Les sept volumes de Gabrielle Bossis réunis en un seul.
Une nouvelle édition enrichie de nombreux documents et textes inédits.
C'est en prêchant une retraite en 1985 à la communauté des moines de Soligny que j'ai découvert l'existence de Gabrielle Bossis. J'ai été très étonné d'apprendre que, pour faire oraison, des trappistes trouvaient grand profit à lire et à relire les messages personnels que Jésus adressa pendant quatorze ans à cette actrice qui, à quarante-neuf ans, sur la suggestion de son curé, s'était mise à jouer avec beaucoup de succès, à travers le monde, des comédies dont elle composait le texte et la mise en scène et dont elle confectionnait les costumes et les décors.
Et voici qu'en lisant ces comédies, je me suis aperçu qu'elle glissait régulièrement dans les réparties de ses personnages des paroles de Thérèse dont elle voulait diffuser la spiritualité. Et, dans les messages qu'elle reçoit à partir de 1936, Jésus lui demande de vivre de beaucoup plus près sa « Petite Voie ».
Il nous semble donc intéressant de voir comment Jésus demande à une femme très engagée dans le monde de vivre jour après jour un profond coeur à coeur avec Lui, à l'école de la petite Thérèse. Jésus lui dit d'ailleurs explicitement : si s'Il l'a choisie comme confidente, c'est pour montrer à tous ceux et à toutes celles qui méditeront ces messages, qu'il est possible de vivre une très grande familiarité avec Moi sur les planches ou dans les coulisses d'un théâtre comme dans l'obscurité d'un carmel.
Gabrielle Bossis (1874-1950) : une catholique dans le monde, animatrice, écrivain de théâtre, actrice, voyageuse intrépide. Cette joie d'agir pour les autres suffirait à combler une vie. Ce serait compter sans ce rayonnement, sans cette force que Gabrielle va puiser à la Source même, au cours de ce dialogue quotidien qu'elle noue avec Lui : le Christ.
Elle consigne cette conversation, jour après jour, dans ses carnets. Un livre suit en 1949, dont la diffusion ne fait que s'élargir, considéré aujourd'hui par beaucoup comme l'un des grands textes mystiques du XXe siècle. Lui et moi. Conversations spirituelles crée une chaîne d'âmes en quête de la Parole du coeur, conduite par la présence et la voix de Gabrielle Bossis. L'ensemble des Carnets sera publié dans en sept volumes.
Vice, maladie de l'âme et du corps, simple défaillance humaine, état de crise ou usure lancinante, l'acédie est un concept et une réalité de la vie monastique polysémique isotopant et axiologique, tant il génère de sens, induit un vocabulaire touffu et se comprend comme un malheur de tout l'être minant la paix du cloître et de la cellule.
Insaisissable, l'akèdia définie pour la première fois par Évagre le Pontique (IVe s) comme " le démon de la méridiène " , " le démon de midi " de l'anachorète, échappe à la glose de la plupart des dictionnaires et des commentateurs qui l'ignorent bien souvent sous cette forme lexicale pour lui préférer les termes plus appropriés de " manque d'ardeur, dégoût, ennui, tiédeur, torpeur, paresse, mélancolie " ou lui associer des co-occurrents qui viennent en revitaliser le sens, tel Cassien (IVe-Ve s) qui fait de l'acédie le sixième vice de son octonaire, emprunté à Évagre le Pontique, précédé par la tristesse.
Ce dernier terme auquel on relie souvent l'acédie pour éclairer son sens demeuré énigmatique, quand on ne réduit pas purement et simplement son contenu à la tristesse, comme le fera Grégoire le Grand (VIe-VIIe s.), indique que sur l'échelle de la perfection monastique, où se gravissent pas à pas les degrés des vertus, l'acédie surgit comme une atteinte à la fidélité à la vocation et à la ferveur de la prière qui a pour conséquence la distraction de l'esprit, la morosité et le désir de fuir le cloître, la cellule.
Entre la lettre qu'adresse saint Bruno à son ami Raoul le Verd, entre 1096 et 1101, pour l'attirer au désert et Silence cartusien de Dom Augustin Guillerand, il s'est écoulé neuf siècles.
L'homme du Moyen Age et l'homme du XXe siècle se sont rencontrés par-delà les générations dans une même unité d'esprit faite de solitude, de silence et de purification intérieure. Leur prière a rejoint celle de leurs frères et soeurs aux noms dispersés ou perdus dans la mémoire collective : les trois Guigues, Marguerite d'Oingt, Denys le Chartreux, Ludolphe de Saxe, Lansperge, etc. Une famille spirituelle a tissé le manteau de sa vie en Dieu avec quelques principes forts maintenus par une observance rigoureuse des Coutumes érigées au XIIe siècle et par des écrits lumineux et profonds inscrits dans une sensibilité dépourvue d'intellectualisme où l'union à Dieu est l'unique nécessaire.
