ANTONIO SCURATI est un romancier italien. La trilogie M est saluée par la critique internationale. Il reçoit le Prix Européen du livre pour son oeuvre.
Tous les fronts dans un seul livre.
Cet ouvrage est né d'un constat paradoxal. Si nous croulons a priori sous les livres portant sur la Seconde Guerre mondiale, il existe en réalité peu de grandes synthèses sur le sujet - et aucune de l'envergure de celle que propose Olivier Wieviorka.
Fruit de nombreuses années de travail, elle innove d'abord par son approche globale qui la distingue des classiques anglo-américains qui privilégient les seules opérations militaires. Bien entendu, l'historien aborde tous les fronts : l'Europe évidemment, mais aussi l'Asie-Pacifique (si souvent négligée, en particulier la Chine), l'Afrique du Nord ou encore le Moyen-Orient. Il s'intéresse également à l'ensemble des acteurs (Canadiens, Australiens, Indiens...) et couvre tous les domaines : stratégique, comme il se doit, mais aussi idéologique, économique, logistique, diplomatique... - sans oublier l'histoire sociale et mémorielle habituellement traitée en parent pauvre. Enfin, l'auteur renouvelle largement la matière, souvent un peu datée, en intégrant les recherches les plus récentes dans une démonstration aussi rigoureuse sur le fond que limpide dans la forme.
En découle un grand récit, bien écrit et formidablement incarné, qui montre à quel point ce conflit fut véritablement mondial et total. Un ouvrage qui s'attache de concert à raconter, comprendre et expliquer en faisant sienne l'exigence formulée par Albert Camus dans L'Homme révolté : On estimera peut-être qu'une époque qui, en cinquante ans, déracine, asservit ou tue soixante-dix millions d'êtres humains doit seulement, et d'abord, être jugée. Encore faut-il que sa culpabilité soit comprise.
Le 22 mai 1985, le journaliste Jean-Paul Kauffmann et le chercheur Michel Seurat disparaissent après leur atterrissage à Beyrouth. Commence alors l'affaire des otages du Liban. Tenue à l'écart par le pouvoir, l'épouse du journaliste, Joëlle, soutenue par un vaste collectif, se lance dans un combat qui touchera la France entière. Leur fils, l'historien Grégoire Kauffmann, revisite ce temps fort des années 1980, à l'apogée de la gauche mitterrandienne. Il mêle au portrait de l'époque ses souvenirs d'adolescent qui a vécu ce drame de l'intérieur.
Mai 1938. Quelques semaines après l'Anschluss, Hitler se rend en visite officielle en Italie. C'est le début d'une mécanique implacable qui mène au pacte d'acier italo-allemand et à un durcissement de la politique antisémite italienne.
De 1938 à 1940, Mussolini se rapproche inexorablement du régime nazi, face auquel les puissances européennes semblent paralysées. Dans ce roman historique où tout est vrai, archives et récit s'entremêlent pour raconter les deux années où Mussolini et Hitler ont achevé de précipiter l'Europe dans le bain de sang de la Seconde Guerre mondiale.
Un face-à-face captivant, une bataille avant la bataille, un jeu de séduction et d'emprise entre deux monstres. Antonio Scurati fait un récit magistral d'une actualité dérangeante, qui interroge la fragilité de la démocratie face à la menace du totalitarisme aux portes de l'Europe.
Déporté du ghetto de Theresienstadt au camp d'extermination de Treblinka, où il a rejoint le petit millier d'«esclaves travailleurs», Richard Glazar relate son quotidien, puis son évasion. Rescapé, il est l'un des grands témoins des procès de Treblinka - doté d'un sens du détail, de la nuance et de l'exactitude hors du commun, estiment les historiens. Claude Lanzmann le considère comme l'un des personnages les plus importants de "Shoah". À la fois poignant, palpitant et d'une absolue dignité, ce récit demeurera l'un des témoignages les plus puissants sur le quotidien et l'horreur des camps de la mort.
Depuis cent cinquante ans, la Commune de Paris de 1871 n'a cessé de susciter débats, enjeux de mémoire et relectures ultérieures, y compris parmi ceux qui s'en sont réclamés. Cet événement continue de faire l'objet de nombreux mythes et fantasmes.
