Ecrit au ive siècle av. J.-C., à l'époque des « Royaumes Combattants », dans une Chine en pleine effervescence commerciale et culturelle, L'Art de la guerre n'est pas seulement un traité de stratégie. C'est également, comme le montre Jean Lévi dans ses commentaires, une leçon de sagesse, un art de vivre et une philosophie de l'existence.
Le livre, outre le texte même du Contrat social, dans une édition désormais classique, propose de nombreux ajouts : des notes qui resituent le livre dans la lecture qu'en ont faite les contemporains, en premier lieu Voltaire ; et trois essais de Bertrand de Jouvenel qui tous insistent sur le caractère paradoxal de la pensée de Rousseau. Celle-ci fonde la modernité mais est empreinte de nostalgie passéiste. L'essai sur la politique de Rousseau, qui ouvre le volume, propose une série de clés de compréhension de l'oeuvre, mais aussi une interprétation d'ensemble de la pensée politique de Rousseau, le situant au fondement de la démocratie comme des totalitarismes modernes.
Edgar Morin nous offre le témoignage inestimable d'un siècle de vie, et de tous ses apprentissages face à la complexité humaine.
"presque à chaque phrase de ce livre, dira nietzsche, la gravité et l'enjouement se donnent tendrement la main." le gai savoir chante la "grande santé" de l'intellect qui se gausse de tout ce qu'on a tenu jusqu'alors pour "bon, intangible, divin", la prétendue morale surtout, refuge des "faiseurs de nuées" et alibi des "poitrines étroites". voici, joyeusement piétinées, ces endémies que l'on nomme compassion, abnégation et amour indifférencié du prochain. de retour parmi nous, nietzsche aurait la satisfaction intellectuelle d'observer que ce qu'il pressentait de pire constitue désormais l'ordinaire de nos jours.
Alexandra Kollontaï, quelle femme ! Et quel destin ! Aristocrate russe, rejetant très tôt son milieu et choisissant la révolution, elle devient ministre au sein du premier gouvernement de Lénine. Cinq ans plus tard, elle est la première femme ambassadrice que l'histoire ait connue. Tribun célèbre et oratrice hors pair, partout elle électrise ses auditoires fascinés. Kollontaï est aussi une féministe passionnée combattant pour l'émancipation et les droits des femmes. Ses écrits politiques, ses romans, son journal tenu tout au long de sa vie constituent une oeuvre remarquable et unanimement reconnue. Enfin, et ce n'est pas le moindre de ses exploits, Alexandra Kollontaï sortit victorieuse de la folie destructrice de Staline et vécut presque aussi longtemps que lui.
Cette existence multiforme, couronnée par une élégance constamment saluée par la presse, fit d'elle une « icône » médiatique avant l'heure. L'auteur a rassemblé ici une documentation considérable et de riches études historiques pour comprendre le destin incroyable de cette personnalité hors du commun. Secrétaire perpétuel de l'Académie française et historienne de la Russie, Hélène Carrère d'Encausse est l'auteur de nombreux livres de référence sur la Russie et les relations franco-russes.
La non-violence, ce n'est ni la passivité ni le renoncement à l'action. Ce n'est pas non plus le pacifisme naïf ni l'aspiration inconséquente à une forme de pureté morale. Il s'agirait plutôt d'une entreprise politique de rupture avec le monde et ses propres impulsions.
Alors que le recours à la violence est souvent présenté comme le mode de résistance le plus radical, Judith Butler propose de régénérer la non-violence comme idéal.
Le projet de constituer la non-violence comme nouvel imaginaire politique n'est pas une utopie. À travers ses discussions de Fanon, Freud, Benjamin, Arendt, Foucault..., la philosophe entreprend de fonder une éthique politique sur les notions d'interdépendance, d'égalité et d'anti-individualisme.
Ce livre s'est imposé dès sa parution comme un classique de la théorie politique contemporaine.
Judith Butler est philosophe, professeure à l'Université de Berkeley. Elle est l'auteure notamment de Trouble dans le genre (La Découverte, 2005), Vers la cohabitation (Fayard, 2013) et Rassemblement (Fayard, 2016).
Comment construire un ordre international commun dans un monde marqué par des perspectives historiques divergentes, des conflits violents, la prolifération des technologies et l'extrémisme idéologique ? C'est le défi ultime du xxie siècle, auquel Henry Kissinger tente ici de répondre.
