettres écrites par Zola à Jeanne Rozerot et à Alexandrine Zola sont publiées. Ces dernières ont fait l'objet de plusieurs analyses qui approfondissent l'écriture de l'intime, perspective jusqu'alors inexistante dans la critique zolienne portant sur la correspondance; ces études permettent aussi de mettre en lumière des éléments jusqu'alors inconnus, le détail des étapes de l'engagement de Zola dans l'affaire Dreyfus et sa vie quotidienne lors de son exil en Angleterre (C. Grenaud-Tostain, J.-M. Pottier, S. Guermès). Mais ce volume fournit également l'occasion d'aborder d'autres aspects inédits, comme la correspondance reçue et non publiée (A. Pagès, M. Aynié) ou la collaboration épistolaire entre Zola, Alfred Bruneau et Louis Gallet (J.-S. Macke), de croiser les approches, dans une perspective sociologique (F. Giraud), linguistique (J. Rachwalska von Rejchwald) ou encore esthétique (L. Riou); enfin, d'analyser les échanges épistolaires de Zola avec ses pairs, aînés (B. Donatelli) ou cadets (K. Watanabe), ses disciples provisoires (K. Basilio) ou ses traducteurs en Angleterre (G. Woollen).
L'éveil renvoie à la naissance, dont il renouvelle et banalise le miracle ; et il s'oppose au sommeil ou plutôt à l'endormissement, pris comme retrait dans un monde intérieur et anticipation de la mort. Mais qu'y a-t-il de commun entre l'éveil physiologique, propre à tous les animaux, et l'éveil spirituel, réservé à quelques élus, en passant par toutes sortes d'éveils spécifiques qui touchent la sensibilité, l'imagination, l'intelligence, la créativité, etc. ? Qui éveille, à quoi et pourquoi ? Et qui s'éveille ? Est-ce "l'âme" ? Est-ce "moi", "soi", "on" ? L'éveil est-il finalement rendu impossible par la mort ou bien peut-il s'accomplir après sa survenue à travers diverses formes de survie ou de résurrection ?
La méthode choisie est celle d'une approche concrète, proche de la vie, mais toujours soucieuse de ses provenances. Cette "pensée en amont", comme on pourrait l'appeler, ne cesse de solliciter l'histoire des religions, de la philosophie, des langues, des arts et des sciences. Mais elle refuse l'hégémonie d'une seule de ces disciplines et privilégie la créativité, en assignant à la musique et aux beaux-arts un rôle central dans le renouvellement de la pensée.
Ces Entretiens sont attachés à un lieu qui leur donne son nom : La Garenne Lemot, une villa néoclassique, aux bords escarpés de la Sèvre, dans l'évocation de la Toscane. En cet endroit l'on peut parler de beauté et de grâce, mais aussi de tolérance et d'amitié. Organisés sous la responsabilité de l'Association Les Entretiens de La Garenne Lemot, ces XXIe Entretiens ont pu avoir lieu grâce au soutien de l'université de Nantes, en particulier du Laboratoire "L'Antique, le Moderne - L'AMo", du Conseil départemental de Loire-Atlantique et de la mairie de Nantes. Nous remercions également Monsieur Charles Pain, de Panzoult, et Monsieur Denis Heuzé, de Bordeaux, pour leur généreux soutien. La gestion de la publication de ces Entretiens est due à Alfrieda Pigeaud.
C'est le regard contemporain sur l'Émigration d'une femme engagée dans la Contre-Révolution et dont ces souvenirs représentent une source exceptionnelle pour connaître la vie des Émigrés restés fidèles au Roi après Brumaire. Mais ce document inédit nous offre surtout le vécu au jour le jour d'une émigration européenne pendant la Révolution et l'Empire.
Annie Ernaux a déclaré écrire à partir de son vide, que la perte est le « noyau dur » de tous ses livres, le fil qui les relie entre eux. Cet ouvrage propose une lecture attentive de l'oeuvre ernalienne (romans, récits de vie, journaux concertés, extraits de journal intime, essai, lettre, etc.) et il s'articule autour de trois aspects principaux : la perte, les traces et la religion. Fort de ses considérations sur la soeur défunte, l'avortement et le cancer, de son examen poussé des traces en tous genres et de son étude inédite de la religion, cet ouvrage offre une voie d'accès novatrice et essentielle à une écrivaine contemporaine incontournable.
