Filtrer
Support
Éditeurs
Prix
Agone
-
Dans la mégapole d'une superpuissance mondiale, Winston Smith vit, cadenassé dans sa solitude, sous le regard constant du télécran. Employé au ministère de la Vérité, il réécrit quotidiennement les archives de presse pour les rendre conformes avec la ligne officielle du moment. Mais un jour, le petit employé de bureau se rebelle, commence un journal, tombe amoureux et flâne dans les quartiers où vivent les proles, soustraits à la discipline du Parti. Dans ces lieux où subsistent quelques fragments du passé aboli, il va s'engager dans la rébellion.
-
Histoire de France populaire : D'il y a très longtemps à nos jours
Laurence de Cock, Fred Sochard
- Agone
- Memoires Sociales
- 15 Novembre 2024
- 9782748905700
L'histoire se construit, mais elle se raconte aussi. Et c'est ce qui la rend accessible au plus grand nombre. Mais aussi ce qui nous permet de comprendre le présent. Dans la poursuite du travail de Howard Zinn et de Gérard Noiriel, ce livre propose de revisiter les mythes nationaux à l'aune des avancées historiques les plus récentes. Il interroge les origines de la France, retrace les résistances et les révoltes pour placer au coeur de l'histoire les acteurs et actrices oubliées par le grand roman national et colonial. Ce récit de plus de 2000 ans cerne les différences manières dont, d'une frontière et d'un siècle à l'autre, les populations se mélangent pour donner ce qu'appelle le peuple français. Illustrations et couverture par Fred SOCHARD.
-
Avec beaucoup de douceur, Spartacus le presse : « Je dirai un mot et puis tu diras un mot.
Nous sommes des êtres humains. Nous ne sommes pas seuls. Avons-nous fait des choses terribles pour qu'on nous amène ici ? Il ne faut pas que nous ayons honte et que nous nous haïssions l'un l'autre. Tout homme possède un peu de force, un peu d'espoir, un peu d'amour. Ce sont comme des graines plantées dans le coeur de tous les hommes. Mais celui qui les garde pour soi, il les voit se dessécher et mourir très vite. Si, par contre, il donne sa force, son espoir et son amour à d'autres, alors il en retrouve des réserves inépuisables. Il n'en manquera plus jamais et sa vie vaudra la peine d'être vécue. Et croismoi, gladiateur, la vie est la meilleure chose qui existe au monde. Nous le savons. Nous sommes des esclaves. Nous n'avons rien d'autre que la vie, nous savons donc ce qu'elle vaut. Les Romains possèdent tant d'autres choses que la vie pour eux n'a pas grand sens.
Ils jouent avec elle. Mais nous, nous prenons la vie au sérieux, et c'est pourquoi nous devons nous efforcer de ne pas être seuls. Tu es trop seul, gladiateur. Parle-moi un peu. »
-
Une histoire populaire des Etats-Unis ; de 1492 à nos jours
Howard Zinn
- Agone
- 10 Avril 2003
- 9782910846794
Cette histoire des Etats-Unis présente le point de vue de ceux dont les manuels d'histoire parlent habituellement peu. L'auteur confronte avec minutie la version officielle et héroïque (de Christophe Colomb à George Walker Bush) aux témoignages des acteurs les plus modestes. Les Indiens, les esclaves en fuite, les soldats déserteurs, les jeunes ouvrières du textile, les syndicalistes, les GI du Vietnam, les activistes des années 1980-1990, tous, jusqu'aux victimes contemporaines de la politique intérieure et étrangère américaine, viennent ainsi battre en brèche la conception unanimiste de l'histoire officielle.
-
Central dans les débats sur la reproduction sociale, le racisme, l'État et l'écologie, cet ouvrage est utile à tout lecteur qui souhaite comprendre les crises actuelles. Nancy Fraser y suit le capital de crise en crise pour développer l'idée que, dans les sociétés capitalistes, l'économie s'appuie sur des « zones non marchandes » telles que le « travail domestique » non rémunéré, la nature, la politique et le racisme (en tant que mécanisme justifiant l'expropriation). Son argumentation permet de faire dialoguer Karl Marx, Rosa Luxemburg avec des voix issues du féminisme marxiste (comme Eli Zaretsky, Lise Vogel, Nancy Flobre,...), du marxisme noir et de l'écomarxisme (comme James O'Connor et Jason Moore).
