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Prix
Histoire
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Lignes de fuite : L'exil des collaborateurs françias après 1945
Marc Bergère
- PUF
- 2 Octobre 2024
- 9782130826927
« 17 août 1944, il est grand temps de faire ses paquets... » : à l'image de cet extrait d'un journal personnel, ils ont été des milliers de Françaises et de Français à choisir la fuite face à la Libération et à l'imminence de l'épuration. C'est leur histoire à la fois individuelle et collective que raconte ce livre. Exilés à l'étranger, « citoyens clandestins » en France, réfugiés « en écriture » : Marc Bergère propose ici une première histoire globale et totale des différentes formes d'exil des « collabos » français au lendemain de la guerre. Lignes de fuite offre ainsi un regard d'historien neuf sur un objet mémoriel encore chaud tout en s'appuyant sur des archives inédites et les apports de la littérature comme objet d'histoire.
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On le croyait mort et enterré. Il est vrai que ce cadavre était tellement encombrant qu'il
aura fallu l'enterrer deux fois, en 1951 et en 1973, ce qui n'est pas commun. Nous
pensions qu'il avait cessé de préoccuper les Français et d'incarner leur mauvaise
conscience depuis le discours du Vel d'hiv de Jacques Chirac, le 16 juillet 1995. Nous
nous trompions. Ce jour-là, à l'endroit où s'élevait autrefois le Vélodrome d'hiver où
furent entassés les 13 000 Juifs, hommes, femmes et enfants, raflés les 16 et 17 juillet
1942, le président nouvellement élu brisait le mythe gaullien de « la vraie France, de la
seule France » entièrement unie derrière la Résistance, et reconnaissait la responsabilité
du pays dans l'entreprise de mort nazie et collaborationniste.
Jean-Yves Le Naour retrace le parcours du chevalier noir de l'histoire de France du XX
siècle à l'aune des mythes qui l'ont construit et qu'il a construits, avant la Seconde
Guerre mondiale comme après. Il propose non pas une biographie classique de la
naissance à la mort, mais un essai sur le « siècle de Pétain », de Verdun à Zemmour,
c'est-à-dire sur la mythologie d'un héros déchu puis d'un spectre qui n'en finit pas de
nous hanter.
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Le grand récit ; introduction à l'histoire de notre temps
Johann Chapoutot
- Puf
- 29 Septembre 2021
- 9782130825364
L'histoire n'est pas une réalité brute, mais surtout, le récit que l'on en fait, à l'échelle individuelle comme à l'échelle des groupes et des sociétés, pour donner sens au temps, au temps vécu, au temps qui passe. Jadis, le sens était tout trouvé : il avait pour nom(s) Dieu, Salut, Providence ou, pour les plus savants, Théodicée. À l'orée du XXe siècle, la lecture religieuse n'est plus crédible, dans le contexte de déprise religieuse qui caractérise l'Occident - l'Europe au premier chef. La question du sens (« de la vie », « de l'histoire »...) en devient brûlante et douloureuse, comme en témoignent les oeuvres littéraires et philosophiques du premier XXe siècle, notamment après ce summum d'absurdité qu'aura constitué la mort de masse de la Grande Guerre. La littérature entra en crise, ainsi que la philosophie et la « pensée européenne » (Husserl). On ne peut guère comprendre le fascisme, le nazisme, le communisme, le national-traditionnalisme mais aussi le « libéralisme » et ses avatars sans prendre en compte cette dimension, essentielle, de donation et de dotation de sens - à l'existence collective comme aux existences individuelles -, sans oublier les tentatives de sauvetage catholique ni, toujours très utile, celles du complotisme.
Au rebours de l'opposition abrupte entre discours et pratiques, ou de celle qui distingue histoire et métahistoire, il s'agit d'entrer de plain-pied dans l'histoire de notre temps en éclairant la façon dont nous habitons le temps en tentant de lui donner sens.
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Au cours de sa vie, qui débuta en 1452, Léonard de Vinci se construisit de multiples
identités : celle d'artiste complet formé par le peintre-sculpteur Verrocchio, celle de
mécanicien, celle d'homme de cour, celle d'ingénieur militaire engagé par César Borgia,
celle de savant et d'anatomiste, celle d'organisateur de spectacles à machines et celle,
enfin, d'ami du roi de France.