Mais que fut, en réalité, la Commune ? Quels enjeux a-t-elle soulevés, et quelles controverses en entourent la mémoire ? Quels lieux emblématiques de la capitale a-t-elle marqués de son empreinte ? Enfin, qui étaient celles et ceux qui y ont pris part ?
Dans ce volume, un collectif de chercheurs et spécialistes présentent l'ensemble des connaissances sur cet événement, et proposent une entrée sans équivalent dans cette page à vif, souvent méconnue de l'histoire sociale française et internationale.
La plus grande synthèse historique consacrée à la résistance française pendant la Seconde Guerre mondiale.
Parce qu'elle repose sur l'engagement et se construit sur le secret, la Résistance reste à la fois un mystère et un enjeu de polémiques partisanes.
Amorcée dès juin 1940, elle parvint à s'unir à l'ombre de la croix de Lorraine, grâce aux patients efforts de Jean Moulin, tout en affirmant son indiscutable pluralisme. Elle resta néanmoins de bout en bout minoritaire, se préoccupa peu du sort des juifs et joua un rôle limité sur le plan militaire. Son apport politique fut en revanche immense : la Résistance évita à la France les affres de la guerre civile et favorisa, à la Libération, une transition pacifique du pouvoir au profit d'une résistance regroupée derrière l'altière figure du général de Gaulle.
Ce livre aborde sans tabous l'ensemble de ses enjeux, de la formation des premiers réseaux au couronnement de 1944. Il ne dissimule ni les conflits, ni les ambitions qui animèrent les promoteurs de l'armée des ombres, du rôle de la presse clandestine à l'efficacité des réseaux, de la répression allemande aux motifs de l'engagement, des idées politiques de la Résistance à sa mémoire dans la France contemporaine.
Le philosophe allemand Victor Klemperer s'attacha dès 1933 à l'étude de la langue et des mots employés par les nazis. En puisant à une multitude de sources (discours radiodiffusés d'Adolf Hitler ou de Joseph Paul Goebbels, faire-part de naissance et de décès, journaux, livres et brochures, conversations, etc.), il a pu examiner la destruction de l'esprit et de la culture allemands par la novlangue nazie. En tenant ainsi son journal, il accomplissait aussi un acte de résistance et de survie.
En 1947, il tirera de son travail ce livre : LTI, Lingua Tertii Imperii, la langue du IIIe Reich, devenu la référence de toute réflexion sur le langage totalitaire. Sa lecture, à près de soixante-dix ans de distance, montre combien le monde contemporain a du mal à se guérir de cette langue contaminée, et qu'aucune langue n'est à l'abri de nouvelles manipulations.
« La rafle du Vel d'Hiv, qui fit près de 13 000 victimes, dont 4 000 enfants, les 16 et 17 juillet 1942, est l'un des épisodes les plus terribles de la collaboration de Vichy avec l'occupant nazi. En 1967, à l'occasion de la sortie du livre de Claude Lévy et Paul Tillard, La Grande Rafle du Vel d'Hiv, Cabu, jeune dessinateur de presse, met tout son talent pour illustrer cette tragédie. Ces dessins restituent de manière poignante cette page sombre de notre histoire. Cabu est mort le 7 janvier 2015 sous les balles de l'islamisme, dans les locaux de Charlie Hebdo à Paris. Il a dessiné le pire du XXe siècle et a été lui-même la victime du pire du XXIe siècle. Ce destin confère à ses dessins une charge émotionnelle particulière, et pour tout dire vertigineuse. »
«Ces pages seront-elles jamais publiées? Je ne sais. Je me suis cependant décidé à les écrire. L'effort sera rude:combien il me semblerait plus commode de céder aux conseils de la fatigue et du découragement! Mais un témoignage ne vaut que fixé dans sa première fraîcheur et je ne puis me persuader que celui-ci doive être tout à fait inutile. Un jour viendra, tôt ou tard, j'en ai la ferme espérance, où la France verra de nouveau s'épanouir, sur son vieux sol béni déjà de tant de moissons, la liberté de pensée et de jugement. Alors les dossiers cachés s'ouvriront; les brumes, qu'autour du plus atroce effondrement de notre histoire commencent, dès maintenant, à accumuler tantôt l'ignorance et tantôt la mauvaise foi, se lèveront peu à peu; et peut-être les chercheurs occupés à les percer trouveront-ils quelque profit à feuilleter, s'ils le savent découvrir, ce procès-verbal de l'an 1940.»Marc Bloch
Si Éric Zemmour veut récrire l'histoire de Vichy et de la persécution des juifs, c'est qu'il cherche à rendre légitimes des politiques disqualifiées depuis les crimes de la collaboration : mettre à bas l'État de droit, stigmatiser des minorités, expulser un million d'étrangers...Se fondant sur des sources inédites, exhumant des controverses oubliées, Laurent Joly démontre que le polémiste n'hésite pas à manipuler et à falsifier les faits historiques afin d'unir les droites sous l'étendard de la haine de l'étranger.Par cet essai puissant et engagé, l'auteur met un point d'honneur à rétablir la vérité historique à l'ère de la malhonnêteté intellectuelle triomphante.
