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Fantasy & Science-fiction
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Dans de vastes étendues désertes, de lourdes machines s'affairent à briser la roche, écraser ou forer le sol, ériger des montagnes, canaliser de l'eau, transformer des matériaux, trancher, malaxer, comprimer, broyer, recouvrir... À la suite de ces dispositifs mécaniques, des individus, mi-participants mi-observateurs, tantôt jaugent ces travaux titanesques et s'en étonnent, tantôt semblent y apporter leur concours. Que sont ces travaux ? Qui les ordonne ou les dirige ? En quel but ? Où sommes-nous ? Qui sont ces personnages masqués et étrangement accoutrés ? Quelles que soient leur nature ou leur statut, leur ambition paraît en tout cas atteindre son comble lorsque, face à un paysage nouveau radicalement façonné, placés au coeur de gigantesques artefacts, ils lèvent ensemble les bras et laissent éclater des cris de pur enthousiasme : « Waaaaa... »
Avec ces huit récits démiurgiques regroupés sous l'intitulé Travaux publics, Yûichi Yokoyama posait, en 2004, les fondations d'un monde qu'il allait par la suite s'attacher à décrire sans relâche, à travers de nombreux ouvrages, parmi lesquels Voyage, Jardin, Explorations, La Terre de glace, et plus récemment Plaza, tous publiés aux Éditions Matière. Cette nouvelle édition - augmentée de trois récits inédits et de photographies de paysages-chantiers prises par Yokoyama - célèbre 20 ans de Travaux publics. -
Citéruine est une ville désolée, vidée de ses habitants, usée par le temps et l'abandon - guerre ? catastrophe ? génocide ? effondrement ? ... Elle est le reflet parallèle, le reste ou le cauchemar d'une ville possible, d'une grande ville étale sans centre ni périphérie, une mégalopole postindustrielle et surpeuplée, urbanisée à l'excès qui a ou qui a eu pour nom Citéville. L'une et l'autre cités ont été dessinées par Jérôme Dubois, toutes deux selon le même découpage, les mêmes cadrages, la même fatale temporalité.
Mais là où Citéville grouille de stupides turpitudes, s'alimente de ses déchets et assure la reproduction des monstres humains qui l'ont bâtie, Citéruine dresse ses abattis, laisse calmement miroiter son squelette sous les durs néons qui lui restent. S'étant débarrassée de ses occupants ou bien délaissée par eux, qu'importe, ayant en tout cas abandonné tout espoir, Citéruine a quitté son pauvre statut de décor.
Elle est désormais paysage, et paysage animé : ses contours et ses lieux reprennent le flambeau de la narration, rejouent la comédie urbaine pour eux seuls, et tournent dans la nuit, dévorés par le feu. Il a été confié aux éditions Cornélius de porter le destin de Citéville, tandis que les Editions Matière accueillent Citéruine. Les deux villes communiquent et se complètent en deux ouvrages distincts dont les lectures simultanées ou différées sont autant de perturbations d'un même espace par le temps et ses affres.
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En 17 récits de longueur variable, au gré de mises en scènes qui sont autant de propositions d'installations, de sculptures, d'images et de concepts, Sammy Stein offre de déambuler dans des musées imaginaires («Le musée de la Tortue», «Archives du musée de cristal»), de visiter des collections rêvées («Visages du temps», «Multimonde»), rend hommage à un artiste obscur dont l'oeuvre a presque entièrement disparu («Salut Marcel»), convoque les souvenirs d'un lieu fictif et de ses artefacts («Galerie 128», «Retour vers le centre»), décrit une oeuvre impossible («Fireworks»), observe le processus de transformation d'une forme en une autre («Moving sculpture», «Camouflage», «Bye bye Dada»), et évoque même de fantastiques recettes de cuisine («Le grand restaurant», épisodes 1 et 2).
Avec une fantaisie à nulle autre pareille, Sammy Stein drape d'oripeaux en polyamide et viscose de vastes monuments mélancoliques, suggère sous des titres pleins d'emphase des oeuvres toutes de modestie... Aussi bien, Sammy Stein élabore puis détruit avec pudeur les memento mori d'un temps que personne n'a connu ni ne connaîtra.