Affirmer l'intersectionnalité de la race, du genre et de la classe n'est pas suffisant pour les décortiquer en tant que caractéristiques du capitalisme. L'oppression fondée sur le sexe estelle une caractéristique structurellement nécessaire du capitalisme ? La discrimination fondée sur la race estelle intégrée dans la reproduction du capitalisme racial ? -
Une histoire populaire de la France ; de la guerre de cent ans à nos jours
Gérard Noiriel
- Agone
- 15 Novembre 2019
- 9782748904321
« En 1841, dans son discours de réception à l'Académie française, Victor Hugo avait évoqué la «populace» pour désigner le peuple des quartiers pauvres de Paris. Vinçard ayant vigoureusement protesté dans un article de La Ruche populaire, Hugo fut très embarrassé. Il prit conscience à ce moment-là qu'il avait des lecteurs dans les milieux populaires et que ceux-ci se sentaient humiliés par son vocabulaire dévalorisant. Progressivement le mot «misérable», qu'il utilisait au début de ses romans pour décrire les criminels, changea de sens et désigna le petit peuple des malheureux. Le même glissement de sens se retrouve dans Les Mystères de Paris d'Eugène Sue. Grâce au courrier volumineux que lui adressèrent ses lecteurs des classes populaires, Eugène Sue découvrit les réalités du monde social qu'il évoquait dans son roman. L'ancien légitimiste se transforma ainsi en porte-parole des milieux populaires. Le petit peuple de Paris cessa alors d'être décrit comme une race pour devenir une classe sociale. » La France, c'est ici l'ensemble des territoires (colonies comprises) qui ont été placés, à un moment ou un autre, sous la coupe de l'État français. Dans cette somme, l'auteur a voulu éclairer la place et le rôle du peuple dans tous les grands événements et les grandes luttes qui ont scandé son histoire depuis la fin du Moyen Âge : les guerres, l'affirmation de l'État, les révoltes et les révolutions, les mutations économiques et les crises, l'esclavage et la colonisation, les migrations, les questions sociale et nationale.
-
Savoir commencer une grève : Résistances ouvrières à la désindustrialisation dans la France contemporaine
Romain Castellesi
- Agone
- Mémoires Sociales
- 14 Mars 2025
- 9782748905786
Ce livre retrace l'histoire des luttes ouvrières contre la désindustrialisation en France, des années 1960 à nos jours. L'auteur analyse les mutations du répertoire d'actions, entre mobilisations et démobilisations, à l'épreuve de la raréfaction de l'emploi Ce travail, qui s'appuie sur l'exploitation de sources orales, archivistiques et audiovisuelles issue d'une vaste enquête de terrain, expose toute la rationalité de ces mouvements contre les fermetures et les plans sociaux. On découvre aussi les représentations collectives liées à ces contestations : lorsqu'ils surgissent, les conflits sociaux impliquant des ouvrières et des ouvriers paraissent aussi rares que désespérés. Mouvements de « la dernière chance », ouvriers et ouvrières « dos au mur », tout ces discours soulignent le caractère inéluctable du déclin de la centralité ouvrière.
Quant la grève est lancée, les ouvriers - et encore plus les ouvrières - se retrouvent presque systématiquement dos au mur, dans un combat désespéré et souvent désespérant, parce que le rapport de force est alors du côté du patronat : les maigres perspectives se réduisent à un accès de violence stérile, ou une négociation juridique interminable, qui ne permettra pas de sauver grand chose.
À rebours d'une vision parfois décliniste et condescendante de ces luttes, l'auteur souhaite néanmoins les interroger au miroir de la désagrégation de la classe ouvrière. La disparition de l'appareil industriel a été envisagé par une approche largement économique. Or, le phénomène de désindustrialisation est un fait social qui a ravagé la main-d'oeuvre ouvrière, ses territoires, ses sociabilités et solidarités. C'est ce processus de destruction et d'invisibilisation que l'ouvrage souhaite révéler, en plaidant pour une approche historienne « par le bas ».