C'était le bon temps. Quand la France contemporaine nous accable, il suffit, pour aller mieux, de se ramentevoir celle des années 1970, rythmées par les films de Sautet, les chansons de Dalida, Nino Ferrer, Alain Bashung. Sous le signe - très masculin - de Pompidou, Giscard, Mitterrand, Barre, Rocard, Sartre et Mao, elles furent à la fois insouciantes, bourgeoises et révolutionnaires. Pour écrire cette trilogie, j'ai épluché plus de cinquante ans d'archives personnelles. Ce qui m'a permis de confronter mes regards d'hier et d'aujourd'hui, ceux des acteurs de l'époque aussi, avec mes souvenirs les plus personnels comme avec les grands évènements historiques, dans un mouvement de va-et-vient permanent. Très vite, je me suis rendu compte que ce travail permettrait d'éclairer la question qui nous étreint tous, plus ou moins : que nous est-il arrivé ? Pendant la décennie 1970, sujet de ce deuxième tome, la France a continué de progresser, dans la foulée du «Sursaut» gaullien que je vous ai raconté dans le précédent volume. Portée par une croissance économique incroyable, c'est la Belle Époque de la V?. Mais après avoir été frappée par deux chocs pétroliers très violents, elle a peiné à relever les défis qui se posaient : l'urgence écologique, le début de la désindustrialisation et du chômage, l'immigration, la perte de l'autorité, des repères... Tous les germes étaient à l'oeuvre, à bas bruit, au cours de ces années-là, peut-être moins radieuses qu'elles ne le semblent aujourd'hui, la nostalgie aidant.
Un témoignage poignant sur les camps de concentration, racontée par celle qui les a vécus.
La guerre avait fauché une génération. Nous étions effondrés. Mon oncle et ma tante avaient beau être médecins, ils ne possédaient plus rien. Leur clientèle avait disparu. Leur maison avait été pillée. Leurs économies avaient fondu. Le lendemain de mon arrivée à Paris, comme ils n'avaient ni argent ni vêtements à m'offrir, c'est une voisine qui m'a secourue avec une robe et des sous-vêtements.
Il régnait dans la maison une atmosphère de désolation.
Il n'y avait plus le moindre meuble. Les miroirs avaient été volés, à part ceux qui étaient scellés aux murs et que les pillards n'avaient pas pu emporter.
Je faisais ma toilette matinale devant un miroir brisé par une balle. Mon image y apparaissait fissurée, fragmentée.
J'y voyais un symbole.
Nous n'avions rien à quoi nous raccrocher. Ma soeur Milou était gravement malade, mon oncle et ma tante avaient perdu le goût de vivre. Nous faisions semblant de vouloir continuer.
Simone Veil raconte son enfance, sa déportation, et l'impact de cette épreuve dans sa vie.
Récit recueilli par David Teboul.
Une nouvelle enquête passionnante sur l'histoire de la Solution finale, à lire les yeux grands ouverts, comme une page de l'histoire de l'humanité.
