Née en 1874 à Nagaoka dans la province d'Echigo, Etsu Sugimoto se situe au carrefour de deux époques : la fin de l'èpoque Edo qui marque l'abolition du shogunat et l'instauration de l'ère Meiji (1868) synonyme de l'entrée du Japon dans le monde moderne avec son industrialisation. Son récit personnel raconte le parcours d'une jeune fille au moment du crépuscule des samouraïs, dont son père était un représentant. Destinée à devenir une prêtresse, sa famille lui organise un mariage arrangé avec un marchand japonais installé aux États-Unis dans l'Ohio à Cincinnati. Afin de se préparer à cette nouvelle vie, elle suit une éducation dans une école méthodiste à Tokyo et se convertit au christianisme. En 1898, elle se rend aux États-Unis, se marie et met au monde deux filles. À la mort de son mari, elle retourne au Japon, mais finira par s'installer définitivement à New York où elle enseignera à l'université la littérature japonaise.
Fille de samouraï raconte la vie d'une jeune femme dans un Japon traditionnel déclinant qui doit s'affranchir des pesanteurs sociales et culturelles. Experte de la culture japonaise, Amélie Nothomb a saisi toute l'importance de ce témoignage capital. Selon elle, la fille du samouraï " subit toutes les contraintes du samouraï lui-même sans bénéficier d'aucun de ses privilèges ". Elle ajoute : " Un temps autre y est contenu. J'ai pris un plaisir immense à me plonger dans la prose délicate et minutieuse d'Etsu. Elle est irrésistible. " Autant dire toute l'importance de ce livre intemporel.
Pour la première fois en langue française, cette édition se propose de réunir les trois grands textes de goethe où s'enracine le mythe de faust : l'urfaust (1775), le faust i (1808), le faust ii (1832).
Accompagnée d'un important apparat critique, elle rend ces textes accessibles au lecteur d'aujourd'hui et lui ouvre des perspectives d'interprétation contemporaines. l'urfaust, texte méconnu, constitue une préfiguration de la première partie de la tragédie à venir. cette pièce caractéristique du xviiie siècle allemand a gardé sa fraîcheur et sa force : c'est une oeuvre autonome. dans le faust i, le célèbre savant aspire à la connaissance totale du monde.
Faust signe un pacte avec méphistophélès et, en échange de son âme, retrouve une nouvelle jeunesse. le héros séduit l'innocente marguerite, qu'il abandonnera peu après avec son enfant. meurtrière de l'enfant, marguerite est condamnée à mort, mais son repentir la sauvera. faust et elle incarnent le tragique de la condition humaine. riche en symboles poétiques, la seconde partie de la tragédie montre un faust assoiffé de pouvoir et de possessions, servant à sa manière l'empereur, qui revisite l'antiquité classique pour retrouver hélène, la plus belle des femmes, et qui meurt après avoir perpétré d'abominables crimes, sauvé tout de même de la damnation à laquelle son pacte avec méphistophélès le condamnait.
Faust il fait l'inventaire de notre tradition culturelle, juge les temps modernes avec une lucidité toujours actuelle et synthétise l'humanisme et l'art goethéens.
Oeuvre sacrée à Rome, L'Enéide est l'opus magnum de la culture occidentale avec les textes homériques d'une part, la Bible en son entier de l'autre. Marcel Desportes dans cet effort magistral de translation voyait en Virgile "un Voyant" et sur tous les plans "un devancier", "notre contemporain" permanent. Le genre humain étant le même, ce qui s'offrait à la spéculation de nos ancêtres nous concerne tout aussi pertinemment au troisième millénaire.
Edith Hope, l'héroïne d'Hôtel du lac, s'est retirée mystérieusement sur les bords du Léman, contrainte de s'éloigner de ses proches. Elle y demeurera jusqu'à la fin de la saison d'été, isolement qui donnera lieu à toutes les spéculations. Que s'est-il passé ? La narratrice nous révélera progressivement comment elle a voulu changer sa vie.