Au-delà d'une historicisation du point de vue ouvrier, ce livre a un intérêt politique : contre le discours des élites faisant la leçon aux ouvriers et ouvrières de l'hexagone - qui devraient se contenter de leurs conditions de travail et salariales, après tout meilleures que celles en cours dans le reste du monde - il est bon de rappeler que c'est avant la catastrophe finale qu'il faut lutter et s'organiser.Parce qu'après, c'est trop tard. -
Cet ouvrage constitue la réédition, augmentée d'une préface de l'auteur, de ses écrits d'usine. On se souvient de l'explosion, le 21 septembre 2001, de l'usine AZF à Toulouse. Paru un an plus tard, la première partie de ce livre donnait le portrait des conditions de travail dans une usine jumelle d'AZF, qui produisait le nitrate d'ammonium à l'origine de la catastrophe. D'un livre à l'autre, puis en bande dessinée (2002), en documentaire (2006) et en théâtre (2018), Jean Pierre Levaray a donné ce qu'un ouvrier passé à l'écriture peut faire de mieux pour témoigner de la condition de sa classe.
-
S'attaquant au consensus sur la construction sociale des races, le philosophe afro-américain Michael Hardimon propose un concept minimal de race n'impliquant que l'existence de différences phénotypiques observables (superficielles) entre les populations et correspondant aux différences d'ascendance géographique - différences souvent détournées par le discours raciste. Montrant que le concept minimal de race est essentiel pour notre conception ordinaire, cet ouvrage défend un réalisme « déflationniste » à son égard et va à contre-sens du consensus sur le racisme et sa critique. Avec rigueur et érudition, l'auteur veut faire progresser le débat au niveau populaire, philosophique et scientifique.
-
Pasteur et les antivax
Jean-luc Chappey, Anne-Marie Moulin
- Agone
- Mémoires Sociales
- 5 Mars 2025
- 9782748905762
En 1889, Pasteur s'impose comme la figure du Grand Homme, bienfaiteur de l'humanité et savant républicain. Ses travaux sont érigés en étape décisive, non seulement dans l'affirmation de la médecine moderne, mais aussi dans la promotion de l'idéologie scientiste et progressiste qui
s'impose au coeur du projet républicain. À l'inverse, ses adversaires, pourtant nombreux, sont délégitimés et ravalés au rang d'irréductibles réactionnaires et de parfaits
incompétents. De fait, Pasteur impose un nouveau modèle de la « science en train de se faire » : une science de laboratoire, tenue à l'écart de l'opinion, voire secrète. Par
là, elle semble correspondre au modèle d'une République qui promeut un nouvel ordre social et politique, fondé sur la raison dans sa version pédagogique, faite pour justifier
la domination coloniale, sociale et sexuelle.
Les « microbes » participent ainsi à la formation d'une forme de démocratie « moderne », entre élections et affirmation de la société civile, en faisant émerger une
forme de solidarité et de responsabilité fondée sur la pratique vaccinale. Et une nouvelle figure du savant et médecin que la République met à profit pour sortir de la
crise de légitimité politique à laquelle elle fait face au tournant du siècle.
Partant d'une analyse des débats apparus au cours de la crise sanitaire du Covid19,
ce livre revient sur la victoire de la médecine pastorienne pour mettre au jour les dynamiques autour desquelles se nouent les rapports entre l'histoire politique, celle de la
République, et l'histoire de la médecine, celle de la vaccination.
Qu'est-ce qui rend le vaccin aussi clivant sur le plan politique et semble immédiatement situer les partisans ou les adversaires sur le terrain de la défense ou de l'opposition au modèle républicain ?
