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De la diatribe considérée comme un des beaux-arts : Une anthologie de pamphlets séditieux dans l'Angleterre des siècles passés
George Orwell
- Insomniaque
- 18 Octobre 2024
- 9782376231080
La littérature séditieuse anglaise compte parmi ses contributeurs certains des plus célèbres écrivains?: Milton, Swift, lord Byron, William Morris... mais aussi nombre de «?petits-maîtres?» méconnus ou anonymes. Pamphlétaires et polémistes jouaient jadis un rôle central dans la diffusion des idées et contribuaient grandement à exacerber les débats et les conflits qui ont agité la société anglaise.
Ce recueil, qui compte une trentaine des écrits de combat qu'ils ont laissés, s'étend de la fin du Moyen Âge à la Première Guerre mondiale. Il révèle les convictions et les élucubrations, les fureurs et les rêves qui ont alimenté les controverses politiques et sociales dans l'Angleterre d'antan. Outre son intérêt littéraire, il fournit un aperçu historique des lutte de classe, mais aussi du choc des idées et des passions au pays qui a vu naître la société industrielle.
État donné que nombre des iniquités et des turpitudes que dénonçaient ces polémistes se sont perpétuées jusqu'à nos jours, le lecteur d'aujourd'hui trouvera dans leurs diatribes et leurs satires nombre d'observations qui sont d'une implacable actualité.
Ce choix de pamphlets radicaux ou rebelles s'inspire d'un recueil similaire, paru à Londres en 1950 et préfacé par George Orwell - lui-même collectionneur
passionné de brochures politiques, de tracts et de pamphlets.
Anthologie établie, traduite
et annotée par Philippe Mortimer -
Dans ce pamphlet, écrit en réaction aux récents abus de la domination étatique et marchande, tels qu'ils ont eu notamment lieu lors de l'actuelle crise sanitaire, Raoul Vaneigem persiste et signe : le capitalisme est par essence mortifère en ce qu'il bride les passions, confine les corps et racornit les esprits. Mais une autre voie s'ouvre à l'humanité pourvu qu'elle renverse un système aussi vérolé qu'à à bout de souffle, et qu'elle se débarrasse de ses mornes profiteurs : gestionnaires, technocrates et autres politicards. C'est ce qu'il nomme la lutte pour un retour à la vie, mettant fin « au calcul égoïste et à la servitude qui ont fait de la Terre une vallée de larmes ». Car « la vie ne dit jamais de dernier mot ».
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Pétition pour des villageois que l'on empeche de danser
Paul-Louis Courier
- Insomniaque
- 5 Juin 2007
- 9782915694253
1822 : la contre-révolution triomphe
en France. Dans un village de Touraine,
un curé veut commander à tout et prétend qu'on n'y doit plus danser. Sachant que la liberté de penser commence avec celle de danser, Paul-Louis Courier réplique avec légèreté par un mordicant plaidoyer
pour la gigue et le rigodon, choses
qui ne s'accommodent jamais bien
de l'ombre écrasante de Dieu.
Artilleur de métier, Paul-Louis Courier n'aimait pas Bonaparte ni la guerre, qu'il fit plus de quinze ans avec beaucoup de nonchalance et sans jamais y obtenir de l'avancement, dans une époque où elle ouvrait tant de prodigieuses carrières aux ambitieux : il lui préférait l'étude des textes anciens, qui l'incita maintes fois à déserter ses devoirs militaires.
Propriétaire terrien de naissance et fils d'un riche bourgeois, il se disait vigneron, car c'était là le seul titre qui flattât vraiment son orgueil.
Cet exégète des auteurs païens était trop instruit pour approuver des bondieuseries ou se soumettre à un dogme, mais il n'en professait pas pour autant un anticléricalisme radical qui avait balayé l'exorbitant pouvoir des prêtres à la faveur de la Révolution et que les exactions des jésuites, à la Restauration, continuaient de nourrir dans le peuple. Aussi louait-il les curés de campagne qui laissaient leurs ouailles danser le dimanche.
Son goût de la vérité et des plaisirs simples lui valut, parmi les notables et les bien-pensants, bien des ennemis. Lesquels le chicanèrent, le harcelèrent, l'emprisonnèrent et enfin l'assassinèrent : ils ne pouvaient lui pardonner d'exprimer publiquement, en les affligeant de tous les ridicules, son obstiné penchant pour la liberté.
Le mordant de ses remontrances fit, autant que la perfection stylistique de ses pamphlets, la gloire de sa prose délicieusement classique. L'indépendance et la droiture de ce vigneron pamphlétaire, assez irascible, avaient en effet de quoi inquiéter les puissants. Ces derniers y trouvaient quelques motifs de le juger dangereux pour un ordre moral qui s'efforçait alors de contenir l'indocilité des pauvres, comme de maintenir dans la timidité les cervelles curieuses et les coeurs ardents.