Le temps passé à l'Hôtel du lac est l'occasion pour l'autrice de dépeindre les caractères les moeurs et les vies cachées des pensionnaires, dont la vérité de chacun finira par éclater. Parmi eux se trouvent Monsieur Neville avec lequel une relation particulière se noue, une vieille comtesse, le patron de l'établissement... Dans cette atmosphère singulière de huis-clos s'ébauche une histoire en clair-obscur...
Hôtel du lac a obtenu en 1984 le Booker Prize, le plus important et prestigieux prix littéraire britannique. Dès son entrée en littérature, Anita Brookner fut considérée comme l'une des romancières anglaises majeures. Elle est lue et traduite dans le monde entier.
Nexus s'achève sur le départ de Miller vers l'Europe où il accomplira sa vocation d'écrivain à laquelle il aspirait tant. Au coeur de son mariage avec Mona qui s'efforce autant que possible de l'accompagner dans ses écritures, Miller se voit désormais concurrencé par la relation que sa femme entretient avec une amie Anastasia (Stasia). Du coup, l'écrivain s'énerve, délire, ronge son frein. Une foule de personnages baroques traversent son univers. Devant cette situation si chaotique, une solution finit par s'imposer: il faut partir vers l'Europe, ce que feront le narrateur et Mona à la fin du livre, cette Europe planche de salut pour les Américains incompris dans leur propre pays.
Avec Nexus se clôt le récit des années new-yorkaises de Miller et commence pour lui un nouveau chapitre qui sera décrit dans ses grandes oeuvres des années trente : Tropique du Cancer et Tropique du Capricorne. C'est une autre histoire.
Sexus s'ouvre sur la rencontre de l'auteur et de sa seconde femme (qu'il appelle ici « Mara » puis « Mona »). C'est l'histoire du grand amour qui transforme de fond en comble Miller, le secoue et lui fait prendre conscience de sa vocation d'écrivain. Certains passages, très crus, d'une crudité explicite, ont rendu ce livre célèbre. Il fut d'ailleurs interdit pendant longtemps. L'auteur rencontre Mara, danseuse dans un dancing. La passion entre eux sera fulgurante. La vie du narrateur est ponctuée par ses rencontres et ses aventures. On croise ainsi Ulric l'artiste, le docteur Kronski et d'autres personnages de Brooklyn et du Bronx. Le divorce s'annonce inévitable entre Miller et son ex-femme, alors que justement il se met ressentir un fort désir pour elle. Un récit d'une force vertigineuse.
Elizabeth von Arnim est née en Australie au sein d'une famille anglaise.
A la fin de ses études, cette cousine de la très célèbre Katherine Mansfield part en Europe et rencontre en Italie un aristocrate prussien dont elle devient la femme. Le couple s'installe aux confins de la Prusse, en Poméranie dans un domaine isolé et sauvage. C'est là qu'Elizabeth commence à rédiger une sorte de journal intime dans lequel avec un esprit très fin et anglais, plein d'humour et de distance, elle expose la difficulté de créer et même d'avoir le droit d'aimer "un jardin à soi".
A travers les moindres détails de l'élaboration du jardin, vont s'opposer le libre et le géométique, le sinueux et le rectiligne, le beau et l'utile, la solitude contre le groupe. Les critères esthétiques du jardin anglais apparaissent au fil des pages, la liberté qu'ils incarnent sont une philosophie de vie, une symbolique forte. L'Allemagne du Nord en 1900...L'univers de Theodor Fontane et de Thomas Mann.
L'occasion pour Elizabeth von Arnim de tracer des portraits de femmes ancrées dans la rigidité germanique et de prôner par l'exemple d'autres critères de vie et de plaisir. Les rudes paysages de la Poméranie imposent une présence obsédante d'une nature presque primitive et les efforts d'Elizabeth pour créer un jardin allemand qui n'est autre qu'un vrai jardin anglais avec les méthodes pittoresques qui séduiront tous les jardiniers amateurs, font que ce livre n'est pas le simple divertissement d'une comtesse oisive mais l'impossible tentative d'apprivoiser une Allemagne à la barbarie splendide autant que menaçante grâce à l'art tout anglais des jardins.
