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Littératures orales africaines ; perspectives théoriques et méthodologiques
Baumgardt/Derive
- Karthala
- Hommes Et Societes
- 1 Juin 2008
- 9782811100209
On constate actuellement un regain d'intérêt pour l'oralité comme mode de culture et de communication.
Le temps n'est plus où on la définissait négativement, en la caractérisant par l'absence d'écriture. L'Afrique a conservé vivante, plus que l'Europe, la pratique d'un art verbal qui se décline sous plusieurs formes : d'abord, les contes, genre emblématique de la littérature orale ; ensuite, les proverbes et enfin l'épopée. A cela on peut ajouter, sur un mode mineur, les devinettes, les berceuses et autres comptines...
Il faut élargir cette vision trop étroite en embrassant un nouvel horizon plus vaste, foisonnant d'une multitude de genres méconnus : chants cérémoniels ou sacrés, joutes oratoires, panégyriques, poèmes corporatifs (cynégétiques, pastoraux, etc.). Une autre idée reçue présente la littérature orale africaine comme fondamentalement passéiste, fixée une fois pour toutes dans des répertoires rigides qui se répètent au sein d'un univers rural archaïque.
En réalité, cette littérature, loin d'être figée, est soumise à une variabilité qui fait la part belle à la créativité ; elle est en perpétuelle évolution et sait s'accommoder des réalités modernes de la vie urbaine, du monde politique et du développement. Si les études approfondies sur tel ou tel aspect des littératures orales d'Afrique subsaharienne ne manquent pas, il n'existait pas jusqu'à présent d'ouvrage de synthèse, en langue française, qui fasse le point sur les problèmes théoriques et méthodologiques posés par l'approche de ce champ spécifique.
L'ouvrage retiendra l'attention aussi bien des chercheurs en sciences humaines que de tous ceux qui, à un titre ou à un autre, s'intéressent à l'oralité littéraire.
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Le Téhéran des quartiers populaires ; tranformation urbaine et société civile en République Islamique
Mina Saïdei-sharouz
- Karthala
- Hommes Et Societes
- 19 Juin 2013
- 9782811109318
Téhéran, capitale de l'Iran, a un double visage : celui d'une métropole moderne de treize millions d'habitants, composée de tours et de résidences de luxe, découpée par des réseaux d'autoroutes, et celui d'une ville ancienne et populaire avec un tissu urbain dense et vernaculaire. Cette recherche s'intéresse à cette deuxième « ville », située en périphérie, dans la zone sud ou dans le centre historique, proche du Grand Bazar. Ses quartiers, en apparence vétustes et à l'écart des changements, possèdent un dynamisme social et économique propre, solidement ancré. Les habitants, composés essentiellement de migrants, ont longtemps résisté aux différentes planifications urbaines et projets d'aménagement qui, depuis cinq décennies, ont radicalement transformé le reste de la ville. Cet ouvrage rend compte du rôle actif des habitants des quartiers populaires dans la fabrication et la gestion des territoires de la grande ville. En ce sens, il apporte un éclairage inédit sur la manière dont les projets urbains créent des tensions mais ouvrent également des espaces de dialogue et de négociation entre les pouvoirs publics et la société civi le en Iran. Construit à partir d'enquêtes de terrain réalisées dans plusieurs quartiers de Téhéran entre 2007 et 2012, il restitue une partie des résultats d'un programme de recherche mené à l'Observatoire Urbain de Téhéran et des Villes d'Iran (OUTI) de l'Institut Français de Recherche en Iran (IFRI). Au-delà des idées préconçues, les auteurs dessinent une image paradoxale du Téhéran d'aujourd'hui qui renvoie à une combinaison complexe d'un urbanisme contrôlé face aux pratiques participatives des habitants. À travers les différents exemples présentés et les problèmes soulevés, ce livre a l'ambition de convaincre de l'intérêt de l'étude des phénomènes urbains « par le bas ». Mina Saïdi Sharouz, architecte, docteur en géographie urbaine, responsable de l'Observatoire Urbain de Téhéran et des Villes d'Iran (OUTI) au sein de l'Institut Français de Recherche en Iran (IFRI), est enseignante à l'Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Paris La Villette (ENSAPLV) et membre du laboratoire Mosaïques de l'Université Paris Ouest Nanterre La Défense / UMR LAVUE 7218.
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L'immigration des intellectuels marocains en France
Wip
- Karthala
- Hommes Et Societes ; Sciences Economiques Et Politiques
- 1 Avril 2009
- 9782811102043
Bruno Laffort a choisi d'analyser les processus d'installation des étudiants marocains arrivés en France entre le milieu des années 1970 et le début des années 1980. Il s'intéresse à leurs devenirs lorsqu'ils ont quitté les bancs de l'université pour la vie professionnelle. Il a privilégié l'enquête qualitative en recueillant de nombreux récits de vie. Il s'attache à repérer les nombreux signes qui témoignent de l'installation progressive et durable de ces Marocains en France.
Ces Franco-marocains - ou Marocains-français - nous invitent à dépasser le débat très monolithique autour de "l'intégration" tel qu'il est encore posé aujourd'hui en France. Ces anciens étudiants qui se revendiquent d'une identité multiple nous ouvrent le champ des possibles en nous proposant une "troisième voie", entre l'universalisme jacobin et le multiculturalisme anglo-saxon. Tous ces signes les distinguent fortement de l'immigration marocaine traditionnelle constituée par les "primo-arrivants" installés en France dans des conditions beaucoup plus difficiles.
