Historien, théologien de l´Eglise, acteur au Concile Vatican II, le Père Congar était qualifié pour en parler en mettant en oeuvre ces trois qualités. On trouvera réunis ici des articles sur la théologie des Conciles, la conjoncture propre de Vatican II,
31 thèmes illustrés par 31 méditations de Frédéric Ozanam Au temps où vivait Frédéric Ozanam (1813-1853), l'idée dominante était celle du progrès. La science et la technique devaient amener la paix et le bonheur pour l'humanité. Mais, le progrès technique est une épée à deux tranchants : tout dépend de l'usage que l'on en fait. Ozanam pense que le véritable progrès c'est l'amélioralion du coeur de l'homme. Il n'y a pas de limites à ce progrès-là puisque le Christ nous a dit : « Soyez parfait comme votre Père du Ciel est parfait » (Mat, 5, 48). C'est pourquoi il n'y a pas deux Ozanam : le fondateur de la Société de Saint-Vincent-de-Paul est aussi le professeur en Sorbonne qui montre ? par l'Histoire ? que le christianisme civilise. Dans le choix de pensées d'Ozanam qui suit, il a été nécessaire de remplacer certains mots désuets par leur équivalent actuel pour ne pas trahir le contenu.
Cet ouvrage constitue un travail inédit en langue française sur le priscillianisme, lequel n'a pas été étudié sous forme de monographie depuis celui d'E.-Ch. Babut, Priscillien et le priscillianisme (1909). Etudiant la pensée de Priscillien et analysant les doctrines et les pratiques du mouvement à partir du fondateur jusqu'à la fin du vie siècle, Sylvain J. G. Sanchez laisse de côté les vieilles interrogations sur hétérodoxie et orthodoxie, et déplace le débat : Priscillien, chrétien non conformiste, est le fondateur d'un mouvement ascétique. Et se pose une question : les courants gnostiques ou la religion de Mani ont-ils pu influencer sa pensée ou non ? Ni manichéen, ni gnostique, ni encratite, Priscillien d'Avila connaît les enseignements de ces courants, le fonds philosophique commun à tous qui l'influence, mais sa doctrine est inspirée surtout par la Bible et la tradition chrétienne. A la génération suivante, les priscillianistes des Ve et VIe siècles radicaliseront et amplifieront des éléments appartenant à la gnose (le mythe de la Chute, le dualisme anthropologique, l'origine divine de l'âme, etc.) présents dans les Traités de Wurzbourg et fruits de réminiscences néoplatoniciennes. Par le choix des problèmes et des pratiques que les priscillianistes considèrent comme importants (un regain pour l'astrologie, la descente mystique de l'âme, une exaltation de la virginité et un rejet du mariage, le goût du mensonge et du secret, l'abstinence alimentaire, etc.), l'image du mouvement sera celle d'un courant dissident de Galice.
Sophrone de Jérusalem : un moine, au siècle de Mahomet, ermite, poète, orateur, voyageur, lutteur, enfin patriarche de Jérusalem. Un jeune théologien, dominicain autrichien, Christoph von Schönborn, nous introduit en un milieu coloré, violent, perturbé, profondément vivant et en dégage des leçons très actuelles. Sophrone écrit dans un style prenant et souvent lyrique, avec une grandiose vision des choses, où la contemplation des mystères divins reste inséparable de la vie intérieure et de l´engagement dans la cité des hommes. Souvent il commente la liturgie du jour. En faisant la synthèse théologique latente sans les écrits et les actes de Sophrone, l´auteur présente les lumières d´un homme quotidiennement aux prises avec la politique de Byzance, l´invasion musulmane, les querelles de personnes et les rivalités d´Eglises. D´autre part il n´es pas jusqu´aux problèmes de la vie monastique qui n´en puissent tirer de profondes leçons. L´analyse de la coopération de Dieu et de l´homme dans la croissance et l´épanouissement du chrétien, la « divinisation » dans la « synergie », conçues par saint Sophrone selon la tradition méditative et pratique du monachisme oriental, est décrite avec tact et soin. Cette étude intéresse le renouveau de la vie religieuse, l´animation vraie de la liturgie, le dialogue oecuménique, les grands problèmes théologiques et humains. Elle réjouira les fervents de l´admirable pensée dogmatique et mystique des Pères orientaux.
1946-1996 Pour fêter ses quarante ans, l'Institut Supérieur de Liturgie (ISL) a choisi de centrer la réflexion sur les rapports entre la liturgie et la théologie.
Le titre de l'ouvrage en résume parfaitement le contenu. Il indique que la liturgie, si elle consiste principalement en une célébration, est aussi une science dont l'objet consiste à déployer la réserve de sens que la liturgie recèle. En cela la publication est novatrice, car peu d'ouvrages sont consacrés à mettre en relief la signification théologique des actes liturgiques.
