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Vie pratique & Loisirs
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Le Diable existe-t-il ? Si oui, il n'a jamais dû autant jubiler : « Ça va ! », chante-t-il sur l'air que Brel lui a dédié. Jamais en effet, entre bruits de bottes et feux d'artillerie, canicules et sécheresses ravageuses, bombardements et mégafeux dévastateurs, la planète n'a été autant en proie aux flammes, au sens figuré comme au propre. Ce livre est consacré aux processus de destructivité qui nous menacent tant individuellement que collectivement, aux forces qui pourraient emporter avec elles la vie sur Terre. Il est entièrement dédié à l'anatomie du mal, tant il est difficile d'en saisir l'esprit. Quelle peut en être la définition ? Quelles en sont les expressions les plus accomplies ? Quels en sont les modes de déploiement ? Enfin, quelles espérances raisonnables nous reste-t-il encore ?
Nous montrons qu'il existe bien un mal radical et universel, en dépit de la relativité du jugement moral. Nous examinons, au travers de multiples exemples, comment les mécaniques de destruction, entre logique de surplomb et mise entre parenthèses de la règle d'or, parviennent à s'imposer à nous. Nous mettrons en lumière le rôle qu'ont joué les monothéismes dans la promotion du crime radical, et la part qui prennent nos connaissances les plus avancées. Sommes-nous encore en mesure de faire bifurquer l'aventure humaine ?
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Détérioration matérielle de la planète
Charles Fourier
- PUF
- Classiques De L'ecologie
- 27 Novembre 2024
- 9782130874102
Depuis des décennies, le système Terre se dégrade dramatiquement. Vagues de chaleur, sécheresses, mégafeux, inondations hors norme, effondrement des populations d'insectes... autant de signaux dénoncés par la communauté scientifique contemporaine, résultant du substrat énergétique et matériel de nos modes de vie actuels et de la manière dont ceux-ci envahissent les territoires les plus divers et reculés. Or, il y a deux siècles de cela, Charles Fourier, théoricien social des passions humaines, avait déjà l'intuition de cette chaîne de destructions.
Dans son oeuvre au titre évocateur, Destruction matérielle de la planète (1847), il est question autant de faits « climatériques » et d'inquiétudes relatives aux « vagues de froid », à la « culture de l'oranger en Provence », que des passions de la Terre. Déployant une vision cosmogonique, ce génie créatif oppose un démenti au dualisme alors triomphant. Établissant un parallèle entre la condition des femmes et celle de la Terre oppressée, posant l'association comme modèle économique émancipateur, cet avant-gardiste pense dans un même mouvement la libération de la Terre et celle des êtres humains.
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La crise écologique de la raison
Val Plumwood
- Puf
- L'ecologie En Questions
- 10 Janvier 2024
- 9782130860648
Comme la Critique de la raison pure à une autre époque, ce livre entend ouvrir une nouvelle ère pour la rationalité. En analysant l'édifice mortifère de la rationalité moderne et de la science à l'occidentale, Val Plumwood définit ce que serait une raison écologique - et la montre à l'oeuvre, dans un texte puissant et acéré.
La philosophe met au jour les distorsions de la raison et de la culture qui ont donné lieu à de dangereuses formes de déni écologique. Elles ont eu un effet délétère dans des domaines aussi divers que l'économie, la politique, la science, l'éthique et la spiritualité, intensifié par la mondialisation. Une grande partie du désastre écologique est ainsi à mettre au compte de cette «?rationalité?» malade, masculiniste, impériale et toxique.
L'auteur révèle dans quelle mesure nous nous faisons également une fausse idée de notre identité et de notre situation géographique - à commencer par un sentiment illusoire d'indépendance à l'égard de la nature.
La crise écologique de la raison dessine une image radicalement nouvelle de la façon dont notre culture doit changer pour développer une société écologiquement rationnelle. -
Voix de la terre : Douze portraits
Dominique Bourg
- PUF
- Classiques De L'ecologie
- 24 Avril 2024
- 9782130865131
Aucun des combats conduits par les pionnières et pionniers de la pensée écologique rassemblés ici n'est clos. Il est toujours impérieux de se battre pour la biodiversité, pour le climat, contre une exploitation éhontée des ressources minières et l'extractivisme, contre une chasse imbécile, contre la déforestation ou les boisements monospécifiques, contre l'agrochimie et ses pesticides, contre une croissance tous azimuts et de plus en plus destructrice, contre les iniquités environnementales, etc. Il est toutefois une différence fondamentale entre le contexte au sein duquel elles et ils ont pensé l'écologie et le nôtre : leurs pires craintes sont désormais en cours de réalisation. Cet état de choses ne rend pas le combat de nos pionnières et pionniers vain, mais plus urgent que jamais. Plus que jamais en effet la Terre exige qu'on se soulève pour elle et pour nous. Elles et ils ont exprimé parmi les premiers ce soulèvement.