Fils illégitime privé de formation universitaire, cet autodidacte fut bien plus que l'auteur
de la Joconde ou l'inventeur de machines volantes. Cette biographie permet de le
suivre dans tous les lieux qu'il fréquenta, de Vinci à Florence, de Milan à Venise et
dans le Frioul, des routes poudreuses de la guerre dans les Marches jusqu'à Florence,
de Milan à Rome et de Rome à Amboise, au Clos Lucé, où il mourut en 1519. Aucune
période ne correspond à une activité unique : Léonard est toujours tout à la fois peintre,
technicien, anatomiste, philosophe, et savant, capable de remettre en question les
certitudes de son siècle, n'acceptant qu'une autorité, celle de l'expérience. -
Tout semble avoir été dit sur l'Occupation de la France entre 1940 et 1945, sauf son
histoire à travers les yeux de celles et ceux qui l'ont vécue. C'est à restituer cette part
encore trop négligée que s'attache ce livre.
Que signifie être sous la coupe de l'Allemagne après la défaite de la France ? Que
voulait dire être Français en territoire occupé ? Guillaume Pollack donne à voir le
quotidien et le sens de l'engagement d'une famille durant ces heures sombres, et
décisives. Comment survivre aux restrictions ? À la domination nazie, renforcée par la
collaboration des autorités françaises ? Comment mener le combat contre l'occupant ?
C'est le mystère et la force de l'engagement que tente de décrire et de comprendre ce
livre : comment devient-on résistant ? Au nom de quoi mène-t-on cette guerre
clandestine, violente et tragique ? -
L'étoffe des contestataires : une histoire sensible et politique de la révolte
François Hourmant
- PUF
- 6 Novembre 2024
- 9782130834069
Les contestations sociales et politiques s'inscrivent dans une histoire du corps : des soutiens-gorge jetés dans les « poubelles de la liberté » par les féministes américaines des années 1960 à la nudité des Femen, des gilets jaunes ou bonnets rouges en passant par le k-way noir des black blocs, l'apparence fait partie du message. Elle est elle-même un slogan.
On exprime sa colère et son opposition en se forgeant une identité politique mais aussi vestimentaire. L'apparence donne vie et visibilité à la protestataire, elle cimente le groupe et permet la reconnaissance.
Au-delà du vestiaire, ce sont surtout les corps - grimés, masqués, vêtus, et parfois dévêtus - qui sont au coeur de ce livre. Expression des revendications, le corps invite à une autre histoire des résistances sociales et politiques, entre sensations et émotions.
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Les hommes fréquentent notre territoire depuis au moins 1,2 million d'années. Du Paléolithique jusqu'à la fin de l'Âge du bronze (autour de 800 ans avant notre ère), ce livre raconte comment les différentes vagues de peuplement ( Homo heidelbergensis , Neandertal puis Sapiens), venues d'Europe centrale ou du Proche-Orient, ont remodelé ce qui deviendra la France.
L'angle choisi est original : des chapitres thématiques (sur le mode de vie, les industries, le traitement des morts, la violence et les inégalités sociales, le statut des femmes, les mythes et les croyances) autorisent un point de vue global sur la manière dont les sociétés ont évolué, de quelle manière elles se sont affrontées ou métissées, pour investir en définitive tout un espace géographique dont elles ont remodelé les paysages. C'est la « grande chaudière » dont parle Ernest Renan, d'où sortira plus tard la France.
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La Seconde Guerre mondiale des enfants : Allemagne, France, Italie, 1943-1949
Camille Mahé
- PUF
- 18 Septembre 2024
- 9782130859888
Pour Germaine M., née en 1937, les années 1939-1945 ont été « ludiques », tandis que
pour Karl-Hans W., jeune Allemand né en 1930, la période fut insouciante et heureuse.
Si ces témoignages surprennent - durant la Seconde Guerre mondiale, jamais les
enfants européens n'avaient autant été la cible de violences de guerre et souffert de
ses conséquences (séparations familiales, déplacement, faim, froid, etc.). -, ils sont
loin d'être des cas isolés. Comment l'expliquer ? Quelles furent les expériences des
enfants et de quelle manière le conflit les a-t-il affectés ?
