Joseph Kessel - Maurice Druon : retour au pays des grands hommes.C'est encore le temps des héros, des aventuriers, des bâtisseurs. La vie ne leur fait pas peur. Ils la défient, ils la dévorent. Ils la veulent à la mesure de leurs rêves enflammés.L'un est l'oncle, l'autre le neveu. Ensemble, en 1943, ils ont signé les paroles de l'hymne de la Résistance, Le Chant des partisans.Leurs liens familiaux, d'abord tenus secrets, cimentent une relation très forte, marquée par la tendresse et la fidélité. Mais aussi par la même passion : écrire.J'ai aimé faire revivre ces deux légendes : l'étincelant Kessel du Lion et des Cavaliers, et le lionceau Druon, son presque-fils, auteur à panache des Rois maudits.Entre eux s'est glissée une femme au parcours non moins romanesque : Germaine Sablon, chanteuse et combattante, figure indissociable de leurs destins entrecroisés.D. B.
«L'homme a toujours eu besoin de se confronter à des choses qui le dépassent. C'est en sortant de sa zone de confort qu'on apprend.»Enfant déjà, Thomas Pesquet jouait à l'astronaute dans une fusée en carton fabriquée par son père. Ce livre retrace le parcours méconnu de ce garçon prodige qui a travaillé avec acharnement et passion pour devenir le plus jeune spationaute de l'Agence spatiale européenne. Voici le portrait d'un surdoué, symbole d'une réussite française, qui a déjà à son actif deux voyages de six mois à bord de l'ISS, dont un en tant que premier commandant français de l'histoire.L'incroyable destin d'un homme qui a su rester simple et authentique, les pieds sur terre et la tête dans les étoiles.
Profondément engagée pour la cause des femmes, Laure Adler retrace la vie et l'oeuvre d'une brillante intellectuelle féministe : Françoise Héritier. Une précurseuse, une aventurière de la pensée, une citoyenne engagée et une amie très chère, qui n'a cessé de déconstruire les idées reçues sur le masculin et le féminin et de lutter contre toutes les formes d'oppression dont souffrent les femmes.
« Bien avant la naissance de #MeToo, elle se révèle à la fois une théoricienne et une avocate des causes essentielles de la vie de la société. À l'heure du tout voir, du tout savoir, du tout exposer, à l'heure où des jeunes filles sont victimes chaque jour de harcèlement sexuel sur les réseaux sociaux, à l'heure où le corps des femmes continue à être une marchandise ou un butin de guerre, à l'heure où l'intégrisme gagne du terrain, à l'heure où, en Ukraine, le viol est une arme de guerre, à l'heure où, en Afghanistan, les filles n'ont pas eu le droit de faire leur rentrée des classes, Françoise Héritier m'apparaît comme une vigie, une lanceuse d'alertes, une scientifique qui nous laisse en héritage des manières et des moyens de combattre les violences sexuelles, sociales et politiques dans un monde inégalitaire et fragmenté. Elle incarne aussi à mes yeux la figure d'une penseuse qui a toujours réfléchi de manière non occidentale, d'après ses observations en Afrique, terre nourricière de ses premières interrogations, sur ce qui fait société. Françoise, l'aventurière de l'esprit, Françoise, qui croyait au bonheur et qui, partout et en toute chose, détectait et goûtait le sel de la vie. »
«J'aimerais penser que je vous manque un peu...»: le 4 mars 1935, Stefan Zweig, qui met alors la dernière main à Marie Stuart, adresse une lettre à sa nouvelle secrétaire, Lotte Altmann. Recrutée grâce à l'organisme juif d'assistance aux réfugiés à Londres, où Zweig s'est exilé un an plus tôt, elle est vite devenue la collaboratrice indispensable au travail littéraire de l'écrivain. Ils se marieront en 1939 , et se donneront la mort ensemble dans de tragiques circonstances, à Petropolis en 1942.Ces Lettres à Lotte couvrent une période décisive dans la vie de Stefan Zweig. Il s'y montre un patron attentionné mais exigeant; un écrivain acharné à publier en dépit de la persécution hitlérienne; un homme tout à la fois résolu à rompre avec Friderike, sa première femme, et hésitant. Réunies par Oliver Matuschek, biographe de Zweig, illustrées de photos inconnues, elles composent le récit vivant d'une relation et de son contexte, une Europe à feu et à sang, éclairant d'une lumière inédite la personnalité et l'oeuvre d'un des plus grands écrivains du XXe siècle.
