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nicolas de cues
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Texte paru en 1440 constituant le principal ouvrage de ce penseur allemand qui entend déterminer avec précision la nature de la connaissance. En prenant mesure de ses limites, il s'agit de mieux lui donner les moyens de se dépasser afin d'accéder à une connaissance approchée de l'infini en acte, interprété ici comme infinité divine.
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Nicolas de Cues compose le De venatione sapientiae en 1462, peu de temps avant sa mort. Cette oeuvre constitue, en quelque sorte, son testament philosophique. La lecture de la Vie des philosophes de Diogène Laërce lui offre l'occasion de faire un bilan personnel. En vérité, plus qu'un bilan, le De venatione sapientiae se révèle être un approfondissement de la pensée cusaine sans cesse en mouvement. Celle-ci s'enrichit à la lumière d'un nouveau concept : le posse fieri, le « pouvoir être fait ». Déjà présente dans le De docta ignorantia depuis le Possest, la notion de puissance et sa priorité sur l'acte prend de plus en plus d'importance, elle deviendra le posse ipsum dans la dernière oeuvre du Cusain, le De apice theoriae.
L'image de la chasse va lui permettre d'illustrer ce que fut, ce que continue d'être, la recherche de toute sa vie : la poursuite de la sagesse. Cette métaphore, d'autres parmi les plus grands y ont recouru avant le Cusain, mais ce dernier lui donne un sens nouveau, fruit de sa méditation. Le chasseur doit connaître les terres où il chasse, Nicolas les connaît bien pour les avoir parcourues sa vie durant, aussi peut-il les passer en revue. Il leur donne le nom de champs et en dénombre dix : la « docte ignorance » le « possest » le « non-autre » la « lumière » la « louange » l'« unité » l'« égalité » le « bien » la « limite » l'« ordre ».
La chasse de la sagesse se révèle être finalement la recherche de Dieu, ainsi que Nicolas l'avait formulée dans son De quaerendo Deum. En vérité, il s'agit moins de différentes parties de chasse dans différentes terres, que de différentes perspectives d'une même quête, qui est la quête de la Sagesse divine.
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La chasse de la sagesse et autres textes de philosophie tardive
Nicolas de Cues
- Belles Lettres
- Sagesses Medievales
- 10 Avril 2017
- 9782251446622
La Chasse de la Sagesse est un texte d'une rare importance :
Le Cusain y reprécise toutes ses intentions philosophiques et ses doctrines : sa conception, augustinienne, de la philosophie comme recherche et théorie de l'unité, sa théorie de la participation à l'un, le dernier développement de sa théorie de la coïncidence des opposés, un dernier infléchissement de sa théorie de l'intellect, et sa théorie de la nomination. Avec l'invention en 1460 du néologisme « possest », Nicolas de Cues entendait désigner en Dieu l'unité originelle de la possibilité et de l'actualité. Il développe dès lors une véritable philosophie de la puissance qui lui permet de résoudre les difficultés nées de ses thèses infinitistes antérieures et de promouvoir, en toute cohérence, son principe de coïncidence des opposés. Cherchant à éviter l'aporie aristotélicienne entre l'infinité du possible, requise par la toute-puissance de Dieu, et l'actualité finie de la création, Nicolas se rapproche de la conception bonaventurienne de Dieu comme pouvoir-même. La puissance divine se révèle et s'exprime alors successivement comme pouvoir-est (Dialogue à trois sur le pouvoir-est), pouvoir-faire (La Chasse de la sagesse) et pouvoir-même (Compendium et Cîme de la contemplation).
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Le De visione Dei, ou De icona, a été composé entre le 14 septembre et le 23 octobre 1453. Ce traité, l'oeuvre la plus belle du Cusain, est né à l'occasion d'une controverse sur le rapport entre la connaissance et l'amour dans l'union à Dieu, qui portait sur l'interprétation de la théologie mystique du Pseudo-Denys.
Né d'un problème précis, il soulève une question essentielle et rendue actuelle par l'oeuvre d'Emmanuel Levinas : quelle est la nature de la relation d'un visage face à un autre ?
