France, milieu du XIXe siècle. Voici l'étonnante histoire d'Augustin Mouchot, fils de serrurier de Semur-en-Auxois, obscur professeur de mathématiques, devenu inventeur de l'énergie solaire grâce à la découverte d'un vieux livre dans sa bibliothèque. La machine qu'il construit et surnomme Octave séduit Napoléon III et recueille l'assentiment des autorités et de la presse. Elle est exhibée avec succès à l'Exposition universelle de Paris en 1878. Mais l'avènement de l'ère du charbon ruine ses projets que l'on juge trop coûteux. Après moult péripéties, dans un ultime élan, Mouchot tente de faire revivre le feu de sa découverte sous le soleil d'Algérie. Trahi par un collaborateur qui lui vole son brevet, il finit dans la misère, précurseur sans le savoir d'une énergie du futur.
Quatre post-adolescentes issues d'un milieu très aisé. C'est enfin la liberté et l'insouciance pour Juliette, Chloé, Manon et Thaïs : les premières vacances entre amies, à l'autre bout du monde - l'Afrique du Sud. Mais celles-ci vont être de courte durée : l'une d'entre elles est enlevée au bout de quelques jours et sauvagement assassinée. Alors que l'enquête commence au Cap, les proches de la victime, évoluant dans le milieu feutré et trompeur de l'édition parisienne, tentent douloureusement de faire leur deuil. Les soupçons se multiplient quant à l'identité du tueur : un membre d'un gang ? Un individu croisé en boîte ? Un vieil ami de la famille ? Véritable déflagration familiale, la mort de la jeune fille encourage les protagonistes à se dévoiler peu à peu, et souvent pour le pire.
Que s'est-il passé dans la vie de William Shakespeare entre 1585 et 1592, de ses 21 à 28 ans ? Personne ne le sait. Ce sont ces "années perdues" que Stéphanie Hochet, avec son talent de conteuse, se plaît ici à imaginer. William, jeune enseignant, marié prématurément et père de trois enfants trouve le carcan familial trop étroit et rêve d'accomplir son rêve : devenir acteur. Il finit par se joindre à la troupe des comédiens de la Reine qui cherche un remplaçant après la mort brutale d'un des leurs. Dans une Angleterre où sévit la peste, son sort bascule et sa vocation de dramaturge s'affirme. Ses rencontres avec le ténébreux Richard Burbage qui lui inspirera le personnage de Richard III et le fringant Marlowe seront décisives. Elles dicteront son destin.
La maison de la rue Santo Domingo à Santiago du Chili, cachée derrière ses trois citronniers, a accueilli plusieurs générations de la famille des Lonsonier. Arrivé des coteaux du Jura avec un pied de vigne dans une poche et quelques francs dans l'autre, le patriarche y a pris racine à la fin du XIXe siècle. Son fils Lazare, de retour de l'enfer des tranchées, l'habitera avec son épouse Thérèse, et construira dans leur jardin la plus belle des volières andines. C'est là que naîtront les rêves d'envol de leur fille Margot, pionnière de l'aviation, et qu'elle s'unira à un étrange soldat surgi du passé pour donner naissance à Ilario Da, le révolutionnaire.
Mexique, années 1950. À Huautla de Jiménez, au fin fond des montagnes brumeuses de la région de Oaxaca, une femme étonnante, d'un charisme sans égal, se livre à d'étranges incantations, mêlées de transes et de chants. Il s'agit de la chamane María Sabina, qui, pour ses rituels, a recours aux psilocybes, de puissants champignons hallucinogènes, qu'elle appelle ses « enfants saints » ou ses « petites choses ». Mus par une insatiable curiosité, le banquier new-yorkais Gordon Wasson et sa femme Valentina, partageant la même passion pour la mycologie, partent à sa rencontre pour percer les secrets du dernier psychotrope encore inconnu de l'Occident. Ils ne se doutent pas qu'ils vont être à l'origine d'un engouement mondial.
