Il est des moments innombrables où Dieu se tait. Où le cri de l'homme se heurte au silence, renvoyé par l'impla-cable écho. De ce silence de Dieu, de cette absence d'amour, le siècle passé comme celui qui s'ouvre portent les stigmates avec leur cohorte de charniers, de génocides et de catastrophes naturelles. Toujours à reprendre, le cri de Job révolté devant la souffrance, l'injustice et l'absurde demeure d'actualité. C'est le point de départ de ce texte où se croisent littérature et spiritualité, pour se mettre à l'écoute des échos de ce silence irradié de résonances...
Il est des moments innombrables où Dieu se tait. Où le cri de l'homme se heurte au silence, renvoyé par l'impla-cable écho. De ce silence de Dieu, de cette absence d'amour, le siècle passé comme celui qui s'ouvre portent les stigmates avec leur cohorte de charniers, de génocides et de catastrophes naturelles. Toujours à reprendre, le cri de Job révolté devant la souffrance, l'injustice et l'absurde demeure d'actualité. C'est le point de départ de ce texte où se croisent littérature et spiritualité, pour se mettre à l'écoute des échos de ce silence irradié de résonances...
" Partir, dit-on, c'est mourir un peu.
" Mais partir d'où, pour aller où, et qu'entend-on par " mourir un peu " ? Comment le verbe mourir peut-il s'accommoder d'un adverbe de quantité alors qu'il désigne un événement à chaque fois unique, définitif, absolument inquantifiable ? Il en est du verbe mourir comme du verbe aimer : leur adjoindre un adverbe de quantité, d'intensité ou de manière revient à en moduler le sens de façon radicale, l'air de rien.
" Il m'aime/elle m'aime/je t'aime un peu, beaucoup, passionnément, à la folie... pas du tout ", scandent les amoureux sur un ton enjoué en effeuillant des marguerites, Mais la désinvolture n'est qu'un masque, le jeu s'avère bien plus sérieux qu'il n'y parait car l'enjeu est extrême en vérité - il en va présentement, ardemment de l'amour. On risque son coeur, sa joie, son plus vif espoir. L'amour, la mort, on ne badine ni avec l'un ni avec l'autre.
Effeuiller le verbe mourir ainsi qu'une fleur des champs c'est mettre à nu son propre coeur ses pensées, son espérance. " Dans ce nouveau livre, Sylvie Germain traque la dynamique de la quête spirituelle à travers le thème des pas, de l'arrachement de la mort à nous-mêmes, avec l'écriture vive et inspirée qu'on lui connaît.
« Qu'en est-il de Dieu ? Est-ce une invention, et si oui, de quel type: une oeuvre géniale créée par l'imagination humaine, une découverte insoupçonnée, inimaginable, opérée par voie de révélation, une pure fiction construite sur fond de peur et de désir, un mensonge phénoménal concocté pour les naïfs? On peut opter pour une signification unique et s'y tenir sa vie durant, ou migrer d'un sens à un autre au fil du temps. On peut aussi déambuler sans fin, en zigzag et en spirale, autour d'une seule signification qui s'impose plus troublante et magnétique que les autres, pour l'interroger, encore et encore. Et si celle-ci, aussi sapée, criblée de doutes, de points critiques et de pénombres soit-elle, coïncide avec les données de la religion reçue en héritage par voie du hasard de la naissance, alors ce hasard se transforme progressivement en aventure, et l'aventure en destin, à force d'être sans cesse relancée, poursuivie. » Sylvie Germain
Sylvie Germain a écrit un " Chemin de Croix " très personnel et très contemporain, en suivant les 14 stations traditionnelles, depuis la condamnation de Jésus jusqu'à sa mise au tombeau. C'est une méditation parfois brutale, radicale sur la personne du Christ, " roi dérisoire ", " traînard " et sur sa paradoxale victoire. Ecrite avec une exceptionnelle intensité romanesque et narrative. Le livre est superbement illustré par des reproductions de très grands chemins de Croix dans l'art.
" la lumière est aux peintres ce que le chant des mots est aux poètes, la mélodie du silence aux musiciens : la source et l'horizon de leur désir, le foyer de l'amour qui les lancine et les met perpétuellement en chemin, en tension, en appel.
on qualifie de "maître" tout artiste qui excelle dans son art, y ouvre une voie nouvelle. les trois peintres évoqués dans ce livre sont, en ce sens, des "maîtres de la lumière". mais une telle appellation est toujours un abus de langage, il y a en fait une contradiction dans les termes : nul ne peut devenir un maître de la lumière, ni du langage, ni du silence, car la splendeur et l'amplitude de ces sources-horizons ne recèlent pas une énigme susceptible d'être percée, éclaircie, maîtrisée, mais relèvent d'un mystère inépuisable qui remet sans fin le désir en mouvement.
il serait donc plus juste de dire de tout grand peintre qu'il est un disciple de la lumière. il y a de la grandeur, une grandeur vivace, en expansion aussi discrète que continue, dans la vocation de disciple. c'est la lumière qui est le maître. " ecrivain, sylvie germain nous ouvre ici l'univers de trois peintres : piero della francesca, johannes vermeer et georges de la tour, à la croisée de l'art et de la quête spirituelle.