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Avec les Conjectures (1441-1443), la philosophie de Nicolas de Cues connait un tournant essentiel qui conduit à une reconfiguration générale de l'oeuvre. Cela tient précisément à la nouvelle compréhension cusaine de l'altérité sur la base du caractère symbolique des conjectures.
Mettant en cause la tradition théologico-philosophique, les Conjectures proposent, selon une expression lullienne, un art général des conjectures, c'est-à-dire une nouvelle méthode pour les arts d'investigation.
Privilégiant la modélisation de l'objet mathématique et de l'organisme vivant, les Conjectures amorcent une révolution gnoséologique. Ce mouvement, qui pense le savoir en termes relationnels, est fondé sur une réflexion théologique : comment la vérité en soi qu'est Dieu " pensée comme inatteignable dans son exactitude " peut-elle fonder mon savoir comme savoir d'une vérité inexacte, conceptualisée comme vérité dans l'altérité, sans en invalider la prétention de savoir ? Cette question, désormais centrale dans l'oeuvre cusaine, donnera lieu à des élaborations successives du rapport entre vérité et altérité, jusqu'aux théorisations du Non-Autre.
Les Conjectures sont ainsi le lieu de bifurcation dans l'oeuvre, d'où émerge une philosophie de l'esprit développée dans le Tétralogue du Profane. Car, l'exactitude ne pouvant être atteinte, c'est dans le déploiement du sens, toujours symbolique, que la conjecture peut-être plus ou moins vraie. Chacun fraie là son chemin singulier en déployant les dimensions de son humanité. L'agir humain se mesure à la capacité toujours singulière de l'individu à se (re)connaître comme mens et, ce faisant, à développer concrètement sa propre créativité mentale. L'intérêt des Conjectures est ainsi de montrer que la relation essentielle entre vérité et altérité permet d'explorer et de fonder les différents savoirs positifs.
Pour faciliter la compréhension du lecteur, l'appareil critique de cette première traduction française a été élaboré avec soin : plus de 600 notes viennent expliciter au fur et à mesure les références implicites aux auteurs de la tradition philosophique et théologique et éclairer les choix de traduction. Un glossaire en fin de volume précise le sens des concepts principaux des Conjectures et des autres oeuvres de Nicolas de Cues.
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Dialogues de l'Idiot ; sur la sagesse et l'esprit (1450)
Nicolas de Cues
- Puf
- Epimethee
- 14 Juin 2011
- 9782130579700
L' " Idiot " est le personnage central de l'ensemble de ces dialogues qui rassemblent deux livres sur la sagesse, un troisième sur l'esprit et le quatrième sur l'usage de la balance comme instrument de mesure universelle. Étymologiquement, le mot signifie " l'homme simple " et " ignorant ", au sens où il n'est initié à aucun savoir. Il se reconnaît et se dénomme comme tel, non sans humour et une pointe de provocation badine, mais qui veut incarner avant tout l'ironie socratique. L'Idiot n'est pas un savant, c'est un petit artisan qui fabrique des ustensiles d'usage courant : des cuillers en bois. Sa science, dit-il, ne se trouve pas dans les livres écrits par les hommes, mais dans le livre de la nature. Porte-parole de Nicolas, il personnifie la docte ignorance, qui n'est pas un scepticisme mais une nouvelle forme de savoir, un gai savoir pourrions-nous dire, fondé non sur l'érudition livresque mais sur l'expérience directe, un savoir qui se " savoure " - sapientia vient de sapere se plaît-il à souligner - et non qui se transmet, un savoir qui produit quelque chose et non un savoir stérile. Ce que l'homme simple proclame sur la place du marché, à Rome, comme jadis Socrate sur l'agora, à Athènes, est qu'il faut distinguer la sagesse, qui est science de ce monde, " science qui enfle ", (livres I et II), de la sagesse qui consiste en un savoir intérieur (livre III). Le thème augustinien de la sagesse intérieure, étrangère à celle du monde qui rend orgueilleux, et celui du savoir tiré du grand livre de la nature se superposent sans s'exclure. Ce qui les unit est que la science physique est conjecturale et structurellement utile et féconde. Mais, parce qu'elle est conjecturale, elle peut aussi se convertir à la docte ignorance et devenir trésor de sagesse intérieure et mystique sans, toutefois, se soustraire à son engagement scientifique dans le calcul.