C'est la dimension « littéraire » de ces écrits séditieux - la justesse de ton, l'ironie subtile, la prosodie ciselée - qui fonde leur universalité et a assuré leur postérité ; cependant c'est bien l'esprit de ces coups de colère soigneusement composés qui leur conserve une pertinence - un esprit de liberté et de raison qui est loin d'avoir triomphé dans la civilisation depuis l'élimination de Courier. -
Londres, 1657 : un attentat contre le dictateur Oliver Cromwell vient d'échouer. Le colonel Sexby, l'un de ses organisateurs, fait paraître peu après un pamphlet où il en appelle ouvertement à l'assassinat du tyran. Pour susciter parmi ses lecteurs des vocations d'assassin, il commence par poser trois questions : Cromwell est-il ou n'est-il pas un tyran ? S'il l'est, est-il légitime de faire justice sommaire de sa tyrannie, c'est-à-dire de le tuer en usant de tout moyen possible ? Enfin, si cet acte est légitime, s'avérera-t-il profitable ou nuisible à la République ? L'auteur y répond en déployant une argumentation irréfutable, fondée tant sur la philosophie antique que sur la Bible - et rédigée avec une maîtrise du style baroque de l'époque qui embellit sa haine. Chose assez rare, c'est l'appel à l'assassinat qui pourrait être, dans ces pages homicides, considéré comme un des beaux-arts...
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La légende du grand inquisiteur
Fedor Dostoïevski
- Insomniaque
- A Couteaux Tires
- 15 Juillet 1999
- 9782908744323
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Être ouragans est composé de trois livres en un volume qui forment comme un triptyque. Ces trois livres sont indépendants les uns des autres et peuvent être lus dans le désordre, bien que liés entre eux en ce qu'ils sont le fruit d'une même réflexion sur différents aspects de notre réalité Comment saisir notre présent, cette réalité fuyante, souvent inédite, trop familière pour être connue ? L'auteur a cherché à contourner cette familiarité en prenant le parti de la dissidence pour proposer une perspective décalée sur ce qui constitue notre réalité.
Le premier livre est intitulé De la réalité et des représentations que nous en avons ;
Il s'agit d'un discours sur la réalité en tant que elle, en tant que pensée se réalisant ;
L'auteur y critique deux concepts qui sont propres à la représentation moderne et occidentale du monde et de l'être : celui de nature et celui d'individu. Le deuxième livre contient Six thèses pour une brève histoire du capitalisme des origines à nos jours ; il s'agit cette fois d'une analyse de l'apparence comme réalité. Le troisième livre parle de la résistance que les peuples indiens du Mexique opposent à l'avancée du monde marchand : il s'intitule L'expérience mexicaine et se présente comme une chronique des temps présents.
Être ouragans : ce titre fait référence à l'irruption des révoltes contre la domestication, aussi imprévisibles que dévastatrices. Et c'est bien à ce qui n'est pas domestiqué en nous que l'auteur en appelle pour briser le carcan de l'aliénation, qui permet au capitalisme de dissoudre les cultures ancestrales dans le même mouvement qu'il anéantit les ressources naturelles. Cet ouvrage est donc une précieuse source de réflexion pour tous ceux qui envisagent de rompre avec le système ou s'y essaient déjà.
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À Taïwan comme partout ailleurs, il arrive que des hommes de peu, mus par un sens du merveilleux plus ou moins conscient, se décident, avant de disparaître, à laisser une belle trace de leur passage sur terre en donnant libre cours à leur imagination. Dégagés des pressions sociales de toute sorte, ils ne se préoccupent plus, alors, que de donner forme et expression aux songes qui les ont hantés et secrètement nourris leur vie durant.
Ce récit d'un périple à travers l'île de Taïwan, illustré de nombreuses photos, nous fait découvrir d'étranges créations situées dans un pays plus réputé pour ses prouesses économiques que pour l'inventivité et l'originalité de ses artistes populaires. S'inspirant de traditions locales autant que de l'air du temps, mais ne se fiant qu'à leur fantaisie, ces bricoleurs de paradis offrent à nos regards une vaste gamme de savoir-faire, qui sont autant de savoir-être.
Les créateurs d'art brut ou d'art populaire insolite à la rencontre desquels l'auteur est allé n'ont pas de grandes idées à représenter ni de justes causes à défendre - seulement d'insolites visions à transmettre. à qui veut bien les voir.
Marié à une Taïwanaise, Rémy Ricordeau est cinéaste, auteur de plusieurs documentaires, dont Bricoleurs de Paradis, film sur les créateurs spontanés mentionnés dans L'Éloge des jardins anarchiques (et dont le DVD est inséré dans ce dernier ouvrage).
