«Pour la première fois dans ma vie je me sentis traité, absolument, comme l'objet d'un documentaire animalier ; il m'est difficile d'oublier ce moment.»
«Au musée d'Auschwitz, dans le livre d'or, j'ai réalisé que j'écrivais Pardon et que je signais. Alors, j'ai fait deux pas. Et puis, je suis revenu. Je me suis dit : Pardon de quoi ? Et j'ai ajouté : Pardon d'avoir survécu. D'une très mauvaise écriture. Par la suite, j'ai appris que c'était le réflexe de beaucoup d'enfants.» Des origines familiales polonaises à son départ pour le Berry pendant la guerre, de la déportation de son père et de sa soeur aînée à son adolescence sous l'Occupation, de son premier voyage à Auschwitz à sa rencontre avec Pierre Mendès France, Georges Kiejman, l'illustre avocat, se raconte avec pudeur et sincérité. Un témoignage exceptionnel réalisé en 2006, à l'initiative de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah et de l'INA. Un texte inédit, relu et corrigé par l'auteur.
Mai 2006. Pour l'INA et la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, face caméra, Simone Veil déroule le film de sa vie. Le soleil de Nice, une famille unie, républicaine et laïque, l'insouciance, la guerre, l'Occupation... Et, le 13 avril 1944, le convoi 71 à destination d'Auschwitz avec sa mère et sa soeur.C'est la première fois qu'avec une grande liberté Simone Veil raconte le froid, la faim, les humiliations, les camarades, le rapport entre les hommes et les femmes, ses dix-huit mois dans les camps, mais aussi le retour, les nouvelles humiliations, son engagement pour la mémoire. Seul l'espoir que la Shoah ne sera pas oubliée apaise la douleur.Un texte inédit, un témoignage pour l'histoire, un récit bouleversant.
Pourquoi un peuple s'est-il livré à un seul homme en juin 1940? Comment cet homme est-il parvenu à s'emparer d'un navire sombrant au milieu de la tempête? Pourquoi la faiblesse des hommes au pouvoir dans l'entre-deux-guerres lui a-t-elle été si propice? Quelle France a pactisé avec l'Allemagne nazie? De quoi Pétain est-il le nom? Faut-il craindre son fantôme?Ces questions hantent la psyché collective française depuis 1945.Dans une enquête inédite, le journaliste Philippe Collin interroge douze historiens, parmi les plus importants sur cette période, pour comprendre le rôle et la vie hors normes de Philippe Pétain.Éric Alary, Stéphane Audoin-Rouzeau, Fabrice Bouthillon, Olivier Dard, Laurent Joly, Nicolas Offenstadt, Pascal Ory, Denis Peschanski, Yves Pourcher, Henry Rousso, Bénédicte Vergez-Chaignon, Annette Wieviorka.
«Vous êtes à quelques milliers de kilomètres au-dessus de la surface du Soleil. Sa puissance est à couper le souffle. D'énormes boules magnétiques gonflent et se percent, éjectant vers l'espace des milliards de tonnes de matière brûlante qui transpercent votre corps éthéré. Le spectacle est extraordinaire et vous vous demandez soudain, avec une légère jalousie, ce qui rend le Soleil si spécial par rapport à la Terre.»Imaginez que vous puissiez voyager à travers les étoiles jusqu'aux confins de notre galaxie, plonger au coeur d'un trou noir, entrer dans le monde quantique...Ce livre vous offre une ébouriffante odyssée cosmique aux frontières du savoir. Paru en 2015 et devenu un classique, il a consacré Christophe Galfard comme un des meilleurs vulgarisateurs de sa génération. En voici une édition à jour des dernières découvertes et enrichie d'un cahier photos.
«Lire Shakespeare, c'est lire le monde. J'adorais ça : ces rois et ces reines inconnus, ce théâtre qui allait voir au-dehors, qui ne s'arrêtait pas aux portes capitonnées d'un salon...»De l'éblouissement de ses premières lectures au souvenir vivace des grands rôles qui ont marqué sa vie, Philippe Torreton nous livre «son» Shakespeare. Tour à tour intime, touchant et drôle, il transmet avec délicatesse sa passion pour le plus grand des dramaturges, qui, à quatre siècles de distance, s'adresse encore à chacun de nous.