Introduction, traduction et notes de Hervé Pasqua, directeur de l'Institut Catholique de Rennes. Ses recherches portent sur le néoplatonisme en général et, en particulier, sur Maître Eckhart et Nicolas de Cues. Auteur de nombreux articles, principalement dans la Revue Philosophique de Louvain, il a publié entre autres Maître Eckhart et le procès de l'Un (Paris, Le Cerf, 2006).
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Nicolas de Cues (1401-1464), dans le De pace fidei, écrit l'année de la chute de Constantinople en 1453, avait souligné le danger de faire un usage politique de la religion. Une telle confusion du spirituel et du temporel, du religieux et du politique, se retourne et contre la religion et contre la politique, la religion en se donnant une mission temporelle et la politique en sombrant dans la mystique.
La Cribratio Alchorani est rédigé en 1461. Le contexte est politique plus que religieux. Le danger d'une invasion de l'Europe par les Musulmans était d'autant plus grand que l'Occident était divisé contre lui-même. Les États nationaux naissant étaient plus intéressés à renforcer leur pouvoir qu'à penser à la menace turque. Les européens optèrent ainsi en faveur de Mohamed II, plutôt que de suivre le Pape.
Le philosophe mosellan comprit qu'il s'agissait d'un problème de civilisation et non de société. Au lieu de prendre les armes, il prit la plume. Il lut et étudia le Coran et toutes les oeuvres qu'il put se procurer sur le sujet, et que Pie II lui avait demandé de rassembler en vue de sa lettre au Sultan. Il en sortit la Cribratio Alchorani.
Dans cette oeuvre, le Cusain se situe d'emblée sur le plan spirituel et théologique. Il déplace le problème : allant à l'essentiel, il prend le parti de faire une " pia interpretatio " du Coran, qu'il lit à la lumière de la Bible et de la raison. Sa lecture est religieuse et philosophico-théologique. Elle s'appuie sur la " recherche de Dieu " propre à tous les hommes et seule capable d'unir chrétiens et musulmans.
Introduction, traduction et notes de Hervé Pasqua, directeur de l'Institut Catholique de Rennes. Ses recherches portent sur le néoplatonisme en général et, en particulier, sur Maître Eckhart et Nicolas de Cues. Auteur de nombreux articles, principalement dans la Revue Philosophique de Louvain, il a publié entre autres Maître Eckhart et le procès de l'Un (Paris, Le Cerf, 2006).
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Le grand mystique et théologien du XVe siècle fait dans ce traité, le De ludo globi, la démonstration qu'il est aussi un grand logicien. Un hymne à l'intelligence divine.
L e philosophe Nicolas de Cues a écrit le De ludo globi vers la fin de l'année 1463, à Rome. La métaphore plaisante du jeu de la boule lui permet d'illustrer et de clarifier sa pensée. L'exemple du jeu s'inscrit dans le cadre de la recherche de Dieu. Celle-ci, illustrée à son tour par la métaphore de la chasse dans le De venatione sapientiae, exprime la tension entre l'homme et l'absolu, entre la créature qui est image et le Créateur dont elle est l'image.
L'homo viator est homo ludens. La vie est un jeu, comme la recherche de Dieu est une course.
Maurice de Gandillac avait traduit des passages de cette oeuvre essentielle et surprenante. Hervé Pasqua en offre une traduction intégrale, précédée d'une introduction éclairante. -
Compendium ; la cime de la contemplation
Nicolas de Cues
- Manucius
- Le Philosophe
- 6 Mars 2014
- 9782845784208
Hervé Pasqua offre ici la première traduction en français des deux dernières oeuvres de Nicolas de Cues (1401-1464), dernier des médiévaux et premier des modernes, auteur, entre autres chefs-d'oeuvre, de La docte Ignorance.