Son premier constat est le suivant : il n'a jamais existé de véritable « ordre mondial ». Tout au long de l'histoire, chaque civilisation, se considérant comme le centre du monde et pensant ses principes universellement pertinents, a défini sa propre conception de l'ordre. Aujourd'hui, ces diverses conceptions entrent en confrontation, et il n'existe pas de consensus entre les principaux acteurs sur les règles d'action et leurs limites, ni sur le but ultime poursuivi.
Fort d'une longue expérience, Henry Kissinger raconte de l'intérieur plusieurs épisodes cruciaux de l'histoire mondiale et offre une analyse fascinante d'événements plus récents. Limpide et provocant, mêlant histoire et géopolitique, cet ouvrage unique ne pouvait être écrit que par un homme ayant consacré sa vie à la politique et à la diplomatie.
Henry Kissinger a été secrétaire d'État sous Richard Nixon et Gerald Ford et a conseillé de nombreux autres présidents américains en matière de politique étrangère. Lauréat du prix Nobel de la paix en 1973, son dernier ouvrage paru en France est Leadership (Fayard, 2023).
Traduit de l'Anglais (États-Unis) par Odile Demange.
Écrit au ive siècle avant J.-C., à l'époque des « Royaumes combattants », dans une Chine en pleine effervescence commerciale et culturelle, L'Art de la guerre n'est pas seulement un traité de stratégie. Si nous le lisons encore avec fascination, c'est parce qu'il représente une leçon de sagesse, un art de vivre, et constitue un véritable système philosophique.
Cette traduction est l'édition de référence de Jean Lévi. Elle restitue toute la force littéraire et la concision de ce grand texte classique et le replace dans son contexte historique, à la lumière des dernières études et des textes découverts récemment lors de fouilles archéologiques. Elle s'adresse à tous les lecteurs, curieux et savants.
Directeur de recherche au CNRS, spécialiste de la Chine ancienne, Jean Lévi est à la fois essayiste (Les Fonctionnaires divins), romancier (Le Grand Empereur et ses automates), et le traducteur remarqué de grands textes stratégiques chinois (Les Sept Traités de la guerre).
Depuis son livre-enquête Dans quelle France on vit, Anne Nivat a continué de parcourir la France, rencontrer et écouter des centaines de personnes issues de générations, de parcours et de milieux différents.
À Denain, Givors, Alès, dans la vallée du Diois, à Saint- Maixent-l'École, Fégréac, Andernos-les-Bains ou Châlons-en- Champagne, elle a observé La France de face. Ni de haut, ni d'en bas.
Elle a vécu des scènes intimes, surprenantes, drôles, inquiétantes, obtenu des témoignages inattendus, émouvants, parfois dérangeants. Tous illustrent l'état de notre pays traversé par la défiance et les colères, mais aussi parcouru d'élans d'humanité.
Dans ce « road-movie » palpitant et empathique, Anne Nivat nous invite à plonger en nous-mêmes, sans hystérie, préjugé ou concession. Elle rappelle à quel point la démocratie se mérite. L'observer, y compris quand elle semble dysfonctionner, c'est aussi la choyer.
Anne Nivat est reporter de guerre indépendante. Habituée aux terrains de guerre les plus lointains et dangereux, elle est l'auteure d'une dizaine de livres, dont Chienne de guerre (Fayard), prix Albert-Londres 2000.
La « solution finale de la question juive », avec son effroyable bilan de six millions de victimes, a défiguré le continent européen et souillé l'idée que nous nous faisons de notre humanité. Comprendre les ressorts profonds de cette politique génocidaire, mise en oeuvre par l'Allemagne nazie durant la Seconde Guerre mondiale, et retracer ses différentes étapes constitue un impératif auquel Florent Brayard répond avec ce livre.
L'historien reconstitue les différents schémas - émigration, transplantation, stérilisation - que les plus hauts responsables nazis avaient envisagés avant d'opter pour le meurtre systématique. Il montre l'importance des techniques industrielles de mise à mort - camions et chambres à gaz - dans le processus de radicalisation de la politique antijuive à partir de 1941. Il souligne la nécessité de prendre en compte les horizons temporels que les bourreaux se fixaient à eux-mêmes pour accomplir leur monstrueux programme. Il rappelle enfin la rationalité délirante qui a présidé au crime et transformé les paisibles juifs d'Europe - femmes et enfants compris - en des ennemis si dangereux que, pour écarter le spectre d'une nouvelle défaite, il aurait fallu les assassiner tous, jusqu'au dernier.