Dans un monde où la civilisation s'est effondrée suite à une pandémie foudroyante, une troupe d'acteurs et de musiciens nomadise entre de petites communautés de survivants pour leur jouer du Shakespeare. Un répertoire qui en est venu à représenter l'espoir et l'humanité au milieu de la désolation. Finaliste du National Book Award aux Etats-Unis, ce roman fera date dans l'histoire de la littérature d'anticipation. 500 000 exemplaires vendus en Amérique du Nord, 150 000 dans les îles Britanniques. « Profondément mélancolique, mais magnifiquement écrit, et merveilleusement élégiaque. » George R. R. Martin « Mandel est capable de faire ressentir l'intense émotion d'existences fauchées par une époque terrible. » «The New York Times»
Classique de la littérature américaine, ce texte bouleversant raconte l'enfance de Norman Maclean dans les Rocheuses, au sein de paysages magnifiques dont chaque relief transforme en profondeur les êtres qui y vivent. La famille et la nature apparaissent comme des piliers originels de Norman et Paul, le frère adoré, pêcheur hors pair, irrésistible mauvais garçon. Un dialogue silencieux s'instaure avec les rivières et les montagnes, qui apprennent plus que les mots eux-mêmes. Avec un talent et une poésie exceptionnels, Maclean capture la lumière bénie des jours disparus. Adapté au cinéma par Robert Redford (sorti en France en 1993), ce récit iconique a marqué plusieurs générations d'écrivains et de lecteurs dans le monde entier.
Dans un univers sombre et magnétique, où les époques et les lieux se superposent jusqu'au vertige, Gabriel, Damien ou Natasha se débattent avec de vieilles peurs héritées de l'enfance et leurs pulsions les plus inavouables.
Jérémy Fel entraîne ici son lecteur dans un imaginaire éblouissant, où cruauté et trahison règnent en maître. Comme dans un palais des glaces, les destins se répondent et se reflètent, créant un monde où visible et invisible, réel et fiction, se confondent.
Premier roman limpide et frappant de sincérité, Père éperdu suit le voyage intérieur accidenté d'un père vers son fils et dresse le portait touchant d'un homme face à ce qu'il est censé être : acteur de sa vie, maître de ses émotions. Au gré d'une journée de retrouvailles et de souvenirs, où la quête d'une paire de gants prend des airs d'odyssée, Daniel Gustafsson sonde les incertitudes et les émois d'une paternité à réinventer. Traducteur suédois de Péter Nádas et Laszló Krasznahorkai, il prouve ici qu'il est déjà passé maître dans l'art de saisir les frémissements de l'âme.
" La ville de Tombstone en Arizona durant les années 1880 est, à plus d'un titre, notre Camelot national - une terre fabuleuse où les vertus de l'Amérique s'incarnent dans les frères Earp et ses maux chez les membres de la bande des Clanton ; terre imaginaire aussi, où l'affrontement d'OK Corral revêt un peu de la pureté dépouillée des joutes arthuriennes. Dans son excellent roman Warlock, Oakley Hall rend son humanité véritable, sanglante et mortelle au mythe de Tombstone. Wyatt Earp s'y métamorphose en un tireur d'élite nommé Blaisedell qui, en partie à cause de l'image agrandie donnée de lui dans les magazines spécialisés sur le Far West, pense qu'il est un héros. Et c'est parce qu'il croit en ce héros que le Comité des citoyens exaspérés de Warlock fait appel à lui. Mais lorsqu'il découvre qu'il ne peut répondre à ces attentes, Blaisedell est obligé de reconnaître ses failles, son abîme intime n'étant pas si éloigné de celui qui règne en ville. Avant même que ne s'achève l'angoissante épopée du livre [...], Warlock doit reconnaître que ce que l'on nomme la société et l'état de droit sont des concepts aussi fragiles et précaires que la chair, voués à retourner à la poussière des déserts aussi rapidement qu'un cadavre. C'est la sensibilité profonde de Warlock aux abîmes qui fait de cet ouvrage un grand roman américain. "
Au nord de la Russie, au bord de la mer Blanche, Maria, une jeune infirme, née au lendemain de la Révolution, apprend à survivre. Au fil des années, ballotée de région en région, elle s'illustre par son courage. Après la perte de ses êtres chers, elle se retrouve à Léningrad dont elle affronte le blocus par les forces nazies avec abnégation. En charge de douze orphelins, elle mettra tout en oeuvre pour les protéger jusqu'à se sacrifier pour les sauver de la famine et de la mort. Dimitri Bortnikov nous livre ici un roman magistral, où la trace de l'intime rejoint celle de la grande Histoire.
Le nom de Virginia Woolf est indissociable du quartier de Bloomsbury. Mais ses promenades dans Londres dépassaient de loin ce cadre étroit. On se souvient des rues bruyantes parcourues par Clarissa Dalloway pour aller chercher - elle-même - ses fleurs, et des cloches de Big Ben que l'on entend, de près ou de loin, sonner les heures, de Westminster à Bond Street. On trouvera ici réunis tous les écrits que Woolf consacra à sa ville de Londres.