Le Cusain est celui qui aura tenté de dépasser l'aporie de la pensée rationnelle qui veut que les contraires s'excluent se heurtant ainsi à sa propre limite de ne pouvoir comprendre l'ensemble de l'expérience qui est toujours contradictoire.
Sa théorie de la coïncidence des opposés se veut approche de l'Absolu dans une synthèse horizontale des trois grands horizons de la pensée: l'Homme, le Monde, Dieu.
Sur le plan théologique, le Christ devient la figure ultime en laquelle viennent s'adjoindre le fini et l'infini. Sa pensée influencera Giordano Bruno, Copernic, Galilée.
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La paix de la foi : suivi de : Lettre à Jean de Ségovie
Nicolas De Cues
- Tequi
- 8 Octobre 2008
- 9782740314517
À l'heure où Nicolas de Cues écrit le « De pace fidei » en 1453, Constantinople tombe aux mains des Ottomans. L'Europe chrétienne, en émoi, s'apprête pour se défendre à prendre les armes. Le cardinal de Cues, conscient que la charité doit commander l'entente entre Chrétiens et Musulmans, travaille alors à une réconciliation par-delà toute solution exclusivement politique, c'est-à-dire armée. Dans sa Lettre à Jean de Ségovie, traduite en annexe, il exprime sa confiance : « Si nous procédons selon la doctrine du Christ, nous ne nous tromperons pas, mais son Esprit parlera par notre bouche et aucun adversaire du Christ ne pourra lui résister ; mais si nous choisissons d'attaquer par une invasion en armes, nous devons craindre en usant de l'épée, de périr par l'épée. » Dans ces lignes, Nicolas révèle l'intention qui l'anime. Homme de paix, il préfère « dialoguer plutôt que guerroyer », sûr que la religion unit les hommes parce que Dieu est unique. La paix de la foi, traduite et présentée par Hervé Pasqua, se situe dans la lignée des « Dialogues entre un philosophe, un juif et un païen » d'Abélard et du « Livre du gentil et des trois païens » de Raymond Lulle. Elle inspirera Pic de la Mirandole et Marsile Ficin et annonce le « Projet de paix perpétuelle » de Kant. Cette oeuvre magistrale s'inscrit dans le cadre du dialogue entre les religions et particulièrement, entre le Christianisme et l'Islam.
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Cette nouvelle traduction de la « Docte ignorance » de Nicolas de Cues (1401-1464) a cherché à respecter le caractère progressif de l'ouvrage, en distinguant les trois livres comme autant de moments d'une initiation spirituelle. Il faut se garder, en effet, d'en rester aux analogies mathématiques du premier livre ; il faut monter jusqu'aux similitudes inscrites dans le grand Livre de la nature. Quant au troisième livre, il achève cette ascension mystique par une analyse des rapports entre le fidèle et le Christ. La « Docte ignorance » ne se contente donc pas de faire coïncider abstraitement les opposés, elle les fait concorder aussi dans le spectacle de l'univers, avant de les accoupler dans la personne du Messie. La Croix, paroxysme de souffrances, devient même chez le Cusain le socle fondateur des articles de foi de la descente aux enfers, de la résurrection et du jugement dernier.
Les thèses les plus audacieuses du Cusain n'ont pas fini de nous interpeller : outre le rejet de la Donation de Constantin (avant Valla), et son abandon du géocentrisme au profit d'un univers indéfini créé par contraction (avant Isaac Luria), sa manière très moderne de rapporter la descente aux enfers à la Crucifixion (avant Lefèvre) oblige à étendre son influence jusqu'à Lefèvre d'Étaples et ses disciples, voire jusqu'à Luther et Calvin.
Le catholicisme de Cues n'est pas celui de la Contre-Réforme : les censeurs des XVIe et XVIIe siècles, qui ont condamné Luther et Bruno, se doutaient-ils de l'origine cusaine de certaines thèses incriminées ? Sa pensée, en tout cas, est une invitation à forger aujourd'hui de nouvelles synthèses doctrinales, à l'école de la « Docte ignorance ».