C'est à ces questions que l'auteure propose de répondre, en donnant voix à la fois aux
enfants et aux adultes qui les encadrent, grâce à un corpus archivistique riche et varié
(dessins, journaux intimes, enquêtes scientifiques, rapports institutionnels et
humanitaires, etc.). À partir d'une étude comparant trois pays du front occidental - la
France, l'Allemagne et l'Italie - et en se concentrant sur la période de sortie de guerre,
c'est-à-dire lorsque les armes se taisent mais que les traces du conflit sont encore
visibles et que s'élabore un premier bilan, l'historienne dévoile non seulement de
nombreuses expériences juvéniles inédites, mais aussi les facteurs qui ont contribué à
l'élaboration de la figure contemporaine de l'enfance victime de guerre et dont la
décennie 1940 constitue un moment clef. -
Charlemagne est l'un des rares individus du Moyen Âge que l'on connaît encore, un de ces personnages iconiques qui, comme le roi Arthur ou Jeanne d'Arc, a réussi à survivre au passage du temps. Mais l'image bonhomme de l'« empereur à la barbe fleurie » est assez éloignée du réel.
Fils d'un usurpateur, roi contesté, oncle qui a écarté puis éliminé ses neveux, il connaît un début de règne difficile. Manquant de légitimité, il encourage la production de textes qui mettent en scène son projet politique mais qui, surtout, servent son image de monarque chrétien. Le principal aspect de son règne reste la guerre, qu'il mène sans cesse et sur tous les fronts, intérieurs comme extérieurs : entre 768 et 814, il n'y eut que trois années sans convocation des troupes.
Paradoxalement, le nom de Charlemagne est aujourd'hui associé à la réforme scolaire qui ne constitue qu'un aspect mineur du règne. La propagande et la nostalgie ont contribué à bâtir le mythe. -
Les Juifs français et le nazisme 1933-1939 : L'Histoire renversée
Jérémy Guedj
- Puf
- 27 Mars 2024
- 9782130830009
Les Juifs français vécurent l'avènement du nazisme comme une nouvelle affaire Dreyfus. Leur conception de l'Europe et de leur propre condition en furent bouleversées, même si, dans les années 1930, la France passait encore pour un puissant rempart. Une image tenace les présente comme incrédules et passifs face à Hitler, parce qu'ils auraient refusé de voir et d'agir, du moins pas à la hauteur de l'histoire qui s'écrivait sous leurs yeux. Mais pouvaient-ils prévoir l'inédit ? Quels moyens d'action s'offraient à eux pour contrer les funestes promesses et décisions de celui qui tenait désormais l'Allemagne sous sa coupe ? Cet ouvrage se propose de saisir ces questions en replongeant dans l'univers de Juifs français dont les certitudes paraissaient suspendues à un avenir inquiétant. Il leur fallait vivre malgré l'histoire dont ils espéraient qu'elle finirait par se renverser.
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Quelque chose du gothique traverse les époques, de la naissance de la modernité à nos jours. Comment est-ce possible ? Comment une esthétique profondément marquée par le XVIIIe siècle et l'aube de la Révolution peut-elle se mouvoir dans le temps et réapparaitre, chaque fois avec une troublante actualité, à des moments spécifiques de l'histoire ? Avouons-le, la chose paraît quelque peu contre-intuitive. L'actualité d'un phénomène ne tient-elle pas, justement, à la singularité de son contexte d'apparition ?
Le gothique nous apprend le silence et la nuit, le suspense et l'ouverture sensorielle au monde. Comme toute esthétique, il est aussi une éthique, il implique le nécessaire courage d'affronter les nouveaux horizons qu'ouvre le noir - qu'ils tiennent du réel, de l'imprévisible ou de l'altérité.
Il faut bien se l'avouer, ce n'est plus dans la réalité qu'on trouvera de nouvelles façons de désirer, mais dans l'espace du fantasme et de la fiction. C'est seulement là qu'on imaginera d'autres manières de percevoir et d'espérer.
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Le choix de la résistance ; histoires d'hommes et de femmes (1940-1944)
Fabrice Grenard
- Puf
- 25 Août 2021
- 9782130822325
Comment se fait le choix de la Résistance dans la France occupée ? Qui sont ces hommes et ces femmes qui ont décidé, un jour, de s'engager dans la Résistance, de lutter contre l'occupant allemand et le régime nazi ?