Un roman envoûtant et sensuel. Le tableau émouvant d'un pays dont les richesses sont autant de mirages et de maléfices. Dans un village des Caraïbes, la légende d'un trésor disparu vient bouleverser l'existence de la famille Otero. À la recherche du butin du capitaine Henry Morgan, dont le navire aurait échoué dans les environs trois cents ans plus tôt, les explorateurs se succèdent. Tous, dont l'ambitieux Severo Bracamonte, vont croiser le chemin de Serena Otero, l'héritière de la plantation de cannes à sucre qui rêve à d'autres horizons.
Avec une énergie joyeuse et tenace, Barbara Kingsolver raconte sa propre conversion écologique : de l'Arizona aux Appalaches et de la junk-food à l'autonomie alimentaire.
Plein d'élan, d'enthousiasme mais aussi de lucidité et de colère, ce livre initialement publié en 2007 est le récit d'un passage à l'acte. Il raconte, au quotidien, avec une humilité sincère, souvent émerveillée, l'apprentissage de l'essentiel : le respect de la nature et des saisons, l'inscription de l'humain dans un paysage habité avec les animaux.
Entre manifeste, partage d'expérience et guide pratique, c'est l'histoire d'une écrivaine majeure qui, en harmonie avec sa famille, met sa vie en conformité avec ses convictions.
Decazeville, fin du XIXe siècle. Les houillères de l'Aveyron ayant mis en place un système qui rend les ouvriers prisonniers du patronat et les oblige s'endetter, une grève éclate en janvier 1886 : 2000 mineurs cessent le travail et envoient une délégation auprès de l'ingénieur en chef Jules Watrin, mais celui-ci reste sourd à leurs revendications. Les travailleurs en colère le poursuivent dans le bâtiment où il s'est réfugié et, dans l'émeute qui s'ensuit, Watrin est défenestré. Dix ouvriers dont deux femmes seront jugés aux Assises pour meurtre...
Pascal Dessaint a déjà dépeint dans certains de ses romans noirs les injustices et drames sociaux provoqués par le capitalisme débridé. Il signe ici une passionnante fresque sociale sur un pan de l'histoire ouvrière aujourd'hui oublié.
«Trois guinées» est sans doute le texte le plus engagé de Virginia Woolf. Lors de sa sortie, en 1938, «The Times» affirmait: "L'appel aux femmes de Mrs Woolf est un défi sérieux auquel doivent répondre tous les penseurs." En 2020, ce texte demeure un défi. Il s'inscrit comme une suite d'«Une chambre à soi.»
Ce roman marque l'arrivée d'une plume talentueuse dans le paysage littéraire américain. Claire Lombardo, 30 ans à peine, s'inscrit dans la lignée des conteuses que nous aimons tant : Jane Smiley, Anne Tyler ou encore Ann Patchett... Elle signe un portrait de famille aussi drôle que percutant, qui possède un redoutable pouvoir d'addiction. Lombardo réinvente la tradition de la saga dans une version qui flirte avec le «soap opera» ou la série «This is us»«,» sans jamais renoncer à une vraie ambition littéraire. Sa langue est vive, parfois féroce, inventive et rythmée. Dès sa sortie aux USA, le livre a emporté l'enthousiasme de la presse, des clubs de lecture, se plaçant plusieurs semaines dans la fameuse liste des best-sellers du «New York Times». Une série est en cours de développement pour HBO, avec Laura Dern et Amy Adams côté casting et production.
Dans un avenir proche et désolant, la crise environnementale a ravagé l'Angleterre. Un régime autoritaire organise le rationnement de la population dans des villes exsangues, et le droit à la reproduction est rigoureusement contrôlé. Une jeune fille nommée Sister raconte son évasion et sa quête pour rejoindre une ferme utopique dans la région des Grands lacs : l'armée de Carhullan, une bande de rebelles ayant renoué avec une vie rurale et coupé tout lien avec les hommes.
Dans la lignée de «La Servante écarlate» de Margaret Atwood, Sarah Hall aborde avec une remarquable originalité les questions d'écologie, de genre et de défense des libertés individuelles, et propose une vision décapante du pire des mondes à venir. Une contre-utopie féministe exaltante.