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Dans un univers infini, on ne peut nommer Dieu de manière adéquate en portant à leur maximum les perfections naturelles; l'infinité divine ne saurait transcender l'infinité cosmique que sous le rapport de la puissance. Dieu est tout ce qu'il peut être; dès lors, c'est un "pouvoir-être" (possest) désignant la pleine actualité de la toute-puissance qui nomme Dieu de la façon la plus approchée. Faute de se pouvoir traduire dans l'antonymie de la forme et de la matière, la création du monde ne se peut comprendre que dans l'adéquation en Dieu de la puissance et de l'acte, suprême dérogation à l'ordre des choses, qui souligne la disproportion du monde à Dieu, frappe l'univers de précarité et le réduit à n'être plus que l'expression du Créateur. On assiste ici à une magistrale ressaisie de l'héritage médiéval et à une appropriation qui le réinterprète en l'ancrant dans une spiritualité nouvelle, revisitant les grands dogmes chrétiens redécouverts par la devotio moderna.
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Le tableau ou la vision de dieu
Nicolas de Cues
- Belles Lettres
- Histoire Belles Lettres
- 23 Mai 2012
- 9782251398020
Introuvable. Le penseur de la coïncidence des contraires pose la question du rapport entrevoir et être vu : tout le propos s'organise à partir d'un tableau, un autoportrait de Rogier Van der Weyden, qui suit du regard celui qui l'observe. Ainsi se développe la mise en scène d'un regard qui voit tout, chaque personne en particulier et toutes les personnes à la fois.
Ce texte est aussi l'histoire d'un rapt, d'un ravissement, d'une conversion au Verbe divin. Du "parler" au "voir", du "voir" au "croire", une étonnante articulation éclaire notre compréhension du langage et de l'imagé.
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La sagesse, l'esprit, les expériences de statique selon l'idiot
Nicolas de Cues
- Hermann
- Philosophie Hermann
- 12 Avril 2012
- 9782705682439
Édition bilingue latin / français
Traduction inédite de Françoise Coursaget
Introduction et commentaires de Roger Bruyeron
Les trois dialogues composés par le Cardinal Nicolas de Cues pendant l'été 1450 ne résument pas toute la pensée de cet auteur, mais ils éclairent d'un jour relativement nouveau sa réflexion sur le lien entre sagesse et savoir. Proche en cela des Anciens, Nicolas de Cues pense leur unité dans la lumière de l'Un de la Déité, écrit-il parfois réfléchie par la puissance de l'esprit humain. Cet esprit est compris comme imago dei, non pas image de Dieu, car tout ce qui est image de Dieu, mais plutôt copie de Dieu, reprise de la toute-puissance divine dans les limites que lui impose, toutefois, le fait d'être finie. La vérité étant en elle-même inaccessible ici-bas intangible, écrit Nicolas de Cues reste le développement de cette vérité ou de l'Un, c'est à dire ce monde que l'esprit a pour tâche de mesurer, de reprendre, de recréer. Savoir pour inventer un monde à venir, avec humilité et ouverture à l'Étranger : cela s'accorde précisément avec ce que certains historiens nomment l'Humanisme. -
Enfin...Pour la première fois une traduction française du Traité du Béryl de Nicolas de Cues, célèbre Cardinal et philosophe du XVème siècle, connu avant tout pour sa fameuse thèse de la coïncidence des opposés énoncée dans la Docte Ignorance.
Décrit comme la meilleure introduction à l'étude de la pensée de Nicolas de Cues par Kurt Flasch , spécialiste renommé de philosophie médiévale, ce traité est resté dans l'ombre trop longtemps.
Revenant sur sa grande thèse souvent mal comprise par ses contemporains, l'auteur la développe dans le Traité du Béryl et se propose d'en faire une méthode universelle de connaissance, à portée de tous ceux qui recherchent activement la vérité.