«Un jour de 1996, alors que je passais près de la cathédrale de Tours, j'aperçus un Café-Internet. Il y avait plusieurs ordinateurs dans le fond (genre Nasa) et pour la somme de 25 francs on pouvait surfer sur Internet pendant une heure. Le patron m'expliqua qu'il fallait choisir un navigateur et que, grâce au système de webcam, on pouvait suivre en direct ce qui se passait ailleurs, et le premier site sur lequel il m'emmena fut celui de l'aquarium de Touraine. Comme je ne voulais pas le contrarier, je laissai faire en prétendant être effectivement impressionné par la couleur des poissons. Je commençais à croire qu'avec ses histoires de poissons et de navigation Internet était le lieu de rendez-vous des amoureux de la mer et du grand large. C'est une époque où on parlait beaucoup des autoroutes de l'information, alors j'étais déçu que pour ma première visite sur Internet le gars m'emmène sur la page d'un site touristique situé à cinq kilomètres de chez moi.»
«Tous les Parisiens connaissent la boutique de la rue la Boétie où une devanture toujours pittoresque assemblait des masques nègres, des bijoux éthiopiens et des toiles de Kwapil, Derain, Vlaminck, Chirico, Utrillo.» La Femme de France, 1934 Charmeur, ambitieux, visionnaire, passionné de peinture mais aussi des arts d'Afrique et d'Océanie : qui était vraiment Paul Guillaume ? Jeune homme issu d'un milieu modeste, il est devenu l'un des marchands et collectionneurs d'art moderne et d'art africain les plus importants de l'Europe des années 1914-1934 vivant entouré d'oeuvres de Modigliani, Soutine, Matisse ou encore Picasso. Trois rencontres ont été décisives dans l'ascension fulgurante de ce redoutable homme d'affaires, celle du poète Guillaume Apollinaire, du collectionneur américain Albert Barnes, et de son épouse Juliette Lacaze. À travers son histoire, découvrez le destin d'oeuvres majeures du XIX? et du début du XX? siècle que l'on peut admirer au musée de l'Orangerie.
Chez Jean Moulin, la grandeur allait de soi, écrit André Malraux vingt ans après sa disparition. Vingt-cinq dates-clefs, vingt-cinq journées particulières ont façonné le destin du grand résistant, dont la vie fut tragiquement écourtée à 44 ans. Une vie magnifiée par l'amour de la République et de la démocratie.Né en 1899 à Béziers dans une famille unie et très attachée aux valeurs humanistes, Jean Moulin s'engage à servir la République à travers ses fonctions dans l'administration. Tour à tour sous-préfet, préfet, membre de cabinet ministériel, il est aussi un dessinateur accompli et un passionné d'art. Il aime la vie parisienne ; les nuits des années folles au coeur de Montparnasse font son enchantement. Est-ce auprès des artistes qu'il a appris à regarder le monde ? Avant la guerre en Espagne et le Front populaire, le 6 février 1934 lui ouvre les yeux sur l'histoire en marche.L'historienne Bénédicte Vergez-Chaignon éclaire les «grandes heures» de ce parcours où l'on découvre un homme pétri d'enthousiasme, amoureux, un grand sportif passionné de voitures, d'avions, de ski, que son goût certain pour le bonheur et une haute conception de la France ont encouragé à défendre ses valeurs, et à résister - naturellement.
Inventeur du calcul des probabilités sous le nom de «Géométrie du hasard», ancêtre de l'informatique avec sa Machine arithmétique, concepteur des transports en commun à Paris avec ses carrosses à cinq sols, Pascal est aussi le secrétaire de Port-Royal, devrait-on dire. Caché sous un faux-nom à l'auberge du Roi David, il lance ses Provinciales comme des flèches tout au long de l'année 1656. Chevalier masqué, il est, sous des noms d'emprunt, l'Anonyme qui met sa plume au service des causes qui le mobilisent.Littérature clandestine, littérature de circonstance, littérature fragmentaire, la littérature pascalienne est celle d'un artiste. Homme de méditation, de soumission, de mortification, Pascal est aussi un homme de gloire et de combat. Attentif aux signes, il est submergé un soir de novembre 1654 par le sentiment fulgurant de la présence divine. Pascal fixe l'événement par écrit dans un Mémorial, qu'il garde constamment à portée de main, cousu dans son pourpoint. Sa vie est un ample oratorio dramatique. À côté de la sienne, d'autres voix s'y font entendre, celle de son père, le Président Pascal, celle de sa soeur, Jacqueline, la fragile et indomptable fille de Port-Royal, morte d'angoisse le 4 octobre 1661, celle de Gilberte, l'autre soeur, gardienne de la mémoire des Pascal, autrice des Vies de Blaise et de Jacqueline.Le livre d'André Le Gall exprime le puissant mouvement qui emporte Blaise Pascal, qui le jette dans les débats et les combats de son temps, avec toute sa mordante ironie, ses intuitions jaillissantes, sa passion pour la vérité, qui confèrent à son verbe un éclat et un pouvoir étranges.