Une nuit d'avril 1944, Walter Rosenberg, bientôt connu sous le nom de Rudolf Vrba, un jeune Juif slovaque de 19 ans, et son ami Alfréd Wetzler parviennent à s'évader d'Auschwitz. Leur objectif : prévenir le monde de l'existence de cette usine de mort et tenter de sauver de la chambre à gaz le prochain convoi de Juifs hongrois.
Près de deux ans plus tôt, après un bref séjour dans le camp de Majdanek, Rosenberg est déporté à Auschwitz. Contraint aux travaux forcés à Buna, il est ensuite affecté à la rampe où débarquent les Juifs de toute l'Europe. La majorité d'entre eux sont gazés après la sélection . Les rares survivants subissent persécutions, violences et cruautés incessantes.
Doté d'une mémoire phénoménale, Walter enregistre tout jusqu'au moindre détail durant sa captivité : le fonctionnement du camp, sa géographie, son économie, l'organisation de son système ferroviaire. Après son évasion, il consigne avec son codétenu l'ensemble de ces informations dans le Rapport Vrba-Wetzler. Ce document de 32 pages, aussi appelé Protocole d'Auschwitz , envoyé à Churchill, Roosevelt et au pape Pie XII, sera le premier récit détaillé sur le camp à atteindre les Alliés. Rudolf Vrba sera également l'un des témoins capitaux du film Shoah de Claude Lanzmann.
Cette nouvelle enquête dévoile l'incroyable histoire d'un homme que personne n'a voulu croire.
L'histoire de la résistance décloisonnée des frontières nationales, par le plus grand historien du sujet.
La résistance en Europe occidentale a longtemps été considérée comme un phénomène national ayant offert, tant sur le plan politique que sur le plan militaire, une large contribution à la défaite nazie. Mais l'armée des ombres n'aurait jamais pu croître sans le soutien de Londres d'abord, de Washington ensuite.
Telle est l'ambition de ce livre, qui vise à mieux comprendre l'action des forces clandestines en Norvège, au Danemark, aux Pays-Bas, en Belgique, en France et en Italie, entre 1940 et 1945, en analysant leurs interactions et en insérant l'histoire de ces combattants dans la grande stratégie anglo-américaine. En s'appuyant sur des archives aussi bien anglaises, italiennes que belges, Olivier Wieviorka renouvelle en profondeur notre perception de la place et du rôle des résistances intérieures, éclaire les politiques des gouvernements en exil et lève le voile sur l'importance des finances, de la logistique et de la planification des Alliés. Chemin faisant, il mesure la singularité de chaque pays tout en construisant une grande histoire transnationale de la résistance.
Membre convaincu du parti nazi dès 1923, aveuglément soutenu par son épouse Charlotte, Otto von Wächter a rapidement intégré l'élite hitlérienne, devenant notamment, au début de la Seconde Guerre mondiale, gouverneur de Cracovie en Pologne, puis gouverneur du district de Galicie, dans l'ouest de l'Ukraine actuelle - deux territoires qui furent le théâtre de l'extermination des Juifs. En 1945, après la défaite du Reich, il parvient à fuir, se cache dans les Alpes autrichiennes avant de rejoindre Rome et le Vatican, qui abrite l'une des principales filières d'exfiltration des nazis vers l'Amérique du Sud. C'est là qu'il trouve la mort, en 1949, dans des circonstances. Comment a-t-il pu se soustraire à la justice, de quelles complicités a-t-il bénéficié ? A-t-il été réduit au silence ?Une passionnante enquête à rebondissements, une traque échevelée au coeur des archives et des souvenirs. Florent Georgesco, Le Monde.Traduit de l'anglais par Astrid von Busekist.
Voici la chronique secrète, scoop après scoop, du pouvoir occulte des agents qui, de Lénine à Poutine, en passant par Staline, révèle la face cachée du Kremlin et d'un siècle d'alliance entre la terreur et le crime.
Voici la chronique secrète du pouvoir occulte des agents qui, de Lénine à Poutine, en passant par Staline, révèle la face cachée du Kremlin et d'un siècle d'alliance entre la terreur et le crime.