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QUAND LE PEUPLE CROIT TOUT POUVOIR HASARDER, IL N'EST RIEN QU'IL NE PUIISE ACCOMPLIR "Je donnai mes ordres en deux paroles, et ils furent exécutés en deux moments" Le mouvement fut comme un incendie subit et violent, qui se prit du Pont-Neuf à toute la ville. Tout le monde, sans exception, prit les armes. L'on voyait des enfants de cinq et six ans avec les poignards à la main ; on voyait les mères qui les leur apportaient elles-mêmes. Il y eut dans Paris plus de douze cents barricades en moins de deux heures, bordées de drapeaux et de toutes les armes que la Ligue avait laissées entières... Tout le monde cria : «Vive le Roi !»mais l'écho répondit : «Point de Mazarin ! »" Paul de Gondi, futur cardinal de Retz, joua un rôle primordial, quoique sinueux, dans les troubles de la Fronde (1648-1652).
Par ambition plus que par conviction, il mit d'abord son réseau d'abbés et de libellistes, de spadassins et de libertins au service du parti parlementaire en lutte contre Mazarin. Il saisit l'occasion, dans ces instants séditieux, de déployer son goût de l'intrigue, ne se fiant qu'à sa redoutable finesse. Le récit de l'insurrection initiale du 26 août 1648, qui vit le peuple de Paris en imposer au pouvoir royal, est le plus captivant morceau de ses Mémoires, copieusement lardés d'anecdotes historiques et de maximes politiques qui ont fait sa seule gloire : celle d'un conteur hors-pair, plus pénétrant que sage.
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Grève des électeurs (La) : Suivie de Prélude et enrobée de 101 propos inciviques
Octave Mirbeau
- Insomniaque
- 15 Avril 2007
- 9782915694246
L'électeur ? Rien ne lui sert de leçon, ni les comédies les plus burlesques, ni les plus sinistres tragédies...
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LA JOUE DU ROI.
Lorsque le crime collectif se cache derrière le crime individuel, le Pouvoir des têtes couronnées et tondues s'en donne à coeur joie pour avoir celles des petits voleurs. La Joue du Roi met en scène la JUSTICE, la vraie Celle qui nous rend tous égaux : la Mort, dont le masque est celui de Notre-Dame-de-la-Peste. VOMITIF. Le drame, c'est, peut-être, de survivre à la tragédie ! Vivre quand la mort prend les raisons de vivre.
Finir son existence dans la peau d'une Andromaque vieillie, les plis de la bouche durs, amers... Voilà le masque du drame lorsque l'héroïne reste amputée du meilleur d'elle-même... In suicidée.
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Un peu de l'âme des mineurs du Yorkshire
Dennis Jo/Dennis J
- Insomniaque
- 1 Janvier 2005
- 9782915694031
Mars 1985 : la grève des mineurs s'achève tragiquement.
Le plus long, le plus violent des mouvements sociaux qu'ait connu la Grande-Bretagne est vaincu. Pour les communautés de " gueules noires ", vouées à l'élimination par Margaret Thatcher, c'est l'échec de plus d'une année de résistance. C'est aussi un triomphe du dogme de l'écrasement des pauvres, dont les propagateurs ont depuis conquis le monde. John Dennis, mineur du Yorkshire et gréviste magnifique - mort des suites de la défaite -, nous conte ici une éclairante facétie de sa jeunesse, où se mêlent conscience de classe et joyeux éthylisme.
Puis son épouse et complice Jenny revient sur leur participation acharnée à la grande grève. À travers son témoignage sur cette lutte s'esquisse, au-delà des destins particuliers, celui du prolétariat occidental. Des textes additionnels précisent les enjeux stratégiques de cette bataille du charbon, moment crucial d'une guerre toujours en cours entre la liberté et l'esclavage.
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Le narrateur, ancien taulard devenu poète, vit dans une caravane dans une usine transformée en centre social autonome. Un matin, il décide de sortir de chez lui nu comme un ver et sans un sou. Il arrive ainsi dans les beaux quartiers où il fait l'expérience de la « charité » bien ordonnée des riches. Il entreprend ensuite de retrouver ses anciens complices du temps où ils étaient cambrioleurs. Après quelques pérégrinations, ponctuées d'interrogations sur l'histoire des gueux à travers les âges, il rencontre l'amour et l'utopie. Alexandre Dumal nous livre ici, dans son style singulier d'éternel outsider, des tranches de vies qui se terminent en promesse d'insurrection. Les formules et les bons mots émaillent les dialogues par lesquels se découvrent des humains sans autre qualité que l'appétence d'une vie non asservie.
