Padre pio, humble capucin, vient d'être canonisé.
Ce " saint de la miséricorde ", comme le nomme jean-paul ii, jouit d'une renommée universelle. il est devenu, en moins de trente ans, l'un des saints les plus populaires du monde catholique. de son vivant, il dut pourtant affronter critiques et calomnies ; ses charismes extraordinaires lui ont valu une condamnation du saint-siège dès 1923. mais dans le même temps, les fidèles n'ont cessé de se rendre à san giovanni rotondo en italie.
Il fut homme de prière et de souffrance, à l'image du christ et de françois d'assise, dont il épouse les dispositions. comme lui, son orps a porté les stigmates, signes de participation à la passion du christ. il fut aussi homme de charité et, à l'instar du curé d'ars, a largement pratiqué la confession et la direction spirituelle, en accompagnant de nombreux croyants. ses réalisations matérielles (hôpital, église.
) témoignant de son souci absolu des pauvres. même s'il a pu susciter des controverses, voire des oppositions violentes, l'eglise le propose aujourd'hui comme un modèle de sainteté. mais que signifie vraiment le rayonnement de ce religieux dans le monde actuel ? patrick sbalchiero évoque ici tout à la fois son parcours et son message.
Une figure du Carmel hors du commun que celle d'Édith Stein ! Née dans une famille juive en Allemagne, celle-ci (1891-1942) va faire deux rencontres bouleversantes au cours de sa vie.
La philosophie d'une part, à travers une quête de vérité, qui va la situer dans le sillage de Husserl, proche d'intellectuels comme Alexandre Koyré ou plus tard Jacques Maritain. La foi chrétienne ensuite, qui va l'amener à se convertir après une lecture passionnée de la vie de sainte Thérèse d'Avila. Suit alors un parcours qui va la conduire jusqu'au Carmel, choix vécu comme un drame intérieur et familial, sa mère n'acceptant pas la conversion de sa fille au christianisme.
Au cours des années trente, les persécutions antisémites des nazis s'abattent sur l'Allemagne et, au cours de la guerre, Édith Stein doit se réfugier dans un couvent aux Pays-Bas. Mais les nazis finissent par l'arrêter. Elle périra en déportation avec sa soeur, à Auschwitz. Tout en s'étant convertie au christianisme, elle n'a jamais voulu se désolidariser du peuple juif et a partagé jusqu'au bout avec lui l'expérience tragique de la Shoah.
Dans sa préface suggestive, Dominique Poirot souligne en ouverture la dimension complexe et forte de cette figure puissante de la spiritualité du XXe siècle.
Voici plus de neuf siècles, naissait près de Dijon celui qui devait devenir saint Bernard (1090-1153). Cet aristocrate bourguignon, moine cistercien, puis abbé de Clairvaux domine son temps par sa personnalité attachante et paradoxale. Ce moine qui a choisi au départ la solitude est un homme d'action qui passe sa vie à réformer la chrétienté en prêchant le retour aux valeurs traditionnelles. Ce chantre de l'humilité est un homme impérieux et passionné qui veut convertir à la vie évangélique pape, évêques, clercs, moines, rois, chevaliers. " Dernier père de l'Eglise ", il a réussi malgré une activité débordante, à laisser une oeuvre considérable.
Pour découvrir les visages marquants de deux mille ans de christianisme, des livres ramassés qui sont à la fois des "vies de saints" et des "pages d'histoire".
Pour découvrir les visages marquants de deux mille ans de christianisme, des livres ramassés qui sont à la fois des "vies de saints" et des "pages d'histoire".
L'homme est immense.
Fou du Christ. Bouleversant par sa foi-brasier. D'abord persécuteur impitoyable des chrétiens - ses méthodes préfigurent celles des polices politiques du XXE siècle -, il reconnaît le Fils de Dieu quand, sur le chemin de Damas, Jésus s'adresse à lui : " Il m'est apparu à moi, l'avorton, car je suis le plus petit des apôtres... " Mystique et stratège. Caractériel. Souffrant mille morts quand ses certitudes sont mises en doute mais refusant d'en abdiquer aucune.
Premier à comprendre que le christianisme n'avait d'avenir que s'il s'adressait aux païens. Epistolier grandiose. Convertisseur génial. Architecte du christianisme - certains veulent qu'il en ait été le fondateur -, il impose sa vision d'un Christ qu'il n'a pas connu et forge, bien avant que soient écrits les Evangiles, les lois qui régiront l'Eglise. J'ai hésité pendant vingt ans, tant le sujet me paraissait redoutable, à lui consacrer un livre.
J'ai cherché Paul sur les routes qu'il a suivies, de Tarse à Jérusalem, d'Antioche à Chypre, d'Anatolie en Grèce et jusqu'à Rome où il a trouvé la mort. Je l'ai vu emprisonné, torturé, lapidé, décapité sur l'ordre de Néron. Parfois il m'a déconcerté, voire exaspéré. Jamais je n'ai douté qu'il fût unique.
françois d'assise (1182-1126) - ce jeune homme insouciant et fantasque, devenu fou de dieu et missionnaire infatigable - donne l'exemple d'une recherche acharnée vers une pauvreté évangélique toujours plus absolue.
cette quête sévère, terrible, est illuminée par une joie de tous les instants et adoucie par une poésie limpide devenue règle de vie. a l'issue de ce parcours, le poverello laisse un message de paix et d'amour : il invite ses frères les hommes à se réconcilier avec eux-mêmes, avec le monde et avec dieu créateur.