À travers 15 portraits d'hommes et de femmes, résistants connus (Henri Frenay, Germaine Tillion) ou inconnus, Fabrice Grenard tente d'approcher au plus près ce mystère de l'engagement. Il fait droit à la diversité des Résistants - jeunes d'à peine 18 ans, militaire, communiste, prêtre catholique, intellectuel, paysan, parisiens, provinciaux, hommes, femmes, et même famille entière, blancs, noirs, nobles, ouvriers -, et aux différentes formes que pouvait prendre la Résistance : armée secrète, passage en zone libre, journal clandestin et contre-propagande, maquis, FFI, Français Libres, à Londres, à Paris, dans le Vercors...
Ce livre donne un visage à la Résistance. Il essaie d'en restituer l'esprit, les actions et le quotidien. C'est la véritable histoire de l'armée des ombres, écrite cette fois, non par un romancier, même s'il fut de l'envergure de Kessel, mais par un historien, spécialiste de la Seconde Guerre mondiale.
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Traquer : la police parisienne et les protestants en 1685
Pierre-Benoît Roumagnou
- PUF
- 9 Octobre 2024
- 9782130864561
En octobre 1685, lorsque Louis XIV révoque l'édit de Nantes, il interdit le protestantisme dans son royaume, exige que ses fidèles restent en France et se convertissent au catholicisme. À l'intérieur de la capitale, la toute nouvelle police doit alors identifier les familles et les individus tenus de changer de religion, mais également se saisir de tous ceux qui s'organisent pour quitter le pays clandestinement. Pendant quelques mois, une traque sans relâche s'engage pour détruire le protestantisme et couler les convertis récents dans la société urbaine et catholique du temps. Cet évènement n'est pas pour rien dans la transformation de l'appareil policier à une échelle de temps plus longue.
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Le régime romain : Cuisine et santé dans la Rome antique
Dimitri Tilloi d'Ambrosi
- PUF
- 25 Septembre 2024
- 9782130850311
Pas trop de sucre, ni de sel, cinq fruits et légumes par jour, pas de gluten après 18 heures... le souci de manger sain paraît omniprésent de nos jours. La méfiance croissante des consommateurs face aux scandales sanitaires et à la composition des aliments nourrit une inquiétude quant aux effets de la nourriture sur la santé. Or, cette préoccupation, qui semble résolument moderne, puise loin ses racines.
L'étude de la cuisine et de la diététique dans la Rome antique révèle l'élaboration d'une véritable hygiène de vie centrée sur des choix et des pratiques alimentaires, définis par des médecins comme Galien. Débordant la seule médecine, les liens étroits tissés entre nourriture et santé sont en outre considérés comme un véritable enjeu moral par des philosophes comme Sénèque. C'est le rapport au plaisir, à la gastronomie et à la convivialité, fondamental dans la bonne société romaine, qui se trouve questionné.
À la croisée de l'histoire de l'alimentation et du corps, et plus largement de l'histoire sociale et culturelle de Rome, ce regard porté sur la diététique à l'époque romaine met en perspective les réflexions actuelles sur le choix du meilleur régime alimentaire. D'une certaine manière, manger sain, c'est manger romain.
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Écrivain et philosophe, Édouard Glissant (1928-2011) a composé une oeuvre qui exprime l'errance, la rêverie ou la beauté. Poète de la nature insulaire et des drames de l'histoire, il élabore des textes hybrides, qui sont une traversée vers l'ailleurs et vers la découverte.
De l'antillanité à la Relation, de la créolisation au Tout-monde, Glissant propose une réflexion sur la mise en contact des cultures les unes avec les autres. À l'identité-racine, fermée sur elle-même, il oppose l'identité-relation, ouverte sur l'échange. Glissant défend une dynamique de la diversité, contre l'idéologie de l'Un et de l'unique: c'est l'opposition entre une poétique des humanités et du vivant, face à la vérité dominante. Reliée aux différentes réalités du monde, sa pensée s'accorde aux multiples sensations qui nous entourent, et invite à percevoir autrement les beautés infimes de la planète.
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Histoire romaine
Yann Le Bohec, Marcel Le Glay, Jean-Louis Voisin
- PUF
- Quadrige ; Manuels
- 18 Septembre 2024
- 9782130866190
Comment une simple bourgade du Latium a-t-elle pu constituer un immense empire
territorial ?
Comment expliquer le déclin de la République romaine et la mise sur pied d'un
nouveau régime politique, le principat ?