Quel est le lien secret entre Lénine, Staline, Poutine ? Entre l'ancienne nomenklatura et la nouvelle oligarchie ? Entre les massacres passés des opposants par les bolcheviks et les assassinats actuels des dissidents par les siloviki ? Entre l'écrasement des pays de l'Est hier et la destruction de l'Ukraine aujourd'hui ?
Ce lien, c'est celui qui unit sur un siècle la Tchéka, le Guépéou, le NKVD, le GRU, le KGB, le FSB, les organes de la terreur qui ont été au coeur de l'essor de l'URSS et qui ont conquis tous les pouvoirs en Russie après sa chute.
C'est l'histoire souterraine de cette lutte pour la conquête du monde que dévoile ce livre renversant de révélations. Il raconte le pacte originel entre les agents et les mafieux, leurs rivalités avec les politiques, leur victoire finale sur les idéologues, leur domination complète sur l'État, transformé en outil kleptomane, répressif et belliciste. Des empoisonnements au Kremlin aux machinations de la guerre froide et aux bombardements de la Tchétchénie, des bourreaux du Goulag aux tankistes de Prague et aux manipulateurs du Cyber, des guébistes de Dzerjinski, Iejov, Beria, Andropov aux Wagner de Prigojine, voici, épisode après épisode, acteur après acteur, toutes les clés de cette ascension qui éclaire la face cachée de l'actualité et démonte les mécanismes d'un troisième conflit mondial.
Un décryptage indispensable. Une fresque monumentale et vivante. Un thriller tragiquement vrai.
En 1940, fuyant l'avancée des nazis, des milliers de Juifs affluent en Lituanie, pays dont l'URSS s'empare, mais que le Reich lui arrachera bientôt. Dans ce climat de catastrophe imminente, le Néerlandais Jan Zwartendijk, directeur de la filiale lituanienne de Philips et nouveau consul honoraire à Kaunas, parvient à ouvrir aux Juifs une dernière issue pour échapper au pire. À l'insu de presque tous, Zwartendijk travaille jour et nuit pendant trois semaines afin de délivrer des visas pour Curaçao, dans les Indes néerlandaises, tandis que son collègue Sugihara, consul du Japon, signe des visas de transit. Ainsi commence une extraordinaire entreprise clandestine qui sauvera des milliers de vies.
En recueillant à travers le monde les témoignages des survivants et de leurs enfants, Brokken reconstitue l'histoire de « l'Ange de Curaçao », comme l'appelaient les réfugiés. Voici l'odyssée de familles entières qui ont traversé la Russie en Transsibérien, atteint Kobe et trouvé refuge dans le ghetto juif de Shanghai. Les Justes est une fresque monumentale, une mosaïque de vies, de lieux et d'événements où la réalité prend des teintes épiques et romanesques, mais surtout une leçon sur le courage et la responsabilité de l'individu face à la catastrophe.
Soixante ans après les accords d'Évian paraît le premier dictionnaire consacré à la guerre d'Algérie, rédigé par les meilleurs spécialistes de la période, algériens et français.
"Soixante ans après la fin de la guerre d'Algérie, les enjeux mémoriels liés à l'histoire de ce conflit ont alimenté autant de débats que de controverses. La recherche historique n'a cessé de progresser durant cette période. Mais il manquait un ouvrage d'une ampleur suffisante pour permettre, dans un contexte resté passionnel, de traiter du sujet sous tous ses angles, en puisant dans une bibliographie désormais abondante et en se fondant sur les acquis de la recherche, avec le souci d'objectivité et d'exigence intellectuelle qui seul peut aider à faire progresser la connaissance.
Cet ouvrage, le voici. Le fruit d'un long travail qui réussit à embrasser sans tabou l'ensemble des thèmes et des données à la fois militaires, politiques, sociologiques et intellectuels liés au dernier épisode de la période coloniale. L'un des mérites de ses maîtres d'oeuvre, Sylvie Thénault, Ouanassa Siari Tengour et Tramor Quemeneur, est d'avoir su regrouper autour d'eux des historiens et chercheurs de provenances multiples, de convictions diverses et parfois opposées. Là où les mythes l'emportent encore trop souvent sur la vérité des faits, cette pluralité des approches était non seulement nécessaire mais indispensable au crédit d'une telle entreprise.
