Filtrer
Rayons
- Sciences humaines & sociales (348)
- Histoire du monde (77)
- Sciences politiques & Politique (74)
- Ethnologie (62)
- Sciences sociales / Société (55)
- Histoire (37)
- Anthropologie (12)
- Géographie (12)
- Géographie du monde (10)
- Philosophie (2)
- Lettres et langues (1)
- Sciences du langage (1)
Support
Éditeurs
Sciences humaines
348 produits trouvés
-
Espace et genre dans le monde arabe : des transformations urbaines aux mutations des rapports de sexe
Abdelhafid Hammouche, Safâa Monqid
- Karthala
- Hommes Et Societes
- 24 Février 2022
- 9782811128616
De nombreux bouleversements vécus ces dernières décennies par les sociétés du pourtour méditerranéen ont été ponctués par des mobilisations identifiées ou associées à des places, à des lieux devenus emblématiques des crises et des aspirations de ruptures politiques et sociales. Les manifestations en Égypte et dans d'autres villes arabes en constituent de spectaculaires illustrations. Les lieux apparaissent dans de telles conjonctures, dotés d'une forte charge symbolique alors que leur accès devient un enjeu parfois déterminant pour la suite des événements. Cette mise en visibilité politique fait encore mieux ressortir que les espaces adviennent par l'appropriation qui en est faite par celles et ceux qui les pratiquent d'une manière ou d'une autre. Les usages dans cette perspective gagnent à être questionnés en considérant aussi bien les dynamiques urbaines dans leur contexte historique, que les personnes ou les groupes selon leur ancrage social. Les rapports de genre à cet égard sont de puissants analyseurs et on le voit bien ces dernières années où les revendications portent autant sur le dépassement de régimes autoritaires que sur l'égale considération des femmes et des hommes pour instaurer des systèmes politiques reposant sur une symétrie de statut. C'est cette combinaison espace et genre qui est traitée dans cet ouvrage par de multiples approches. L'histoire et la géographie, l'architecture, la sociologie de la ville ou celle de la migration, mais aussi la littérature, sont mobilisées par des auteurs de ces différentes disciplines pour mettre en question le genre en tant qu'analyseur des profonds changements des sociétés contemporaines.
-
Le corps de l'identité : transformations corporelles, genre et chirurgies sexuelles
Corinne Fortier
- Karthala
- Hommes Et Societes
- 24 Février 2022
- 9782811129262
En dépassant le clivage établi entre nature et culture ainsi que les oppositions hiérarchiques entre rituels "barbares d'un autre âge" et actes médicaux ou chirurgicaux "civilisés et progressistes", ce livre a l'audace de mettre en perspective de façon inédite des formes de chirurgie sexuelles diverses comme celle de l'implant cochléaire pour les sourds, dans une approche comparée qui unit anthropologie, psychanalyse, études de genre et études visuelles.
Cette perspective comparatiste permet de dépasser le grand partage ethnocentrique entre " nous " et " les autres " afin de poser la question plus générale de l'aliénation du corps féminin, aliénation à laquelle de nombreux actes médicaux ressortant de la chirurgie esthétique ou réparatrice participent.
Comme le montre cet ouvrage, le corps n'est pas seulement marqueur d'une identité, notamment sexuée, mais possède un pouvoir transformateur dont l'expression de "transformation corporelle" rend compte. Dans la mesure où le corps agit sur l'identité, le concept de " corps-identité " signale le rôle fondamental que joue l'ordre du corporel. Si les rituels modifient le statut de la personne, il en est de même des chirurgies, attestant que le corps/identité est fondamentalement en devenir et non donné une fois pour toutes, le vieillissement, processus inéluctable, étant à cet égard paradigmatique des transformations corporelles. L'acte chirurgical, non dénué de souffrance, porte en soi l'avènement d'un renouveau, le geste même de couper qu'implique toute chirurgie renvoie fantasmatiquement à la perspective de rompre avec le cours de son existence afin de devenir " ce qu'on croit avoir toujours été et qu'on a toujours voulu être ". L'individu cherchant par la chirurgie à renaître et à se voir restituer son corps originel, on peut parler de " mélancolie du corps ", concept qui fait écho et subsume celui de " mélancolie du genre " employé par Judith Butler.
-
L'Algérie face à la catastrophe suspendue ; gérer la crise et blâmer le peuple sous Bouteflika (1999-2014)
Thomas Serres
- Karthala
- Hommes Et Societes
- 11 Mars 2019
- 9782811126261
Coédition Karthala - IRMC Tunis.
L'Algérie n'est pas l'exception autoritaire illisible que l'on présente parfois. En combinant les apports de l'observation sociologique et de la théorie critique, ce livre s'efforce de dépasser les fictions qui suggèrent l'existence d'un « Système » omnipotent, impersonnel et corrupteur, en décortiquant les transformations de l'ordre politique algérien au cours des trois premiers mandats d'Abdelaziz Bouteflika. Rendue à la fois possible et nécessaire par la crise qui a touché le pays à partir de la fin des années 1980, cette mise à jour s'est faite en accord avec des tendances globalisées qu'elle imite ou précède, avec en arrière-fond le spectre d'une catastrophe qui menacerait de replonger le pays dans la guerre civile.