Avec Plexus, Henry Miller continue de raconter ses aventures avec Mona. Il quitte son emploi à la Compagnie cosmodémonique des télégraphes et cherche à devenir un écrivain. Comme toujours, chez Mille, on retrouve un enchevêtrement de récits, de portraits et de dialogues. Il revient sur ses années d'enfance dans le 14e arrondissement de New York. Il décrit son combat quotidien pour devenir un écrivain et briser toutes les chaînes qui l'empêchent de devenir l'artiste qu'il souhaite incarner. Miller connaît alors les échecs, la misère, les humiliations... Il croit cependant en son étoile et en son génie. Dans cette odyssée, il trouve en Mona un soutien très particulier. Elle pousse le dévouement au-delà de toutes limites. Cette foi dans l'écriture le sauvera et sera à l'origine de ce magnifique témoignage.
Ce récit raconte l'histoire véritable que le célèbre naturaliste américain John Muir a vécu avec un chien lors d'une expédition en 1880. Il s'agit d'un des livres les plus célèbres de cet auteur et certainement une histoire de chien les plus connues. On peut en avoir une lecture directe comme un traditionnel récit d'aventure, mais l'intention est plus profonde : il s'agit d'une analyse des relations entre l'homme et l'animal, qui vise à les rapprocher et à montrer finalement qu'ils ne sont pas si différents. Stickeen était au départ un petit chien inamical, mais après avoir survécu à un voyage périlleux à travers un glacier, il évolue et se laisse apprivoiser par l'homme qui constate que nos « frères horizontaux » ne sont pas si différents de nous au fond. Toute sa vie, John Muir conservera un culte particulier envers Stickeen. Il en parla souvent après son expédition, mais il lui faudra près de vingt ans pour écrire son récit et le publier dans une revue. Il remaniera à plusieurs reprises avant de le mettre en livre. Ce récit a souvent fait l'objet de publications illustrées pour la jeunesse. C'est un grand classique qui mérite une édition courante en langue française.
Après le succès d'Elizabeth et son jardin allemand, L'Été solitaire, paru en 1899, est la poursuite du journal d'Elizabeth von Arnim et la chronique d'un été à la campagne. Trois ans après son installation à Nassenheide, la jeune comtesse a été rejointe par son mari, "l'Homme de colère", qui s'est pris de passion pour l'agriculture. Le charme de ce roman vient du décalage entre le ton si anglais de la romancière et l'univers de l'Allemagne du Nord qu'elle décrit, si différent dans ses mentalités.
À nouveau on retrouvera le ton si libre et pertinent qui a fait les succès des livres précédents d'Elizabeth von Arnim.
En 1944 et 1945, Lee Miller a bravé tous les dangers pour participer à la libération de l'Europe. Née dans l'État de New York en 1907, Lee Miller fut un mannequin célébré par les plus grands photographes. Protégée de Man Ray, elle fut un personnage important dans les milieux surréalistes et l'amie de plusieurs grands artistes. Alors qu'elle résidait aux côtés de Roland Penrose en Angleterre lorsque la guerre éclata, elle s'engagea dans l'armée américaine afin de saisir l'expérience extraordinaire qui régnait sur le front. En tenue kaki, proche des soldats de tous rangs, équipée de sa machine à écrire et de son appareil photo, elle participa à toutes les campagnes de libération en France et en Allemagne. Les reportages qu'elle composa à cette époque pour le célèbre magazine Vogue mêlent à la fois urgence et rigueur dans l'observation, implication et distance, tout en conservant un ton d'indépendance qui lui est propre. La présente édition est complétée de photos prises par Lee Miller elle-même durant les opérations. Autant dire qu'il s'agit du témoignage exceptionnel d'une femme en prise avec l'Histoire : le siège de Saint-Malo, la campagne d'Alsace, la découverte d'un camp comme Dachau, la chute de Berchtesgaden. Si le tableau est noir, il y a cependant quelques signes d'espoir comme cette allégresse de la Libération et la joie de retrouver des amis : Colette, Picasso, Cocteau, Éluard ou Aragon.