Florent Brayard est historien et directeur de recherche au CNRS. Il a travaillé successivement sur l'histoire du négationnisme et sur celle de la politique nazie de persécution et d'extermination des juifs. Il a également dirigé l'équipe scientifique en charge d'Historiciser le mal. Une édition critique de Mein Kampf (Fayard, 2021).
Le grand voyage des écrivains à l'abbaye de Lagrasse.
« Les écrivains ont aimé Lagrasse. Là-bas, ils ont trouvé des amis, des conseillers, des guides, des hommes simples surtout. Personne n'était là pour convaincre l'autre. Mais le pari n'était pas gagné d'avance », écrit Nicolas Diat dans sa préface.
Que s'est-il passé dans cette abbaye des Corbières, entre Carcassonne et Narbonne ? À l'ombre de bâtiments immenses dont la fondation remonte au VIIIe siècle, quarante-deux jeunes chanoines mènent une vie de prière placée sous l'égide de la Règle de saint Augustin. Pendant trois jours et trois nuits, quinze écrivains se sont succédé pour partager leur quotidien. Office, étude, travail manuel, promenade, repas, ils ont eu le privilège d'être sans cesse avec eux.
Voici les beaux récits de ces expériences inoubliables, pleines de péripéties et de surprises...
Dix ans après Sarko m'a tuer. Cinq ans après « Un président ne devrait pas dire ça... ». Voici le nouveau livre politique de Gérard Davet et Fabrice Lhomme.
De nouveau, les deux enquêteurs plongent au coeur du pouvoir, multiplient les révélations, exhument les scènes secrètes pour mieux éclairer la face cachée de l'exécutif. Après Sarkozy et Hollande, ils ont enquêté sur Emmanuel Macron. Plus de cent dix témoins de premier plan parlent, à visage découvert, crûment. Ils confient aussi leurs documents.
Les auteurs racontent le pouvoir solitaire d'un homme suprêmement habile, éperdu de lui-même. Ils révèlent les dessous de la conquête de l'Élysée, puis l'exercice de la toute-puissance, et la vaine quête d'une idéologie.
La trahison a enfanté le néant.
Les villes étaient notre royaume. Puis nous y avons croisé les bêtes. Oiseaux, papillons, renards, sangliers, hérissons et kangourous ont surgi et sont devenus citadins comme nous.
La révolution continue. Volubile mais silencieuse, la végétation marche sur la ville. Elle entre en scène comme hôte, cuisinière et architecte. Le lotus sacré de Bangkok navigue-t-il mieux sur les rivières d'asphalte ? Le haricot parisien nous préviendra-t-il à temps de la pollution de l'air ? Les chèvres urbaines vont-elles grimper aux arbres de parking ? Ces plantes et ces bêtes nous instruisent. Sur le pavé, elles parlent d'architecture et de géopolitique, de mondialisation et d'ancrage local à la terre, d'inventions et d'innovations, de culture, d'histoire, d'espoir. Et d'amour.
Grâce à ces nouvelles histoires naturelles, l'architecte Nicolas Gilsoul nous entraîne dans un jubilatoire voyage au pays du vivant.
Chevalier de l'ordre des Arts & des Lettres, Nicolas Gilsoul est architecte, paysagiste et docteur à l'Institut des sciences et industries du vivant et de l'environnement à Paris. Lauréat de l'Académie de France à Rome, pensionnaire de la villa Médicis, professeur à l'École nationale supérieure d'architecture Paris-Malaquais, il a remporté de nombreux prix d'architecture pour ses travaux et ses projets sur la place du vivant dans nos villes. Expert reconnu sur la question de notre cohabitation avec l'animal, il a publié, entre autres, Bêtes de villes (Pluriel, 2022).
Non, en politique, les extrêmes ne se rejoignent pas. Ce livre démontre pourquoi.
« Après un débat, il y a toujours un débat. C'est ce qui arrive à Lyon à François Bégaudeau, écrivain, essayiste et réalisateur. Des admirateurs, du moins se présentent-ils ainsi, lui proposent de prolonger autour d'une bière. Après les premiers échanges, l'auteur se rend vite compte qu'il a affaire au camp d'en face. » Ouest-France
Notre plaisir est un moteur de vie formidable : récompense, motivation, mémoire, apprentissage, contrôle. Comprendre ces mécanismes de notre cerveau nous permet de nous sentir mieux, de bien gérer nos petites addictions positives quotidiennes et d'augmenter ainsi la dose de plaisir dans notre vie.