Événement éditorial, ce Dictionnaire, par son ambition et sa richesse exceptionnelles, répondra aux légitimes attentes de tous ceux qui, sur les deux rives de la Méditerranée, n'aspirent qu'à mieux comprendre l'histoire complexe de cette guerre." Jean-Luc Barré.
Si je me suis attelé à ce vaste projet - une histoire intime de la V? République en trois époques -, c'était pour essayer de comprendre comment notre cher et vieux pays a pu, en quelques décennies, s'affaisser à ce point, dans un mélange de déni, masochisme et contentement de soi, sur fond de crise existentielle. La décadence n'est jamais écrite. Quand le général de Gaulle a pris le pouvoir en 1958, la France était quasiment par terre, à cause, entre autres, de la guerre d'Algérie et de l'effondrement des «élites». Prophétique, machiavélique et prosaïque, il l'a remise debout en à peine un an, sans négliger les plus infimes détails, ni lésiner sur les roueries et les mensonges. Le personnage que je dépeins est bien plus complexe que celui de la légende. Pourquoi une histoire «intime» ? Parce que l'histoire est toujours écrite par ceux qui l'ont faite ou vécue, et que j'ai voulu ajouter, en m'appuyant sur mes notes de l'époque, mon regard d'alors en le confrontant à celui d'aujourd'hui, dans un va-et-vient permanent. «Intime» encore parce que ce retour sur un passé récent entend inclure aussi le regard que portaient naguère les contemporains sur l'odyssée gaulliste qu'ils étaient en train de vivre : je cherche à décrire un monde et une manière d'être français dont le souvenir commence à s'éteindre. Dans ce premier tome, c'est le stupéfiant redressement du pays par le Général que je raconte, jusqu'à la chute du grand homme, après onze ans de pouvoir. Puisse ce récit personnel permettre de tirer, pour aujourd'hui, les leçons d'une résurrection française qui, sur le moment, semblait impossible. F.-O. G.
L'histoire vraie d'Adolphe Tolkatchev, espion soviétique Adolf Tolkatchev, citoyen soviétique ordinaire, est ingénieur à l'Institut de recherches sur les radars à Moscou. Il a accès à des informations ultrasecrètes et essentielles dans la course à l'armement entre les États-Unis et l'URSS. Déçu par le régime soviétique, il s'efforce de convaincre la CIA d'accepter sa collaboration. Ayant finalement pu offrir ses services, il photographie entre 1978 et 1985 des documents d'une immense valeur pour lesquels il reçoit de grosses sommes d'argent. Il devient ainsi l'espion le plus précieux pour la CIA de cette période de la guerre froide.
Dénoncé par un ancien stagiaire de la CIA qui cherche à se venger, Tolkatchev est arrêté et exécuté pour haute trahison en 1986. Toutefois, sa postérité reste importante?: en quelques années, il aura fourni aux états-Unis des informations tellement essentielles sur les systèmes d'armement, l'aéronautique et les radars qu'il aura permis d'influer le cours de la guerre froide et bien au-delà.
S'appuyant sur des documents jusqu'alors secrets et sur des entretiens avec des témoins, David E. Hoffman dresse un portrait saisissant et sans précédent de Adolf Tolkatchev. Il peint également le dangereux travail des espions à la CIA et au KGB. Passionnant, imprévisible, au rythme enlevé mais extrêmement précis, L'Espion qui valait des milliards est un document brillant doublé d'un formidable récit d'espionnage.