Les larmes, la nourriture, le silence découvre les premières intuitions de la spiritualité des Chartreux et leur écho chez les auteurs de la maturité de l'Ordre. Le tracé suivi dégage l'unité entre les lignes de force dessinées par les voies de la purification, de l'oraison et du désir de Dieu que reflète le don des larmes, par celle du goût de Dieu dans la rencontre de sa Parole, nourriture quotidienne du moine, et enfin par celle du dépouillement dans le creuset du silence et de la solitude.
Quand Ulysse revient chez lui, il est prêt à se venger des prétendants qui importunent sa femme Pénélope.
Mais il sent bien qu'il doit agir avec mesure et il se dit : " Patience, mon coeur ! " La leçon de l'Odyssée reste actuelle. L'homme moderne oublie souvent de régler les mouvements de son émotivité, et le stress normal de la vie n'est plus alors assez maîtrisé. Dès lors, il est capital de cultiver une spiritualité apte à favoriser la paix intérieure.
L'entreprise n'est pas facile et demande du courage.
Paul Ricoeur a très bien défini ce courage en affirmant qu'il est la rencontre d'une grâce et d'un effort. Le chrétien et tout homme de bonne volonté peuvent arriver à cette harmonie en employant les moyens adéquats. C'est ce que cet ouvrage veut tenter d'expliquer.
Originaire du Bogside de Derry où la misère, l'exclusion et la discrimination furent longtemps le lot des catholiques pris au piège de la partition de l'Irlande, John Hume est, dans les années soixante, l'une des figures emblématiques du mouvement pour les droits civiques en Irlande du Nord.
Lorsque la poudrière ulstérienne explose en 1970, il ne se contente pas de combattre pied à pied la violence de l'IRA, l'hégémonie unioniste et l'attentisme britannique, il forge également les thèmes qui vont devenir les axes fondamentaux du processus de paix nord-irlandais. Il parviendra à imposer ses vues à la majorité de ses coreligionnaires, aux gouvernements de Londres et de Dublin, aux instances européennes, aux dirigeants de la puissante communauté irlando-américaine et à la Maison Blanche qui oeuvreront de concert pour mettre un terme au sanglant conflit ulstérien.
Ses pourparlers secrets avec le Sinn Fein débouchent sur un cessez-le-feu de l'IRA et des factions paramilitaires loyalistes. L'Accord de paix du Vendredi saint 1998 scelle le triomphe de sa vision prophétique, généreuse et mesurée. Lauréat du Prix Nobel de la Paix 1998, John Hume s'est adjugé par son courage et sa détermination une place éminente dans le panthéon des grands hommes de l'Irlande, aux côtés de Charles Stewart Parnell et Eamon de Valera.
Sont rassemblés dans ce volume deux traités de Denys le chartreux : le De vita et fine solitarii, La vie et la fin du solitaire écrit entre 1440 et 1445 et le De laude et commendatione vitae solitariae, Eloge de la vie en solitude écrit une dizaine d'années plus tard, dans la maturité spirituelle de Denys le chartreux, entre 1455 et 1460, et proposé comme le couronnement d'une vie entièrement consacrée à la solitude.
À eux deux ces traités constituent une somme théorique et pratique de la vie cartusienne. En effet, à la différence du Livre de vie des recluses rédigé pour une recluse, séparée de toute communauté humaine, ces deux écrits sont destinés à la formation de moines de choeur en chartreuse qui suivent les observances des statuts de leur ordre quant à la solitude, au silence, à la fidélité à la pauvreté, au jeûne, à la prière et à la vie contemplative.
Il va de soit, en conséquence, que les propos de Denys témoignent à la fois d'un savoir appris et transmis de haute teneur philosophique, et d'une expérience personnelle qui vient renouveler et enrichir cette connaissance par la profondeur de la dimension humaine. Ainsi la coloration ascétique de ces deux opuscules est-elle sans cesse éclairée par la lumière plus intérieure de la connaissance de soi, de la rencontre mystique et d'une culture assimilée dans le coeur et rayonnante.
Le style limpide de Denys, sa parole habitée par le goût de Dieu et le chant de l'amour nous le rend proche et vivant dans une traduction rigoureuse et fidèle qui ne le trahit pas.
« Je suis impressionné par l'information solide qui est à la base de ce livre, par l'ouverture et la largeur d'esprit avec lesquelles il aborde les questions, et surtout par la puissance spéculative qui est devenue si rare de nos jours et qui, par son objectivité rigoureuse, se détache avantageusement d'un certain arbitraire spéculatif... Voici une synthèse, pensée à partir de l'authentique tradition thomiste... Elle pourrait contribuer à guérir la théologie. ».
Cardinal Joseph RATZINGER.
Un exposé systématiquement construit, complet et clair de la théologie dogmatique : Dieu, la Christologie, la Mariologie, l'Eschatologie, l'Eglise et les sacrements. En un seul volume, l'ensemble du dogme chrétien.