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Contes comoriens en dialecte malgache de l'Ile de Mayotte
Noel Gueunier, Saïd Madjidhoubi
- Karthala
- Hommes Et Societes ; Tradition Orale
- 28 Février 2011
- 9782811102500
Après La Belle ne se marie point, L Oiseau Chagrin et Le Coq du Roi, nous entrons avec La Quête de la Sagesse dans le dernier volet d une exploration du monde, tel que le comprennent les conteuses et les conteurs de langue malgache de l île de Mayotte. Le monde, c est ce petit monde dont nous avons l expérience quotidienne, mais aussi l autre, celui qui nous échappe. La Quête de la Sagesse nous conduit sur les chemins d une sagesse qui se décline en deux ordres : elle est ou bien celle des créatures, à base l intelligence, d adresse, d astuce, ou bien la sapience, la sagesse par laquelle se manifeste directement le Créateur, et nous sommes alors dans le domaine de l histoire édifiante ou de l apologue mystique. Dans tous les cas, l histoire est orale, certainement, en ce sens qu elle décrit les moeurs et qu elle tourne l esprit vers le discernement. Mais la morale, ici, n est pas souvent cette morale un peu bébête, à l eau de rose, avec ses bons toujours récompensés et ses méchants invariablement punis, que le public européen ou américain trop souvent associe au genre du conte. Elle est souvent ouverture vers le paradoxe, parfois vers le tragique, de la condition humaine. Sans doute est-ce pour cela qu elle est sagesse.
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Paroles interdites tente de dégager l'évitement langagier et gestuel propre à quelques sociétés d'afrique, d'amérique du nord, d'asie, d'europe et d'océanie.
La réflexion porte sur le pouvoir de la parole, sur l'obligation ou le sens du secret, ainsi que sur la place occupée par les comportements susceptibles d'affecter la qualité des relations interpersonnelles, les valeurs partagées, ainsi que la paix sociale. entre protection et destruction, la parole réalise ce qu'elle donne à entendre. elle tue, tout comme le silence qui lui est consubstantiel. travaillée par les contraintes sociales, éthiques, politiques ou religieuses, elle fait fi du tact, de la discrétion, de la courtoisie et se montre souvent transgressive.
Toutefois, la violation des interdits langagiers n'entraîne pas forcément la dépréciation, le rejet ou le bannissement. il reste la question des limites à ne pas franchir, celles de l'innommable, de l'abject et de l'inqualifiable. asservie ou libérée, la parole affirme un point de vue sur le monde.
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Aux marges de la ville et de l'état ; camps palestiniens au Liban et favelas cariocas
Amanda s. a. Dias
- Karthala
- Hommes Et Societes
- 8 Octobre 2013
- 9782811109981
L'émergence et le maintien des espaces en marge constituent un phénomène global qui appelle un travail d'anthropologie comparée. Cet ouvrage met en miroir les camps de réfugiés palestiniens au Liban et les favelas brésiliennes. Bien que nés dans des contextes historiques et politiques très différents, la condition actuelle des camps et des favelas, aux marges de la ville et de l'État, invite au rapprochement. Au Liban, la situation des réfugiés palestiniens est des plus difficiles au regard des autres communautés de la diaspora palestinienne, l'intégration des Palestiniens dans la société libanaise ayant toujours représenté une menace pour l'équilibre confessionnel du pays. Au Brésil, si les habitants des favelas sont, en principe, des citoyens brésiliens, ils se situent de facto aux marges politiques, économiques, sociales et juridiques de la société, la favela étant considérée comme l'espace de la criminalité et de la drogue. Amanda Dias s'intéresse aux processus sociaux et identitaires qui se développent à l'intérieur de ces espaces marqués par la précarité et la stigmatisation, ainsi qu'aux interactions avec l'État et la société dans laquelle ils s'insèrent. En privilégiant une approche ethnographique dans le camp de Beddawi et la favela d'Acari, elle révèle les stratégies de survie de leurs populations et l'existence d'importants réseaux d'entraide au sein du camp et de la favela. Elle accorde, enfin, une attention particulière à ceux qu'elle identifie comme les « intellectuels des marges », artistes et militants, portes d'entrée microsociologiques pour comprendre la condition des réfugiés, des favelados et de leurs lieux de vie. L'exercice comparatif ne se réduit pas à pointer similitudes et différences, il ne prétend pas non plus à la création d'un modèle explicatif globalisant mais porte la promesse d'un regard renouvelé. Docteur de l'École des hautes études en sciences sociales (Paris) et de l'Université de l'État de Rio de Janeiro, Amanda Dias est chercheur associé au Laboratoire d'anthropologie urbaine et au Centre de recherches sur le Brésil colonial et contemporain. Elle est membre du comité de rédaction de la revue Brésil(s). Sciences humaines et sociales et a contribué à plusieurs ouvrages collectifs, en français, en portugais et en anglais
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Héros et personnages du Massina ; récits épiques peuls du Mali
Christiane Seydou
- Karthala
- Hommes Et Societes ; Tradition Orale
- 15 Septembre 2014
- 9782811112301
Dans la boucle du Niger, au Massina, « nombril du monde peul », fleurit une riche production littéraire épique perpétuée par la classe socioprofessionnelle des griots maabuu?e. Le genre épique est en effet celui qui, à travers des personnages emblématiques et la manière de les mettre en scène dans des actions héroïques, peut le mieux illustrer et ranimer les points d'ancrage identitaires d'un peuple. Les personnages célébrés par les textes qui composent ce recueil ne font certes pas tous partie des grandes gestes qui ont diffusé l'histoire des héros de l'aire peule ; toutefois, engagés dans de réels exploits guerriers ou dans des actions plus anecdotiques, ils incarnent les mêmes vertus cardinales constitutives du pulaaku, toujours poussées à leur expression extrême, et continuent de susciter admiration et émotion dans l'auditoire peul qui reconnaît ses racines identitaires les plus profondes en ces aventures et ces héros du passé, si extravagants soient-ils. La publication de ces récits en édition bilingue (peul-français) leur fait prendre place dans le domaine universel du monde épique et renforce le caractère patrimonial de cette entreprise de mise par écrit de la littérature orale du Mali. Christiane Seydou, directeur de recherche honoraire au CNRS, a consacré ses travaux au patrimoine littéraire des Peuls du Mali et ses publications, en édition bilingue, à l'illustration des principaux genres à travers lesquels s'expriment les lignes de force de cette production littéraire africaine : épopée, conte, poésie profane et religieuse.