Cet ouvrage part du postulat que l'Algérie est confrontée à une crise toujours latente. Le souvenir de la décennie noire (1992-1999) nourrit ainsi l'idée d'une menace existentielle pesant sur le pays, orientant les politiques gouvernementales et les stratégies des acteurs. Cette situation a une dimension objective, puisqu'elle fait écho à une contestation fragmentée mais néanmoins permanente ainsi qu'aux contradictions internes du cartel qui tient l'État algérien. Elle a aussi une dimension subjective dans la mesure où les discours catastrophistes irriguent l'espace public, annonçant un bouleversement sans cesse repoussé. La crise latente est donc devenue une ressource qui justifie les dispositifs sécuritaires, mais aussi les réformes politiques et économiques.
Par ailleurs, ce livre étudie aussi la violence symbolique qui accompagne la suspension de la catastrophe. L'incertitude brouille les cartes, questionne le passé et hypothèque l'avenir ; elle touche de plein fouet l'image de la communauté imaginaire, sans invalider totalement l'idéal de sainteté politique sur lequel l'ordre politique algérien a été bâti après 1962. La recherche de sens conduit néanmoins à des discours imputant la responsabilité des problèmes du pays à la population. Les déséquilibres structurels et les choix politiques s'effacent devant l'image d'une société prétendument malade et/ou pré-moderne. Dès lors, le « Système », aussi corrompu et violent qu'il puisse paraître, est naturalisé. Les dirigeants, mais aussi certains de leurs opposants les plus critiques, endossent alors un rôle disciplinaire pour contrôler une masse anarchique et manipulable.
-
L'Afrique atlantique ; des origines au siècle d'or (XVIIIe siècle)
Jean-michel Deveau
- Karthala
- Hommes Et Societes
- 23 Septembre 2021
- 9782811127978
Depuis quelques décennies historiens, archéologues, et anthropologues mettent au jour l'existence de brillantes civilisations sur l'ensemble de l'Afrique subsaharienne. Si l'histoire de ce continent, berceau de l'humanité, a longtemps été sous estimée voire niée, il est temps d'en reconnaître aujourd'hui toutes les richesses. Dans cet ouvrage, l'auteur présente la spécificité de la partie occidentale, bornée par l'Atlantique. Face à cet océan hostile, seuls les plus hardis ont osé s'aventurer sur de frêles pirogues monoxyles, limitant toute vocation maritime à cet occident africain.
C'est donc le long des fleuves que se sont constitués, entre autres, les puissants empires du Niger et du Congo suzerains de royaumes vassaux dont l'histoire intérieure comme celle de la géopolitique suit une logique d'adaptation aux milieux naturels de la savane ou de la forêt dense. Les hommes y ont répondu en développant des systèmes agricoles et artisanaux qui permettaient des échanges interrégionaux prolongés jusqu'en Méditerranée grâce aux caravanes transsahariennes. Cet ensemble économique très élaboré était sous tendu par une organisation politique et sociale qui reposait sur des monarchies secondées par des administrations et des aristocraties tout à fait comparables aux systèmes européens. Devant la puissance de la nature, les religions et les philosophies développèrent des systèmes d'explication sous formes de mythes qui font toute la richesse d'une littérature orale que se sont transmis les griots.
-
Le gouvernement des Kurdes : gouvernement partisan et ordres sociaux alternatifs
Gilles Dorronsoro
- Karthala
- Hommes Et Societes
- 11 Novembre 2023
- 9782384090792
Des dizaines de millions de Kurdes vivent en Turquie, en Iran, en Syrie et en Irak et, depuis un siècle, se mobilisent régulièrement pour obtenir des droits culturels, une autonomie régionale, voire l'indépendance. Si la perspective d'un État kurde n'a jamais été aussi lointaine, la multiplication des guerres civiles et des interventions extérieures depuis les années 1990 (interventions américaines en Irak et en Syrie, guérilla du PKK) a eu pour résultat que, pour la première fois, des populations kurdes sont gouvernées par des mouvements kurdes, parfois depuis plus d'une génération. A rebours d'une conception romantique et loin des clichés sur les tribus kurdes, les auteurs montrent la centralité des partis politiques dans l'organisation de ces ordres sociaux alternatifs du nord Irak, de la Syrie et de la Turquie. A partir de données originales tirées de terrains longs en Turquie, en Irak et en Syrie, les auteurs analysent ces « gouvernements partisans » dans toute leur complexité. En particulier, la matrice idéologique, la discipline interne et l'ancrage militant conditionnent les pratiques de gouvernement des partis, par exemple leur rapport aux institutions publiques ou la mise en place de programmes scolaires. Par ailleurs, les mouvements kurdes se trouvent confrontés à la gestion de minorités non kurdes, notamment en Irak et en Syrie, provoquant une adaptation du programme politique ou la mise en place de régimes discriminatoires.
