"Pris en charge par les services de la DDASS alors qu'il n'a que 8 ans à la mort de sa mère en 1960, un jeune garçon est envoyé dans un foyer d'accueil dans les Hauts de La Réunion. Le coin est perdu. Le pensionnat est une maison de redressement. Avec d'autres enfants, il y subira une double peine : la maltraitance au sein de la pension et les insultes des gens de la bourgade qui ne tolèrent pas leur présence dans le village et les traitent de délinquants et de sauvages. Que vais-je devenir ? Cette question est au centre de sa vie. Quatre années plus tard, en compagnie de vingt-quatre mineurs, le garçon intègre l'orphelinat Saint-Jean à Albi dans le Tarn. Il côtoie des orphelins métropolitains chez qui la misère morale est le quotidien également. Les religieuses assureront la reconstruction de ces enfants profondément bouleversés par leur expatriation mais leur langue natale, le créole, leur sera interdite par les prêtres."
Cet entretien au long cours n'est pas qu'une simple collection de souvenirs, ni même seulement le récit d'une vie difficile. A travers sa propre histoire, Louis Damour dresse un tableau sans concession de la société réunionnaise des années 1940 à l'orée de notre siècle. On a peut-être oublié un peu vite l'état d'indigence permanente qui régnait dans ce coin de France du bout du monde, et dont les principales victimes étaient aussi des enfants. Louis n'en a pourtant nourri nulle rancune, comme en atteste l'énergie folle avec laquelle, une fois adulte, la tête hors de l'eau, il batailla pour faire connaître et reconnaître les trésors oubliés de son île. Au moment où, après des décennies de surconsommation, il faut paraît-il apprendre à vivre de moins, à se réapproprier son plus proche environnement, ce témoignage prend un relief tout particulier.
"Pour que l'oubli ne l'emporte pas, l'auteur a décidé de devenir le porte-voix de ses parents, des harkis. Durant cinq ans, au prix d'une longue enquête, Michel Messahel a collecté les témoignages de ceux qui ont vécu cette part d'ombre de l'histoire franco-algérienne : l'histoire des harkis. Il s'est attaché à restituer le drame des siens, de la vie paisible de Borély-la- Sapie, petit village d'Algérie marqué par les traditions orales, jusqu'à l'ancrage dans une vie nouvelle en métropole, en passant par les événements tragiques de la guerre d'indépendance. La première édition de ce livre est parue en 2014. Les contacts noués ensuite par Michel Messahel, lors de salons du livre et de conférences, l'ont amené à étoffer son livre pour une deuxième édition en 2017. En voici la troisième enrichie des témoignages qu'il n'a cessé de recevoir depuis. L'histoire s'écrit sur un temps long. En découvrant le drame, l'abnégation et la force de vie d'une famille déracinée, puis profondément intégrée en France, chacun pourra se forger un avis sur cette page de notre histoire contemporaine."
Ce livre est une autobiographie qui décrit la trajectoire d'une femme, née à Budapest en 1941 dans une famille de la bourgeoisie juive, d'un père professeur de médecine à l'hôpital juif de Budapest et d'une mère modiste. Cette famille sera sauvée de la Shoah par l'ambassadeur de Suède en Hongrie, Raoul Wallenberg, comme environ 20 000 juifs de Budapest. La vie de l'héroïne commence dans des conditions difficiles : enfant cachée, maltraitée dans une institution catholique. Après la guerre, c'est la plongée de la Hongrie dans le stalinisme : d'autres contraintes, d'autres difficultés. En octobre 1956, lors de la révolution, à l'âge de quinze ans, elle s'enfuit pour Londres. Après mai 68, ce sera le militantisme féministe, et l'engagement dans la psychanalyse. Elle devient alors spécialiste de l'adolescent et de la famille, avec des publications et des conférences reconnues. Un cheminement singulier, personnel et intellectuel, qui montre les liens entre les enjeux personnels d'une femme, ses combats et les bouleversements du monde à travers le XXe siècle. Une vie où le judaïsme est toujours présent.
Le plus illustre patron de presse de la Belle Epoque fut incontestablement Arthur Meyer. Fondateur du prestigieux Gaulois, journal préféré de l'élite française et des cours européennes qui fusionnera avec Le Figaro, il fut une des personnalités les plus en vue de la vie parisienne. Boulevardier notoire, il fonda avec succès le musée Grévin puis, pendant la guerre de 1914, le "Cercle de l'union interalliée". Omniprésent dans le monde de la politique, Arthur Meyer joua un rôle déterminant dans les orientations de la droite monarchiste et tenta de restaurer la monarchie à l'aide du général Boulanger et de la duchesse d'Uzès. Ce personnage haut en couleur fut tout à la fois admiré, envié, contesté, haï et défraya la chronique pendant près de quarante ans par ses prises de position, ses actions philantropiques, ses conquêtes féminines, ses duels et devint l'un des hommes les plus caricaturés de son temps.