Exposé clair et concis, misant sur un renforcement de l'intellect, le Traité du Béryl cherche à donner les clefs de la connaissance la plus haute, en une sorte d'« exercice spirituel » où la pensée se perfectionne dans l'activité noétique. -
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A l'heure où Nicolas de Cues écrit le " De pace fidei " en 1453, Constantinople tombe aux mains des Ottomans. L'Europe chrétienne, en émoi, s'apprête pour se défendre à prendre les armes. Le cardinal de Cues, conscient que la charité doit commander l'entente entre Chrétiens et Musulmans, travaille alors à une réconciliation par-delà toute solution exclusivement politique, c'est-à-dire armée. Dans sa Lettre à Jean de Ségovie, traduite en annexe, il exprime sa confiance: "si nous procédons selon la doctrine du Christ, nous ne nous tromperons pas, mais son esprit parlera par notre bouche et aucun adversaire du Christ ne pourra lui résister ; mais si nous choisissons d'attaquer par une invasion en armes, nous devons craindre en usant de l'épée, de périr par l'épée." Dans ces lignes, Nicolas révèle l'intention qui l'anime. Homme de paix, il préfère "dialoguer plutôt que guerroyer", sûr que la religion unit les hommes parce que Dieu est l'unique. La paix de la foi, traduite et présentée par Hervé Pasqua, se situe dans la lignée des "Dialogues entre un philosophe, un juif et un païen " d'Abélard et du "Livre du gentil et des trois païens" de Raymond Lulle, elle inspirera Pic de la Mirandole et Marsile Ficin et annonce le "Projet de paix perpétuel" de Kant. Cette uvre magistrale s'inscrit dans le cadre du dialogue entre les religions et, particulièrement, entre le Christianisme et l'Islam.
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Les Écrits mathématiques
Nicolas de Cues
- Classiques Garnier
- Textes De La Renaissance
- 27 Mars 2024
- 9782812457678
Cet ouvrage propose la première traduction française des douze textes mathématiques de Nicolas de Cues. Il retrace les sources philosophiques de sa pensée et éclaire l'influence de ces traités sur des mathématiciens, astronomes et scientifiques ultérieurs, parmi lesquels René Descartes et Blaise Pascal.
Édition bilingue latin-français -
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Sermons eckhartiens et dionysiens
Nicolas de Cues
- Cerf
- Sagesses Chretiennes
- 9 Juin 1998
- 9782204059176
Les sermons du cardinal Nicolas de Cues (1401-1464) présentés ici s'échelonnent de 1439 à 1456.
Ils illustrent la profonde influence exercée sur la théorie cusaine par Maître Eckhart et par Denys l'Aréopagite, sans omettre l'influence diffuse d'Albert le Grand. Le sermon " Le jour de la sanctification " (décembre 1439) précède de peu la publication de l'ouvrage majeur du Cusain, La Docte Ignorance, suivi, quelques mois plus tard, des Conjectures, en 1440. On découvre, dans ce sermon, maintes traces des théories cusaines développées et amplifiées dans le premier de ces deux ouvrages.
Les deux sermons " Le verbe s'est fait chair " (décembre 1453 et janvier 1454) se présentent comme une herméneutique concise du Prologue de Jean, où Nicolas esquisse une verbologie et une noétique de la Lumière divine, avant d'effleurer la question controversée de l'éternité de la création ou de la création éternelle dans le Verbe et par le Verbe, et de proclamer que la création du monde correspond à un procès de théophanisation de Dieu Lui-même dans le monde.
Le sermon " Où est le nouveau-né ? " (janvier 1456) part du postulat selon lequel Dieu est le Lieu absolu de tous les élans ou de tous les existants. Enfin, le sermon " Tu es toute belle, ma bien-aimée " (septembre 1456) est la seule dissertation directement consacrée au thème du Beau en soi ou de la Beauté absolue, qui parcourt toute l'oeuvre en filigrane. Un textualisme poussé le caractérise. Composé de citations de Denys l'Aréopagite et d'analyses scolastiques empruntées à Albert le Grand, il fournit au cardinal de Cues plusieurs notions fondamentales pour bâtir son ontologie esthétique.