Kafka demeure aux yeux de beaucoup un visage amaigri au regard enflammé, une vague silhouette qui rôde à l'ombre de son oeuvre, ou le nom d'une angoisse. On oublie quelquefois qu'il fut avant tout écrivain, et l'on ignore presque qu'il fut aussi un homme.
La monumentale trilogie biographique de Reiner Stach accomplit le prodige de ramener Kafka à la vie, de restituer l'effervescence intellectuelle de la Mitteleuropa à la charnière des xixe et xxe siècles.
Avec vigilance et rigueur, elle redonne corps et dimensions à une existence qui a, comme les textes, trop donné lieu à la spéculation. Ce premier tome couvre les années 1910-1915. Des années où Kafka écrit tour à tour Le Verdict, La Métamorphose, Le Disparu (Amérique) et Le Procès, et où sont posés, coup sur coup, des jalons décisifs pour la suite de son parcours : lourdes responsabilités professionnelles, redécouverte du judaïsme, premières publications, catastrophe de la Grande Guerre, et surtout rencontre, correspondance, fiançailles et rupture avec Felice Bauer.
Un ouvrage fascinant, à la fois récit d'une vie, livre d'histoire et essai critique, mené avec un rythme et une sensibilité de romancier.
C'est l'histoire d'un gamin du passage de Choiseul, écolier à Diepholz et à Karlsruhe, étudiant à Broadstairs, apprenti chez Lacloche, puis soldat, aventurier, médecin. Né dans un petit monde égoïste où la misère régnait, Louis Destouches (1894-1961) a grandi comme un chien fou et dans la solitude. Il a fait le plein des images de son enfance et de sa jeunesse, à l'affût des malheurs au-devant desquels il se précipitait pour mieux s'étonner ensuite de les avoir reçus comme des paquets de mer, en pleine figure. Revenu de la Grande Guerre mutilé dans sa chair et halluciné par l'horreur, Louis Destouches eut encore à découvrir la vanité de la souffrance et de la mort qui avaient été les compagnes de ses vingt ans. Il se plut ensuite à se raconter et comme il avait le génie de l'expression verbale, il écrivit comme on parle, au prix d'un labeur formidable, toujours fidèle à sa musique personnelle et sans jamais tempérer un besoin irrésistible de voir, de comprendre, d'enlaidir et de délirer, mais aussi de rire au plus fort de ses détresses.
Il est mort jeune, à quarante-cinq ans, mais il laisse une oeuvre considérable, labyrinthique, construite comme autant d'expériences d'écriture. Une vie anéantie à peine commencée - père tué en 1940, mère disparue à Auschwitz. Pas de souvenirs d'enfance. De cette amnésie, Georges Perec fera le ressort de sa création littéraire : il ne cesse de chercher à retisser des liens et des repères par les lettres, le jeu, l'invention narrative. Son oeuvre trace des chemins obliques pour lire le monde et son histoire. La vie de cet homme qui s'est reconstruit grâce à sa passion des mots s'entrevoit essentiellement à l'ombre et à la lumière de ses livres.C'est en les lisant que Claude Burgelin s'efforce de retrouver la trame d'une vie et les secrets d'un imaginaire qui continue à fasciner par son charme indicible et ce qu'il conserve d'énigmatique. Il accompagne une enfance cassée avant d'être recréée par les ressources de l'intelligence. Esquisse le portrait d'un jeune homme déterminé à affronter l'existence en écrivant. Dessine un Perec partagé entre le travail de bureau et l'artisanat de l'écriture, expérimentateur de l'art d'écrire et de dire, paysan de Paris à la recherche de «l'infra-ordinaire», présent-absent de sa judéité qu'il revisite à Ellis Island, homme d'amitiés et de grands rires. Il vivra entouré d'une seule vraie parenté, tôt retrouvée auprès de certains auteurs, la famille de cet enfant de la littérature, qui a su devenir, par un infatigable labeur, un écrivain singulièrement heureux.