Entre mémoires et témoignages, Gens de musées est un savoureux petit ouvrage sur le métier de conservateur. Alain Nicolas rend compte d'évènements marquants de sa longue carrière. Puis ses proches collègues, hommes et femmes, rapportent avec la même dose d'humour quelques péripéties administratives ou techniques et autres cocasseries. Enfin, une conservatrice termine le livre dans le même esprit par des erreurs, bêtises, bévues commises par des professionnels dont la réputation scientifique est le plus souvent indiscutable. Alain Nicolas, d'ailleurs, n'échappe pas à l'aveu de quelques-unes de ses propres gaffes...
Comme un pont qui s'élance pierre à pierre entre l'Espagne et la France, Arenitis suit le cours des anecdotes confiées en héritage par Daniel, républicain espagnol, à son petit-fils Emmanuel. Mais que reste-t-il à transmettre quand la vie s'est obstinée à tout vous prendre, quand elle vous a dépossédé tour à tour d'une victoire, d'un pays, d'un amour ? Peut-être encore l'essentiel : l'art de marcher dans le sable sans s'y enliser, l'art de chanter la vie par-delà la défaite, l'art de passer au suivant le témoin de l'espoir.
"Cet ouvrage relate le parcours d un militant culturel réunionnais, anticolonialiste et antiraciste, durant l époque particulière qui commence avec la départementalisation de l ancienne colonie de la Réunion en 1946. Franswa Sintomer était un ""maronèr"", un rebelle, défenseur de l identité créole. Promoteur infatigable de la langue et de la culture réunionnaises, il a investi tous les champs culturels lui permettant de faire entendre ses revendications."
Le 31 décembre 1983 en région parisienne, aux premiers balbutiements du mouvement zulu, un groupe de jeunes se forme pour lutter contre les Skinheads : les Black Dragons. Du combat contre les extrémistes skins pour le contrôle des rues de la capitale, à l'inévitable guerre des gangs qui a enflammé une partie de la jeunesse francilienne, en passant par l'implantation de la culture hip-hop qui a bouleversé les mentalités, ce livre retrace l'évolution du mouvement et son influence sur les générations suivantes.
Un bébé naît. Ses parents le confient aux services sociaux afin qu'il puisse être adopté. Cinq semaines après avoir vu le jour, l'enfant décède. Avec une sincérité touchante, l'auteure raconte l'histoire de son fils, ou plus exactement celle de leur rencontre. Un récit poignant et une réflexion nouvelle sur le diagnostic anténatal, l'interruption de grossesse, l'annonce d'une maladie. Un témoignage intime, audacieux et courageux sur des sujets encore très tabous.
A travers 58 entretiens menés avec des hommes de différents âges et milieux socio-géographiques, cet ouvrage vise à saisir les souvenirs que le service militaire a laissés aux anciennes recrues et les discours qui l'accompagnent. Premier arrachement au milieu familial pour beaucoup, il implique un véritable brassage ethnique et de classe, et un tourbillon de nouveautés pour les jeunes gens.
La rationalité moderne, l'approche patriarcale et le capitalisme industriel ne sont plus capables de répondre ni au problème de notre survie, ni aux problèmes sociaux et démographiques. Le changement de civilisation qui en découle touche aux aspects les plus profonds de nos vies (relation homme-femme, la sacré, le statut de la raison et de la science, la conscience du temps, de l'espace, du bonheur, etc.). En même temps, c'est l'architecture souterraine de la manière de vivre "moderne" qui est en crise.
" On n'apprend pas à connaître le Maroc, on ne peut qu'y être graduellement initié ", nous annonce le Maroc à nu. Et c'est justement à cette initiation que nous invite le livre. Ainsi se soulève le voile sur la popularité réelle du Glorieux Trône alaouite, sur la prostitution des garçons à Marrakech, sur le manichéisme qui agite l'esprit des étudiants marocains, sur l'alcool tant interdit et tant consommé. Mais nous aussi nous découvrons la valeur symbolique du pain, la rivalité " esthétique " entre Fès et Marrakech, le bouillonnement de la place Djemaa-el-Fna, le sens profond de la fantasia et ce qui se cache sous le grand silence des Berbères... A la fois témoignage, journalisme et récit de voyage, Le Maroc à nu nous introduit dans l'intimité d'un pays que l'on croit tout proche et qui est en réalité infiniment lointain
Lorsque l'on est française en Tunisie, espagnole en France, occidentale par son éducation, orientale au fond de son coeur, comment réussir à établir des liens harmoniques entre les différentes cultures qui ont jalonné sa vie ? Peut-on parvenir à une parfaite harmonie ? Voici posée toute la problématique très contemporaine de l'appartenance à une double culture. A travers des souvenirs et un retour aux sources porteur de révélations, la protogoniste montre la richesse de chacune de ses cultures : la conjugaison culturelle démultiplie les bonheurs !