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états, sociétés et islam au Sénégal ; un air de nouveau temps ?
Collectif
- Karthala
- Hommes Et Societes
- 26 Juin 2015
- 9782811113230
Cet ouvrage est une contribution aux efforts rcents de renouvellement des regards sur un thme dj bien document : l'islam au Sngal. Il est ainsi reconsidr, ici, dans une dmarche d'observations multi-sites allant de l'conomie la politique, de la culture populaire aux enjeux ducatifs, des conjonctures internationales aux divers engagements citoyens. Il a t privilgi une approche axe sur les acteurs et leurs usages de l'islam, ouvrant ainsi des entres indites par la marge, l'individu, la fte, le genre, l'art, le voyage, l'conomie, les faits de gouvernance et les mdias, et permettant d'envisager les discours et demandes d'islam dans un contexte de constante recomposition de la socit sngalaise. Ce ne sont pas seulement les regards sur l'islam qui changent, mais tout un contexte socital - du point de vue local, national et mondial. Les contributions de ce livre clairent les divers changements socioreligieux et glissements paradigmatiques qui autorisent penser un air de nouveau temps dans les rapports tat, socits et islam au Sngal. Un autre apport de cet ouvrage rside dans les interludes entre les chapitres, sous forme d'entretien, vritables analyses des diffrents discours et imaginaires d'islam, par trois intellectuels sngalais Abdoul Aziz Kb, Penda M'Bow et Ibrahima Thioub. Chacun apporte une touche singulire et de pertinentes observations sur l'tat de l'islam au Sngal, les qutes et requtes des jeunes musulmans pour trouver une place mancipatrice dans la socit ; l'influence des mass mdias sur les formes, les contenus et les dynamiques des engagements d'Islam au Sngal ainsi que les rfrences idologiques diverses qui cohabitent dans la socit et, surtout comment tout cela influe sur la production de connaissances sur l'Islam. Abdourahmane Seck est enseignant-chercheur l'universit Gaston Berger et chef de la section Centre d'tude des religions (CER) de l'UFR des Civilisations, Religions, Arts et Communication. Mayke Kaag est chercheur senior au Centre d'tudes africaines Leiden aux Pays-Bas. Elle a dirig le programme de recherche sur l'islam au Sngal initi par le Ministre des Affaires trangres des Pays-Bas et l'Ambassade du royaume des Pays-Bas Dakar (2008-2011). Cheikh Guye est charg de prospective et stratgies au Secrtariat excutif d'Enda Tiers Monde. Il a coordonn plusieurs quipes de recherche, entres autres avec les Nations Unies et le CODESRIA, sur l'articulation Territoires, Identits et Religions. Abdou Salam Fall est directeur de recherche des Universits. Il dirige le Laboratoire de recherche sur les transformations conomiques et sociales l'Institut fondamental d'Afrique noire (IFAN).
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Approches littéraires de l'oralité africaine
Ursula Baumgardt, Françoise Ugochukwu
- Karthala
- Hommes Et Societes ; Tradition Orale
- 2 Juin 2005
- 9782845866676
Les quinze contributions réunies dans cet ouvrage se définissent comme des approches littéraires de l'oralité africaine.
Situant avec précision l'aire culturelle concernée, elles portent sur des domaines privilégiés de la recherche en littérature orale. La notion de parole est analysée dans deux cultures différentes, peule et igbo. Plusieurs articles, couvrant les aires linguistiques malinké, wolof et dogon, sont consacrés à l'étude d'un genre spécifique : épopée, conte, conte initiatique et devinette. Partageant avec l'oralité africaine des caractéristiques fondamentales, la littérature orale de la Nouvelle-Calédonie est illustrée par la " parole magique ".
La question de la littérature orale en tant que pratique sociale est abordée à propos de chants funéraires malinké, et par rapport à son utilisation dans l'art graphique kpèlè. Rendant compte des créations de littérature orale contemporaines, la néo-oralité est présente à travers les légendes et les chansons urbaines au Gabon et au Burkina Faso. Quelle est l'articulation de l'oralité avec la littérature d'expression française ? Telle est l'interrogation qui organise les contributions sur la poétique ainsi que sur le conte et le roman initiatiques.