Paula Modersohn-Becker est une peintre allemande de la fin du XIX ème siècle, célèbre enAllemagne et dans beaucoup d'autres pays au monde, mais à peu près inconnue en France bienqu'elle y ait séjourné à plusieurs reprises et fréquenté l'avant-garde artistique et littéraire. Néeen 1876 et morte en 1907 des suites d'un accouchement, elle est considérée comme l'une desreprésentantes les plus précoces du mouvement expressionniste allemand. Elle n'aimait pastellement être mariée, elle voulait peut-être un enfant - sur ce point ses journaux et ses lettressont ambigus. La biographie que lui consacre Marie Darrieussecq reprend tous les élémentsqui marquent la courte vie de Paula Modersohn-Becker. Mais elle les éclaire d'un jour à la foisféminin et littéraire. Elle montre, avec vivacité et empathie, la lutte de cette femme parmi leshommes et les artistes de son temps, ses amitiés (notamment avec Rainer Maria Rilke) et sondésir d'expression et d'indépendance.
Elle collectionnait les amants et les bijoux. On l'appelait "la Divine". Wilde était fou d'elle, Victor Hugo et Gustave Doré aussi. Plus près de nous, Carson McCullers l'admirait. Cocteau inventa pour elle, devenue une star mondiale, l'expression "monstre sacré". Actrice, peintre, sculptrice, Sarah Bernhardt fut l'une des plus grandes artistes du XIXe siècle et du début du XXe. Claudette Joannis lui a consacré un portrait qui reparaît ici dans une version entièrement revue, actualisée et augmentée.
Pourquoi Noor, princesse indienne, s'est-elle engagée en 1942 dans les services secrets britanniques plutôt que d'attendre que la guerre se termine ? Quel appel Susan Travers a-t-elle entendu pour quitter sa vie d'aristocrate et suivre les hommes de De Gaulle à Bir Hakeim ? Comment l'infirmière Geneviève de Galard a-t-elle choisi de partager les souffrances des blessés dans l'enfer de Diên Biên Phu ? Et Lily ? Quelle passion a animé cette Soviétique de moins de vingt ans, pour aller défier les aviateurs d'Hitler au-dessus de Stalingrad, tout comme la poète Hannah qui a fui la Hongrie antisémite pour y revenir en agent secret britannique au moment où les nazis l'envahissent ? Plus près de nous, pourquoi Jihane la Kurde a-t-elle renoncé à sa vie de femme pour combattre Daesh, sachant sa tête mise à prix ? Quel déclic a poussé l'étudiante Cassiopée à rejoindre l'armée française et devenir espionne dans le cadre de l'opération Barkhane au Mali, sillonnant les terres djihadistes au mépris de tous les dangers ? À travers ces sept portraits de femmes engagées, héroïnes exemplaires, c'est toute la force du courage au féminin qui s'impose dans ce formidable hommage.