Douze voix de la Terre sont ici réunies : Rachel Carson, Jean Dorst, Jacques Ellul et Bernard Charbonneau en un seul portrait, André Gorz, Alexandre Grothendieck, Ivan Illich, Hans Jonas, Bertrand de Jouvenel, Aldo Leopold, John Muir, Val Plumwood et Simone Weil.
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C'est au Néolithique que les premières villes se constituent dans les vallées fluviales. Au fur et à mesure que la domestication de certaines plantes (céréales) et animaux s'intensifie, la sédentarisation se généralise, des villages et des villes sortent de terre. Ces dernières se subordonnent les campagnes tout en se minéralisant. Le productivisme génère la mécanisation de l'agriculture, provoquant un exode rural. L'extension du chemin de fer et du domaine industriel facilite la multiplication des villes, de plus en plus peuplées, foyers des épidémies, des inégalités, des gaspillages des ressources non renouvelables et des pollutions, tant de l'eau que du sol. Il convient de contrer un tel processus qui dénature la planète en rééquilibrant l'urbain et le rural et en inventant de nouvelles configurations résidentielles. La cité-jardin, au début du XXe siècle, montrait le chemin... Lewis Mumford, de manière documentée et didactique, relate en 1956 cette géohistoire écologique des villes. Une telle approche transdisciplinaire est alors inédite, originale et convaincante. Il est possible de repenser les interrelations entre les campagnes et les villes, mais aussi entre les humains et le monde vivant, en les saisissant à travers la géohistoire des techniques, des mythologies, des religions, du droit, des structures familiales, des cultures.
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éloge du bricolage : souci des choses, soin des vivants et liberté d'agir
Fanny Lederlin
- Puf
- 13 Septembre 2023
- 9782130854821
À travers de très courts chapitres qui sont autant de briques emboîtées les unes dans les autres, l'auteure embarque les lecteurs dans une réflexion ponctuée de questions qui donnent à son essai des allures d'enquête.
Après avoir indiqué l'impasse écologique, politique et existentielle dans laquelle la « logique d'ingénieur » (calculante, instrumentaliste et planificatrice) semble nous conduire collectivement, elle explore la richesse d'une voie alternative : celle du « bricolage ». Faisant dialoguer les grands philosophes de la modernité - Spinoza, Kant - avec les penseurs de l'après-guerre - Hannah Arendt, Walter Benjamin, Claude Lévi-Strauss, Michel de Certeau, André Gorz - aussi bien que ceux de notre temps - Byung Chul Han, Timothy Morton -, elle dévoile peu à peu les facettes d'un mode de penser et d'agir qui promeut aussi bien la pratique de la collection ou du recyclage que des tactiques subversives permettant de détourner les ordres et les appareils dominants.
Replongeant le « monde » dans la « nature » et faisant l'hypothèse d'une continuité entre le souci pour les choses et le soin des vivants, elle invite chacun, par la préoccupation pratique qu'il pourrait témoigner aux autres, à « être pris » autant qu'à « prendre en charge » ce qui l'entoure. -
Alors que notre époque est marquée par l'urgence climatique, la transition écologique peine à s'enclencher. Il existe bien d'autres urgences économiques et sociales plus immédiates, bien d'autres aspirations et préoccupations. Comment concilier nos buts ? Régler ce qui nous divise ? Comment consolider notre unité dans l'action ? À travers une analyse profonde et percutante, l'ouvrage examine les échecs du passé et identifie une même mécanique : l'approche technocratique traditionnellement suivie mène à l'impasse, comme dans le cas emblématique de la taxe carbone. La focalisation excessive sur les mesures techniques empêche de prendre à bras le corps le véritable défi : la nécessité de revoir et de redéfinir le contrat social. La transition écologique nécessite une approche politique et démocratique pour gérer les conflits, les désaccords et les aspirations divergentes au sein de la société. L'ouvrage plaide pour concerter la transition écologique et engager l'ensemble de la société dans la construction d'un avenir commun. Semblable à un processus constituant, ce changement d'approche vise à construire un nouveau contrat écologique, un compromis de société qui décloisonne les questions sociales, économiques et écologiques.