En hommage à Jean Derive, professeur émérite de l'université de Savoie (Chambéry), de l'école doctorale de l'INALCO (Paris) et membre du LLACAN, ses disciples au Sénégal, au Mali, au Burkina Faso, en Côte-d'Ivoire, en Guinée, au Gabon et en France apportent leur contribution à l'école qu'il a inaugurée.
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Les métropoles du sud au risque de la culture planétaire
Jean-paul Deler, Emile Le bris, Graciela Schneier
- Karthala
- Hommes Et Societes
- 3 Mai 2000
- 9782865378920
L'émergence de nouvelles manières de vivre en ville et de syncrétismes culturels s'inscrit dans un contexte - celui des années 80 - où la circulation des techniques et des modes s'est accélérée entre les centres mondiaux de pouvoir situés au Nord et les métropoles africaines et latino-américaines.
Lieux de consommation de produits culturels par excellence, ces métropoles sont le théâtre de bouleversements significatifs; la dimension visuelle prend une place prééminente dans le champ de la culture et des notions familières, telles que la culture de masse, les élites culturelles, l'identité, changent radicalement de contenu. Ce que l'on observe au Sud, c'est une adaptation culturelle à la précarité en matière d'équipements et de services.
Des déclassements sociaux massifs provoquent dans le même temps un sentiment de perte d'identité citadine. D'une manière générale, se dessine une nouvelle forme de quotidienneté et de culture urbaine où se côtoient l'hypermodernité technologique et les bricolages de la précarité : le téléphone sans l'eau courante ou l'ordinateur dans les taudis... Ce qui est en question, c'est l'accès à l'espace public, ou plutôt la renégociation des rapports entre espace public et espace privé.
Les valeurs de référence qui ont présidé à la gestion de la ville industrielle n'opèrent plus. On prétend leur substituer une culture de la gestion urbaine forgée à partir de modèles à prétention universelle qui ignorent les continuités historiques propres à chaque continent, à chaque région. Entre les champions de l'Etat minimum et les zélateurs de la "participation populaire", ceux qui explorent la voie d'une culture métissée de la gestion urbaine ont bien du mal à se faire entendre.
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Les hommes d'affaires egyptiens ; démocratisation et secteur privé dans l'Egypte de l'infitah
Eric Gobe
- Karthala
- Hommes Et Societes
- 3 Mai 2000
- 9782865378982
La tendance à la libéralisation économique, qui affecte les pays développés comme les pays en développement, n'a pas épargné les pays arabes, confrontés pour la plupart à une raréfaction des ressources externes.
Elle s'y est traduite, comme sous d'autres cieux, par l'émergence ou le renforcement d'un secteur privé. Elle actualise ainsi la question de savoir dans quelle mesure la croissance d'un secteur privé est de nature à affecter le mode de fonctionnement de régimes caractérisés par une primauté du politique et à correspondre à la montée en puissance d'élites économiques capables de peser dans un rapport de forces avec les bureaucraties étatiques.
En Egypte, plus tôt que dans les autres pays arabes, la crise de l'Etat redistributeur a conduit les autorités de ce pays, dès le milieu des années soixante-dix, à reconnaître une nouvelle légitimité au secteur privé et à inaugurer une politique d'infitah (ouverture). En fait, la constitution de la bourgeoisie égyptienne actuelle est le produit d'une politique publique valorisant le secteur privé comme complément d'un secteur public à bout de souffle et non pas comme l'acteur principal du développement économique.
L'accélération de la libéralisation économique au cours des deux dernières décennies et la mise en oeuvre d'un plan d'ajustement structurel ne sont pas tant la conséquence de l'instrumentalisation de l'appareil d'Etat par la bourgeoisie que la réponse étatique aux contraintes du système international de production et d'échange, ainsi qu'à des dilemmes financiers internes. Aussi, les gouvernants n'ont-ils pas tenté de promouvoir des réformes de structure à travers une ouverture démocratique " authentique " et ont mis en oeuvre des stratégies de survie vouées à répondre aux défis du moment tout en maintenant la suprématie des élites gouvernantes.
La relative autonomie accordée aux hommes d'affaires est le résultat de cette stratégie. Le développement des associations censées représenter les intérêts de notre groupe social ne relève pas d'une forme de sociabilité apte à renforcer un tissu associatif articulant une sphère privée à un espace public, mais ressortit à un réaménagement partiel des relations entre l'élite politique et cette bourgeoisie égyptienne.
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Contes de femmes et d'ogresses en Kabylie
Lacoste-Dujardin
- Karthala
- Hommes Et Societes ; Tradition Orale
- 10 Mars 2010
- 9782811103446
Les contes, au sein d'une culture orale, expriment un discours que la société se tient à elle-même, par la parole des femmes ou des hommes qui, aux veillées, l'enseignent aux enfants. Fondés sur la somme des connaissances communes à tout un peuple, ces textes portent à la fois un mode d'appréhension du monde, un système de valeurs et de représentations, ainsi qu'une idéologie partagés par l'ensemble de la communauté.