Philip Roth (1933-2018) est mort trois ans avant la parution de cette monumentale biographie qui retrace le roman de sa vie d'homme et d'écrivain. Mais il en avait accompagné l'élaboration, de près, sans s'en mêler, laissant grands ouverts les trésors inépuisables de ses archives, de son infaillible mémoire, de son expérience des hommes et des choses.Blake Bailey a passé plusieurs années à interroger les parents, les familiers, les détracteurs, les amours tumultueuses, épisodiques ou indéfectibles, les oeuvres enfin qui peuplent cette existence singulière. Il brosse l'itinéraire d'un enfant de l'assimilation devenu l'ausculteur des grandeurs et des travers de l'exceptionnalisme américain, du destin juif, des rapports entre les hommes et les femmes, des secrets de la création littéraire. Il décrit l'austérité sédentaire, exténuante, d'un écrivain obsédé par son art au service de la recréation romanesque du réel. Il évoque ses amitiés complexes avec d'autres géants de la littérature - Saul Bellow, Updike, Mailer, Styron, Milan Kundera... - et son engagement pour les écrivains d'Europe centrale cloîtrés derrière le rideau de fer. Il raconte sans fard, de cet homme qui a beaucoup aimé les femmes, les deux mariages naufragés dont le souvenir cuisant ne cessera de le hanter. Et, chemin faisant, il reconstitue le dialogue ininterrompu entre l'expérience personnelle et l'oeuvre intemporelle de ce témoin d'une époque qui était en train d'expirer au moment où lui-même quittait la scène.
On la connaît surtout pour ses luttes contre les violences subies par les femmes. Pourtant, Gisèle Halimi est aussi une grande combattante de la violence faite au corps colonisé et aux victimes de toutes les oppressions : de genre, de race, de classe. L'approche d'Ilana Navaro a ceci d'original qu'elle reprend les grands combats de la célèbre avocate (le procès de Djamila Boupacha en 1960, militante du FLN accusée d'avoir déposé une bombe dans un bar puis torturée et violée, en détention, par des soldats français ; le procès de Bobigny en 1972, qui ouvrira la voie de la légalisation de l'avortement en 1975 ; celui d'Anne Tonglet et Araceli Castellano à Aix-en-Provence en 1978, qui permettra de criminaliser le viol) et démontre qu'ils ont tous été des tournants dans l'Histoire sociale, politique et juridique de la France, et au-delà. Tant de femmes, en France, en Tunisie et ailleurs dans le monde, touchées par l'oeuvre de Gisèle Halimi, s'approprient ses combats et les prolongent aujourd'hui. Comment l'ancienne colonisée, indigène et juive tunisienne de la Goulette donne-t-elle des leçons à la République française ? C'est la force intellectuelle de Gisèle Halimi : combattre le colonialisme sans trahir la formation républicaine qu'elle a reçue, se réclamer de la culture des Lumières, des droits de l'Homme pour remettre en cause le système colonial, la barbarie exercée par les colons pendant la Guerre d'Algérie. Dans ce livre passionnant et lumineux, inspiré de la série sur France Culture Ilana Navaro nous dévoile un nouveau pan de la biographie de Gisèle Halimi.
Robert Badinter occupe une place aussi singulière qu'importante au sein de la société française. Un homme juste. Celui qui a aboli la peine de mort et qui, à ce titre, figure déjà dans les livres d'histoire.
Avocat, professeur d'université, ministre de la Justice, président du Conseil constitutionnel, sénateur, essayiste, Robert Badinter s'est toujours refusé à écrire ses mémoires, lui qui aime tant cultiver le secret. Qui sait que son destin s'est joué un jour de février 1943 quand, à Lyon, la Gestapo a arrêté son père ? Qui connaît la véritable nature de sa longue amitié avec François Mitterrand ? D'où vient cette volonté tenace de combattre l'injustice ? Comment devient-on la dernière icône de la gauche française ?
Robert Badinter s'est confié aux auteurs, l'une historienne, l'autre journaliste, expliquant en particulier ses combats. Répondait-il à toutes leurs questions ? À sa façon. D'où ce portrait, cet essai biographique à la fois fouillé et critique d'un personnage hors du commun.
Elle est sans conteste l'une des géantes de la littérature américaine contemporaine. Susan Sontag (1933-2004), jeune fille surdouée mais peu sûre d'elle, animée par le désir farouche de s'inventer un personnage à la hauteur de ses aspirations, s'ingénia toute sa vie à bâtir sa propre mythologie.