Ce livre étonnant de récits écrits à chaud et de photos historiques rend hommage à l'immense artiste du XXe siècle que fut Lee Miller.
A travers le personnage d'arséniev, ivan bounine décrit sa jeunesse russe passée à la campagne dans la région des steppes.
Roman du destin, de l'émotion et de la quête du bonheur, la vie d'arséniev nous plonge d'emblée dans l'univers intime d'un enfant solitaire élevé dans une nature nue et sans bornes. l'immensité du domaine familial, la terre, les animaux, les premières expériences de la mort façonneront une intelligence intuitive, comme habitée par une prescience des êtres et du monde. intense travail de mémoire, canevas précis d'une enfance passée au temps d'une extrême déchéance de la noblesse russe, un père oisif, une mère douce, deux frères, deux soeurs, les périples au coeur d'une russie poétique, chaude, interlope, la rencontre avec des figures insolites à jamais enfuies, la vie sentimentale violente d'un homme aussi despote que séduisant, forment la trame de ce magnifique et puissant exercice de réminiscence et d'écriture.
Sur la toile de fond d'un monde destiné à disparaître, alternent le charme et la jouissance, puis dans l'abandon la solitude et le déclin.
Pour la première fois en langue française, cette édition se propose de réunir les trois grands textes de Goethe où s'enracine le mythe de Faust : l'Urfaust (1775), le Faust I (1808), le Faust II (1832). Accompagnée d'un important apparat critique, elle rend ces textes accessibles au lecteur d'aujourd'hui et lui ouvre des perspectives d'interprétation contemporaines.
L'Urfaust, texte méconnu, constitue une préfiguration de la première partie de la tragédie à venir. Cette pièce caractéristique du XVIIIe siècle allemand a gardé sa fraîcheur et sa force : c'est une oeuvre autonome.
Dans le Faust I, le célèbre savant aspire à la connaissance totale du monde. Faust signe un pacte avec Méphistophélès et, en échange de son âme, retrouve une nouvelle jeunesse. Le héros séduit l'innocente Marguerite, qu'il abandonnera peu après avec son enfant. Meurtrière de l'enfant, Marguerite est condamnée à mort, mais son repentir la sauvera. Faust et elle incarnent le tragique de la condition humaine.
Riche en symboles poétiques, la seconde partie de la tragédie montre un Faust assoiffé de pouvoir et de possessions, servant à sa manière l'empereur, qui revisite l'Antiquité classique pour retrouver Hélène, la plus belle des femmes, et qui meurt après avoir perpétré d'abominables crimes, sauvé tout de même de la damnation à laquelle son pacte avec Méphistophélès le condamnait. Faust II fait l'inventaire de notre tradition culturelle, juge les temps modernes avec une lucidité toujours actuelle et synthétise l'humanisme et l'art goethéens.
Roman moderniste, roman à clefs, roman épistolaire, roman-journal intime. Et l'un des premiers romans lesbiens. Quand elle écrivit L'Adultère ingénue en 1912, Natalie Barney avait 36 ans et sa légende, la légende de l'Amazone, était en train d'éclore.
Dès les premières lignes de L'Adultère ingénue, Natalie Barney nous indique son dessein, la ligne de son roman : analyser en profondeur le sentiment amoureux. Elle le décortique, ce sentiment, elle le met sous un microscope et nous raconte son développement, ses incertitudes, ses angoisses. Et ses joies et ses triomphes. Elle le fait avec un langage nouveau en rupture avec tout réalisme du XIXe , une écriture, la sienne, parfois informelle où il y a presque un refus de la linéarité au profit d'une structure plus circulaire. Natalie Barney, avec L'Adultère ingénue, peut être considérée l'une des grandes romancières modernistes telles que Gertrude Stein, Djuna Barnes, Mina Loy, Katherine Mansfield, Rebecca West et Marianne Moore.