La réflexion de Camille Lacoste-Dujardin a été stimulée par une spécificité de la littérature kabyle en contes : le rôle de l'adulte effrayant y est tenu par une femme, une ogresse. La question centrale qui paraît occuper l'imaginaire de la culture kabyle est celle de la place des femmes dans la société. C'est ce que montre la quasi totalité des contes présentés et commentés ici.
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L'espace hydraulique sud-africain ; le partage des eaux
David Blanchon
- Karthala
- Hommes Et Societes
- 1 Avril 2009
- 9782811101756
Depuis les débuts de la conquête coloniale jusqu'à la fin de l'apartheid, la partition de l'espace sud-africain s'est doublée d'un partage inégal des eaux.
Tout comme les terres les plus fertiles et les ressources minières, les ressources hydrauliques sud-africaines, indispensables au développement dans un pays marqué par l'aridité, ont été l'objet d'une conquête par les colons blancs. Ce livre retrace l'histoire de cette appropriation, à travers l'exemple des deux principaux cours d'eau, l'Orange et son affluent le Vaal. Il montre comment un vaste système de manipulation des cours d'eau a été construit autour de grands transferts d'eau, pour les faire passer de leur direction " naturelle ", vers l'océan, à leur direction " anthropique " actuelle, vers l'argent et le pouvoir.
De cette conquête, les cours d'eau sud-africains, barrés par des centaines de barrages, parfois gigantesques, endigués, transférés et pollués, ne sont pas sortis indemnes. Il est devenu difficile de distinguer dans les cours d'eau sud-africains les dynamiques naturelles des modifications voulues par l'homme, souvent du fait des interactions complexes entre les grands barrages et les aménagements locaux.
Avec l'arrivée au pouvoir de l'ANC de Nelson Mandela, la gestion de l'eau était promise à un changement radical, passant du " All, for Some, Now " de l'apartheid au " Some, for All, for Ever ". Mais comment évaluer des impacts environnementaux alors que s'entremêlent de façon inextricable le " naturel " et " l'artificiel ", les processus nés des aménagements locaux, des grands barrages et les fluctuations cycliques des précipitations ? Comment gérer des cours d'eau et mener des politiques environnementales, au sortir de 40 ans d'apartheid, alors que le cadre du bassin versant n'a plus de sens ? Les réponses apportées à ces questions depuis 15 ans sont non seulement un indicateur des changements qui affectent l'Afrique du Sud, mais aussi un exemple pour tous les pays du Sud confrontés aux mêmes défis.
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Le social par le langage ; la parole au quotidien
Myriam Achour-kallel
- Karthala
- Hommes Et Societes
- 27 Avril 2015
- 9782811113650
En parlant ou en écrivant, nous transmettons des informations. Mais nous fabriquons surtout des situations sociales. Ce sont ces idées de construction sociale de tout usage linguistique que développent les contributions de cet ouvrage. Tels des passeurs, les gens réorganisent, au quotidien et suivant les conjonctures, leur environnement, faisant circuler des sens d'un espace à l'autre. Les travaux de cet ouvrage portent majoritairement sur le Maghreb, mais ils abordent aussi des pays comme le Brésil, l'Égypte, l'Iran ou encore le Liban. Cette approche comparative et décentrée contribue à montrer que, où que l'on soit, ce sont avant tout des rapports sociaux que mettent en lumière les usages linguistiques. Suivant le type de passage considéré, les contributions se classent en trois parties : « passages ordinaires », comme prier et parler ; « passages provoqués », comme le cas d'un changement politique brutal ou d'une conversion religieuse ; enfin « passages et globalisations », proposant des analyses plus amples des pratiques du langage.
Ont contribué à cet ouvrage : Myriam ACHOUR-KALLEL, Dorra BEN ALAYA, Slah Eddine BEN FADHEL, Mohamed BENRABAH, Katia BOISSEVAIN, Niloofar HAERI, Fatiha KAOUÈS, Fatima Zahra LAMRANI, Catherine MILLER, Renato ORTIZ, Khaoula TALEB IBRAHIMI.
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Travail et apprentissage en Afrique de l'Ouest ; Sénégal, Côte d'Ivoire, Togo
Fabio Viti
- Karthala
- Hommes Et Societes
- 30 Octobre 2013
- 9782811110291
Ce livre est né de la rencontre avec des jeunes gens qui travaillent gratuitement et dont les familles payent parfois pour assurer leur formation dans des spécialités artisanales du secteur informel des grandes villes africaines. Face à ce constat, une série de questionnements s'est imposée : qu'y a-t-il derrière le comportement de ces jeunes, quels rapports sociaux encadrent leur apprentissage et déterminent leur avenir, quelle est leur position dans le monde de la production et du travail ? Pour y répondre, l'auteur veut d'abord échapper à l'alternative faite d'attendrissement ou d'indignation et manifester toute son insatisfaction vis-à-vis de la rhétorique des petits métiers et des vertus de l'économie informelle. Il a fallu alors élargir le champ de l'analyse en remontant aux sources de certaines notions fondamentales, telles celles de travail et de dépendance personnelle. Ce n'est qu'après une réflexion sur ces catégories qu'il devenait possible d'aborder de manière plus systématique et critique l'univers du travail en Afrique, dans ses formes traditionnelles et communautaires, salariées et modernes, rémunérées ou gratuites. Cette nécessité d'élargissement du regard s'est manifestée au fur et à mesure que progressait l'enquête sur l'apprentissage urbain, donnant lieu à un long parcours à travers les notions théoriques de travail et de dépendance (Première partie), en passant par les diverses manifestations historiques du travail en Afrique (Deuxième partie), pour aboutir finalement aux rapports sociaux d'apprentissage (Troisième partie). Ce parcours va donc du général au particulier, des notions théoriques à la pratique d'une forme particulière de travail gratuit, celui des apprentis, catégorie au demeurant peu problématisée au point de vue des rapports sociaux qui l'encadrent. L'appel à des catégories générales et à une histoire globale, qui n'isolent pas l'Afrique dans un espace et un temps propres à elle seule mais la mettent en relation avec l'économie-monde capitaliste, constitue en outre une ouverture vers la question de la modernité, interrogée ici de manière critique. Anthropologue, Fabio Viti a obtenu un doctorat de l'EHESS en 1991 avec une thèse portant sur l'anthropologie politique et historique des Baoulé de la Côte d'Ivoire. Il est l'auteur et l'éditeur de plusieurs ouvrages, ainsi que de nombreux articles de revues. Il a enseigné dans les Universités d'Urbino, Siena et Aix-en-Provence. Il est actuellement professeur à l'Università di Modena e Reggio Emilia (Dipartimento di Studi Linguistici e Culturali), où il enseigne l'ethnologie et l'ethnographie.