Quels épisodes de crise et d'équilibre Rome a-t-elle traversés dans l'Antiquité tardive ?
Cette initiation à l'histoire de Rome a été rééditée neuf fois et vendue à 70 000
exemplaires. Elle vous propose un parcours à la fois chronologique et événementiel. La
question des institutions, les problèmes économiques et sociaux ainsi que les faits de
civilisation sont également abordés, afin de relier les faits aux idées. Ce manuel clair et
accessible se veut un outil complémentaire aux cours et une aide précieuse pour
réussir les épreuves dans cette discipline. L'histoire romaine est à mettre en parallèle
avec l'histoire grecque. En effet, l'Empire romain fut un univers composé de deux
mondes, l'Occident où le latin domine et l'Orient où le grec l'emporte. Deux mondes
unis en droit mais qui tendent à se dissocier dans l'Antiquité tardive autour de Rome et
de Constantinople. Afin de faciliter votre lecture et de prolonger votre réflexion, vous
trouverez dans ce volume des tableaux chronologiques, des cartes et des plans, un
index, un lexique et une bibliographie sélective.
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De sa naissance en 1808 à sa mort en 1873, la vie de Louis-Napoléon Bonaparte est une épopée. Fils du roi Louis et neveu de l'empereur Napoléon, son avenir semble radieux. Exilé à la chute de l'Empire, il combat pour la liberté en Italie puis tente par deux fois de prendre le pouvoir en France, mais il est condamné à l'enfermement à perpétuité. Il s'évade et rejoint Londres où il mène une vie de dandy, sans perdre ses ambitions politiques. Après la révolution de 1848, élu au suffrage universel masculin, il devient président de la République. Un an après le coup d'État de 1851, il restaure l'Empire et prend le nom de Napoléon III. De 1852 à 1870, le Second Empire marque profondément la France, l'Europe et le monde, de la Chine au Mexique. C'est une défaite militaire face à la Prusse qui marque la fin d'un règne essentiel dans notre histoire, par l'image donnée au pouvoir, la « fête impériale », et par la proposition politique originale, le césarisme, même s'il fut longtemps décrié.
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Histoire des sensibilités
Alain Corbin, Hervé Mazurel
- Puf
- Laviedesidees.fr
- 21 Septembre 2022
- 9782130827597
En dépit de racines intellectuelles anciennes, l'histoire des sensibilités est longtemps restée le fait de quelques pionniers. Sans doute parce qu'écrire l'histoire de la vie sensible et affective des individus et des sociétés d'autrefois est un projet aussi séduisant que difficile. S'y refuser revient pourtant à s'interdire toute compréhension véritable des femmes et des hommes d'autrefois. Ayant désormais acquis sa pleine légitimité, ce territoire d'enquête embrasse un large spectre qui va de l'étude historique des sens et des émotions jusqu'à celle des sentiments et passions.
Outre qu'elle sonde les relations du corps et de l'esprit, comme le partage nature-culture, cette histoire à fleur de peau autorise de riches déplacements dans l'articulation concrète des histoires singulières et des expériences collectives. À travers des exemples situés, l'ouvrage donne à voir tout ce que cette forme d'histoire anthropologique portant sur les façons de sentir et de ressentir, d'ici et d'ailleurs, d'hier et d'aujourd'hui, peut apporter à l'intelligence des sociétés. -
Armageddon : une histoire de la fin du monde
Régis Burnet, Pierre-Edouard Detal
- PUF
- 6 Mars 2024
- 9782130841906
Armageddon : une insignifiante place forte perdue en Galilée, qui en est venue à représenter le lieu même de la fin du monde. Car l'apocalypse est une réalité, géographique mais aussi culturelle : elle désigne d'abord le nom d'un livre énigmatique, celui de Jean, dit aussi Livre de la Révélation ; elle renvoie à une représentation du temps, entre progrès et catastrophe. Mais elle renvoie aussi à un discours politique, celui de l'évangélisme américain, repris par Reagan, Bush et Trump.
C'est à l'exploration de l'image d'Armageddon dans l'histoire que s'attache ce livre. Régis Burnet et Pierre-Edouard Detal cherchent à comprendre comment l'apocalypse a pesé et pèse encore, peut-être plus que jamais, sur notre rapport au temps et sur le destin que nous envisageons pour l'humanité.