Dans ce roman précurseur, Natalie Barney introduit des éléments technologiques absolument novateurs et hyper modernes : le téléphone, l'automobile et même l'avion. D'un autre côté, en revanche, et cela justement pour déstabiliser le lecteur et déjouer tout rythme établi, elle y greffe une forme de style plus traditionnelle, celle du roman épistolaire, en insérant entre ses pages plusieurs vraies lettres échangées entre elle et Elisabeth de Clermont-Tonnerre.
Natalie Barney n'a pas peur de dire l'amour charnel, impudique, entre deux femmes : « L'immense force de mon désir qui me change de sexe et même d'aspect, déchaîne le grand dieu du rut que je porte dans ma tête par mes flancs. », écrit-elle. Jamais auparavant il y eut un roman rédigé avec cette même impulsion sensuelle et jubilatoire qui, contre toute attente de ses contemporaines, ne se termine pas avec la mort de l'une des deux héroïnes ou un adieu forcé par une catastrophe naturelle. C'est peut-être pour ces raisons qu'il ne trouva pas un éditeur « courageux » prêt à le publier. Écrit directement en français par une Américaine - manuscrit d'abord dans deux cahiers noirs, dactylographié et corrigé à la main par la suite - il est resté cent dix ans caché dans des tiroirs. C'est le troisième roman de Natalie - le premier, Lettre à une connue (également inédit) dit l'histoire entre Natalie et Liane de Pougy, une sorte de réponse à Idylle saphique, le deuxième, Je me souviens (1910) est une réponse lui aussi à Une femme m'apparut de Renée Vivien - c'est ce troisième roman, qui est le plus novateur et original.
Il était temps de lui donner la place qu'il mérite.
Ferdinand von Saar, que l'on peut définir comme la « Maupassant viennois », analyse avec subtilité les problèmes psychologiques liés aux mutations et aux tensions sociales de son temps. Ses nouvelles mettent en scène les travers et les dérives d'un monde figé dans ses traditions mais déjà engagé sur la pente de la décadence. Le Lieutenant Burda s'inscrit pleinement dans cette veine cruelle. Cette nouvelle, raconte l'histoire d'un officier d'origine petite-bourgeoise épris d'une jeune femme de la haute aristocratie et décrit les désillusions paralysantes que provoque cette passion impossible. Le destin de cet officier soucieux d'élégance, de savoir-vivre et d'ascension sociale s'achèvera de la manière la plus brutale. Ferdinand von Saar excelle dans la description d'une société où les codes de caste et la pesanteur des conventions suscitent de violents désirs de transgression. Brisé par ses maladresses et ses illusions, le lieutenant Burda connaît le sort funeste d'un héros de tragédie.
Été 1978, le narrateur, un adolescent de Venise, passe les vacances dans sa ville. C'est l'occasion de rencontres passionnantes, d'un temps heureux propice aux expériences. Un été vénitien, c'est un peu l'Éducation sentimentale sur les rives de la Sérénissime. Toutes les découvertes sont permises. Le jeune Francesco vit avec sa mère, son frère. Chaque jour il rencontre des amis de la famille. Adultes et adolescents se lient d'amitié dans une Sérénissime qui conserve tout son éclat et qui n'est pas encore cette attraction touristique vertigineuse. Avec délicatesse, Francesco Rapazzini restitue l'atmosphère de ces années de liberté et de magie. Magnifique roman de l'amitié et de l'initiation, Un été vénitien est aussi une ode à la langue française. L'auteur a traduit lui-même son roman.
Ce volume rassemble différents textes que Zweig a eu l'occasion de composer au cours de la dernière décennie de son existence. Plusieurs contributions sont à classer dans le genre autobiographique : L'Histoire de Demain, la Pensée européenne dans son développement historique, La Vienne d'hier (sa dernière conférence prononcée à Paris au théâtre Marigny en avril 1940). Son âme de Viennois y éclate avec force. Le contexte dramatique y ressort avec d'autant plus de force que Zweig mettra fin à ses jours au Brésil en 1942 en raison de la situation politique dramatique.