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Et si l'État n'était pas voué à disparaître ? Ni réductible à son avatar contemporain capitaliste et écocidaire ?
Pensant, selon la formule de Marx, un « État non État », Xavier Ricard Lanata convoque l'anarchisme et ses incarnations historiques, mais explore aussi les relations de l'État à la nature et au droit naturel, pour promouvoir l'avènement d'un authentique État écologique - celui de l'homme de « nature », se percevant comme relié à toute forme vivante.
Réhabilitant la notion et l'utilité de l'État, qu'il estime sans équivalent et éminemment nécessaire, il se demande comment cette forme de gouvernement, à rebours de ses dérives contemporaines, pourrait se faire animatrice de la vivacité de la société, démocratique au sens le plus fort. Car s'« il y eut des États précapitalistes, il y aura des États (ou des "formes État") postcapitalistes ».
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Les sous-performances de notre système éducatif sont cruellement mises en évidence par les classements internationaux. La France, qui fut jadis un des « cerveaux du monde », semble engagée dans une baisse angoissante de son niveau intellectuel. Il faut incriminer les structures d'un système centralisé qui, en raison de sa taille, et parce qu'il est paralysé par le statut de la fonction publique et la cogestion syndicale, ne peut plus fonctionner.
Est-il possible de remonter la pente ? Oui, si l'on se décide enfin à débloquer la machine. Il faut instaurer un pluralisme permettant autonomie, responsabilité et émulation. Cela peut se faire au sein même du service public, mais aussi par le développement d'un secteur privé d'un nouveau type ressemblant à ces charter schools que de nombreux pays ont adoptées avec succès. Alors seulement les questions de fond pourront être valablement traitées. Des créateurs d'écoles pourront repenser les contenus et les méthodes, mettre sur pied un enseignement secondaire diversifié comportant des filières techniques et professionnelles d'excellence et un secondaire long, où pourront de nouveau s'incarner les idéaux éducatifs de l'humanisme et des Lumières.
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« Dix thèses pour Tchernobyl. Adresse amicale au 6e congrès international des médecins pour l'empêchement d'une guerre nucléaire?» (juin 1986) présente un condensé des principaux arguments de la morale à l'âge atomique de Günther Anders. Sa critique de la modernité technique met l'accent sur notre incapacité morale et politique à appréhender la dérive tragique des conséquences de l'usage de la puissance nucléaire, à des fins militaires et civiles. Ce texte décrypte les principales raisons de notre aveuglement. La présentation de ce texte revient sur ses conditions de maturation dans la pensée d'Anders. Le commentaire met en perspective cet article, en insistant sur le décalage entre nos représentations politiques de la menace atomique et la vulnérabilité de notre condition moderne.
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Cantique de Frère Soleil
François d'assise
- Puf
- Classiques De L'ecologie
- 4 Octobre 2023
- 9782130849087
Dans l'imaginaire collectif, François d'Assise est par excellence le saint qui s'adresse aux animaux et salue tout être comme un « frère » ou une « soeur », jusqu'au feu destructeur. Cette attitude trouve sa plus haute expression dans un bref et saisissant poème qui fait la louange de Dieu à travers sa création. Saluant les astres puis les quatre éléments dont est constituée toute matière, le chant embrasse l'universalité des êtres, avant de se tourner vers ceux qui souffrent et pardonnent par amour. Éclairé par d'autres écrits et quelques récits d'épisodes de sa vie, le Cantique de frère Soleil offre un témoignage remarquable d'un versant de la tradition chrétienne qui invite à la paix, à l'humilité et à la fraternité avec tous les hôtes de la planète. Au coeur du désastre causé par la société industrielle, cette façon d'être au monde est sans doute plus que jamais d'actualité.