Son oeuvre foisonnante (ses romans, ses essais sur l'art et la politique, le féminisme et l'homosexualité, la célébrité, la maladie et la mort) offre une clé de lecture indispensable à la compréhension de notre culture saturée d'images et de conflits. Chroniqueuse des soubresauts de son époque (de la guerre d'Algérie au siège de Sarajevo en passant par la révolution cubaine et la chute du mur de Berlin), elle sut tout aussi bien exercer son regard acéré sur sa vie personnelle, marquée par des aventures amoureuses extraordinaires et une constante remise en cause de soi.
Fruit de six années de recherches, au cours desquelles Benjamin Moser a eu accès à de nombreuses archives personnelles inédites et à des proches de Susan qui n'avaient encore jamais parlé d'elle (dont sa dernière compagne, la photographe Annie Leibovitz), Sontag est une enquête passionnante sur une femme qui, en s'emparant de sa propre destinée, a contribué à redéfinir en profondeur les termes de la condition féminine.
« Les «siens». Les voilà justement. Chéris, choyés, passionnément aimés. Les voilà, toutes générations confondues, réunis dans ce livre composé à partir de centaines de photos glanées dans ses albums privés ou dans des boîtes à chaussures regorgeant de clichés. Les voilà, telle une tribu joyeuse et magnifique ; tour à tour alignés, enlacés, dispersés, studieux ou bien sportifs, câlins ou turbulents, rieurs ou nostalgiques, surpris dans le quotidien ou posant lors d'une fête de famille. Les voilà, les amours de sa vie. Son socle. Son souffle. Sa chair. Son bouclier et son moteur. Une part de son mystère. Affichant une filiation qui faillit être interrompue et à laquelle elle tenait plus que tout au monde. »
Chez Jean Moulin, la grandeur allait de soi, écrit André Malraux vingt ans après sa disparition. Vingt-cinq dates-clefs, vingt-cinq journées particulières ont façonné le destin du grand résistant, dont la vie fut tragiquement écourtée à 44 ans. Une vie magnifiée par l'amour de la République et de la démocratie.Né en 1899 à Béziers dans une famille unie et très attachée aux valeurs humanistes, Jean Moulin s'engage à servir la République à travers ses fonctions dans l'administration. Tour à tour sous-préfet, préfet, membre de cabinet ministériel, il est aussi un dessinateur accompli et un passionné d'art. Il aime la vie parisienne ; les nuits des années folles au coeur de Montparnasse font son enchantement. Est-ce auprès des artistes qu'il a appris à regarder le monde ? Avant la guerre en Espagne et le Front populaire, le 6 février 1934 lui ouvre les yeux sur l'histoire en marche.L'historienne Bénédicte Vergez-Chaignon éclaire les «grandes heures» de ce parcours où l'on découvre un homme pétri d'enthousiasme, amoureux, un grand sportif passionné de voitures, d'avions, de ski, que son goût certain pour le bonheur et une haute conception de la France ont encouragé à défendre ses valeurs, et à résister - naturellement.
En 1941, alors qu'en Europe la guerre et les nationalismes font des ravages, Stefan Zweig, exilé au Brésil, trouve en Montaigne un « ami indispensable », dont les préceptes de tempérance et de modération lui paraissent plus que jamais nécessaires. Selon Zweig, « pour que nous puissions appréhender l'art et la sagesse de vivre de Montaigne [...] il fallait que survienne une situation similaire à celle qu'il avait connue. » De son propre aveu, Zweig n'était pas à même d'apprécier pleinement le génie de Montaigne lorsqu'il le découvrit à vingt ans. C'est en les relisant à travers le prisme de l'expérience qu'il mesure véritablement tous les enjeux des Essais. Laissant parler son admiration pour l'auteur, il en dresse une biographie émue et passionnante, dans laquelle il livre, en creux, son propre portrait à la veille de sa mort.Préface d'Olivier Philipponnat.Traduit de l'allemand par Corinna Gepner.