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Expérience du genre.; intimités, marginalités, travail et migration
Collectif
- Karthala
- Hommes Et Societes
- 16 Janvier 2014
- 9782811109356
Cet ouvrage engage une réflexion autour de la réorganisation des rapports de genre dans le contexte des mutations économiques, sociales et culturelles au début du XXIe siècle. La redéfinition des rôles, des statuts et des positions sociales des femmes et, dans une moindre mesure, des hommes, ainsi que la fabrique des féminités et masculinités amènent les auteurs à repenser les cadres d'analyse du genre. Les changements sociaux ne produisent pas nécessairement une résorption des inégalités entre les sexes et les déplacements qui s'opèrent par rapport aux normes mais relèvent aussi de réinterprétations et de repositionnements. Les textes rassemblés dans cet ouvrage s'inscrivent dans des directions aussi diverses que celles des recompositions des rapports familiaux ; des formes sociales et des espaces des violences ; des mobilités et circulations ; de la citoyenneté, de la participation et des mobilisations politiques ; du travail, de la sphère économique et du marché de l'emploi ; ou encore, des identités sexuelles. Ils relèvent d'une pluralité d'ancrages théoriques, disciplinaires et géographiques. La diversité en termes de perspective fait ressortir d'autant plus clairement le pouvoir du genre, en tant que principe organisateur de la société dans son ensemble, à interpeller toutes les sciences sociales et à remettre en question des concepts clés tels que ceux d'espace, d'individualisation, d'autonomisation, etc. Ainsi, des piqueteras argentines aux chirurgiennes françaises, des toxicomanes casablancaises aux employées de maison sri lankaises de Beyrouth, les contributions de cet ouvrage observent le genre en mouvement : autonomisation, agency et émancipation, mais aussi individualisation, réintégration des rôles traditionnels, conflits, stratégies, comment le changement social travaille-t-il le genre ?
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Mobilités au féminin ; la place des femmes dans le nouvel état du monde
Natalia Ribas-mateos, Véronique Manry
- Karthala
- Hommes Et Societes
- 20 Janvier 2014
- 9782811110499
Les femmes sont devenues aujourd'hui, plus que par le passé, les protagonistes de l'émigration transnationale. L'attraction la plus forte est toujours exercée par les pays traditionnels tels les États-Unis, le Canada, la Grande-Bretagne, la Belgique, la France et les pays scandinaves, mais aussi par des pays apparus récemment dans la géographie de l'immigration, comme l'Espagne et la Grèce. Mais cette féminisation dépasse largement le cadre occidental. Plusieurs contributions de cet ouvrage l'évoquent également au sujet des migrations intra-africaines, au Moyen-Orient ou en Asie. Dans tous ces pays, les femmes représentent au moins 50 % de la population résidente étrangère et leur nombre augmente à un point tel que les observateurs des flux migratoires contemporains le soulignent comme une tendance de fond. L'ouvrage traite d'un vaste éventail des sujets liés à ces mobilités féminines, en les situant au coeur même des débats sur la mondialisation (travailleuses domestiques, délocalisation des services, marché du sexe, femme réfugiée ou clandestine, femme entrepreneur...). Les auteurs font apparaître aussi la complexification des configurations qui conjuguent migration de travail, asile et exil forcé, regroupement familial, circulations entre les différents pays, migrations légales et clandestines. Les femmes trouvent dans la migration une solution pour améliorer leurs conditions de vie. Qu'il s'agisse des Marocaines en Espagne, des Somaliennes en Italie, des Colombiennes en France, des Mexicaines aux États-Unis, des Philippines au Liban, des Indiennes à Hong Kong, les cas qu'étudie cet ouvrage montrent comment les femmes se transforment et acquièrent plus d'indépendance et de liberté. Les situations restent cependant variées ; elles peuvent comporter de nombreux risques, engendrer des souffrances et des frustrations et conduire à des résultats inégaux. Un élément central cependant les traverse toutes, à savoir la modification progressive mais irréversible des relations entre hommes et femmes et au sein des traditions familiales.