Prenant pour objet l'étude des discours et arguments des opposants à Louis Pasteur et à ses recherches sur les vaccins, cet ouvrage analyse les dynamiques politiques et sociales qui entrent en jeu dans les débats sur les questions vaccinales. -
Ce livre remet en question certaines de nos croyances contemporaines les plus fondamentales, en particulier celle fondée sur le progrès, et rappelle, d'une part, que l'espèce humaine est soumise à la même loi de précarité et de caducité que les autres espèces et, d'autre part, que rien ne garantit que la forme industrielle de production soit biologiquement adaptée à l'être humain. Ces deux idées pourraient donner l'impression de relever du simple bon sens, mais elles n'en ont pas moins suscité des réactions négatives de la part de tous ceux qui partagent une conviction commune que l'on peut appeler « la croyance dans la croissance économique illimitée ». Quand il s'interroge sur le type de lecteurs qui seraient susceptibles d'apprécier les idées qu'il a développées, l'auteur suggère prudemment les « intellectuels de gauche ». Mais doit-on encore appeler ainsi des gens qui, s'ils sont plus sensibles que d'autres aux coûts sociaux et humains du progrès, n'en continuent pas moins, le plus souvent, à croire à la possibilité du progrès par la croissance économique illimitée, se contentant pour l'essentiel d'exiger que les fruits de la croissance soient répartis un peu plus équitablement ?
-
Si l'éducateur est celui qui sait, si les élèves sont ceux qui ignorent, il incombe au premier de donner, de remettre, d'apporter, de transmettre comme en dépôt son savoir aux seconds. Il n'est donc pas étonnant que, dans cette vision «bancaire» de l'éducation, les élèves soient vus comme des êtres d'adaptation, d'ajustement.
Et plus ils s'emploient à archiver les dépôts qui leur sont versés, moins ils développent en eux la conscience critique qui leur permettrait de s'insérer dans le monde, en transformateurs de celui-ci. En sujets. Dans la mesure où cette vision bancaire de l'éducation annule ou minimise le pouvoir créateur des élèves, qu'elle stimule leur naïveté et non leur esprit critique, elle satisfait les intérêts des oppresseurs : pour eux, il n'est pas fondamental de mettre à nu le monde, ni de le transformer. À l'image d'autres grands pédagogues, en premier lieu Célestin Freinet, Freire rappelle que projet éducatif et projet social sont indissociables. -
L'actualité des Chiens de garde, nous aurions préféré ne pas en éprouver la robuste fraîcheur.
Nous aurions aimé qu'un même côté de la barricade cessât de réunir penseurs de métier et bâtisseurs de ruines. Nous aurions voulu que la dissidence fût devenue à ce point contagieuse que l'invocation de Nizan au sursaut et à la résistance en parût presque inutile. Car nous continuons à vouloir un autre monde. L'entreprise nous dépasse ? Notre insuffisance épuise notre persévérance ?
Souvenons-nous alors de ce passage par lequel Sartre a résumé l'appel aux armes de son vieux camarade : "Il peut dire aux uns : vous mourez de modestie, osez désirer, soyez insatiables, ne rougissez pas de vouloir la lune : il nous la faut.
Et aux autres : dirigez votre rage sur ceux qui l'ont provoquée, n'essayez pas d'échapper à votre mal, cherchez ses causes et cassez-les." Serge Hamili Extrait de la préface.
-
Je peins la lumière qui vient de tous les corps
Egon Schiele
- Agone
- Elements
- 10 Mai 2024
- 9782748905618
Ce choix de textes pour l'essentiel inédits en français révèle la trajectoire d'un peintre aussi radical qu'impétueux, qui n'eut de cesse de s'élever contre l'académisme et l'esprit petit-bourgeois. Au travers de vingt-sept poèmes et vingt-et-une lettres adressées à ses proches, Schiele défend une vision de l'art offensive et révoltée..
-
Quelle est la place du monde musulman, aux différences phrases de son histoire, dans les systèmes de production et redistribution des biens et des richesses ? Comment le monde musulman a-t-il évolué avec l'évolution du reste du monde ? Quels sont les liens entre l'activité économique, l'activité politique, l'idéologie religieuse ou non, et les traditions culturelles de l'Islam ? Toutes ces questions ont un intérêt et des conséquences politique. Prenant au sérieux les mythes du monde musulman comme les arrières-pensées racistes et colonialistes, ce livre veut donner des réponses aux citoyens et militants qui sont soucieux de comprendre avant d'agir pour plus de justice sociale et économique.