Dans Figures de l'étranger dans la littérature française, Abdelkebir Khatibi place Marguerite Duras aux côtés de Segalen, de Jean Genet et de Roland Barthes, de ces écrivains qui ont transformé leurs voyages en une plongée dans l'étrangeté et en une expérience initiatique riche et féconde. Avec Marguerite Duras, aussi bien pour l'écrivain que pour le lecteur, ce n'est pas seulement la découverte d'un ailleurs géographique, culturel et/ ou mental, mais exploration des zones inconnues et ténébreuses de soi-même.
L'oeuvre de Gisèle Bienne offre des variations toujours renouvelées sur la marginalité et l'autre. Marges génériques ou marges sociales, tels sont les bords que vient explorer l'écriture de l'écrivaine qui dessine de texte en texte des personnages en rupture de parole ou de société, mais toujours puissamment animés de désirs ou de révoltes. Ce volume étudie comment cette vision du monde se configure dans la confrontation dialogique avec les voix autres, ou comment s'élabore la quête identitaire dans cette rencontre, amoureuse, fraternelle ou révoltée, avec l'autre. Différentes approches traversent les distinctions génériques, s'attachant aussi bien à la littérature dite de jeunesse qu'à la littérature générale.
Loin d'être une simple forme canonique, le monologue se révèle protéiforme, paradoxal et transgressif, repoussant sans cesse les frontières qui pourraient le définir, et s'impose, dans ses formes comme dans ses enjeux, comme un lieu d'expérimentation, d'exposition de l'acteur aux prises avec son personnage, un moment singulier de virtuosité, de trouble et d'interrogation.
Plus encore, pouvant tresser la théâtralité la plus ostensible avec la plus grande intensité fictionnelle, il est un point de condensation exemplaire à travers lequel toute la relation théâtrale se retrouve interrogée. Ce volume explore ses incarnations et les questions qu'il soulève dans leur multiplicité, au fil d'une traversée historique centrée sur trois moments clés de notre modernité occidentale.
Il s'attarde tout d'abord sur l'aube du théâtre . dramatique" européen (comédie italienne de la Renaissance, théâtres élisabéthain et du Siècle d'or espagnol, drame baroque allemand, théâtre pré-classique et classique français), avant d'interroger la mise en crise de ce modèle telle qu'elle se joue autour de la fin du XIXe siècle (de Jules Laforgue à Ibsen en passant par le monologue fumiste), pour enfin s'attacher aux enjeux du "solo sur la scène contemporaine, des écritures dramatiques françaises à la performance américaine, et s'ouvrir également à la question du monologue au cinéma.
L'histoire du théâtre ne retient que deux Guillaume Tell : le drame de Schiller publié en 1804, et l'opéra de Rossini créé à Paris en 1829. La figure de ce pâtre exotique, habile arbalétrier et bon père de famille, révolté contre son tyran, est en fait issue d'une légende islandaise transposée en Suisse au XIVe siècle. Et le premier Guillaume Tell écrit pour la scène et joué dans un théâtre est une tragédie française dont la carrière s'étend sur la seconde moitié du XVIIIe siècle et au-delà de la Révolution. Lorsqu'elle en fait mention, la tradition littéraire réduit souvent la pièce d'Antoine-Marin Lemierre (1723-1793) à une anecdote révélatrice de la scène dramatique à cette époque. Demi-échec à sa création dans l'hiver 1766-1767, la tragédie tonnait un grand succès à l'occasion d'une reprise, en 1786, qui transpose sur scène, avec accessoires, pantomime et dialogue idoines l'épisode central de l'épreuve de la pomme, dérobé jusqu'alors au regard du spectateur selon la règle tragique. Ainsi Guillaume Tell prodigue l'exemple d'une esthétique tragique nouvelle, composée d'actions réalisées dans des tableaux dramatiques et de décorations pittoresques spectaculaires. A la même époque, le drame bourgeois s'éloigne des lieux historiques pour imiter les infortunes réelles et présentes de nos semblables . (L: S. Mercier). Quant à l'opéra, il montre depuis le XVIIIe siècle un luxe décoratif souvent sans rapport avec les sujets. Lemierre aura été l'un des dramaturges qui ont proposé une nouvelle forme de tragédie, estimant que l'art dramatique n'avait pas encore donné tout son effet. L'originalité du sujet historique de Guillaume Tell se prête idéalement à l'expérimentation de toutes les audaces pittoresques et poétiques de leur auteur. L'invention du décor devient une partie fondamentale de la création poétique : il expose le milieu historique et réalise le caractère pathétique de l'action représentée. L'art du spectacle tragique est alors un genre esthétique, plutôt que régulier et noble, mais toujours moral. Sous la beauté plastique du théâtre, il rend aussi sensibles certaines idées politiques et sociales. Tableau livré à la nation, la tragédie incarne alors l'histoire. Elle instruit le peuple sur ses droits, grâce aux sensations vives et émouvantes que provoque une histoire en action ou, peut-être, en marche.