-
Les HCR et la crise afghane : une bureaucratie internationale à l'épreuve
Giulia Scalettaris
- Karthala
- Hommes Et Societes
- 26 Janvier 2023
- 9782811123741
Cet ouvrage propose une anthropologie politique du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Agence onusienne ayant pour mission de veiller sur la prise en charge des réfugiés, le HCR est présent dans plus de 130 pays et s'occupe de quelques 80 millions de personnes. En emmenant le lecteur à travers les bureaux chargés du dossier afghan, au cours des années 2000, à Genève comme à Kaboul, le livre donne à voir le fonctionnement interne de cette organisation internationale : comment se déploie-t-elle à travers le monde ? Qui sont ses agents ? Comment le HCR exerce-t-il son pouvoir ?
En décrivant comment pense et travaille le HCR, ce livre montre que la vision du monde nationale et étato-centrée de l'organisation l'amène en pratique à participer à des mécanismes de sédentarisation et d'illégalisation des personnes déplacées. Il met ainsi en lumière une impasse majeure de l'action contemporaine du HCR : l'agence s'efforce d'établir un type d'ordre - sédentaire et centré sur l'État-nation - qui est en fait à l'origine du « problème » qu'elle a pour mission de résoudre.
En étudiant la prise en charge d'une population de réfugiés emblématique à partir d'un positionnement original, à la fois fonctionnaire de l'agence et anthropologue, l'auteure mène un travail fin et ambitieux, qui articule plusieurs niveaux d'analyse : la micropolitique des pratiques tout autant que l'institution et les rapports de pouvoir multi-scalaires qui façonnent son environnement. -
Djibouti au XXIe siècle : Enjeux politiques et économiques contemporains dans un environnement troublé
Aden Omar Abdillahi, Jean-Nicolas Bach, Collectif
- Karthala
- Hommes Et Societes
- 20 Juillet 2023
- 9782384090181
Réduire Djibouti à une invention coloniale n'est pas la piste empruntée et explorée dans cet ouvrage. Les contributions de ce livre rappellent plutôt à quel point cet État et cette nation relèvent de dynamiques endogènes, pour juguler les hostilités coloniales, régionales et environnementales. Le territoire et le peuplement de Djibouti sont en effet antérieurs à la période coloniale, bien que cette dernière ait profondément affecté sa trajectoire. Depuis la présence coloniale, jusqu'aux nouvelles dynamiques impériales contemporaines durant la Guerre froide, la guerre contre le terrorisme et jusqu'aux « nouvelles routes chinoises de la soie » (road and belt initiative), cet ouvrage revient sur les logiques d'appropriation, d'extraversion, d'opportunité et de survie de Djibouti.
Les évolutions globales de Djibouti jusqu'au début de ce XXIe siècle permettent de dégager trois grandes tendances : Djibouti à la croisée des empires depuis la période coloniale jusqu'à nos jours ; au coeur de l'insécurité internationale ; enfin, Djibouti face aux défis politiques et économiques contemporains.
Cet ouvrage, fruit d'une collaboration entre chercheurs djiboutiens et français, se donne pour objectif de revenir sur les dynamiques tant internes qu'externes connues par Djibouti depuis les années 2000. Cet ouvrage comble un vide dans la littérature sur Djibouti et offre un aperçu de l'évolution du pays durant les deux dernières décennies. Il a pour vocation de comprendre les étapes franchies et les progrès accomplis par le pays, analyser les insuffisances et les défis auxquels il fait face.
L'ouvrage est codirigé par Aden Omar Abdillahi (Centre d'étude et de recherche de Djibouti-CERD) et Jean-Nicolas Bach (associé Les Afriques dans le Monde, Sciences Po Bordeaux). Ont également participé à cet ouvrage : Obsieh Ali Djama, Jean-Pierre Cabestan, Clément Cayla-Giraudeau, Patrick Ferras, Florian Fontrier, Alain Gascon, Simon Imbert-Vier, Alexandre Lauret, Sonia Le Gouriellec, Thierry Pairault, Mohamed Omar Youssouf. -
Explorateurs et explores au Burundi : une vraie-fausse rencontre (1858-1900)
Jean-Pierre Chrétien
- Karthala
- Hommes Et Societes
- 26 Octobre 2023
- 9782811123833
La saga des explorations a été une des pages préférées de la propagande coloniale. Cet épisode de l'histoire des relations entre Europe et Afrique a-t-il représenté un tournant significatif ou un non-événement ? Le cas du Burundi apporte des réponses à ce questionnement.
Aucun Européen n'avait mis les pieds dans cette région de l'Afrique des Grands lacs avant le milieu du XIXe siècle. Ce moment de la « découverte » a en fait couvert toute la deuxième moitié de ce siècle, depuis les globe-trotters anglosaxons qui ont visité les rives du lac Tanganyika dans les années 1850-1870 jusqu'aux aux premières traversées du pays dans les années 1890, à la veille de la colonisation allemande.