-
Quand les travailleurs sabotaient : France, Etats-Unis (1897-1918)
Dominique Pinsolle
- Agone
- 13 Septembre 2024
- 9782748905632
L'urgence climatique et sociale a remis au goût du jour l'activisme radical, dont le recours au sabotage. Loin de se réduire à une dégradation matérielle, cette pratique a soulevé d'immenses espoirs dans les rangs syndicalistes révolutionnaires de la « Belle Époque », au point d'être théorisée et mise en oeuvre de manière collective. De la Confédération général du travail (CGT) en France aux Industrial Workers of the World (IWW) aux États-Unis, le sabotage apparaissait alors comme une tactique légitime, imparable, et contre laquelle patrons et gouvernants ne pouvaient rien. Cette expérience syndicale éclaire la portée et les limites d'un moyen d'action marginalisé, objet de nombreux fantasmes.
-
C'est avec ce court essai que Chomsky fait irruption, en 1967, sur la scène politique américaine comme principal critique de l'impérialisme américain. Fondateur dans la pensée de l'auteur et cardinal pour toute analyse du statut d'intellectuel, cet essai reste d'une dérangeante actualité : celles et ceux qui se mettent au service du pouvoir (États et multinationales) choquent d'autant plus qu'ils jouissent de plusieurs privilèges notoires, ceux d'avoir eu « le loisir, les infrastructures et la formation nécessaires pour rechercher la vérité qui se cache derrière le voile de distorsion et d'altération, d'idéologie et d'intérêt de classe à travers lequel les événements de l'histoire en cours sont présentés ». Parce que ces privilèges donnent aux intellectuels des possibilités inaccessibles au commun, celles-ci leur imposent des responsabilités impérieuses et une mission : éclairer ses lecteurs, et d'abord ses contemporains. L'article fondateur (inédit en français) est complété dans notre édition par les commentaires et actualisations que l'auteur a donnés à l'occasion de son cinquantenaire.
-
Une contre-histoire d'internet du XVème siècle à nos jours
Felix Tréguer
- Agone
- Elements
- 15 Septembre 2023
- 9782748905274
Le contrôle de l'espace public par l'État s'appuie sur des stratégies multiséculaires sans cesse renouvelée, y compris au moment de l'arrivée d'Internet. Cette technologie est ainsi rapidement passée d'un instrument au potentiel émancipateur à un instrument de pouvoir étatique et économique sans précédent. Comprendre le fil de ce changement implique de replacer cette technologie dans une histoire longue : celle des conflits qui ont émergé chaque fois que de nouveaux moyens de communication ont été inventés. Depuis la naissance de l'imprimerie, les stratégies étatiques de censure, de surveillance, de propagande se sont sans cesse transformées et sont parvenues à domestiquer toute contestation. L'État à toujours su restaurer son emprise sous des formes inédites au gré d'alliances avec les seigneurs du capitalisme, désormais numérique, tout en réprimant violemment les usages militants d'Internet. Après dix années d'engagement en faveur des libertés sur Internet, Félix Tréguer analyse avec lucidité les fondements antidémocratiques de nos régimes politiques et la formidable capacité de l'État à façonner la technologie dans un but de contrôle social.
-
Ce livre analyse l'abandon par les « nouveaux démocrates » des classes populaires et des syndicats au profit des classes aisées et cultivées. Ce choix pour l'« économie de la connaissance » a condamnées les travailleurs manuels et les catégories peu diplômées à la relégation sociale et à une forme de plus en plus agressive de mépris culturel. Dépréciées par le parti qui leur servait autrefois de véhicule politique, les classes populaires sont devenues plus attentives aux thématiques identitaires de démagogues réactionnaires. L'histoire mondiale récente - des mandats de Trump et de Bolsonaro aux élections de Biden et de Macron - n'a fait que confirmer les analyses de l'auteur. Aux États-Unis comme en France, la méritocracie s'est installée sans complexes, mettant à mal les services publics, faisant du marché du travail un marché contractuel profondément défavorables aux petits salariés, démantelant le syndicalisme. En cajolant les hauts salaires, la « gauche » a pavé la voie (royale) à l'extrême droite.
-
Dans cette courte biographie écrite en 1959, l'autrice dresse un portrait de Lénine résolument grand public. Cette courte introduction à la vie d'une figure centrale de la Révolution russe est servie par une plume élégante, celle d'une romancière qui, sans être impartiale, n'esquive aucun des écueils du léninisme. Nina Gourfinkel écrit depuis son exil en France, à un quart de siècle de distance, à l'aune de l'héritage bolchevique. À l'occasion du centenaire de la mort de Lénine, son point de vue à la fois partisan et critique offre une solution pour qui veut pénétrer dans ce moment d'histoire à travers un angle original, et sur un mode narratif.