À l'époque où elle gagne la France, la Renaissance européenne est encore un espoir, et déjà une crise.
Ses virtualités contrastées éclatent dans la littérature en enthousiasmes, dérisions, liturgies du plaisir, du désir et du deuil, en méditations ironiques ou graves, en visions, parfois en vertiges. Le présent ouvrage souligne ces traits divergents, et privilégiant les oeuvres qui marquent les mutations et les ruptures, et qui, de nos jours encore, posent les questions fondamentales de la culture moderne.
Cette nouvelle édition tient compte de certaines avancées récentes de la recherche.
Le monologue fumiste est une pure blague, sans prétention ni ambition.
Il désigne le théâtre dans son plus simple appareil, à certains égards rime avec l'esprit de la Foire, inventif dans sa mécanique comique, déclinant à l'envi la formule d'un personnage unique et inepte, imbu dans sa vanité, tyranniquement indifférent au temps et au lieu qui le circonscrivent. Sa parole est une absence à soi-même, un carrefour livré à tous les vents des discours sclérosés de la fin du XIXe siècle.
Et grotesquement, rien de plus démocratique que cette forme en creux qui réunit une société entière, pétrifiée, nerveuse sans mouvement, et qui se représente en mettent en danger le théâtre lui-même, a force d'éprouver ses limites vitales : elle exclut de sa scène l'action dramatique, donne à son personnage toutes les raisons de disparaître (et ainsi soit-il, immanquablement). A force de se démembre, au gré d'une vogue envahissante et opiniâtre, en dépit de Charles Cros avec son pourtant inaugural Hareng saur, mais soutenue par son interprète majeur, Coquelin cadet, elle provoque deux effets, présent et futur, inattendue dans leur disproportion à l'égard de son insignifiance exhibée.
Double état des lieux d'une société qui redéfinit dans sa propre incompréhension ses contours et ses étages, et d'un théâtre compassé et exsangue, le monologue fumiste se résout radicalement en un geste d'autodestruction, en guise d'acte essentiel. Or, certes " moderne ", sa désinvolture fait passer sur toute forme dramatique comme sur toute production de sens, un doute assez puissant pour préparer la naissance des avant-gardes, et elle enclenche un soupçon tenace après lequel s'élabore un certain théâtre du XXe siècle, mal qualifié d'absurde, ou par ricochet, de nouveau.
cette histoire de la littérature française du xixe siècle a l'ambition de renouveler
le regard que nous portons sur la production littéraire de ce siècle.
comment rendre sensible le lien qui unit le temps de i'histoire et celui des imaginaires littéraires ? pour répondre à cette question, ce livre articule de manière convergente une histoire socio-intellectuelle du siècle et l'étude des individualités les plus fortes. il entrelace des chapitres sur l'évolution générale des contenus et des formes, et des analyses consacrées aux auteurs. ii invite à une lecture stéréoscopique de l'ensemble, de sorte que l'historicité et la singularité de chaque oeuvre soient également prises en compte.
ce livre fort et riche, original et efficace, est destiné aux étudiants de lettres - classes préparatoires, premier et second cycles.
ii sera aussi un excellent outil de synthèse pour les étudiants qui préparent les concours, pour les futurs professeurs de lettres en formation dans les iufm, ainsi que pour les professeurs de l'enseignement secondaire.