Après avoir établi et cartographié avec précision les itinéraires de ces voyages très particuliers, ce livre décrypte quatre aspects d'une « vrai-fausse rencontre » : l'établissement de cartes longtemps encombrées de fantasmagories, l'exotisme du regard porté sur ces hautes terres où le Nil prenait sa source et la projection rapide de fantasmes raciaux sur leur peuplement, mais aussi la sidération des « explorés » burundais et leurs tentatives propres d'interprétation et enfin le rôle décisif d'explorateurs méconnus, les guides et intermédiaires africains, « compagnons obscurs » des héros solitaires européens tels que ces derniers se campaient dans leurs récits.
Cet ouvrage s'appuie sur la lecture des périodiques géographiques de l'époque, le dépouillement d'archives britanniques, allemandes et missionnaires et enfin sur des enquêtes qui, dans les années 1960, avaient permis à l'auteur de rencontrer des témoins oculaires de ces situations inédites. -
Le Maghreb et l'indépendance de l'Algérie
Amar Mohand-amer, Belkacem Benzenine
- Karthala
- Hommes Et Societes ; Sciences Economiques Et Politiques
- 5 Octobre 2012
- 9782811107567
-
Les droits de la femme et de l'enfant ; réflexions africaines
Stéphanie Lagoutte, Nina Svaneberg
- Karthala
- Hommes Et Societes ; Histoire Geographie
- 15 Février 2011
- 9782811104740
Sur le continent africain comme ailleurs, les femmes et les enfants sont souvent les premières victimes des atteintes aux droits de l'homme. L'intérêt et la force de ce livre, réalisé sous l'égide de l'Institut danois des droits de l'homme (IDDH), sont d'en rendre compte en privilégiant une approche locale et concrète. Envisageant les difficultés rencontrées par des personnes vulnérables que les lois et les coutumes ne protègent pas suffisamment, les études rassemblées ici ont également l'avantage de prendre la mesure des évolutions à l'oeuvre en Afrique. Cet ouvrage se distingue aussi par sa diversité. Fruit du travail de onze chercheurs africains - pour l'essentiel des juristes ayant à coeur de privilégier une approche pluridisciplinaire -, il se penche sur les situations vécues dans huit pays : Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Kenya, Niger, Malawi, Ouganda et Togo. À cette diversité géographique, parfois doublée d'une approche comparatiste, s'ajoute une grande variété de thèmes abordés (mariage, divorce, violences faites aux femmes, protection des mineurs délinquants, participation des femmes à la vie politique.) pour tenter de prendre toute la mesure du sujet. Diversité linguistique enfin, dans la mesure où le principe éditorial retenu a consisté à permettre à chaque auteur d'écrire dans sa langue universitaire de prédilection. Les contributions se répartissent ainsi de manière sensiblement égale entre l'anglais et le français.
-
Penser le corps au Maghreb
Mona Lachheb
- Karthala
- Hommes Et Societes ; Anthropologie
- 11 Septembre 2012
- 9782811107291
-
Le contrôle du corps des femmes dans les Empires coloniaux ; empires, genre et biopolitiques
Martine Spensky, Collectif
- Karthala
- Hommes Et Societes
- 15 Septembre 2015
- 9782811113438
Si les biopolitiques consistent à faire entrer la vie humaine en politique, en classant et en hiérarchisant les populations, en agissant sur les formes de reproduction, c'est bien sur les corps qu'elles s'exercent, et en particulier les corps des femmes. Selon les époques et les lieux, le biopouvoir s'est pratiqué sous les formes étatiques, religieuses ou privées. Dans le cadre des empires coloniaux en Amérique latine, dans les Caraïbes et en Afrique, la mondialisation des biopolitiques a donné à l'appropriation et au contrôle des femmes une autre dimension. Les études de cas qui composent cet ouvrage tentent de l'éclairer.
Le contrôle du corps féminin s'est mondialisé avec l'accaparement des terres et des corps chez les peuples conquis des Amériques. L'accès immédiat au plaisir sexuel devint l'une des motivations premières de la prise de possession. Mais cette quasi-mise en esclavage avait pour objectif à plus long terme de capter la force de travail des vaincus et leurs capacités reproductives, afin d'assurer l'existence d'une main-d'oeuvre nécessaire et d'accroître les profits qu'il en était tiré, entraînant des conflits d'intérêts entre dominants et dominés. Cet ouvrage met en évidence divers fonctionnements de ce biopouvoir (administration coloniale, Églises, philanthropes, tenancières de maison close) et de leurs effets sociaux.
Face à l'oppression, les femmes ont néanmoins disposé de moyens de résistance : esclaves restant obstinément stériles ou supprimant leur enfant, prostituées essayant de s'enfuir des bordels, mères congolaises boudant les visites médicales pour nourrissons... Si elles n'ont pas changé la structure des rapports de genre, de classe ou de « race », ces résistances individuelles ont laissé entrevoir une conscience qui ne manquera pas, par la suite, d'en modifier la forme.
-
Vous trouverez ici le fruit d'un travail passionné de deux années qui a rassemblé un collectif de femmes et d' hommes dans l'unique but de participer à la réhabilitation d'une histoire raturée, gommée : l'histoire de l'esclavage transatlantique, qui a bien duré quatre siècles et brisé des millions de vies !