Le Secret de la création artistique dévoile le fond de la pensée artistique de Zweig. C'est aussi ce thème qu'il explore à travers des essais sur Tolstoï, Nietzsche ou Byron.
Ce volume rassemble le meilleur de la pensée de Zweig.
Bien connu pour ses romans salués comme des classiques 1984 et La Ferme des animaux, George Orwell est également un essayiste de premier plan où dans ces courts textes d'intervention s'expriment toute son attention et toute son humanité à l'égard des plus faibles et des plus démunis. Le présent volume recueille quelques-unes de ses plus importantes contributions de 1931 à 1948 : «Une pendaison», «Tirer sur un éléphant», «Au fond de la mine», «Pourquoi j'écris». On y trouvera aussi ses essais sur Marrakech et Dickens, un de ses modèles dans la peinture sociale des bas-fonds.
Orwell fut un écrivain engagé dans son temps, dont la capacité de vision continue encore d'éclairer notre présent et notre avenir. Sa place dans les lettres mondiales est parmi les auteurs les plus lus. Nul doute que ce précieux recueil rassemblant ses essais les plus pertinents contribuera à éclairer sa pensée large et démocratique, interprétée de différentes manières en un temps empreint de profondes interrogations. Plus que jamais la pensée d'Orwell s'inscrit dans le débat contemporain.
Ce roman à caractère autobiographique a paru pour la première fois en 1929. Wolfe s'est dépeint lui-même « énorme nuage noir, chargé d'électricité, fécond, impérieux, doué d'une violence d'ouragan, que rien ne pourrait retenir longtemps. » Le roman est à cette image, comme un flot stylistique que rien n'arrête. Le héros, Eugene Gant, habite la petite ville d'Altamont. Son père, qui boit et et court les filles, ne désire que goûter à toutes les expériences ; sa mère au contraire travaille sans répit, affamée de posséder toujours plus. Le petit Eugène découvre le bonheur dans cette ville du Sud avec sa lumière particulière, son éternité et son flot d'existences banales - bonheur dont il ne prendra conscience qu'une fois parti étudier à l'Université. La ville et la vie lui apparaîtront plus tard comme un paradis perdu, un paradis gardé par l'Ange. Le récit se fait alors chant de l'exil et de la solitude. Le roman est porté par le souffle d'un lyrisme exceptionnel. Ce premier livre a fait de Wolfe d'emblée un des plus grands auteurs américains du XXe siècle.
Son influence a été décisive sur Jack Kerouac et Philip Roth.
Le titre est inspiré d'un vers du grand poète anglais John Milton.
Dans L'Homme du ressentiment (1923), Scheler examine ici, selon la pure méthode de description phénoménologique, un phénomène psychique entrevu par Nietzsche, le ressentiment. À l'origine, le ressentiment est toujours l'expression de quelque sentiment d'impuissance, né de l'échec du sujet à assumer selon les formes de sa personnalité telle ou telle valeur morale. C'est Nietzsche qui a donné à cette notion un droit de cité dans le sens technique dans le domaine de la philosophie. Max Scheler tente dans ce volume la description d'une totalité d'expériences et d'actions vécues en étudiant l'homme de ressentiment et insère sa doctrine dans le cadre d'une philosophie des valeurs. Scheler se dresse contre la conception nietzschéenne du christianisme qui est expliqué au travers de cette notion dans La Généalogie de la morale.
Dans le contexte actuel de remontée du ressentiment, la pensée de Scheler analysant cette notion retrouve une actualité particulière. La réédition de ce classique est d'autant plus justifiée.
Ce volume regroupe les textes de Stefan Zweig de la période 1933-1942 consacrés à la politique, à l'exil et au destin des Juifs européens.