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Naissance de l'écoféminisme
Françoise d' Eaubonne, Caroline Lejeune
- Puf
- 29 Septembre 2021
- 9782130822530
En 1974, apparait pour la première fois le mot « écoféminisme » sous la plume de Françoise d'Eaubonne dans son ouvrage Le féminisme ou la mort. Avec ce mot, elle exprime un appel à un « nouvel humanisme » pour sortir du « système mâle », responsable de la domination des femmes et de la destruction de la nature. Françoise d'Eaubonne propose une lecture écologique du féminisme tout autant destinée aux mouvements féministes en France qu'à ceux de l'écologie politique des années 70. Ce texte offre les clés de lecture pour comprendre et identifier les racines communes de la surexploitation des femmes et de la destruction de la nature. Il est aussi une invitation à détruire la structure du pouvoir patriarcal pour voir s'élever « la gestion égalitaire d'un monde à renaître ». Il permet de situer la pensée de Françoise d'Eaubonne dans le contexte féministe et écologiste de l'époque et son actualité. « Le temps de l'écoféminisme », dernier chapitre du Féminisme ou la mort, est également commenté en présentant les fondements de l'écoféminisme de cet autrice.
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Climat : une enquête de la revue La Pensée écologique
Jean Jouzel, Hervé Le treut
- Puf
- 8 Février 2023
- 9782130842064
Encore un livre sur le climat ? Certes, mais pas seulement. Ce livre permet avant tout de mieux comprendre ce qu'on sait et ce qu'on ne sait pas sur le climat. Il permettra de connaître la généalogie de la question climatique et des sciences, d'entrer dans la complexité de la fabrique des modèles et du discernement des risques climatiques, c'est-à-dire dans les arcanes de la fabrication des rapports du GIEC. Il permet encore de comprendre, comme de l'intérieur, comment les chercheurs ont été confrontés au climatoscepticisme, aux pressions et demandes de la société, auxquelles il ne leur était pas toujours possible de répondre. Enfin, il permettra de faire un point réflexif sur l'avenir qui nous attend, ce que nous réservent les prochaines décennies, et ce avec deux acteurs historiques de la saga climatique.
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En 1973, le philosophe norvégien Arne Naess publie un article fondateur, traduit et reproduit dans cette édition. Ce manifeste a pour ambition de réunir sous un ensemble de principes généraux à visée pluraliste les vues exprimées à l'époque au sein du mouvement écologiste radical, afin de permettre l'émergence d'une " plateforme de l'écologie profonde ". C'est probablement le texte le plus connu de l'auteur, et il a été à l'origine de virulents débats au sein de l'écologie radicale d'expression anglo-saxonne.
Cette présentation synthétique de la deep ecology permet d'en saisir les tenants et aboutissants aussi bien du point de vue de la philosophie morale que du point de vue des places respectives de l'homme et du vivant dans le monde, afin de fonder une pratique écologiste pour toutes les personnes engagées dans l'auto-défense de la Terre.
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Mémoire et grand âge : comment mieux accompagner
Roger-Pol Droit, Jean-Yves Dayt, Noémi Poirier
- PUF
- Bibliotheque Partage & Vie
- 13 Novembre 2024
- 9782130873808
Au grand âge, les scènes passées reviennent, jusqu'à devenir obsédantes. D'autres souvenirs s'effacent, ou ne s'inscrivent plus. Face à cette mémoire qui flanche, les proches sont désorientés.
Chaque jour, les professionnels de l'accompagnement sont confrontés à des situations concrètes de confusion des temps. Comment faire face sans nuire aux personnes vulnérables ? Comment ne pas se culpabiliser ? Quels savoirs de base acquérir ?
Pour répondre à ces questions, cet ouvrage rassemble et fait dialoguer les expériences des personnels des établissements de Partage Vie, les analyses de médecins, neurologues et psychologues, les propositions des acteurs de terrain et des responsables institutionnels. Objectif : mieux comprendre pour mieux accompagner, en formulant des solutions pratiques et éthiques.
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Cet ouvrage livre des témoignages de relations intenses avec les arbres. Ces dernières relèvent parfois de dispositions continues, concernant des pans entiers de l'existence, d'autres au contraire d'expériences circonscrites dans le temps ; elles vont de sensations hors normes jusqu'à des moments mystiques, en passant par des communications qui transcendent l'ordinaire. Il y est même question du rôle des arbres dans une expérience de mort imminente.
Ces récits, rassemblés par Ernst Zürcher, scientifique forestier internationalement reconnu pour l'importance de ses travaux, proviennent de personnalités diverses rencontrées au gré des conférences données par l'auteur. Ils manifestent le regain et la diffusion d'une sensibilité renouvelée aux arbres.