Août 1914. Dans un joli chalet du 16e arrondissement, Colette, la romancière, la journaliste célèbre, fait venir ses amies les plus proches. Il y a Marguerite Moreno, la comédienne ; Annie de Pène, la chroniqueuse et « presque soeur » ; Musidora dite Musi, bientôt la première vamp du cinéma. Ces quatre femmes libres qui portent les cheveux courts et délaissent le corset, n'oublient pas le ciel de Paris où passent les dirigeables, ni leur travail, ni les hommes. Elles vont vers l'être aimé, quel qu'il soit. Au coeur de l'histoire, sanglante et sauvage, elles affirment leur personnalité, leur amitié et leur insoumission.
Un récit sensible, nuancé. Des mondes enfouis surgissent. C'est fascinant. Marie-Françoise Leclère, Le Point.
Portraits vivants, sens des destinées, refus de l'exhaustivité. Une biographie non conventionnelle, à l'image de ses héroïnes. Marie-Laure Delorme, Le JDD.
La biographe semble être une envoyée spéciale revenue d'un reportage. Bernard Morlino, Le Magazine littéraire.
Il fut la personnalité française la plus célèbre dans le monde, fêté comme un bienfaiteur de l'humanité, symbole de la lutte victorieuse contre les épidémies. Louis Pasteur (1822-1895) est devenu un mythe déjà de son vivant, mais son itinéraire personnel et des pans entiers de son oeuvre restent dans l'ombre.Qui était vraiment cette figure longtemps vénérée avant que des critiques mettent en doute la probité de l'homme et la valeur de son oeuvre jusqu'à les rendre évanescentes ? Pour le retrouver, cette biographie propose de ne jamais séparer la science de Pasteur de sa vie personnelle, de ses relations, de ses idées philosophiques et convictions religieuses. Chez lui, le bonheur familial et l'aventure de la recherche furent intimement liés. Il ne pouvait envisager son savoir hors des sollicitudes de l'époque. D'où ses études sur le déclin de la culture des vers à soie, mais aussi sur les maladies du vin, la préparation du vinaigre ou de la bière et la pasteurisation des produits alimentaires à laquelle son nom reste attaché. Puis, à l'automne de sa vie, les découvertes fondamentales sur les maladies infectieuses et enfin la vaccination qui couronnent un demi-siècle de recherches.C'est en embrassant l'ensemble d'une existence singulière que ce livre renouvelle l'interprétation de plusieurs facettes d'une oeuvre qu'il invite à redécouvrir. Sans rien dissimuler des faiblesses de l'homme, ses ambitions effrénées, son oubli des apports de ses prédécesseurs et de ses collaborateurs, sa hargne polémique... Un immense savant sous les traits d'un homme ordinaire jusque dans ses défauts.
J'ai écrit ce que je ressentais, ce que je pensais et que je ne pouvais pas ne pas écrire. J'ai écrit sur l'amour des hommes, la foi en l'homme. J'ai écrit la vérité de mes sentiments, la vérité de mon âme.
En 1937, sous la menace des purges staliniennes, Vassili Grossman adopte Fiodor Guber et son frère, les enfants de sa seconde épouse, pour leur éviter l'orphelinat.
Dès lors, Guber devient l'un des rares témoins de la vie et de la carrière de l'écrivain, vivant à ses côtés jusqu'à la mort de ce dernier, en 1964. De cette époque demeurent des lettres, des carnets et des documents d'archives, dont des extraits sont réunis dans cet ouvrage, certains publiés pour la première fois.
Agrémenté de souvenirs personnels de Fiodor Guber, ce livre témoigne de la résilience extraordinaire de Vassili Grossman malgré la violence effroyable de son époque.
Il retrace l'évolution de l'auteur et la désillusion du citoyen face aux barbaries du système soviétique. Avant tout, il nous offre un portrait singulier et intimiste d'un romancier incontournable du siècle dernier.
Charb, Sébastien Castellion, Georges Clemenceau, Louise Michel, Nadejda et Ossip Mandelstam, André Malraux, Charles de Gaulle, Winston Churchill, Albert Camus, les 343 femmes pour le droit à l'avortement, Willy Brandt, Jean-Marie Tjibaou, Jean Moulin... À travers ces destins admirables, Manuel Valls, féru d'Histoire et de littérature, nous propose une profonde réflexion sur le courage.