Il ne fait aucun doute que beaucoup y trouveront développés des aspects nouveaux de ce qu'ils croyaient connaître.
Les Pères de l'Église sont le trésor de l'Église indivise et ils ont toujours permis d'opérer un discernement dans les dialogues oecuméniques. Aujourd'hui, alors que le renouveau des études patristiques est réel, tant sur le plan de l'édition critique, des traductions que des commentaires, sans oublier la redécouverte de textes d'Origène, d'Augustin, de Chromace d'Aquilée..., les Pères peuvent avoir un rôle accru dans le dialogue oecuménique, comme le montre, par exemple, le document de la Commission mixte orthodoxe- catholique sur Le mystère de l'Église et de l'eucharistie à la lumière de la sainte Trinité. Ils permettent de reprendre ensemble le commentaire de l'Écriture, les grandes questions théologiques..., d'où leur actualité.
Oeuvre de patrologues engagés dans le dialogue oecuménique, cet ouvrage aborde un certain nombre de questions actuelles, comme l'ecclésiologie de communion et ouvre les voies de l'unité.
L'orthopraxie catholique en matière de jeûne se fonde sur le respect de trois règles : un seul repas complet par vingt-quatre heures, auquel on a ajouté, à partir du xiiie siècle, une légère collation vespérale ; l'abstinence des viandes et des laitages ; l'heure imposée pour l'unique réfection quotidienne, soit la mi-journée. Cadre disciplinaire général que nombre de théologiens se sont efforcés d'assouplir pour rendre les contraintes du Carême plus supportables. Dès lors s'est développée une ample casuistique dont les interrogations ont pu surprendre. S'il est vrai que les liquides ne rompent pas le jeûne, est-il permis en Carême de boire entre les repas du café, du chocolat, de la bière, de l'eau-de-vie, ou de manger de la pastèque ? Si les poissons sont incontestablement des aliments maigres, qu'en est-il des oiseaux aquatiques, des canards, des poules d'eau, des flamants, des crocodiles, des reptiles ou, au Brésil, du caïman yacare ? Entre les tenants de la rigueur et les partisans de l'indulgence, l'opposition a été telle que le magistère romain a dû réagir : entre 1741 et 1745, le pape Benoît XIV publie trois encycliques pour tenter de raffermir une discipline du Carême dont les observances tendaient à se relâcher. En dépit du geste pontifical, la pratique quadragésimale apparaît très fortement affaiblie à la mi-xixe siècle. Avec l'effacement du respect du précepte du jeûne ecclésiastique se donne à voir la sortie du catholicisme de l'ordre pénitentiel qui a longtemps été le sien.
Lorsque, vers le début du IIIè siècle, apparaissent à côté de la triade ministérielle classique (évêque, presbytres et diacres) les fonctions de lecteur et de sous-diacre, on pourrait croire que l´essentiel de la structure hiérarchique de l´Eglise est désormais constitué. Pourtant, la naissance de fonctions inférieures n´est que la première des étapes qui mènera l´organisation ecclésiale vers la formation d´une hiérarchie où les notions de cursus, de grades et de mérites joueront un rôle prépondérant, où le clergé concentrera en lui toutes les perfections et tous les pouvoirs relatifs à la vie de foi.
Une enquête aussi systématique sur les mécanismes historiques et psychosociologiques qui ont abouti à la hiérarchisation des fonctions et à l´établissement d´un état de cléricature de plus en plus séparé d´un laïcat n´avait jamais été menée avec une telle ampleur. Le lecteur se trouve devant un dossier complet et bien documenté ; il peut aborder la question en possession de toutes les données du problème. Les sources sont présentées et commentées avec beaucoup de rigueur.
L´analyse ne laisse aucun détail dans l´ombre et cherche avec une grande honnêteté scientifique à rendre compte des moindres obscurités. Les conclusions permettent d´avoir une vision renouvelée de ces fonctions ecclésiales que l'on appellera « ordres mineurs » et de voir comment se trace de plus en plus fermement la frontière entre les laïcs et le clergé et, à l´intérieur du clergé, entre les « ordres mineurs » et les « ordres majeurs ». Il faut suivre dans le détail les glissements survenus dans la société ecclésiale, du charisme au service, de la délégation de services à la substitution des fonctions, de la fonction à l´état clérical, pour découvrir comment l´on en est arrivé à l´idée d´un cursus dans lequel la fonction supérieure est la somme de toutes les autres.
Cet ouvrage ne se limite pas à chercher quels sont les contours, les frontières et l´évolution des différents groupes composant l´organisation ecclésiastique, il nous conduit également - et ce n´est pas un des aspects les moins intéressants de ce livre - à nous interroger sur les fondements historiques et théologiques de la distinction clerc/laïc au sein du peuple de Dieu.