« Le portrait originale, scandaleux, inoubliable d'un homme qui essaie de survivre et sombre en même temps. Stahl a du cran, du coeur, un langage très personnel et un sens de l'humour aussi horrible que débridé », écrit Tobias Wolff à propos de "Mémoire des ténèbres". Dans ce texte, son premier et le plus autobiographique, Jerry Stahl retrace avec une sincérité hilarante et douloureuse sa dégringolade à Hollywood sous l'effet dévastateur d'une addiction aux drogues et d'une dépression abyssale. Où l'on découvre que la vie de Jerry est encore plus spectaculaire et insensée que toutes ses fictions.
Voici une lecture inspirée, nourrie de références littéraires, picturales et cinématographiques (Eugène Boudin, Rohmer, Nanni Moretti, etc.), de ce lieu unique entre tous qu'est la plage. Attaché à lui par sa propre pratique d'écriture (il n'écrit que sur la plage), baigné comme Proust dans la réminiscence de ses berges et de ses embruns, Grégory Le Floch interroge l'imaginaire collectif qui a peu à peu transformé en Occident l'image de cet espace de confins au départ inhospitalier, lié à l'errance marine et aux naufrages, en simulacre moderne de paradis offert à tous. Mais loin de se contenter d'un simple tableau historique, l'auteur dessine au gré de sa fantaisie les contours d'un paysage mouvant, menacé aujourd'hui de disparition par les aléas climatiques.
Restauratrice de livres anciens, Helen Mazavian débarque de Berlin à Erevan pour travailler sur une « bible de guérison » transmise à travers les générations. Fascinée par son travail sur le livre et les secrets qu'il lui révèle, emportée par ses rencontres et comme aimantée par l'Histoire et le paysage, Helen finira par se jeter dans sa propre enquête des origines.
Histoire d'amour trouvé et de familles perdues, expérience d'immersion totale dans une réalité totalement autre - si loin, si proche - Ici, les lions, roman-sortilège de l'Arménie d'hier et d'aujourd'hui, brille de l'intensité des moments suspendus.
Un souffle parcourt les prairies du Far-West, aux abords d'une ville naissante vers laquelle toutes les pistes convergent. C'est celui d'Eau-qui-court-sur-la plaine, une Indienne dont tout le clan a été décimé, et qui, depuis, exerce ses talents de guérisseuse au gré de ses déplacements. Elle rencontrera les frères Brad et Jeff traversant les grands espaces avec leur vieille mère mourante dans un chariot brinquebalant tiré par deux boeufs opiniâtres ; Xiao Niù qui comprend le chant du coyote; Elie poursuivi par Bird Boisverd ; Arcadia Craig, la contrebassiste. Et tant d'autres, dont les destins singuliers se dévident en une fresque sauvage où le mythe de l'Ouest américain, revisité avec audace et brio, s'offre comme un espace de partage encore poreux, ouvert à tous les trafics, à tous les transits, à toutes les itinérances.
Western des origines, véritable épopée fondatrice, tantôt lyrique, dramatique ou burlesque, Faillir être flingué est d'abord une vibrante célébration des frontières mouvantes de l'imaginaire.
Unanimement salué pour la puissance et l'inventivité de sa prose, Faillir être flingué a reçu le prix du Livre Inter 2014.
"Durant toute mon enfance et mon adolescence, je fus connu et montré du doigt comme un modèle de paresse ; pourtant je poursuivais sans relâche ma propre fin, à savoir apprendre à écrire. J'avais toujours deux livres en poche, un pour lire, l'autre pour écrire. Quand je marchais, mon esprit était constamment occupé à chercher les mots justes correspondant à ce que je voyais ; quand je m'asseyais au bord de la route, c'était soit pour lire, soit un cahier de quatre sous et un crayon en main, pour noter les traits saillants d'une scène ou pour conserver la trace de quelques strophes boiteuses. Je vivais ainsi en compagnie des mots." (Robert Louis Stevenson)
Les Hauts de Hurle-Vent, sur les landes sauvages balayées par le vent du Nord. L'arrivée d'Heathcliff un jeune bohémien adopté par les Earnshaw va tragiquement peser sur le destin de toute la famille. Entre Heathcliff et Catherine Earnshaw naît un amour indéfectible tandis qu'Hindley, le frère détrôné, se prend d'aversion pour cet intrus. La nature passionnée d'Heathcliff ne supportera pas la vengeance d'Hindley puis la trahison de Catherine. Les Hauts de Hurle-Vent est aujourd'hui considéré comme un chef-d'oeuvre de la littérature anglaise du XIXe siècle. Ce roman, romantique par excellence, choqua certains lecteurs de l'époque, en raison de la noirceur des personnages, de la passion qui s'en dégage et de la liberté prise par rapport aux conventions en vigueur dans cette époque pré-victorienne.