Churchill en 1940 ne plie pas alors que son pays est seul face à l'Allemagne nazie, Clemenceau en 1917 sait galvaniser la France brisée par la guerre, Louise Michel en 1871 affronte debout ses juges, Charb combat l'islamisme jusqu'à son assassinat en 2015. Castellion ou Camus se détachent par leur tolérance et leur humanité lumineuse, le geste de Brandt est celui que les hommes font quand les mots leur manquent. Et le courage a, aujourd'hui, le visage de Volodymyr Zelensky qui incarne la résistance des Ukrainiens face à l'agression russe.
Ces hommes et ces femmes nous incitent à rejeter la tentation de la résignation. Il s'agit d'entendre leur message de grandeur. Alors que les valeurs européennes sont menacées par le fanatisme, la violence aveugle et le terrorisme, cette réflexion sur le courage de ceux qui nous ont précédés est plus nécessaire que jamais.
«Le contagieux, c'est celui qui sait voir et les horreurs du monde et ses merveilles, qui ne peut pas supporter les horreurs et qui cherche des solutions pour qu'il y en ait moins. Il nous faut des contagieux.»Comment Henri Grouès (1912-2007), enfant introverti élevé dans le confort d'une famille bourgeoise aimante, devient-il l'abbé Pierre, fervent défenseur des plus vulnérables ayant choisi de se dépouiller de tout pour consacrer sa vie aux autres?Nous connaissons tous cette icône populaire habituée des coups médiatiques, son «insurrection de la bonté» et son appel à la solidarité de chacun. Derrière cette figure emblématique se cache un homme d'action, parfois tempétueux mais toujours empli d'une humanité profonde, dont les agissements, grands et petits, découlent d'une seule et même ambition:réagir face à l'injustice et la précarité. Son parcours insuffle à ceux qui le découvrent l'envie de poursuivre son combat, toujours d'actualité.
Une toute jeune fille que vraiment rien ne prédisposait à la célébrité. Comment est-elle devenue la chanteuse préférée des Français ? Sa cote perdure depuis un demi-siècle. Ce livre relate l'éclosion d'une artiste déroutante, d'un destin qui aurait pu tout autant ne pas s'accomplir. Françoise Hardy a emprunté des voies inhabituelles pour se faire un nom. Ce voyage dans sa vie en recèle un autre, fascinant. Aucun artiste n'a su aussi bien - parfois à son corps défendant - incarner une façon d'être et une modernité dans laquelle nous vivons encore. Armée de sa beauté et d'une élégance innée, Hardy représente mieux que quiconque la génération qui a renvoyé ses aînés dans la coulisse.
Femme médecin ? Impensable, dans les années 1880 ! C'est pourtant l'ambition de la discrète Augusta Klumpke, qui deviendra la première interne des hôpitaux de Paris et la première femme neurologue au monde.
En attendant, la voilà bien malgré elle porte-drapeau d'un combat idéologique qui la dépasse : l'accès des femmes aux concours de médecine. La polémique enfle, divise le corps médical et la France entière, se transforme en affaire d'État.
Au coeur de la tourmente, Augusta peut compter sur son étonnante famille : une mère qui a quitté son mari infidèle et les États-Unis pour s'installer en Europe avec ses six enfants ; une soeur aînée artiste qui sera la compagne de la peintre Rosa Bonheur ; une soeur cadette future astronome ; les deux autres musiciennes de talent... C'est à l'hôpital qu'elle fait la connaissance du consciencieux et prometteur Jules Dejerine, avec qui elle formera un couple dans la vie comme au laboratoire - leurs travaux sur le cerveau restent des références aujourd'hui.
De San Francisco à Paris, en passant par l'Allemagne et la Suisse, une plongée passionnante dans la vie remarquable d'Augusta Klumpke et le tourbillon scientifique de son temps.