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Guerres du Massina ; récites épiques peuls du Mali
Christiane Seydou
- Karthala
- Hommes Et Societes ; Tradition Orale
- 15 Septembre 2014
- 9782811112325
Dans la Boucle du Niger, au Massina, « nombril du monde peul », fleurit une riche production littéraire épique perpétuée par la classe socioprofessionnelle des griots maabuu?e. Le genre épique est en effet celui qui peut le mieux, à travers ses héros et la manière de les mettre en scène, illustrer et ranimer les points d'ancrage identitaires d'un peuple. On trouvera ici quelques épisodes décisifs de l'histoire du pays au cours du XIXe siècle : les uns se situent aux heures glorieuses de l'empire peul du Massina dans sa lutte contre le pouvoir bambara, les autres, à l'époque de l'assaut du conquérant toucouleur Al-Hadj Oumar. Bien qu'inscrits dans l'histoire, les personnages et leurs hauts faits sont toujours traités selon les objectifs classiques de tout projet épique, transfigurant la réalité en images emblématiques. Ce recueil de textes offre donc un éventail des degrés de « fidélité » à l'Histoire que la voix des griots réinterprète selon le contexte, mais toujours avec la même motivation : réveiller en l'auditoire, par la communion dans l'exaltation, le sentiment d'appartenance à une communauté ressoudée autour du pulaaku - manière d'être idéale et identitaire du Peul -, seul garant, bien plus que la réalité des faits vécus dans le passé, de l'unité d'un peuple que ses migrations originelles devaient confronter à la diversité d'autres cultures. Christiane Seydou, directeur de recherche honoraire au CNRS, a consacré ses travaux au patrimoine littéraire des Peuls du Mali et ses publications, en édition bilingue, à l'illustration des principaux genres à travers lesquels s'expriment les lignes de force de cette production littéraire africaine : épopée, conte, poésie profane et religieuse.
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Représentations de l'altérité dans la littérature orale africaine
Ursula Baumgardt
- Karthala
- Hommes Et Societes ; Tradition Orale
- 9 Octobre 2014
- 9782811112639
Les articles présentés dans ce volume s'inscrivent dans la continuité des recherches en littérature orale africaine menées au CNRS et à l'Inalco depuis les années 1970. Ces différents travaux ont porté très largement sur l'analyse de l'identité culturelle exprimée à travers les textes littéraires oraux. La notion d'altérité étant liée à celle d'identité, nous avons voulu l'explorer dans la perspective suivante : la littérature orale étant une voie d'accès aux représentations culturelles, quelle est la spécificité culturelle des expressions de l'altérité dans ces textes ? Nous souhaitons ainsi apporter une contribution à un champ peu analysé, celui de l'altérité vue de l'« intérieur », selon un axe Sud-Sud.
De manière plus générale, on se trouve souvent face à un dilemme. On peut étudier la littérature orale comme l'expression d'une identité culturelle : cela implique alors, du point de vue de la recherche, qu'on aborde la problématique de façon exhaustive, sans faire l'impasse sur certains faits. Or, dans bien des cas, cette littérature est porteuse de clichés et de stéréotypes auxquels l'« usager » n'adhère pas forcément. Cela l'amène éventuellement à adopter des stratégies d'évitement : il fermera les yeux sur les questions conflictuelles et cherchera à « embellir » la réalité à laquelle renvoie l'expression littéraire. Dans d'autres cas, au contraire, l'« usager » admet tout à fait les clichés exprimés, sans prendre de distance par rapport à eux.
Dans ces conditions, il est bien difficile de mettre en avant la richesse culturelle de la littérature orale comme on le fait habituellement dans un souci de valorisation du patrimoine universel. Il semble qu'une véritable valorisation ne peut se faire si l'on n'aborde pas ces questions en traitant de la portée idéologique de la littérature orale.
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Regards sur l'édition dans le monde arabe
Collectif
- Karthala
- Hommes Et Societes
- 26 Mai 2016
- 9782811115838
Cet ouvrage jette les bases d'une réflexion sur l'histoire récente de l'édition et de la lecture dans les pays arabes, du Liban à l'Égypte, en passant par l'Irak, les pays du Golfe et le Yémen, avec une incursion au Maroc. Les contours des champs éditoriaux sont souvent différents d'un pays à l'autre, liés à l'ancienneté des traditions (au Liban ou en Égypte, par exemple) ou à leur caractère extrêmement récent (dans les pays du Golfe), mais aussi au développement économique accéléré par endroits (toujours dans les pays du Golfe) ou ralenti à cause des crises politiques et des guerres (Irak, Syrie, Yémen, Libye).
Plusieurs contributions traitent ainsi du développement de l'édition dans ces différents contextes, d'autres abordent la question des pratiques de lecture, particulièrement au Liban, en Syrie et en Jordanie. Si les problèmes de distribution et la vigilance d'une censure sourcilleuse sont des entraves à l'édition et à la diffusion, le livre conserve cependant une forte valeur symbolique, à la fois comme vecteur de subversion et comme enjeu de politiques culturelles.
Dans le domaine du livre arabe, les études transnationales s'imposent du fait de l'existence d'un marché du livre panarabe et de l'importance commerciale des foires du livre organisées dans les capitales arabes. Il faut ainsi relever le rôle de certains pays de la péninsule arabique dans la promotion de la littérature arabe ou le développement de programmes de traduction. La profusion littéraire actuelle, notamment dans le domaine du roman, et l'irruption de nouveaux acteurs dans les mondes de l'édition, attachés à diffuser une pensée critique et novatrice, sont deux notes d'espoir dans ce temps d'incertitude qui caractérise la région arabe.