Une toute jeune fille que rien, mais vraiment rien, ne prédisposait à la célébrité. Comment est-elle devenue la chanteuse préférée des Français ? Sa cote dure depuis un demi-siècle.Ce livre relate l'éclosion d'une artiste déroutante, d'un destin qui aurait pu tout autant ne pas s'accomplir. Françoise Hardy a emprunté des voies inhabituelles pour se faire un nom. Ce voyage dans sa vie en recèle un autre, fascinant. Aucun artiste n'a su aussi bien - parfois à son corps défendant - incarner une façon d'être et une modernité dans laquelle nous vivons encore.Armée de sa beauté et d'une élégance innée, Hardy représente mieux que quiconque la génération qui a renvoyé ses aînés dans la coulisse.
En poste à Washington en 1990, le diplomate Hugues Pernet se voit confier la mission de créer de toute urgence la première représentation de la France en Ukraine, encore intégrée à l'Union soviétique. Ce récit, vu de Kiev, décrit les rapports triangulaires entre l'Ukraine, immense réservoir d'armes nucléaires, l'Union soviétique en décomposition et la jeune Fédération de Russie en passe de s'imposer. L'auteur, fin connaisseur de la région, assiste en direct au premier échec infligé par la «Petite Russie», comme on appelle l'Ukraine, à la «Grande», dirigée par Boris Eltsine. En proclamant son indépendance le 24 août 1991, Kiev a en effet tranché le noeud gordien qui la reliait depuis des siècles au coeur de l'Empire russe. Brutalement, l'équilibre géostratégique issu de la Seconde Guerre mondiale en est bouleversé : les États-Unis voient leur ennemi s'effondrer sans coup férir et un marché gigantesque s'ouvrir à eux. L'Occident avait remporté la guerre froide, mais avait-il alors préparé la paix ? La France en bonne place y joua son rôle, comme en témoigne ce journal passionnant rédigé par le premier ambassadeur de France en Ukraine. Un témoignage pour l'Histoire.
Lorsque Joséphine de Sauvage hérite en 1785 du domaine d'Yquem, celui-ci n'a pas la notoriété qu'on lui connaît aujourd'hui. Formée par son père à la culture et à la dégustation du vin, elle prend la direction, à la mort de son mari, de la propriété familiale. Un rôle inédit pour une aristocrate au XVIII? siècle.Seule aux commandes du vignoble, Joséphine d'Yquem s'impose d'emblée comme une véritable cheffe d'entreprise. Face au destin tragique de sa famille, aux révolutionnaires bordelais, elle défend corps et âme son domaine et sa qualité de viticultrice. Créative, audacieuse, passionnée, la jeune femme découvre le rôle du botrytis cinerea, ce champignon microscopique qui favorise la transmutation du jus de raisin en un vin liquoreux. Avec ses brumes matinales et son bel ensoleillement, le climat du domaine se révèle en effet idéal pour la maturation de cette «pourriture noble». Joséphine d'Yquem innove par une sélection attentive des raisins et des vendanges tardives, au risque d'affronter le courroux des viticulteurs... Autant d'initiatives visionnaires qui ont fait de son vin blanc un cru rare, aujourd'hui parmi les plus célèbres au monde. Une belle reconnaissance pour cette femme oubliée, dont l'histoire retrouvée dans les archives familiales offre ici le récit d'une vie d'exception.