Puisse-t-elle se diffuser plus encore et contrecarrer la destruction du vivant à laquelle nous continuons de contribuer avec obstination. -
Notre civilisation est si matérialiste qu'elle détruit paradoxalement les bases matérielles de notre vie commune, dans une indifférence quasi générale. Pourquoi en sommes-nous arrivés là ? Comment rendre compte de notre capacité de destruction sans égale ? On tente de répondre à partir de l'époque qui nous échoit : celle de l'Anthropocène (qui marque les dommages irréversibles introduits dans l'environnement), celle aussi de l'envolée du numérique et d'un délitement parallèle et conjoint de nos démocraties. Ce parcours permet de dégager les racines spirituelles de la violence que nous nous infligeons à nous-mêmes comme à notre environnement. Or la spiritualité est une donnée fondamentale de toute société, où se rejoignent un dépassement de soi et un certain rapport à la nature. Affirmer cela, c'est découvrir que la pensée émane du monde, plus que d'un sujet isolé : l'esprit se voit libéré de sa frénésie transformatrice et s'ouvre à une forme de contemplation. Apparaît alors la promesse d'une autre civilisation, d'une nouvelle Terre.
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Faut-il sauver l'ours blanc ? essai sur la transformation de la nature
Thomas Lepeltier
- Puf
- 12 Avril 2023
- 9782130829737
De nos jours, il est beaucoup question de protéger la nature (le vivant, les animaux sauvages, la biodiversité, les écosystèmes, etc.). Pourtant, dans les espaces naturels, les animaux souffrent très souvent de faim, de soif, du froid, de la chaleur, de parasites, de blessures, de maladies... quand ils ne se font pas dévorer par des prédateurs. Aussi Thomas Lepeltier critique-t-il cette volonté de sanctuariser la nature et avance qu'il faudrait plutôt la transformer pour le bien-être des animaux, à l'instar de ce que l'on fait pour les humains.
Contre une écologie qui voudrait préserver la nature des activités humaines, Thomas Lepeltier défend une démarche éthique qui nous conduit à y intervenir pour la modifier. De la même manière que l'on vient en aide à des humains en souffrance, il n'y a aucune raison, si on en a les moyens, de ne pas assister les animaux sauvages quand ils souffrent et que cette intervention leur est globalement bénéfique. Suivant la même logique, il nous incombe donc de transformer leur espace de vie afin d'accroître leur bien-être. C'est une question fondamentale d'éthique.
En somme, ce livre montre que, pour diminuer la souffrance sur Terre, il vaut mieux transformer la nature que la préserver telle qu'elle est. -
Préserver les solitudes ; parcs et forêts de l'ouest sauvage
John Muir, Thierry Paquot
- Puf
- 14 Octobre 2020
- 9782130826699
Ce texte vibrant est un chant à la gloire de la wilderness , cette nature pas encore totalement dénaturée par les activités humaines. Les forêts profondes aux essences variées, les lacs miroitants, les ruisseaux murmurants et les cascades toniques, les montagnes imposantes participent, avec grâce et mystère, aux paysages américains traversés trop vite par une humanité plus préoccupée par ce que l'économie pourrait en retirer que par la beauté encore sauvage, inutile et gratuite, qu'ils offrent. John Muir, qui connait parfaitement ces lieux de solitude, nous les décrit avec précision et amour, inquiet de leur devenir, alors que retentissent les coups des haches des bûcherons...Comment les protéger d'interventions fatales ? En les sanctuarisant comme parcs naturels nationaux, ouverts néanmoins au tourisme ?
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En février 1985, Val Plumwood échappe à une mort certaine. Alors qu'elle est saisie par un crocodile dans le parc National du Kakadu, en une fraction de seconde, l'ordre établi entre humain et nature est renversé. Comment pouvait-elle, en tant qu'être humain, ne revêtir que le statut d'un repas ? Cette rencontre confronta ce savoir « désincarné » à une strate plus profonde de sa conscience : une strate culturelle, dont la spécificité est de considérer l'humain au-dessus et hors du reste de la nature.