Comme le dit Lydie Ho-Fong-Choy Choucoutou, professeur de lettres, « il ne s'agira nullement de réveiller les démons du passé, comme le pensent certains, mais de restituer des repères historiques à des populations dépourvues de mémoire. Il s'agira surtout de s'approprier une histoire qui constitue l'acte fondateur des sociétés guyanaises mais aussi antillaises et réunionnaises ... » Selon Michaella Perina, philosophe, « c'est de mémoire collective qu'il s'agit, et il importe que l'humanité tout entière garde en mémoire ce que l'homme a été capable de faire de pire à son semblable, ainsi que les multiples formes de légitimation qu'il a été capable de fournir, d'inventer... » Aux côtés de l'écrivain Patrick Chamoiseau, qui sonde les profondeurs de la mémoire obscure et de la mémoire consciente, Dany Bébel-Gisler, ethnologue et linguiste, nous propose de reconstruire le lien brisé. Alors que l'écrivain Édouard Glissant, dans une déclaration solennelle, inter pelle sur le poids de la traite et de l'esclavage, Emmanuel Jos, juriste, qualifie le crime et argumente la réparation. Howard Dodson, directeur d'un centre de recherche sur les cultures du monde noir, à partir de travaux de recherche d'économistes américains en évalue le prix.
Enfin, Aldiouma Cissokho, militant pour les droits de l'homme, nous restitue une réalité contemporaine : l'esclavage existe encore en tant qu'institution en Mauritanie.
Ainsi, plus de vingt auteurs, par des analyses croisées, témoignent de nos complexités, de nos ambiguïtés, de nos richesses ... Le Comité Devoir de mémoire, lui, en vous invitant au débat, garde le fervent espoir d'un large soutien de la communauté noire, pour une reconnaissance de l'esclavage afro-américain comme crime contre l 'humanité, par l'ensemble des nations du monde, ouvrant ainsi la voie à des réparations nécessaires.
-
Les lieux de la mémoire de la guerre d'indépendance algérienne
Emmanuel Alcaraz
- Karthala
- Hommes Et Societes
- 4 Octobre 2017
- 9782811119034
Cet ouvrage se propose de revisiter la mémoire nationale algérienne pour montrer combien celle-ci participe à fois à la légitimation et à la contestation du pouvoir dans une société façonnée par la guerre d'indépendance, comme l'illustre le rôle majeur de l'armée encore aujourd'hui. L'auteur développe une perspective critique du nationalisme mémoriel algérien et met à jour la pluralité des points de vue, reflet de la diversité en Algérie.
Il contribue ce faisant à éclairer les fondements de la crise identitaire que traverse la société algérienne, qui peine à élaborer un projet de « vivre ensemble » et à faire émerger une citoyenneté faisant consensus. Cette question se pose avec acuité après les « printemps arabes », et l'affaiblissement de la légitimité révolutionnaire des dirigeants algériens.
En étudiant « l'histoire vue de l'autre côté », à travers des sources d'une grande amplitude (enquêtes de terrain en Algérie réalisées de 2006 à 2017, étude des musées et des monuments commémoratifs, archives militaires et judiciaires), l'auteur se positionne de manière originale par rapport au contentieux mémoriel franco-algérien. Il propose une histoire connectée des mémoires, faisant la part belle à une analyse critique des usages algériens du passé et des imaginaires sociaux que ces mémoires construisent. « L'histoire à parts égales » n'est-elle pas un devoir pour parvenir à une « juste mémoire » ?
-
Le combat pour Mayotte française (1958-1976)
Mamaye Idriss
- Karthala
- Hommes Et Societes
- 2 Mars 2018
- 9782811118716
Dans certaines colonies, le référendum sur la Constitution française du 28 septembre 1958 suscita des protestations contre l'indépendance. À Mayotte, île de l'archipel des Comores, lui-même détaché de la colonie malgache depuis 1946, la mobilisation fut portée par le Congrès des Notables, devenu en 1966 le Mouvement populaire mahorais (MPM), qui revendiquait la départementalisation.
Les apparences francophiles du mouvement masquaient en réalité un acte de rébellion contre la prédominance des autres îles de l'archipel au sein des institutions locales et nationales, celle-ci étant perçue comme une survivance des dominations passées de la Grande Comore et d'Anjouan.
À rebours des constructions mémorielles à la gloire du combat pour Mayotte française, cet ouvrage resitue, en s'appuyant sur les archives coloniales et des témoignages, l'histoire du MPM dans le contexte bien particulier des années 1950-1970. Il dévoile le caractère nationaliste et insulaire de ce mouvement et la violence de ses militants. Il retrace le processus de séparation engagé par le MPM pour aboutir à la sécession de Mayotte, en 1975, lorsque le reste de l'archipel des Comores accéda à l'indépendance.