Sur bien des points, conjugalité, sexualité, domaine scientifique, les déclarations officielles l'Église sont l'objet d'une indifférence polie ou d'une hostilité virulente.
Cependant le théologien moraliste estime qu'il ne peut y avoir de contradiction entre la vérité de l'homme et la vérité de la foi chrétienne. Ne pouvant ni refuser le dialogue avec les recherches contemporaines en philosophie morale ni méconnaître la nouveauté de l'Évangile, il est invité à un vigoureux effort pour une meilleure intelligence de la vie morale.
C'est à ce projet ambitieux que s'est attaqué Laurent Sentis.
Son éthique des vertus est un " précieux guide de la route ".
La richesse de ses connaissances, son approche historique, la vision stimulante de sa pensée nous permettent d'entrer dans un dialogue critique avec les recherches contemporaines.
Il est impossible de comprendre l´oeuvre d'Athénagore si l'on ne tient pas compte des circonstances historiques et polémiques qui ont accompagné sa naissance.
La recrudescence des persécutions liée aux malheurs de l´Empire et aux terribles accusations portées contre les chrétiens, et les premiers affrontements entre intellectuels chrétiens et païens, nourris de la même pensée et des mêmes arguments, expliquent la particularité de la Supplique, véritable lettre ouverte à l´empereur, qui hésite entre l´apologie et le pamphlet. Le développement de la controverse sur la résurrection, déjà tributaire d´une tradition littéraire, et la vigueur du débat qui opposait Chrétiens et Gnostiques, littéralistes et allégoristes, tenants et adversaires de la spiritualisation, justifient le ton propre du Traité, une oeuvre beaucoup moins abstraite et rhétorique que l´on ne l´a dit, mais souvent allusive, et parfois batailleuse.
Tels sont les cadres de cet ouvrage, qui doit en grande partie de son originalité à la démonstration de l´authenticité du Traité sur la résurrection : elle a permis à son auteur d´étudier la pensée d´Athénagore en s´appuyant simultanément sur les deux écrits parvenus sous son nom, et de livrer ainsi de l´apologiste une image à la fois plus complète et plus fidèle.
Après son enquête sur Le vocabulaire latin de l'expérience spirituelle dans la tradition monastique et canoniale de 1050 à 1250, publié dans la même collection en 1989, l'auteur étudie ici, dans un véritable florilège, le vocabulaire de l'expérience spirituelle dans la tradition patristique grecque du IVè au XIVè siècle. Les mots clés de ce vocabulaire sont « dépistés » quant à leur fréquence et à leur acception d'abord chez les Pères grecs d'Irénée à Damascène, puis chez les moines grecs du Ps. Macaire à Nicolas Cabasilas.
Par delà les réticences catholiques de l'emploi du mot expérience lors de la Contre Réforme et du Modernisme, on perçoit l'importance de cette approche de Dieu, face à une théologie parfois trop conceptuelle et spéculative. La mystique grecque est expérimentale sans cesser d'être apophatique. À une époque de renouveau charismatique, ce rappel de la tradition permet de discerner les conditions, les limites et l'authenticité de l'expérience spirituelle.
Voici en un volume le texte de conférences (complétées de plusieurs monographies) faites de 1996 à 1999 dans le cadre de la Faculté de Théologie et de Sciences religieuses de l'Institut catholique de Paris, à l'initiative du professeur Joseph Doré, alors directeur du Département de la recherche de cet Institut et devenu depuis lors archevêque de Strasbourg.
Distribuée en deux grandes parties - l'Europe et les autres continents -, dont chaque étude est rédigée par un spécialiste de l'aire géographico-culturelle concernée, cette publication dresse en quelque 450 pages un « bilan » de la théologie catholique depuis le grand événement ecclésial que fut le concile Vatican II (1962-1965).
L'ensemble permettra non seulement de prendre une bonne connaissance des oeuvres, auteurs et courants principaux caractéristiques des dernières décennies du deuxième millénaire, mais aussi de faire le point sur les chantiers, les tâches et les orientations qui se profilent à l'aube du troisième millénaire.
Première étude approfondie portant sur l'ensemble de l'oeuvre de Tertullien depuis trente ans, cette recherche sur le thème de la chair offre une présentation complète de la philosophie, de la théologie et de la morale de celui en qui la tradition a tôt reconnu le premier grand théologien de l'Occident latin.