Débusquer les mécanismes régissant ce piège, soit l'incompréhension de notre situation écologique, occupera l'ensemble de la carrière de l'Australienne. Elle lègue un diagnostic précieux, d'une grande rigueur intellectuelle et à la hauteur d'une pathologie dont la complexité et l'enchevêtrement des causes ne sauraient se satisfaire de réponses trop réductrices. L'ouvrage restitue les éléments essentiels de ce travail de longue haleine tout autant que des propositions fécondes pour habiter la communauté écologique dans un dialogue renouvelé et réunissant une pluralité d'êtres animés.
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énergie, une enquête de la revue la pensée écologique
Jean-Paul Bouttes
- Puf
- 27 Septembre 2023
- 9782130849186
Nous devons engager avec détermination une transition énergétique qui nous permette de décarboner nos sociétés et de limiter l'empreinte de nos convertisseurs d'énergie sur nos écosystèmes. Un parcours historique nous conduit des hommes de la préhistoire à la rupture des révolutions industrielles des deux derniers siècles, avec un décollage de la consommation d'énergie par habitant couplée à une progression significative de la population comme du niveau de vie pour une majorité. Un parcours technique présente les différents convertisseurs d'énergie et les innovations récentes, matures ou prometteuses, pour sortir de notre dépendance aux énergies fossiles héritée de ces deux révolutions industrielles. Ces éléments permettent de partager une réflexion prospective sur les pistes en matière de décarbonation et de sobriété, pour un développement respectueux de nos écosystèmes.
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On a longtemps vendu à l'opinion publique l'illusion aujourd'hui hautement inflammable d'une transition écologique merveilleuse, qui créerait emplois et richesses pour tous, tout en redonnant à la nature son lustre d'antan. Cette caverne d'Ali Baba n'existe pas. Au contraire, quoi que l'on fasse, la lutte pour le climat est attentatoire au pouvoir d'achat. Elle nous oblige à nous détourner à moyen terme de cette énergie fossile qui a fait notre fortune pendant deux siècles et à demander aux pays en développement d'en faire autant. Cette guerre pour le climat ne pourra se gagner sans la mobilisation de chacun. Cela nécessite d'appliquer le principe pollueur-payeur, en imposant un prix universel du carbone reflétant la valeur du dommage qu'il génère, quitte à le compenser pour les plus pauvres. Mais les Français sont-ils prêts à sacrifier un peu de leur bien-être aujourd'hui pour améliorer beaucoup le bien-être d'autrui, même si cet autrui n'est essentiellement pas français, et qu'il n'est probablement même pas encore né ? Pour la plupart, ici et ailleurs, la fin du mois passe avant la fin du monde. Ce constat dérangeant pose la question de nos responsabilités envers l'humanité.
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Primauté du vivant : essai sur le pensable
Dominique Bourg, Sophie Swaton
- Puf
- 13 Octobre 2021
- 9782130818267
La modernité est née de l'affirmation que la nature se réduisait à un agrégat de particules mécaniques auquel les êtres humains étaient par nature et par destinée étrangers. Quelques siècles plus tard, nous sommes sous la menace de chocs et d'effondrements successifs : que l'essor impulsé par le mécanisme moderne a fini par susciter les conditions de son propre dépassement, par rendre insoutenable les dualismes qu'il avait produits. Alors que l'on a cherché à réduire la pensée et le pensable aux seules représentations subjectives
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Il n'y a pas de crise climatique. Il y a une volonté politique pour que le climat soit en crise.
Telle est la thèse provocante défendue par Mark Alizart dans ce petit ouvrage brillant et intempestif. Quand des États laissent non seulement brûler leurs forêts, mais qu'ils les mettent eux-mêmes à feu ; quand ils ne se contentent pas de ne pas appliquer les accords de Paris, mais qu'ils les déchirent en public ; quand ils ne se satisfont pas de douter des scientifiques mais qu'ils les intimident, - on ne peut plus simplement dire qu'ils n'en font pas assez pour sauver la planète : manifestement, ils font tout pour qu'elle soit détruite. Car le changement climatique va créer d'innombrables perdants, mais aussi quelques gagnants - quelques individus pariant sur l'effondrement du monde comme on parie, en Bourse, sur des valeurs à la baisse. S'il s'agit de se battre contre la crise climatique, il ne suffit donc pas de le faire en changeant seulement nos comportements individuels. Il faut déjouer le complot « carbofasciste » ourdi contre l'humanité. Comment ? En commençant par penser les conditions d'une révolution dans la pensée politique de l'écologie - une révolution en faveur d'un véritable « écosocialisme ».