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Trois traités sur la docte ignorance et la coïncidence des opposés
Nicolas de Cues
- Cerf
- 7 Février 1991
- 9782204042215
Le cardinal Nicolas de Cues (1401-1464) a entrepris au milieu du XVe siècle une réforme philosophique d'une singulière audace grâce à laquelle il a pu rénover les disciplines de l'épistémologie, de l'ontologie et de la cosmologie. Son grand ouvrage intitulé " La docte ignorance " (1440) dégageait une méthode nouvelle fondée sur le concept de " coïncidence des opposés " et amorçait le passage " du monde clos à l'univers infini ". Jusqu'à sa mort, survenue en 1464, le Cusain devait ensuite tirer toutes les conséquences de ces prémisses et appliquer sa méthode à l'ensemble des champs de connaissance. Les trois petits traités présentés ici en fournissent une illustration. " L'Apologie de la docte ignorance " (1449) est une réplique à la fois percutante et érudite à l'aristotélicien Jean Wenck qui avait incriminé le concept de "coincidentia oppositorum" : Nicolas de Cues y précise sa critique du principe de contradiction et sa construction d'une logique non duelle et y justifie la négativité radicale inhérente à la théologie mystique. Le " Complément théologique " (1453) esquisse le processus par lequel une infinitisation idéale des figures géométriques permet à l'intelligence humaine de se libérer du principe de contradiction et de s'élever jusqu'à l'Infini infigurable. Le bref traité sur " Le Principe " (1459) réitère la dialectique du " Parménide " platonicien systématisée par Proclus et adopte une métaphysique de l'Un en démontrant le primat du Non-Être sur l'Être et la prévalence de la négativité. Ces trois petits traités constituent un tout cohérent qui permet de discerner les intuitions fondamentales de la philosophie cusaine.
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Du non-autre ; me guide du penseur
Nicolas de Cues
- Cerf
- Sagesses Chretiennes
- 20 Février 2002
- 9782204068376
Ce dialogue cusain est resté inédit jusqu'en 1888, date à laquelle le manuscrit fut découvert et publié par J. Uebinger. Nous offrons cette traduction française à l'occasion du sixième centenaire de la naissance de Nicolas de Cues (1401-1464). Il s'agit d'une oeuvre de la maturité publiée deux ans avant la mort du cardinal. D'où l'intérêt de ce texte écrit par le dernier des néoplatoniciens du Moyen Âge, disciple de Maître Eckhart dont il fut un lecteur pénétrant. Le " Directio speculantis seu De li non-aliud " révèle un penseur profond et original. L'Un fait l'objet de sa spéculation. Nicolas offre un guide à celui qui veut penser l'impensable Un, nommé par lui " non-autre ". Pour lui, seule la vision apporte la certitude d'une connaissance authentiquement contemplative. Le " Guide du penseur " - du " speculans " : celui qui cherche du regard - se propose d'orienter la pensée vers l'objet de la contemplation, de la conduire sur le chemin qui la mène à la vision du Principe, c'est-à-dire du non-autre. Mais nous percevons toujours la vérité telle qu'elle est saisie dans le monde de l'altérité, jamais dans l'unité pure. Comment accéder à l'Un dans sa pureté inaltérable ? En dépassant le champ de l'altérité en vue d'atteindre le non-autre. L'effort admirable du Cusain consiste à distinguer " intellectus " et " ratio " en s'appuyant sur la distinction entre les deux premières hypothèses du " Parménide ". Ainsi la " ratio " parcourt le champ du savoir afin de permettre à l'" intellectus " de voir ce qui est au-delà du savoir. Tel est le chemin - la méthode - de la docte ignorance. Chemin ascensionnel que le dialogue de Nicolas nous enseigne à gravir pour nous élever de l'être, qui appartient à la sphère de l'autre, au non-autre qui désigne l'Un pur au-delà de l'être.