Dans ce livre, Laurent Karila, psychiatre, addictologue, enseignant, mais aussi fan de metal et résolument bon vivant, fait appel à toutes ses expériences pour aborder sans tabou les sujets du bien-être au quotidien.
De ce qu'il faut savoir sur le sommeil à la meilleure manière de réagir aux crises d'angoisse, des exercices de cohérence cardiaque aux idées reçues sur l'addiction à l'alcool, de notre rapport à notre corps, tiraillé entre régimes alimentaires et velléités sportives, a nos préoccupations sur notre sexualité en ligne ou hors ligne : laissez-vous guider par cette mine de conseils pratiques pour souffler, déculpabiliser et (re)prendre du plaisir.
Laurent Karila est professeur de psychiatrie et addictologue à l'AP-HP. Il enseigne à la faculté de médecine Paris-Saclay et est l'auteur de plusieurs livres sur les addictions. Il est également intervenant régulier dans l'émission « Ça commence Aujourd'hui » sur France 2 et anime le podcast « Addiktion ».
Pendant des siècles, la sexualité féminine fut considérée comme un sujet tabou, abordée du seul point de vue de la reproduction. Au cours des dernières décennies, l'accès à la contraception, la mise en place des lois sur l'IVG, la montée en puissance des mouvements féministes ont favorisé la libération sexuelle chez la femme et la prise en compte de son plaisir.
Néanmoins, les recherches sur ce fameux plaisir n'en sont encore qu'à leurs balbutiements. Les femmes manquent toujours cruellement d'informations. Afin de répondre aux questions que lui posaient régulièrement ses patientes en consultation, le docteur Céline Causse a décidé de fournir aux femmes (mais aussi aux hommes) un manuel pratique et exhaustif sur la sexualité, facile d'accès et pas seulement destiné aux spécialistes.
La sexualité féminine dans tous ses ébats s'adresse au public le plus large : de la jeune femme qui découvre sa sexualité, à la trentenaire qui souhaite enrichir son répertoire, jusqu'à la femme plus âgée qui désire conserver une sexualité épanouie.
Céline Causse est psychiatre, psychanalyste et sexologue à Paris. Elle consulte en cabinet libéral. Elle a déjà publié plusieurs ouvrages dont L'hyperactivité de l'enfant aux éditions Alpen et La sexualité masculine dans tous ses ébats (Fayard, 2023).
Des égoïstes. Des arrivistes. Des narcisses. Des incompétents. Des traîtres.
Le théâtre politique regorge de ces créatures qui nous révulsent. Nous les critiquons, nous les jugeons et déjugeons. Nous adorons détester ce monde, mais nous nous garderions bien d'y mettre ne serait-ce qu'un orteil. Et jamais nous ne nous posons la vraie question : comment en sommes-nous arrivés là ? La réponse est à la fois banale et dérangeante : nous avons peut-être tout simplement... les Politiques que nous méritons.
Quand l'air politique devient irrespirable, ne peuvent subsister que les héros et les dingos. Nous les rejetons, nous déplorons de ne plus avoir le choix. Mais ce non-choix, nous l'avons créé en rendant la vie impossible aux engagés et aux dévoués. Dans un contexte toujours plus dégagiste, le temps est peut-être enfin venu de balayer devant notre porte. Et qui sait ? de se réconcilier avec nos Politiques.
Chloé Morin est politologue, spécialiste de l'analyse de l'opinion et de la communication publique. Ancienne conseillère du Premier ministre (2012-2016), experte associée à la Fondation Jean-Jaurès, elle a cofondé Societing. Elle est l'auteure de On aura tout essayé... (Fayard, 2023) et Les Inamovibles de la République (L'Aube, 2020).
Préface inédite
À l'origine des grandes révolutions scientifiques, il y a toujours une idée philosophique de l'homme. L'« animal rationnel » de l'Antiquité est lié à la naissance des sciences naturelles. À l'âge classique, la métaphysique cartésienne est indissociable de la physique mathématique. Au siècle passé, les sciences humaines prenaient pour objet le « sujet assujetti » du structuralisme. Enfin, le vivant défini par ses « capacités cognitives » marque la victoire actuelle des neurosciences.
Chaque définition de l'homme charrie son lot de croyances morales et d'idéologies politiques. Au fondement de l'esclavage ou du patriarcat, derrière le châtiment promis aux homosexuels ou à la condamnation de l'homophobie, à la racine des droits humains ou de l'antispécisme, il y a forcément une conception de l'être humain.