Un parcours aussi fascinant qu'inattendu. -
En philosophie, l'analyse de la gestion des déchets se limite à une approche symbolique des rapports que nous entretenons avec eux, or, non seulement une telle approche occulte l'arrière-plan politique et social du problème mais elle ne fait pas de la gestion des déchets l'objet d'un questionnement sur le rapport entre l'humain et la nature, reléguant l'enjeu environnemental posé par les déchets au domaine technique. L'ouvrage se propose de dépasser la logique dualiste, selon laquelle il reviendrait aux techniciens de prendre en charge le traitement physique des déchets et aux philosophes de s'occuper de l'examen d'une signification symbolique. Pour cela, en s'appuyant sur une documentation pluridisciplinaire, l'auteure soumet la question des déchets à un examen philosophique portant sur ses enjeux sociaux, écologiques et politiques. Non que ces différents enjeux n'existaient pas auparavant, mais ils ont pu être occultés car la gestion des déchets a longtemps relevé d'une stricte question de sécurité collective, circonscrite essentiellement à son aspect sanitaire. Or, les déchets posent des problèmes nouveaux qui demandent à être explorés, analysés et débattus démocratiquement.
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Un serviteur qui venait l'hiver nous apporter en ville des oeufs frais de notre maison de campagne me raconta qu'il avait vu, au milieu du jardin, devant la maisonnette qui m'appartenait à moi toute seule, "un couple" désireux d'entrer, mais qu'il avait éconduit. Quand il revint la fois suivante, je lui demandai des nouvelles du couple, sans doute parce que l'idée qu'ils avaient dû depuis souffrir du froid et de la faim m'inquiétait : "Où ont-ils bien pu aller ? Eh bien, m'annonça-t-il, ils ne se sont pas éloignés.
Alors ils sont toujours devant la petite maison ? Eh bien, ce n'est pas cela non plus : ils se sont complètement transformés, ils sont devenus de plus en plus minces et petits ; ils se sont tant amenuisés qu'ils ont fini par s'effondrer complètement." Car, un matin qu'il balayait devant la maison, il n'avait plus trouvé que les boutons noirs du manteau blanc de la femme, et, de l'homme, il ne restait plus qu'un chapeau tout bosselé ; mais le sol à cet endroit était encore couvert de leurs larmes glacées.
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Comment la civilisation grecque a-t-elle émergé au III e millénaire avant J.-C. ? Dans quels contextes historique et politique l' Iliade et l' Odyssée ont-elles été écrites ? Qui furent les grands personnages qui ont marqué l'histoire de la Grèce antique ? De l'empire indo-européen à la soumission, comment le monde grec s'est-il étendu jusqu'aux confins du monde grâce à Alexandre le Grand avant de s'effacer devant la puissance montante de Rome, victorieuse à Leucoptera ?
Abordant la période qui s'étend des prémices de la civilisation mycénienne jusqu'au déclin de la Grèce hellénistique au II e siècle avant J.-C., cet ouvrage est un manuel de référence qui couvre les principaux événements de l'histoire grecque. Il est destiné à tout lecteur curieux de découvrir l'histoire d'une civilisation qui a massivement influencé la culture occidentale postérieure.
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" Le sport, disait George Orwell, c'est la guerre, les fusils en moins ". Reflet d'un idéal politique à la fois antagonique et pacifique, le sport permet aux hommes de se mesurer physiquement, sans chercher à s'anéantir. Ses racines plongent dans un passé lointain. C'est en Grèce ancienne que l'on voit sortir de terre les premiers gymnases et les premiers stades, s'établir un circuit de compétitions, se définir des disciplines encadrées de règles et d'interdits. La concurrence et l'excellence y sont érigées en valeurs cardinales. La figure de l'athlète, avatar du citoyen-soldat, s'impose dans le paysage social durant plus d'un millénaire. Les champions, qu'ils soient coureurs, lutteurs ou pentathloniens, font la fierté de leur communauté d'origine : célébrés dans des poèmes, statufiés, ils sont couverts de privilèges et immortalisés dans la mémoire collective. Mais, objets d'une immense ferveur populaire, ils n'en sont que plus attaqués par les savants, philosophes ou médecins, qui fustigent leur inutilité supposée et les dangers de leur mode de vie.
C'est à une histoire de ce premier sport, éloigné dans le temps mais souvent si proche de nos pratiques contemporaines, que ce livre invite.