«Quand j'avais dix ans, je rêvais déjà la gloire - et j'ai composé dès que j'ai su écrire, je me suis peint tout exprès pour moi de ravissants tableaux - Je songeais à une salle pleine de lumière et d'or, à des mains qui battent, à des cris, à des couronnes. On appelle l'auteur - l'auteur - l'auteur c'est bien moi, c'est mon nom - moi-moi - on me cherche dans les corridors, dans les loges - on se penche pour me voir - la toile se lève, je m'avance - quel enivrement! on te regarde, on t'admire, on t'envie - on est près de t'aimer de t'avoir vu - » Gustave Flaubert
Le 3 avril 2015, on diagnostique à Marine, jeune étudiante dynamique de 21 ans, une sclérose en plaques, appelée plus communément SEP. L'urgence de la situation, le besoin de prendre une décision quant à la prise d'un traitement ou non et le manque d'informations, l'amène à s'interroger. « La maladie c'est toi qui l'a, il faut donc chercher la solution en toi ». Son traitement ? Réaliser un projet rêvé : le voyage. Trois pays seront traversés : « La Nouvelle-Zélande sera mon terrain de jeux pour redécouvrir mon corps, mieux le ressentir pour mieux le défendre. En Birmanie, j'irai secouer mon esprit par la méditation pour aiguiser ma meilleure arme contre la SEP. La Mongolie sera l'étape-bilan à la rencontre de cette âme souvent délaissée alors qu'elle porte notre mémoire. Dans quel but ? Retrouver mon équilibre que la SEP tente de rompre. » Par ce livre, Marine s'adresse à chacun de nous. Apprenons à nous faire confiance, croire en nos rêves. Son ambition ? « Faire fleurir chez d'autres une envie de s'envoler, car ne l'oublions pas, tout est possible. »
Né en 1985 sur l'île de Madère, Cristiano Ronaldo n'était pas destiné à devenir la personnalité la plus médiatisée de la planète. De Lisbonne à Manchester en passant par Madrid et Turin, l'attaquant portugais a dû s'élever au-dessus d'une montagne d'obstacles pour devenir le meilleur buteur de l'histoire du football et l'un des plus grands athlètes de tous les temps.Au travers de neuf interviews exclusives et de moments de vie plus intimes partagés avec l'icône, Thierry Marchand brosse le portrait d'un personnage dont la réussite a depuis longtemps dépassé le cadre du sport. Plus de vingt années d'une carrière passée à tutoyer les sommets, des dizaines de records, de trophées collectifs et de récompenses individuelles, et surtout... cinq Ballons d'Or.
Au sein de la microsphère fashion, où paillettes et coups bas sont de mise, vit et règne Anna Wintour. Est-elle vraiment la tyrannique rédactrice en chef du Diable s'habille en Prada ou bien simplement une femme engagée, visionnaire et passionnée, à la tête de l'un des plus grands magazines de mode ?Dans cette biographie non autorisée, Amy Odell nous raconte l'ascension, et les faux pas, d'Anna Wintour jusqu'au sommet de l'univers de la mode. Pour cela, elle a interrogé les plus proches amis et collaborateurs d'Anna Wintour afin d'en dresser un portrait à la fois intime et multifacette qui nous fait entrer dans les coulisses des magazines et de la haute couture.
Quelle empreinte les mots que nos parents, grands-parents nous ont dictés inlassablement comme des maximes ont sur notre vie ? Celles censées nous donner des clés de vie et de notre relation au monde. Quelle est leur influence sur notre destinée ? Pour bien comprendre leur importance et toute la transmission qu'elles portaient en elles-mêmes, quinze personnalités dont on connaît bien le destin ont ainsi accepté de livrer leurs petites phrases de leur enfance : François Berléand, CharlÉlie Couture, Julie Depardieu, Thierry Marx, Yannick Noah, Isabelle Giordano, Pierre Richard, Yael Naim, Tahar Ben Jelloun, Fabienne Thibeault, Anne Roumanoff, Stéphane Bern, Véronique Jannot, Maud Fontenoy, Thomas Dutronc.
Contrairement à l'idée reçue qui fait de lui la figure de proue des avant-gardes du XXe siècle, Baudelaire fut à la fois moderne et antimoderne.
C'est ce que montre son obsession pour certaines des nouveautés de son temps : la presse, la photographie, la ville et les manières de faire de l'art. Autant de facettes d'une même « chose moderne », fuyante et contradictoire, à laquelle il donne le nom de modernité. Face à ces bouleversements, le poète est partagé entre l'horreur et l'extase : les journaux à grand tirage le dégoûtent, mais il assiège ces « canailles » de directeurs pour qu'ils le publient ; il attaque la photographie, mais il pose pour des clichés de légende...
Cette ambivalence constitue la toile de fond du Spleen de Paris, sommet des contradictions du dernier Baudelaire, véritable objecteur de la conscience moderne. Avec brio, Antoine Compagnon dessine le portrait d'un poète insoupçonné autant qu'irréductible.
Une silhouette en marche, dense à faire éclater les pierres. C'est de cette vision qu'il nous semblait devoir partir, parce que Césaire resta toujours debout:un humaniste d'une curiosité insatiable, qui se méfiait des honneurs et des courtisaneries, mais surtout un poète et un homme politique visionnaire.Cri de colère autant que d'optimisme, la vie de Césaire est aussi l'affirmation d'une voix singulière:une poésie jaillie des profondeurs, comme une éruption de la montagne Pelée, et indissociable de son engagement dans la vie politique du XX? siècle.C'est de moment en moment que nous avons choisi de dessiner sa trajectoire:celle d'une pensée tendue vers un monde juste et fraternel. Sa négritude est une conquête, une solidarité - l'affirmation intransigeante de notre humanité. Elle naît de la même révolte originelle contre le monde tel qu'il est, se nourrit du même désir de mener tous les opprimés, tous les aliénés, «hors des jours étrangers».