-
La fabrique coloniale du citoyen ; Algérie, Nouvelle-Calédonie
Eric de Mari, Eric Savarese, Collectif
- Karthala
- Hommes Et Societes
- 17 Juillet 2019
- 9782811125820
Si l'exclusion des indigènes de la participation politique dans le monde colonial est aujourd'hui largement connue et expliquée, nous en savons par contre bien moins sur l'accession des populations issues du peuplement des colonies au statut de citoyens, et dans quels contextes et conditions, ils ont su développer un sentiment d'appartenance à l'État-nation, fût-il colonial. C'est cet angle-mort de la connaissance sur l'époque coloniale que cet ouvrage prétend éclairer.
Comprendre, à partir des deux cas exemplaires de colonies de peuplement françaises que furent l'Algérie et la Nouvelle-Calédonie, comment les Français d'Algérie et les Caldoches sont devenus citoyens. Pour cela, cette étude revient sur les classifications juridiques produites au sein de l'État colonisateur (ethniques ou confessionnelles) et réfléchit à leurs sens pour identifier les populations. Cette démarche implique de repenser la sociologie historique de la citoyenneté en contexte colonial. En effet, tandis qu'en métropole l'apprentissage de la citoyenneté repose sur la promotion d'une participation politique individuelle, libre, éclairée et coupée des solidarités locales, sur le terrain algérien ou néocalédonien, les Français citoyens accèdent à la participation politique par le biais de leur appartenance à des groupes particularisés, et en concurrence avec d'autres dans des sociétés largement ethnicisées et/ou racialisées.
Dans ces conditions, si le projet des colonies de peuplement reste la dissolution de la question indigène, le passage à la modernité politique et à la citoyenneté électorale s'y réalise loin de l'universalisme et de l'individualisme républicain valorisés en métropole. L'apport de ce livre est de mettre en exergue ces évolutions paradoxales de la « fabrique coloniale du citoyen » par rapport à celle de la métropole.
Ont également contibué à cet ouvrage : Chantal Bordes-Benayoun, Emmanuelle Comtat, Olivier Devaux, Martine Fabre, Pierre-Jean Le Foll-Luciani, Jean-Robert Henry, Éric Soriano, Benoît Trépied, Anne Ulrich-Girollet.
-
La Revanche des contextes
Jean-Pierre Olivier de Sardan
- Karthala
- Hommes Et Societes
- 22 Avril 2021
- 9782811123628
Pourquoi les projets de développement, les interventions des ONG ou les politiques publiques nationales sont-ils tous soumis à d'importants écarts entre ce qui était prévu et ce qui se passe effectivement ? Cet ouvrage apporte une réponse documentée à ce " problème des écarts ". Les politiques publiques standardisées, telles les politiques de développement omniprésentes en Afrique, méconnaissent les contextes dans lesquels elles sont mises en oeuvre.
Dans cette confrontation, les acteurs locaux jouent un rôle majeur. Les multiples stratégies de contournement des directives et protocoles officiels suivent des " normes pratiques " implicites ignorées des experts internationaux, mais que l'observation du terrain peut mettre en évidence. C'est un phénomène qui va au-delà du développement : tout se passe comme si l'Afrique révélait de façon paroxystique une revanche des contextes dont on peut trouver des exemples dans le monde entier.
Pour analyser ces processus, un dialogue est noué entre d'une part des données de terrain particulièrement riches, et d'autre part une vaste littérature en sciences sociales revisitée afin de mieux rendre compte des réalités observées. Le diagnostic est structuré autour de quelques concepts clés : modèles voyageurs, normes pratiques, modes de gouvernance et logiques sociales. Tout entier consacré à une démarche analytique rigoureuse, sans complaisance et sans polémique, il se termine néanmoins par une prise de risque face à la redoutable question " que faire ? ", en suggérant de mettre les normes pratiques au centre de toute intervention et de valoriser les " experts contextuels " aujourd'hui invisibles.
Ce livre constitue une contribution majeure à l'analyse des effets inattendus des politiques publiques.
-
Mademba Sèye (1879-1918), fama de Sansanding, Soudan français (Mali) : conflits coloniaux, état de droit et trafic d'autorité, biographie d'un auxiliaire de la France en Afrique occidentale française
Richard Roberts
- Karthala
- Hommes Et Societes
- 17 Juin 2021
- 9782811128777
"Dès l'incipit, le lecteur est plongé au coeur de l'intrigue centrée sur Mademba Sèye qui a vécu les premières phases de la domination coloniale au cours desquelles il est parti, avec l'aide de ses parrains français, d'un statut de simple commis des postes, comme télégraphe, à celui de roi africain (en Bambara, Fama). En 1900, moins d'une décennie après la conquête par les Français d'un vaste hinterland de l'Afrique occidentale française, Fama Mademba Sèye, un sénégalais né dans la ville coloniale française de Saint-Louis du Sénégal, nommé roi des États de Sansanding et des Dépendances sur les rives du fleuve Niger, se retrouve assigné à résidence dans la capitale coloniale à Kayes au motif qu'il aurait systématiquement abusé de son pouvoir, commis des meurtres rituels, violé d'innombrables femmes et extorqué d'importantes richesses à ses sujets. Alors, Mademba écrit au Gouverneur général de l'Afrique occidentale française pour demander qu'on lui donne la possibilité de se disculper devant un tribunal français. Ce qui lui est refusé : «Il n'est nullement question que le cas de Mademba soit porté devant un tribunal français». Pour le Gouverneur général, « l'affaire Mademba (...) est à la fois plus délicate et plus grave qu'il n'y paraît ». Pourquoi le Ministre des Colonies avait-il alors si peur de laisser Mademba tenter de se disculper devant un tribunal français ? Qu'est-ce qui a rendu cette affaire si «délicate» et si «sérieuse» ? Et que révèle cette affaire contre Mademba sur les points d'intersection entre le colonialisme et l'État de droit ?