En juin 1940, la France signe la convention instaurant le régime de Vichy. Son article 19 prévoit que «le gouvernement français est tenu de livrer sur demande tous les ressortissants allemands désignés par le gouvernement du Reich».Varian Fry, jeune journaliste américain, est mandaté par le Centre américain de secours pour offrir des visas à 200 Français - artistes, intellectuels ou dissidents - menacés par les nazis. Arrivé à Marseille en août 1940, il pense rester trois semaines. Il y séjournera finalement treize mois, avant que la police de Vichy ne l'expulse, et sauvera plus de 2 000 personnes, dont André Breton, Max Ernst, Marcel Duchamp, Peggy Guggenheim, Stéphane Hessel ou Marc Chagall.Cette action, qui relève de ce qu'on a appelé «la résistance avant la Résistance», illustre la solidarité internationale et l'héroïsme de l'individu ordinaire face à la déraison d'État.
La guerre contre le totalitarisme nazi a employé tous les moyens pour conserver un espace de liberté et de dignité humaine. Ceux qui n'ont pas accepté la soumission aux nouveaux maîtres de l'Europe et à leurs valets, les collaborationnistes, ont renoué avec la grande tradition de subversion. Parmi les gestes résistants spontanés, la dérision a été l'un des réflexes vitaux et immédiats.Tracts, papillons, caricatures, pastiches, calembours, parodies et graffitis ont littéralement fleuri sur les murs, dans la presse clandestine, sur les ondes de la BBC et dans les publications de la France Libre. Certains textes, dessins et chansons ont fait le tour du monde. Pied de nez permanent à l'occupant, l'humour a servi à dénoncer, sans répit, les mensonges des propagandes, les abus des réquisitions de denrées et de main-d'oeuvre, l'odieuse délation et le reniement des responsables politiques. Le redécouvrir aujourd'hui, sous les formes multiples d'une anthologie, permet de réaffirmer la force des valeurs universelles en lutte contre toutes les oppressions.
Dans la lignée des Mythes de la Seconde Guerre mondiale, vingt erreurs stratégiques d'envergure expliquées par une équipe d'historiens et la rédaction de Guerres & Histoire, dirigées par Jean Lopez et Olivier Wieviorka.
La Seconde Guerre mondiale a duré près de six années, aussi longues que terribles. Cette durée s'explique, bien entendu, par les formidables moyens que les belligérants déployèrent sur terre, sur mer et dans les cieux : il était vain d'espérer abattre l'ennemi par une campagne unique ou une bataille décisive. Mais les erreurs commises expliquent aussi que ce conflit se soit éternisé. Si Hitler ne s'était pas obstiné à gagner la bataille d'Angleterre ou à prendre Stalingrad, si la France, en mai 1940, n'avait pas imprudemment lancé ses forces en Belgique et en Hollande, si les Anglo-Américains n'avaient pas débarqué en Afrique du Nord..., la face de la guerre en eût été changée et sa durée vraisemblablement raccourcie.
En traquant les erreurs commises par les deux camps, ce livre vise à explorer la rationalité des acteurs. Car les décisions prises par les dirigeants politiques ou les chefs militaires reposaient sur un ensemble de paramètres qu'il importe de décrire, afin de comprendre pourquoi ils menèrent à l'échec. Les stratégies se fondaient sur des informations parfois imparfaites, sur des moyens souvent limités, sur des hypothèses par moment fallacieuses. Autant de facteurs qui conduisirent, plus d'une fois, au désastre, comme aussi l'orgueil, l'obstination, le carriérisme et l'opportunisme menant à la prise de (mauvaises) décisions.
Autant de cas de figures qu'illustreront, de Stalingrad à " Market Garden ", de la stratégie navale des Japonais à l'insurrection de Varsovie, vingt contributions proposées par les meilleurs spécialistes de la Seconde Guerre mondiale.
Les erreurs : L'appeasement ; Le Japon attaque la Chine ; Hitler choisit l'Italie ; La manoeuvre " Dyle-Bréda " ; Le Haltbefehl devant Dunkerque ; L'armistice de 1940 ; L'intervention italienne en Grèce ; " Barbarossa " ; Ne pas capturer Malte ; Dieppe 1942 ; L'abandon de Singapour ; Le débarquement en Afrique du Nord ; Midway ; La politique arabe du Reich ; Monte Cassino ; Stalingrad ; Le bombardement stratégique ; L'unconditional surrender ; L'insurrection de Varsovie ; " Market Garden ".