Après avoir passé plus de dix ans dans les geôles de la république pour braquages, Alexandre Dumal a raccroché son flingue pour se faire auteur de romans noirs à connotation sociale. Dans la préface de l'ouvrage qui a fait connaître Dumal en 1995 (Je m'appelle Reviens, Série noire), Jean-Patrick Manchette, quelques mois avant son décès, disait ceci : « Pour savoir écrire, il faut savoir vivre. Certains qui ne savent ni lire ni vivre auront hâte d'oublier ce livre. Qu'ils se dépêchent ! Car le refus qui habite ce texte n'a pas fini de revenir, lui aussi, dans la gueule de la servitude. »
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En novembre 1918, Georghiu Mavrocordato, hospodar de Coumantsa, et ses amis du Club scythe chassent par les armes la garnison allemande qui occupe cette bourgade roumaine. Leur putsch instaure alors une mini-république des conseils, dont la Constitution est tout entière un florilège de citations de Nietzsche. Dans cette savoureuse uchronie, l'auteur de TAZ (zone d'autonomie temporaire) esquisse de précieuses convergences entre destins individuels et aspirations communautaires.
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En 1821 eut lieu dans la campagne anglaise un combat épique entre le Boucher de Bristol et le Gazier, deux pugilistes qui différaient tant par le style que par la stature. Plus de 20 000 amateurs y assistèrent, plus de 150 000 livres sterling changèrent de mains. Il fallut dix-sept rounds, âpres et sanglants, pour les départager.
À l'époque, les matchs se disputaient sans gants et duraient parfois plusieurs heures, les rounds ne se terminaient que lorsqu'un des combattants tombait à terre et ne pouvait se relever, et les k.-o. se comptaient en trente secondes. Le pugilat était encore un spectacle héroïque et sanglant C'est à ce spectacle qu'accourt avec enthousiasme William Hazlitt, féru de boxe, de vaillance et de truculence populaire. La narration pleine d'esprit qu'il en fait, aussi subjectifve qu'instructive, demeure l'un des plus beaux textes jamais écrits sur l'art pugilistique.
William Hazlitt (1778-1830) a laissé le souvenir d'un polémiste acerbe doublé d'un esthète érudit et éclectique, s'opposant aux castes qui gouvernaient alors le Royaume-Uni et y étouffaient l'esprit critique.
Ses Propos de table et ses essais philosophiques révèlent une perspicacité psychologique singulière à l'aune des littérateurs de son temps. C'est ce discernement teinté d'ironie que l'on retrouve dans ses chroniques de la société anglaise au temps du romantisme et de la révolution industrielle, telles que Le Pugilat (1822).
Cet ouvrage en quadrichromie est en outre assez richement illustré de gravures d'époque et précédé d'un avant-propos qui dresse un tableau de la boxe anglaise avant l'adoption des règles dites du marquis de Queensbury, lesquelles prévalent encore largement de nos jours.
Ce petit récit malicieux intéressera autant les amateurs de littérature que les aficionados du noble art.
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Engraissant dans son mirador, Henri épie les clients grâce à ses douze écrans de surveillance.
La grande famille du vol à l'étalage n'a plus guère de secrets pour lui : pauvres aux abois, frénétiques de la consommation, cleptomanes invétérés... et quelques artistes de la fauche. Dans une ville nouvelle en décrépitude, où l'unique lieu de divertissement est le centre commercial, l'auteur décrit un environnement déshumanisé, pesant, tentaculaire. Les personnages, atomisés et déboussolés, peinent à s'adapter à cette nouvelle forme de survie.
Entre transgressions et coups de folie, les plus indociles tentent de résister à l'étouffante routine d'une vie quotidienne contrôlée par l'économie.
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"Les relégués les plus récalcitrants - impénitents, indociles, réfractaires, contestataires et autres anarchistes - étaient expédiés chez Iroucan, sur l'île du Diable.
Dans son royaume, Iroucan savait comment les broyer. Sur 329 pensionnaires ayant séjourné dans son domaine, 76 sont morts d'épuisement et ont été jetés aux requins, 58 ont préféré affronter les dents des squales et les autres en sont revenus brisés à jamais. Coquilles vidées de leur humanité, ils ont succombé au vampirisme d'Iroucan. Iroucan règne sur les cellules et les cachots. Il écrase toute velléité de rébellion.
Il n'y a guère qu'un petit Indien, pas plus grand que ça, une plume sur la tête, des mocassins aux pieds et un arc à la main, qui ait réussi à sortir de ses griffes..." Ces fabliaux doux-amers revisitent la sombre légende du bagne. Dans cet abîme pénitentiaire où les âmes dépérissent plus vite encore que les corps, un petit Indien, esprit ludique et malicieux, intervient pour enrayer une mécanique infernale d'avilissement et d'extermination.
Il offre ainsi à la vie de belles revanches sur la mort.
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