Dans la reconstruction de la biographie de Mademba, l'auteur révèle qu'à son grand regret Donald Trump en campagne à la présidence des USA a été sa muse. En effet Trump et Mademba partagent des traits similaires : le même narcissisme et la crainte de l'insécurité, la misogynie, la maltraitance des femmes, le poids des parrains pour construire la légitimité de leur autorité, un personnage en constant bricolage En décryptant la façon dont les Africains ont vécu les grandes transformations du colonialisme par le « remake » de Mademba, la « voix » auctoriale n'est pas toujours seule à se faire entendre. En effet, l'auteur s'efface souvent et se tait pour céder sa place à un narrateur tout différent de lui, ce même narrateur se trouve également amené à laisser la parole aux protagonistes de son propre récit. Ainsi, grâce aux subtilités inhérentes au discours rapporté, le texte laisse entendre la voix des protagonistes dont les propos sont cités, transposés ou narrativisés. Cette gestion de la polyphonie donne au texte un style original, voire captivant."
-
Jeunesse, exclusion et violence à Dakar
Oumar Cissé
- Karthala
- Hommes Et Societes
- 21 Octobre 2021
- 9782811128814
La violence des jeunes est un attribut tenace de l'ambiance les grandes métropoles comme Dakar confrontées à la croissance des inégalités, à l'effritement des liens de solidarité et à la dislocation du tissu familial. Elle fait l'objet de ce livre qui présente les résultats d'une étude empirique approfondie de deux communes de la région de Dakar : HLM, une zone lotie du département de Dakar, et Médina Gounass, un territoire non aménagé de la ville de Guédiawaye.
Les contributions montrent l'absence de liens directs de cause à effet entre la violence des jeunes et leurs conditions socioéconomiques. Elles apportent des éclairages nouveaux sur les déterminants de l'exclusion et de la violence chez les jeunes et le rôle du mal aménagement de l'espace urbain dans l'exposition des populations à la violence.
Cet ouvrage analyse les stratégies déployées par les jeunes eux-mêmes pour prévenir et lutter contre leur exposition aux situations de violence ainsi que le poids du genre. À travers des études institutionnelles, il jette la lumière sur les politiques et stratégies publiques de prévention et de gestion de la violence, leurs performances, vides et manques et les mesures d'amélioration pérennes à adopter. Il met à la disposition des chercheurs et professionnels des données uniques et une analyse intégrée de la question de la violence en milieu urbain et périurbain sous ses divers attributs. Il est aussi un référent pour les décideurs, centraux comme locaux, dans la construction d'une gouvernance partagée et efficace de la sécurité urbaine.
-
La yole ronde en Martinique : symbole d'une société en mutation
Maguy Moravie
- Karthala
- Hommes Et Societes ; Anthropologie
- 23 Février 2023
- 9782811129729
Reconnue au patrimoine mondial immatériel de l'UNESCO en 2020, la yole ronde, voile traditionnelle, est aujourd'hui l'emblème culturel de la Martinique. Originale et spectaculaire, la yole ronde est devenue grâce à son « Tour » un sport spectacle moderne, source de nouveaux enjeux économiques, touristiques et politiques. L'engouement populaire et médiatique exceptionnel que le Tour de Martinique suscite, fait de la yole ronde un véritable attracteur identitaire et le support de l'affirmation d'une identité martiniquaise en recomposition. Mais pourquoi les Martiniquais sont-ils si attachés à cette pratique ? Que révèle-t-elle de la société martiniquaise ?
Dans une perspective anthropologique, l'auteure nous invite à (re) découvrir l'origine et l'histoire de la yole ronde, mais surtout à mieux comprendre les représentations et imaginaires qui y sont liés. Ferment d'une identité maritime, créole et martiniquaise en construction, la yole ronde se transforme en un puissant révélateur de la complexité de la société martiniquaise, passée et actuelle, confrontée aux effets d'une (sur)modernité agissante qui interroge avec toujours plus d'acuité ses assises sociales, culturelles et identitaires. -
Tribus, ethnies et pouvoir en Mauritanie (édition 2010)
Mona Harb
- Karthala
- Hommes Et Societes
- 18 Octobre 2010
- 9782811103989
Le monde occidental connaît le Hezbollah en tant que parti chiite, agent de l'Iran au Liban et force militaire qui fait la guerre à Israël. Médias et gouvernements dénoncent le rôle destructeur du "parti de Dieu" au sein du pays du Cèdre, ainsi que ses ambitions islamistes et terroristes néfastes au bon développement de la société plurielle libanaise. Ce livre s'adresse aux lecteurs et lectrices qui ne se suffisent pas d'une telle analyse réductrice.