Né en 1973, à Bogotá, Juan Gabriel Vásquez est l'un des écrivains colombiens les plus stimulants de ce début du XXIe siècle. Romancier, nouvelliste, essayiste, traducteur littéraire et journaliste, il a publié une dizaine d'ouvrages, dont certains ont été unanimement salués par la critique internationale. Cet ouvrage constitue la première étude consacré à cet écrivain venu de Colombie.
Avec le soutien de l'université Paul-Valéry Montpellier 3 et de l'Institut universitaire de France.
Cette étude de l'oeuvre de Milton Hatoum analyse la problématique de l'identité, du territoire et de la mémoire dans les trois premiers romans de l'écrivain. Dans ce parcours à travers des oeuvres qui révèlent l'intimité de la mémoire et le roman familial en explorant les relations identitaires ainsi que les processus de construction et de déconstruction de l'identité, Mireille Garcia propose un questionnement sur la problématique identitaire dans la littérature contemporaine.
Avec le soutien de l'université Rennes 2 et de l'Institut des Amériques.
Qu'est-ce qu'une femme seule ? Une " célibattante préoccupée par sa seule carrière professionnelle ? Une veuve éplorée qui se consacre aux siens ? Une mère qui élève seule ses enfants en rêvant au prince charmant ? C'est ce qu'on pourrait croire à la lecture des publications de toute nature qui fleurissent chaque année sur le sujet en en présentant une image le plus souvent apitoyée.
S'inscrivant en faux contre ces discours dominants, ce livre propose une étude de la situation des femmes vivant seules, à travers l'examen de la place qui leur est accordée dans nos sociétés au cours du temps et à travers l'analyse sociologique de récits de vie de femmes seules de tous âges et de toutes conditions. L'ouvrage montre que la solitude résidentielle constitue un mode de vie à part entière et procède d'un choix actif dans certains cas.
Il conteste les visions réductrices qui associent trop souvent le fait de vivre seule à un manque, une privation, voire un échec. Il s'attache au contraire à dégager les aspects constructifs de ces nouvelles formes de solitude au féminin, sans faire abstraction de la diversité des situations qu'elle recouvre et de la réalité des problèmes qu'elle soulève.
Alors qu'il occupe une place prépondérante sur le plan éditorial et remplit un rôle littéraire aussi important que celui du théâtre, de la poésie ou du roman, l'essai est le genre le moins étudié dans le monde. Cet ouvrage entend faire avancer la réflexion sur l'essai à travers l'exemple de plusieurs cultures européennes.
Avec le soutien de l'université de Poitiers et du Conseil régional de Poitou-Charentes.
Dans les arts et la littérature, certaines présences se donnent, avec toute la force de leur évidence, comme déplacées. Les textes réunis dans ce volume s'intéressent à ces formes de présences insolites qui entrent dans un cadre où elles ne sont pas attendues. L'effraction et l'intrusion sont les procédés pour obtenir ces modalités singulières de présence. Dans le fracas ou la délicatesse, l'irrespect des règles et des cadres, le lecteur reconnaîtra l'effraction chargée de violence et évaluera les effets de présence que cette manière de faire permet de révéler. D'une façon moins ostensible, le lecteur pourra également, à son tour, jouer à l'intrus et apprécier de quelles intentions insidieuses ce dernier est animé pour créer des présences illégitimes et parfois incongrues. Car le geste artistique, qu'il émane d'une effraction ou d'une intrusion, est toujours singulier et audacieux. Geste pour le moins iconoclaste, il atteste d'une présence qui, en brisant un ordre institué, dévoile et rappelle l'artificialité de ce dernier.
Les auteur.e.s :
Enrico Bolzoni - Michel Briand - Mathilde Brunet - Julie Cailler - Bénédicte Chorier-Fryd - Sylvaine Faure-Godbert - Patricia Gauthier - Anne-Cécile Guilbard - Nelly Gillet - L. Cassandra Hamrick - Gary Hurst - Anne-Yvonne Julien - Caroline Mounier-Vehier - Juliette Peillon - Annie Ramel - Vânia Rego - Cécile Sorin - Pierre J. Truchot.