Cet ensemble - inédit en traduction française - constitue une véritable nouveauté éditoriale, sans équivalent en langue allemande ni en langue anglaise. Il contiendra beaucoup de textes importants qui figurent pas dans l'édition de référence des oeuvres rassemblées (Gesammelte Werke) de Stefan Zweig, publiée aux Éditions S. Fischer de Francfort/Main. Il s'inscrit dans la droite ligne des deux volumes de Stefan Zweig déjà édités aux éditions Bartillat (Derniers messages et Appels aux Européens) et il enrichira considérablement la connaissance de la dernière décennie de la vie de Stefan Zweig.
On y retrouve bien entendu des textes consacrés à la situation politique en Allemagne et en Autriche, des interventions où il appelle à une prise de conscience de la gravité de la situation en Europe, et des inquiétudes liées au sort des juifs en Europe. On notera un bel hommage à la figure de Joseph Roth.
Il s'agit d'une publication importante concernant l'oeuvre de Stefan Zweig en ces années dramatiques. Un précieux appareil critique accompagne le volume.
Jonathan Cott, journaliste à Rolling Stone et biographe de Bob Dylan, a réuni dans ce livre trente et une des plus importantes interviews accordées au long de sa carrière par le créateur de « Like A Rolling Stone ». Ces témoignages directs permettent d'approcher et de mieux connaître cet artiste capital du XXe siècle qui n'a cessé de se métamorphoser au fil des décennies, de ses débuts folk en 1962 à New York jusqu'à nos jours où il est revenu au sommet. Outre six entretiens parus dans Rolling Stone, on trouvera ici la mythique interview avec Nat Hentoff de Playboy en 1966, un échange digne d'une pièce de théâtre avec Sam Shepard en 1987 et de nombreux autres textes où revivent les paroles, la musique et la vie de Dylan. Dylan par Dylan offre les indispensables clés pour entrer dans l'oeuvre légendaire d'une personnalité aussi complexe que géniale.
Quelques extraits :
« Je fuguais tout le temps parce que je n'étais pas libre. J'étais constamment sur mes gardes. En quelque sorte, à ce moment-là, je savais déjà que les parents font ce qu'ils font parce qu'ils sont coincés. S'ils se font du souci pour leurs enfants, c'est par rapport à eux. C'est-à-dire qu'il veulent que leurs enfants leur fassent plaisir, et ne les mettent pas dans l'embarras - pour qu'ils puissent être fiers d'eux. Ils veulent qu'on devienne ce qu'ils ont décidé à votre place. C'est pour ça que j'ai commencé à fuguer à dix ans. » À Nat Hentoff, The New Yorker, 1964.
« Il n'est pas nécessaire d'écrire pour être un poète. On peut travailler dans une station-service et être un poète. Je ne me considère pas comme tel, parce que je n'aime pas le mot. Je suis un trapéziste. » À Nora Ephron et Susan Edmiston, Positively Tie Dream, 1965.
« Le but le plus élevé de l'art est d'inspirer. Que peut-on faire d'autre ? Que peut-on donner aux autres en dehors de cela ? » À Jonathan Cott, Rolling Stone, 1978.
C'est en 1910 que Stefan Zweig publie ces pages consacrées au célèbre poète belge, auteur des Villes tentaculaires et des Campagnes hallucinées. Tout le passionne dans son oeuvre : son intense expression de l'âme flamande, la puissance avec laquelle elle traduit les forces du monde moderne, industrie, urbanisation, masses ouvrières. "Toutes les manifestations de l'activité moderne se reflètent dans l'oeuvre de Verhaeren et s'y transmuent en poésie", écrit-il.
Par-dessus tout, Verhaeren lui apparaît comme une des grandes voix qui incarnent l'Europe. Dans le Monde d'hier, Zweig évoque Verhaeren en des pages bouleversantes. Le livre qu'il lui a consacré ne l'est pas moins. Verhaeren est un "contemporain capital". Il fallait tout le talent de Zweig pour le restituer pleinement. Un des livres décisifs de Zweig, essentiel à la compréhension de son oeuvre.