Basé sur une connaissance du terrain longue de quinze années et sur l'analyse d'une trentaine d'entretiens, ce livre propose une nouvelle grille de lecture du Hezbollah, qui l'examine non pas comme phénomène externe à la société libanaise mais comme protagoniste inscrit dans l'histoire sociale et politique du pays. Mona Harb analyse aussi comment le Hezbollah forge au sein de la communauté chiite, longtemps stigmatisée, une conscience collective et un sentiment d'appartenance territoriale qui engendrent des sentiments de fierté, d'orgueil et de confiance.
-
Les gens du pouvoir à Madagascar ; état postcolonial, légitimités et territoire
Didier Galibert
- Karthala
- Hommes Et Societes
- 18 Mars 2011
- 9782811104917
-
Politiques, militaires et mercenaires français au Rwanda ; chronique d'une désinformation
Jean-françois Dupaquier
- Karthala
- Hommes Et Societes
- 12 Mars 2014
- 9782811111250
La destruction des Tutsi du Rwanda en 1994 est trop souvent présentée comme le résultat d'une « colère populaire spontanée » dans un contexte de « fatalité tribale » en Afrique. Cet ouvrage démontre l'inanité de ces clichés. Le troisième génocide du XXe siècle fut le résultat d'une machine de propagande, de désinformation et de subversion des masses hors du commun. Les intellectuels et les hauts gradés rwandais qui conçurent et organisèrent en cent jours l'extermination d'environ un million de Tutsi et de Hutu démocrates utilisant sciemment les méthodes de la propagande nazie. Jean-François Dupaquier dissèque ce compte à rebours vers le crime des crimes. L'auteur s'appuie sur des sources jusqu'ici inconnues pour montrer comment le régime du président Juvénal Habyarimana obtint le consentement préalable de l'Elysée à la possibilité de génocide, puis la préconisation depuis Paris d'un « front racial » contre la rébellion du FPR. Les agents de la Direction du renseignement militaire (DRM ) furent-ils dupes de la propagande de leurs homologue rwandais qui présentait les Tutsi comme une « race » à éliminer « dans l'intérêt de la France », où bien y trouvaient-ils « un os à ronger », selon l'expression du patron de la DGSE?? François Mitterrand, obsédé depuis toujours par un « complot anglosaxon » contre la francophonie, apparaît, avec ses courtisans, comme le premier responsable de ce naufrage. L'auteur met aussi en lumière le jeu d'hommes de l'ombre, politiques, militaires et mercenaires, qui n'hésitèrent pas à manipuler le juge Jean-Louis Bruguière pour dissimuler leur responsabilité dans le génocide. Au terme d'une longue investigation, Jean-François Dupaquier apporte de nombreuses révélations sur une des plus impressionnantes séries d'opérations de désinformation du xxe siècle.
-
Royaume du waalo. le senegal avant la conquete
Boubacar Barry
- Karthala
- Hommes Et Societes
- 24 Octobre 2014
- 9782811112431
Par sa position géographique à l'embouchure du fleuve Sénégal, et surtout grâce à son ouverture sur la façade atlantique, le Waalo a été, très tôt, en contact avec l'Europe.
Commandées par l'évolution des besoins commerciaux, les relations avec les Européens ont connu successivement la phase du commerce de troc sans occupation territoriale, celle des comptoirs de commerce fortifiés, celle de la colonisation agricole, et enfin celle de la conquête territoriale qui aboutit à la colonisation directe dans la seconde moitié du XIXe siècle. Le poids de ce facteur externe - l'arrivée des Européens et l'évolution de leurs besoins commerciaux - commande en grande partie l'histoire interne du pays, en particulier la fondation du comptoir français de Saint-Louis, vers 1659, et son corollaire, la traite négrière, qui constituera, avec le commerce de la gomme, le fondement économique du rapport des Européens avec le Waalo et les royaumes voisins.
Les habitants du Waalo cependant chercheront constamment à résoudre, au sein d'institutions propres, les problèmes que posait l'évolution de leur société. Cette évolution sera marquée par l'affirmation d'une monarchie centralisée et forte de l'appui de l'armée permanente des captifs de la couronne, mais dont le pouvoir sera contrebalancé par celui, notamment, des grands chefs de province, jaloux de leur indépendance. Puis, plus tard, devant un pouvoir de plus en plus dominé par le commerce atlantique, une nouvelle force, liée cette fois à l'islam, tentera de résoudre la crise de la société et s'opposera, très souvent et de multiples manières, à la présence étrangère.
La nouvelle édition de cet ouvrage, publié pour la première fois en 1972, bénéficie d'une longue postface de l'auteur, qui met en rapport le projet ancien, de la colonisation du Waalo et celui, moderne, des barrages sur le fleuve Sénégal.