-
L'âge des extrêmes ; histoire du court XXe siècle
Eric Hobsbawm
- Agone
- Elements
- 6 Mars 2020
- 9782748904079
Eric Hobsbawm corrige les amnésies nées de la chute du mur de Berlin. Refusant la vision désespérée d'un XXe siècle réduit à une succession de guerres et de massacres, l'historien rappelle les grandes avancées de l'humanité : non seulement la chute des empires coloniaux, mais aussi les conquêtes sociales issues des luttes ouvrières, ainsi que l'élargissement des droits politiques - dont l'avancée sans précédent de l'émancipation des femmes -, et bien sûr les révolutions dans les domaines des sciences, des techniques et des arts. Synthèse sans équivalent, ce livre s'oppose au pessimisme de la fin de l'histoire et maintient ouvertes les perspectives de changement des rapports sociaux.
Cette réédition s'ouvre sur une préface de Serge Halimi : la question révolutionnaire a-t-elle ou n'a-t-elle pas disparu de l'histoire ? Elle inclut également un dossier de presse sur la difficile réception de l'ouvrage en France - notamment du fait des réticences des éditions Gallimard - et une postface synthétique de Nicolas Chevassus-au-Louis sur ce même aspect.
-
En 1768, des marins de Sunderland lancent l'un des tout premiers grands arrêts de travail en repliant les voiles de leurs navires (« striking the sails »). À l'époque, l'action est considérée comme une « mutinerie ». Le mot « strike » est alors adopté pour désigner un arrêt de travail ou une grève. Depuis lors, la lutte sociale a connu des hauts et des bas, mais elle vit toujours, ouverte et offensive, ou latente, à l'affût de moments critiques pour faire basculer l'histoire. Entre l'inflation galopante et des salaires revus à la baisse, la situation climatique critique, de mauvaises récoltes, les prix des denrées alimentaires qui s'envolent, nous sommes à un moment de bascule. Ce livre nous mène dans les coulisses du pouvoir, de la spéculation alimentaire en passant par les super-profits pétroliers, avec comme bousolle la volonté du peuple de s'émanciper. En donnant la parole à ceux qui luttent, Peter Mertens offre un nouveau point de vue sur les équilibres mondiaux, en plein basculement. Avec en ligne de mire l'espoir que les mutins du Nord tendent la main à ceux du Sud, et vice-versa, pour un réel virage démocratique, social et écologique.
-
Black lives matter : le renouveau de la revolte noire americaine
Taylor Keeanga-Yamahtta
- Agone
- Elements
- 21 Octobre 2022
- 9782748905014
Une plongée dans l'histoire du racisme aux États-Unis, écrite par une universitaire et militante membre du mouvement BLM. L'autrice revient sur l'« économie politique du racisme » depuis la fin de l'esclavage, le reflux des mouvements sociaux des années 1960 et l'essor d'une élite noire prompte à relayer les préjugés racistes et anti-pauvres. Elle défend le potentiel universaliste de BLM : afro-américain et tourné contre les violences policières, il peut parfaitement rallier d'autres groupes et s'étendre à une lutte générale pour la redistribution des richesses.
-
Pour ne pas en finir avec la nature : questions d un philosophe à l'anthropologue Philippe Descola
Patrick Dupouey
- Agone
- 2 Février 2024
- 9782748905595
Il est urgent de réinvestir l'idée de nature et de penser de manière critique les liens qu'elle entretient avec la culture.
C'est pourquoi je me suis intéressé aux prolongements philosophiques du travail de Descola. Dans un premier temps pour réintégrer l'idée de nature et l'opposition nature/culture au répertoire des notions indispensables pour penser la réalité. Ensuite pour dégager les apories d'un antiréalisme qui me paraît intenable et finalement incohérent avec le principe même du projet anthropologique. Enfin pour faire apparaître les inconséquences d'un relativisme dont l'auteur de Pardelà nature et culture, en dépit des dénis réitérés qu'il oppose à ce soupçon, sème partout des indices.