1959. Jean Vilar demande à un jeune journaliste de devenir son interlocuteur pour toutes les grandes interviews à paraître dans BREF, l'organe du Théâtre national populaire. Jacques Jaubert prendra pendant cinq ans le chemin du domicile familial et écoutera Vilar parler de ses choix et de ses régies, de ses textes préférés. Une relation singulière s'établit alors entre l'aîné et le cadet. De la mort de Gérard Philipe au départ du "patron", Vilar conte au fil des rencontres, la geste du TNP, le premier festival d'Avignon, les succès, les tournées, le divorce avec les autorités de tutelle qui provoque sa démission.
Laïla est l'une de ces jeunes filles qui ont été esclaves domestiques en France pendant plusieurs années. Elle essaie aujourd'hui d'apprendre à ré-exister en tant qu'être humain. Cette enquête permet de comprendre comment un phénomène, a priori révolu, continue d'exister au XXIe siècle, sous de nouvelles formes, et comment les maîtres modernes exercent leur domination en toute impunité alors que l'esclavage est depuis peu considéré comme un crime aux yeux de la loi.
Que disent les différentes confessions face aux couples mixtes ? Se convertir ou faire cohabiter les deux religions ? Quelle cérémonie pour le mariage ? Quel prénom et quelle éducation religieuse transmettre à ses enfants? Comment se vivent au quotidien les fêtes, les traditions, la décoration du foyer, la nourriture... et le qu'en-dira-t-on ? A partir d'une cinquantaine de témoignages de couples mixtes l'auteur dresse le portrait d'une société bigarrée.
Nous suivons le récit de vie d'une jeune Iranienne qui a vécu dans le respect de l'honneur de sa famille et des traditions de son pays. Contrainte au mariage, avec un homme mentalement instable, elle est obligée de courir les tribunaux pour obtenir un divorce qui, dans la loi islamique, exige l'accord du mari. Elle se retrouve piégée dans un second mariage, avec un homme qui cache en réalité son homosexualité, car rejetée par la société iranienne. Dans un monde où l'apparence et la respectabilité suscitent mensonges et mises en scène, dans une société où les ombres de la morale et des traditions et la peur du regard des autres nous font créer nos propres démons, ce livre raconte avant tout l'histoire d'une femme qui va se battre pour gagner sa liberté dans le respect de son honneur et de son coeur tout en dépassant ses peurs. Cette histoire pourrait se passer dans n'importe quel pays et toucher n'importe quelle femme se trouvant isolée et abandonnée.
"Quand la Seconde Guerre mondiale éclate, René Debs a 14 ans. Il fera partie des quelque 130 000 incorporés de force à partir de février 1943 pour combattre aux côtés de l'ennemi. Ce qui frappe avant tout dans ce récit, c'est la capacité à se défendre coûte que coûte, à compter sur l'amitié de ses camarades, à crier son incompréhension devant tant de barbarie, tout en gardant la fraîcheur d'âme d'un jeune soldat malgré lui, qui partage ses émotions lors des rares moments de répit. Il sera l'un des rescapés de la terrible bataille de Budapest de décembre 1944, et fêtera ses 20 ans quatre mois après son retour de guerre. - - "
Dans l'île de Ré de cette fin du dix-neuvième siècle, où beauté et misère se côtoient, naît Joseph dit « William » Barbotin, fils de matelot, qui devint l'un des plus célèbres graveurs de son temps. Marin, instituteur, peintre, libertaire, grand prix de Rome, portraitiste du président de la République, Barbotin, anarchiste décoré de la Légion d'honneur, mange à tous les rateliers de la vie. C'est le roman de son histoire, et de celles qui l'ont aimé.
Le cimetière du Père-Lachaise n'est assurément pas un cimetière comme les autres. Son originalité, il ne la doit pas seulement au nombre considérable de célébrités qui y reposent, mais aussi à la magie bucolique et romantique qui se dégage des lieux. Des allées sinueuses, des tombes couvertes de mousse, des marches qui se perdent dans la végétation, de gros pavés témoins d'un autre âge, des dessins d'enfants, des arbres qui se penchent comme pour rendre un dernier hommage aux disparus qu'ils abritent... Une atmosphère qui, en toute saison, saisit le promeneur et l'invite à la méditation sur le temps qui passe, l'ingratitude de la postérité, le devoir de mémoire, le souvenir des disparus... Autant de thèmes qui, au gré des promenades de l'auteur, nourrissent sa réflexion et qu'il a désiré partager avec tous ceux qui souhaiteraient (re)découvrir, mais autrement, cet émouvant et fascinant lieu de mémoire.
Betty Grinbert a vu partir son père encadré de deux policiers français lors de la rafle du Vel d'Hiv le 16 juillet 1942. Elle raconte cette journée et toutes celles qui ont suivi, à Paris puis à Château-Thierry, où elle a été cachée. Elle raconte aussi l'après-guerre, la honte d'avoir survécu aux déportés, l'impossibilité de parler de sa vie d'enfant juive cachée, jusqu'au moment où elle rencontre Serge Klarsfeld. Une rencontre qui changera tout pour elle. Betty partage ses souvenirs les plus douloureux, ses doutes et ses fragilités. Sa voix tonique et sans fard percute en plein coeur. Un partage authentique, inoubliable.