Pourquoi la chair ? Parce qu'elle est ordinairement méprisée, tenue pour pécheresse, trahie dans sa vérité, alors qu'elle est le mystère entre tous capable d'engager la foi la plus totale ou d'en interdire aussi totalement l'accès. Tertullien l'affirme tout au long de son oeuvre : Dieu aime cette chair qu'il a créée, que son Fils a revêtue, en laquelle il a souffert, est mort, à laquelle il promet la béatitude éternelle. Si bien que la chair est l'authentique réel sans lequel plus rien, de Dieu comme de l'homme, n'est digne de foi.
Elle est le lieu même de l'adhésion à l'économie divine, la raison de l'espérance, ou, comme le dit une des formules dont cet écrivain carthaginois de génie a le secret : elle est la charnière du salut.
Irakien de rite syriaque, Emmanuel-Pataq Siman ouvre aux lecteurs occidentaux un accès imprévu et inespéré aux trésors spirituels théologiques d´une des plus anciennes liturgies d´Orient.
Son livre est écrit dans un style vivant, fort agréable. On y trouvera une analyse approfondie de tous les thèmes qui gravitent autour de l´affirmation, fondamentale dans cette liturgie syriaque d´Antioche, du rôle de l´Esprit-Saint dans la naissance, la croissance et le rayonnement mystique de l´Eglise. Le lien intime, inconnu de la tradition latine séparée de celles de l´Orient, entre l´action liturgique et la densité de la pensée théologique y est mis un relief saisissant. Une conception chrétienne de l´histoire et un sens admirable des sources sémitiques de la spiritualité syrienne animent sans cesse la recherche de l´auteur. Cette spiritualité - avec la théologie et l´ecclésiologie qu´elle suppose - accorde une place primordiale à l´Evènement de Pentecôte.
De ce foyer, de ce centre découle la manière de concevoir l´Eglise comme nouveau Peuple de Dieu, les sacrements essentiels du christianisme comme actualisant l´Evénement pentecostal, la nature charismatique de l´existence chrétienne. On saura gré à E.-P. Siman de nourrir la recherche universelle des Eglises, soucieuses aujourd´hui de se redécouvrir dans leur oecuménicité et leurs caractères spécifiques, en alimentant cette recherche par les valeurs les plus authentiques de sa propre Tradition.
Une étape capitale dans l´histoire du rituel du mariage a été celle qui, au XIe-XIIe siècle a transformé en action liturgique la conclusion profane du mariage et l´a placée immédiatement avant la messe. On ne connaissait que de façon très imparfaite l´évolution de ce rituel entre le XIIe et le XVIe siècle. Voici que les PP. Molin et Mutembe nous offrent, pour la France, une documentation d´une richesse exceptionnelle sur ces cinq siècles ; elle mérite de retenir l´attention non seulement des liturgistes, mais des historiens de la famille, de ceux du droit matrimonial, voire du folklore, précise le P. Gy dans sa Préface. L´attention des pasteurs aussi. Avant tout historiens, les auteurs se sont voulus également attentifs aux problèmes actuels de la pastorale et de la théologie du mariage : il suffit de renvoyer à leurs pages 9, 72, 194, 276 ou surtout 278-288, pour y saisir leurs préoccupations de pasteurs d´aujourd´hui : un nouveau rituel français, sacrements par étape, déclaration d´intention, mariage civil, adaptation des rites à la mentalité de chaque population.
Le Père Joseph Ledit, s.j., s´est imposé la tâche de recueillir dans les livres liturgiques byzantins les textes qui glorifient la sainte Mère de Dieu.
Cet essai de mariologie liturgique arrive à son heure, au moment où théologiens, pasteurs et fidèles s´engagent avec foi et confiance dans le mouvement oecuménique. Combien peu connus sont en Occident ces textes qui alimentent la piété et la foi de nos frères orthodoxes. Le grand mérite de l´auteur aura été d´ouvrir la voie à une meilleure intelligence de la mariologie byzantine enracinée dans la richesse dogmatique de l´orthodoxie et profondément nourrie de formules bibliques.
Toute cette théologie s´exprime en lumière et en beauté. Bien engagée à la fin du sixième siècle, l´hymnographie byzantine connaît son apogée aux septième et huitième siècles, avant même la brisure entre l´Occident et l´Orient. Tous les hymnographes expriment avec ferveur, enthousiasme et en des accents lyriques leur dévotion. Ils ont été des poètes et des contemplatifs. Leur théologie est priante et intuitive.
Au prix d´un immense labeur, Joseph Ledit, née en France en 1898, professeur à l´Institut Pontifical Oriental de 1929 à 1939, ensuite envoyé à Montréal où il a fondé en 1959 l´Eglise catholique russe pour les immigrants, offre aux chrétiens de toutes les Eglises une somme mariale liturgique susceptible d´alimenter leur piété, tout en leur donnant à réfléchir sur leurs responsabilités actuelles de croyants.