Pour découvrir les visages marquants de deux mille ans de christianisme, des livres ramassés qui sont à la fois des "vies de saints" et des "pages d'histoire".
Dominique de Caleruega, né vers 1170 en Castille, fondateur de l'Ordre des Prêcheurs en 1215 à Toulouse, est mort à Bologne en 1221. Un homme du Moyen Âge ? Assurément, mais le XIIIesiècle a été, comme le XXe, un grand moment de révolution culturelle, sociale et religieuse et le dessein de Dominique garde une merveilleuse actualité. Un clerc, chanoine, homme d'Eglise ? Oui, mais avec l'ardeur d'un chevalier espagnol, la simplicité d'un pauvre de l'Évangile, l'audace d'un missionnaire rêvant des " peuples barbares " les plus éloignés. Un intellectuel ? Surtout un homme voué à une étude incessante de la Parole de Dieu par sa soif de mieux connaître Dieu pour le faire connaître et aimer. Un homme de prière ? Oui, brûlant du besoin d'intercéder sans cesse pour tous les hommes, austère pour lui-même, mais pour les autres mû d'abord par la compassion et la miséricorde, prompt à partager les larmes et plus encore à semer la joie. Dominique apparaît bien ici comme l'homme de Dieu et le serviteur de la Parole : Parole vivante entendue comme un appel, Parole contemplée dans l'Évangile. Parole partagée, proclamée, répandue toujours plus loin.
Que Jésus de Nazareth soit illustre est aujourd'hui une évidence. Qu'il soit inconnu est le paradoxe de notre temps où l'histoire a multiplié les voiles qui nous séparent de lui : voile des images, des légendes, des interprétations accumulées au cours des siècles. Mais les Évangiles eux-mêmes, pourtant seules sources disponibles, foisonnent de portraits inconciliables, de questions sans réponse et de silences révélateurs. Il faut tout l'art de Gérard Mordillat et de Jérôme Prieur pour recomposer la figure insaisissable de Jésus. Auteurs de la célèbre série Corpus Christi qui défraya la chronique lors de son passage sur Arte, et maintenant de L'Origine du christianisme, ils reprennent ici le dossier historique élargi à toute la vie du Nazaréen. A partir des interrogations de toujours, ils font le point sur les connaissances actuelles.
Pierre est le nom le plus souvent cité dans l'Évangile (78 fois, et plus de 60 fois dans les Actes). C'est l'Apôtre que le Christ a choisi comme le premier des Douze. Il est le seul dont on puisse écrire la vie, pittoresque et substantielle, pour une large période qui commence avant l'an 30 et finit par son martyre à Rome. Pourtant, on n'écrit guère de Vie de Pierre. On publie beaucoup sur sa primauté et sur sa tombe. Mais sa personne disparaît derrière la polémique attachée à sa fonction! Entre l'imagerie fade et la critique fastidieuse, René Laurentin propose, depuis sa Vie de Bernadette, qui connaît toujours un grand succès, une nouvelle bagiographie qui raconte les saints, concrètement, de l'intérieur, pour faire percevoir l'essentiel. Telle est cette nouvelle vie. Elle suit pas à pas saint Pierre, du premier appel de Jésus aux premiers pas de l'Eglise. C'est une aventure héroïque contrastée, car Pierre était bouillant et fragile. Il a pleuré amèrement ses fautes, mais Jésus l'a aimé et l'a formé, à travers ses défauts mêmes, pour en faire le fondement visible de son Eglise. La Basilique Saint-Pierre de Rome a été édifiée sur le lieu de son martyre et sur sa tombe même, authentifiée par les derniers travaux de l'archéologie.
Mgr Bugnini est un des personnages les plus controversés de l'histoire de l'Église contemporaine. Pour les uns, il est le maître d'oeuvre de la plus audacieuse et la plus aboutie des réformes liturgiques accomplies dans l'histoire de l'Église. Pour les autres, il est un démolisseur de la liturgie, responsable de sa désacralisation.
Au-delà des légendes dorées ou noires qui ont couru sur lui, Yves Chiron publie la première biographie complète de celui qui fut l'un des proches de Paul VI avant d'en être éloigné.
Pour comprendre le parcours de Mgr Bugnini et donner l'idée la plus juste de son action, Yves Chiron a exploré diverses archives, interrogé des témoins, consulté des correspondances.
Outre les écrits publiés par Mgr Bugnini lui-même, l'auteur s'est également appuyé sur les témoignages publiés par plusieurs liturgistes qui ont travaillé à ses côtés avant, pendant et après le concile Vatican II.
Ce livre n'est pas une histoire complète de la réforme liturgique post-conciliaire et de la crise qu'elle a engendrée, c'est plutôt l'histoire d'un homme d'Église acteur et témoin d'une oeuvre qui, par bien des côtés, l'a dépassé.