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L'entrepreneuriat transméditerranéen ; les nouvelles stratégies d'internationalisation
Sylvie Daviet
- Karthala
- Hommes Et Societes
- 17 Avril 2015
- 9782811113513
Au tournant des années 2010, dans une Méditerranée traversée par l'onde de choc de la crise économique et des « printemps arabes », l'entrepreneuriat transméditerranéen tend à structurer un écosystème relationnel, Tels des argonautes, les entrepreneurs en rédigent la nouvelle Odyssée. Mais au-delà d'une vision Nord-Sud classique, il faut désormais prendre en compte les espaces économiques circulatoires et les dynamiques Sud-Sud, car les horizons de l'entrepreneuriat se diversifient. Les recompositions qui s'opèrent sous nos yeux font ainsi du Maghreb un espace relais entre l'Europe et l'Afrique. Cet ouvrage s'intéresse ainsi aux nouvelles stratégies d'internationalisation des entreprises à partir des régions riveraines de la Méditerranée et tout particulièrement dans une dimension Maghreb/Europe. Firmes-réseau, diasporas économiques et systèmes productifs transnationaux font de la Méditerranée une interface active, tenant du hub plus que de l'espace intégré.
Ont contribué à cet ouvrage : Angela ALAIMO, Mohamed BEN ATTOU, Nadia BENALOUACHE, Hassan BOUBAKRI, Moussa BOUKRIF, Françoise CHAMOZZI, Michele COLETTO, Sylvie DAVIET, Stéphane DE TAPIA, Pierre-Noël DENIEUIL, André DONZEL, Sonia EL AMDOUNI, Pascale FROMENT, Éric GOBE, Alexandre GRONDEAU, Lamia JAÏDANE-MAZIGH, Mourad KHADIJA, Houda LAROUSSI, Nadine LEVRATTO, Mohamed MADOUI, Catherine MARRY, Sylvie MAZZELLA, Maarouf RAMADAN, Bakary SAMBE, Emmanuelle SANTELLI, Isabel SCHÄFER, Alessandra SCROCCARO, Hamadi TIZAOUI.
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De Bamako à Accra ; mobilités urbaines et ancrages locaux en Afrique de l'Ouest
Monique Bertrand
- Karthala
- Hommes Et Societes ; Histoire Geographie
- 7 Février 2011
- 9782811104696
La montée en force du fait métropolitain marque l Afrique de l Ouest de manière spectaculaire. L ouvrage offre un recul de plus de deux décennies sur la transition urbaine, territoriale et sociale, à l oeuvre à Bamako et Accra. Celle-ci s organise tant par le bas que par le haut des sociétés malienne et ghanéenne, en articulant des jeux de grands acteurs et des pratiques ordinaires d accès au logement et d inscription dans les espaces politiques locaux. La logique de projets des bailleurs de fonds et la mobilisation d épargnes migratoires internationales exercent leurs influences. Mais elles composent avec les héritages séculaires qui différencient les expériences urbaines des Afriques francophone et anglophone, côtière et intérieure. De tels défis imposent une approche fine des effets de lieux et de composition interne des villes. Ce livre en mène le plaidoyer en illustrant leur hétérogénéité et leur conflictualité intimes. Il offre une grille de lecture de mouvements résidentiels accrus et d attachements fonciers et territoriaux plus que jamais sélectifs, mais aussi décisifs pour le renouvellement du vivre ensemble. L effort de contextualisation qui est mené au sein des agglomérations sert leur comparaison dans l espace ouest-africain. Il souligne les limites politiques et les risques d instrumentalisation dont fait l objet la catégorie « du local », lorsque les communautés citadines sont enjointes à se mobiliser contre la pauvreté ou à participer aux dispositifs de bonne gouvernance. La perspective métropolitaine montre alors les enjeux d un rapport à la ville à la fois plus fluide et plus fragmentaire. Le mouvement des uns s y comprend en rapport avec la stabilité ou l assignation des autres. Pour poursuivre sur cet espace social, il importe de reconnaître que la tension de la mobilité et de l ancrage est constitutive de la modernité des capitales africaines et des compromis qu elle engage avec leur passé.
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L'épopée peule de Boûbou Ardo Galo ; héros et rebelle
Christiane Seydou
- Karthala
- Hommes Et Societes ; Tradition Orale
- 22 Juin 2010
- 9782811103606
Dans la boucle du Niger, le Massina fut, au cours du temps, le théâtre mouvementé de luttes multiples aussi bien contre la suzeraineté de royaumes voisins qu'entre fractions peules rivales.
On trouve dans cette région que les Peuls appellent le "nombril du monde peul", une riches production littéraire épique perpétuée par la classe socioprofessionnelle des griots ( maabuu'be).
Le cycle concernant Boûbou Ardo Galo est particulièrement intéressant du fait que l'action se situe à cet instant charnière où s'affrontèrent ces deux mondes, et illsutre dans toute son ambiguïté la confrontation entre ces deux composantes fondamentales de la culture et de l'identité peuls que sont précisément le pulaaku (ou manière d'être idéale du Peul) et l'islam.