Depuis sa mort en 1968, l'oeuvre et l'influence de Marcel Duchamp, qu'André Breton qualifiait d'«homme le plus intelligent du XX? siècle», n'ont cessé de s'imposer dans le paysage de l'art contemporain. Du futurisme au cubisme, de Dada au surréalisme, l'art de Duchamp accompagne les grandes aventures esthétiques du XX? siècle. Mais c'est surtout à partir des années 60 que son oeuvre s'impose comme une source incontestable pour les jeunes générations. On a beaucoup écrit sur Marcel Duchamp, on a beaucoup glosé sur ses oeuvres, on s'est très peu intéressé à sa vie. Henri-Pierre Roché a écrit que «la plus belle oeuvre de M. D. [était] l'emploi de son temps». Cette biographie développe cette hypothèse, avec la forte conviction que l'examen circonstancié de la vie de Marcel Duchamp fournit un accès privilégié à son oeuvre. Au travers de cette vie faite d'une multitude de rencontres, de secrets et de rebondissements, nous assistons à l'élaboration d'un véritable art de vivre. Le mythe, initié par Breton, d'un Duchamp abandonnant la partie de l'art «pour une partie d'échecs interminable» est là pour corroborer l'aura d'un artiste dont la vie et les oeuvres restent toutes entières dédiées au paradoxe et à l'élégance.
Qui était Marguerite Duras ? Experte en autobiographie, professionnelle de la confession, elle a pris tant de masques et s'est tellement plu à brouiller les pistes que c'est presque une gageure de vouloir distinguer la vérité de la fiction. Ce qu'il y a dans les livres, disait-elle d'ailleurs, est plus véritable que ce que l'auteur a vécu.
Fruit des relations amicales que Laure Adler eut avec elle pendant une douzaine d'années, et de patientes recherches, cette biographie, sans avoir la prétention de dire la vérité du personnage, tente cependant de démêler les différentes versions que Marguerite Duras a données de sa vie. Elle essaie d'éclairer les zones d'ombre que l'écrivain a mises en scène avec tant de talent : la relation avec l'Amant à la fin de l'enfance, son attitude pendant la guerre et la Libération, ses passions amoureuses, littéraires et politiques. Car la vie de Marguerite Duras fut aussi celle d'une enfant du siècle, d'une femme profondément engagée dans les combats de son temps.
Leur couple est une légende, leur biographie une épopée. Pourtant, rien ne prédestinait cette fille d'un soldat de la Wehrmacht et ce fils d'un Juif roumain mort à Auschwitz à devenir le couple mythique de «chasseurs de nazis» que l'on connaît. Leur histoire commence par un coup de foudre sur un quai du métro parisien entre une jeune fille au pair allemande et un étudiant de Sciences Po. Très vite, avec le soutien de Serge, Beate livre en Allemagne un combat acharné pour empêcher d'anciens nazis d'accéder à des postes à haute responsabilité. Sa méthode:le coup d'éclat permanent. Elle traite ainsi de nazi le chancelier Kurt Georg Kiesinger en plein parlement, puis le gifle en public lors d'un meeting à Berlin, geste qui lui vaut de devenir le symbole de la jeune génération allemande. Leur combat les conduit aux quatre coins du monde. En France, ils traînent Klaus Barbie devant les tribunaux et ont un rôle central dans les procès Bousquet, Touvier, Leguay et Papon. Ni les menaces ni les arrestations - notamment lors de leur tentative d'enlèvement de Kurt Lischka, ancien responsable de la Gestapo - ne parviennent à faire ployer un engagement sans cesse renouvelé jusqu'à aujourd'hui. Dans cette autobiographie croisée, Beate et Serge Klarsfeld reviennent sur quarante-cinq années de militantisme, poursuivant par ce geste leur combat pour la mémoire des victimes de la Shoah.
Issue de l'aristocratie, descendante des Médicis, Elsa Schiaparelli est née en 1890 à Rome où elle grandit avant de gagner Londres puis New York et enfin Paris dans le cercle des artistes d'avant-garde autour de Picabia.C'est là que son talent trouve son expression dans la mode au mitan des années 20, ce qui lui vaut une première consécration avec la Une du Times dés 1928. Opposée à Chanel qui la déteste, "Schiap" se distingue par un style qui s'apparente à notre sportswear (de luxe) et une créativité proche de l'excentricité et du "shocking". Sa maison de couture connaît un succès énorme jusqu'en 1939 où elle en ferme les portes. Après-guerre, se sentant coupée de la nouvelle modernité, elle met un terme à son aventure en 1954.