Aujourd'hui, on fait de l'homme un « vivant comme les autres ». L'« animal rationnel » n'a pas dit son dernier mot. Pas plus que l'humanisme, que l'on croit dépassé.
Professeur émérite au département de philosophie de l'École normale supérieure, Francis Wolff est notamment l'auteur dans la collection « Pluriel » de Penser avec les Anciens (2016), Pourquoi la musique ? (2019), Dire le monde (2020) et Plaidoyer pour l'universel (2021).
Saviez-vous que le hamac, d'origine amérindienne, avait été mis au service de la conquête de l'espace ? Que le surf fut d'abord une pratique politique et religieuse ? Que le shampoing adopté par les Britanniques provient du sous-continent indien ? Que la passion du piano a accéléré l'extermination des éléphants des savanes africaines ?À l'invitation de Pierre Singaravélou et Sylvain Venayre, près de quatre-vingt-dix historiennes et historiens ont accepté de relever le défi, savant et ludique, d'une histoire du monde par les objets. De la tong au sari, du gilet jaune à la bouteille plastique, en passant par le sextoy et la chicotte, ces objets tour à tour triviaux et extraordinaires éclairent nos pratiques les plus intimes tout en nous invitant à comprendre autrement la mondialisation et ses limites. Un voyage passionnant dans le grand magasin du monde.« Quand on s'y arrête, de simples choses nous invitent à repenser le monde. »Télérama Pierre Singaravélou est professeur d'histoire contemporaine à King's College London et à l'université Paris-I Panthéon-Sorbonne.Sylvain Venayre est professeur d'histoire contemporaine à l'université Grenoble-Alpes. Ensemble, ils ont dirigé chez Fayard l'Histoire du monde au XIXe siècle (2017) et L'Épicerie du monde (2022). Postface inédite
Au début du xxe siècle, 80 militaires français accompagnés de 600 tirailleurs envahissent deux puissantes villes du Sahara et du Sahel. La France considère alors les territoires africains comme des espaces à s'approprier. Elle se substitue par la force aux gouvernements existants, au nom d'une supériorité civilisationnelle fondée sur le racisme.
Depuis le coeur de ces deux villes, grâce à une documentation exceptionnelle, Camille Lefebvre examine comment s'est imposée la domination coloniale.
Puisque les sociétés dans lesquelles nous vivons sont en partie issues des rapports de domination noués à cette époque, s'intéresser à la complexité de ce moment nous donne des outils pour penser notre présent.
Camille Lefebvre est historienne, directrice de recherche au CNRS à l'Institut des mondes africains. Elle a reçu la médaille de bronze du CNRS (2016). Spécialiste de l'Afrique saharo-sahélienne aux xixe et xxe siècles, elle a publié Frontières de sable, frontières de papier. Histoire de territoires et de frontières, du jihad de Sokoto à la colonisation française du Niger, xixe-xxe siècles (Publications de la Sorbonne, 2015).
Prix du Livre d'histoire du Sénat 2022
A travers une préface et une relecture de ses textes parus initialement dans L'Histoire, J. Le Goff revient sur l'ensemble de son travail d'historien et sur les différents thèmes développés tout au long de son oeuvre : la condition de la femme, les croisades, le christianisme et la sexualité, le rôle de la ville, les ordres mendiants, Saint Louis...
Charles IV (1316-1378) a été le roi et l'empereur d'une chrétienté en crise au xive siècle, déchirée par la peste, la guerre de Cent Ans et les débuts du schisme pontifical. Issu de la dynastie des Luxembourg, il est né à Prague, a été élevé à Paris, a fait ses premières armes en Italie, est devenu roi des Romains, roi de Bohême, roi des Lombards, roi d'Arles et a enfin ceint la couronne impériale à Rome. Il parlait, lisait, écrivait le tchèque, le français, l'allemand, le latin, l'italien.
Collectionneur passionné de reliques et d'oeuvres d'art, il est l'auteur, fait rarissime, d'une autobiographie qui raconte son enfance, ses rêves et doutes à la première personne. Il est aussi le père de la Bulle d'Or de 1356, une Constitution qui ordonne l'élection et les institutions du Saint Empire jusqu'en 1806.
Charles IV a été un roi et un empereur à la fois médiéval et moderne, au carrefour des langues et des cultures européennes.
Directeur d'études à l'EHESS, Pierre Monnet est spécialiste de l'histoire politique et sociale de la fin du Moyen Âge. Il est l'auteur de nombreux ouvrages et a notamment édité avec Jean-Claude Schmitt la Vita de Charles IV (Belles Lettres, 2010).