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Serge Rezvani
-
La traversée des Monts Noirs
Serge Rezvani, Jean-Marie Gustave Le Clezio
- Philippe Rey
- Fugues
- 6 Mars 2025
- 9782384822393
La réédition du chef-d'oeuvre de Serge Rezvani.
Un train brise-glace roule à travers les Monts Noirs, en Russie, menant des savants à un congrès d'ornithologie consacré aux migrations, et en particulier à la fuite obstinée des fauvettes en direction d'Israël.
Feignant d'ignorer le russe, un mystérieux narrateur français observe l'intrigue amoureuse qui s'est nouée entre une jeune ornithologue juive et un comte polonais spécialiste des oiseaux migrateurs issu d'un milieu violemment antisémite.
Dans ce texte d'une grande inventivité narrative, une galerie de personnages s'expriment devant le narrateur qui, lui, reste muet. Double de l'auteur, cet observateur perspicace met en lumière les thèmes abordés par la singulière assemblée : le retour à l'Origine, l'éternel recommencement, la quête du Savoir et du Sens... Sans oublier la confrontation de l'univers zoologique et du monde humain qui irrigue ce roman riche et envoûtant.
Préface de J.M.G. Le Clézio -
En 1950, Serge Rezvani épouse Lula, qui devient très vite son enchantement. Il la glorifie dans de nombreux romans dont deux autobiographiques qui signent son entrée en littérature : Les années-lumière (1967) et Les années Lula (1968). Nous les rééditons aujourd'hui conjointement.
" Le sujet caché de ce livre dit mon passage de la peinture à l'écriture. Il rend compte non pas de mon "histoire romantique' (son sujet déclaré) mais de l'histoire d'un vol, d'un viol de la langue française par un "étranger', un homme venu de nulle part.
Ce livre est un livre "sauvage', il est le résultat d'une lutte d'amour avec l'exquise, la délectable, ah ! la si désirable langue française. Elle lui restera toujours étrangère - comme lui restera toujours étrangère celle (elle, sa femme) dont il est épris à la passion parce que si étrangère, si "contraire' à lui, si femme, si divinement femme ! "
Serge Rezvani
Il s'agit là d'une tentative d'autobiographie romancée. Le " héros " revoit, à la lumière d'un amour présent et d'une vie quotidienne particulièrement heureuse, son enfance aventureuse. Ces événements se situent dans un Midi préhistorique, chez les fourmis-lions, dans une Suisse en décomposition, dans un train fantôme, puis à Paris, sans parler de voyages en car, en voiture et en péniche. On retrouve aussi notre " héros " au spectacle de la guerre, de la Libération. Pour le présent, une petite maison perdue dans la forêt méditerranéenne et, à la frange du sommeil, l'amour de l'auteur : Lula. -
En 1950, Serge Rezvani épouse Lula, qui devient très vite son enchantement. Il la glorifie dans de nombreux romans dont deux autobiographiques qui signent son entrée en littérature : Les années-lumière (1967) et Les années Lula (1968). Nous les rééditons aujourd'hui.
" Ceux qui liront
Les années Lula comprendront de quelle force ludique ont été ces années de vie partagées minute par minute, heure par heure, jours, mois et années avec cette femme à la beauté digne de la folie esthétique du peintre... mais surtout des félicités que peuvent éprouver deux esprits restés en perpétuelle rencontre.
Par les délices de la répétition, les fragments du vécu en amour peuvent donner une illusion d'éternité. Et c'est bien cet arrêt en éternité que moi, le peintre, j'ai tenté de fixer par l'immatérialité des mots. De là mes folies en peinture comme en écriture. "
Serge Rezvani
Du Paris des années cinquante, où a lieu la rencontre entre Serge et Lula, à la fin des années soixante dans une maison méditerranéenne, l'histoire d'un " amour fou " racontée au présent de la vie et dans la restitution de sa durée. -
« Nous avons joué, toujours joué votre jeu d'hommes, que ce soit dans les larmes... ou le rire... ou la rage... et même la haine muette «féminine», comme vous l'avez dit à juste titre ; nous avons toujours été vos complices contre nous-mêmes en le sachant mais enivrées, droguées, par vous, prétendument privilégiées, consentantes en apparence... jusqu'au jour où moi, Artemisia, soudain réveillée, j'ai peint ce tableau armé. »
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La réédition de l'autobiographie d'un grand écrivain et artiste, passionnément amoureux " Les images de notre mémoire ont besoin de soin et d'entretien. Voilà l'histoire de ma première vie, elle recouvre un demi-siècle, elle va de la Perse des mages à nos temps modernes, en passant par la Russie des tsars bouleversée par la Révolution ; du Téhéran des années 30 - où je suis né - au massif des Maures où j'ai vécu avec la femme de ma vie. Pour écrire mon histoire, puis "notre histoire', il m'a fallu y inclure tous ceux qui m'ont fait et les mettre dans leur exacte lumière. J'ai cherché à m'y ressembler, à découvrir ma cohérence à travers mes multiples métamorphoses. " Serge Rezvani Autobiographie magnifique d'un grand écrivain et artiste, Le testament amoureux est une déclaration d'amour comme on n'en fait plus. Serge Rezvani y raconte son enfance, la rencontre avec Lula - l'amour de sa vie -, sa passion pour la peinture, son entrée en littérature, ses amis, parmi lesquels Jeanne Moreau qui viendra s'installer près de chez lui, son combat pour l'Iran et les prisonniers politiques...
De ce chant magique écrit en 1981 émerge aussi une longue et dense méditation sur la création, les nuits d'insomnie, notre monde, nos amitiés, nos fragilités, nos angoisses et notre fureur de vivre. -
Recueil de toutes les chansons, dont certaines mythiques, de Serge Rezvani, écrivain-compositeur au talent " pluri-indisciplinaire " " Ces "chansons silencieuses' sont le fruit de ma paresse, de mon manque d'obstination à apprendre, de ma maladresse invraisemblable à jouer de la guitare. Renâclant à étudier, j'ai inventé. " Serge Rezvani Voici réunies toutes les chansons écrites par Serge Rezvani, incluant le célèbre " Tourbillon de la vie ", interprété par Jeanne Moreau dans Jules et Jim, ou encore " Ma ligne de chance " et " Jamais je ne t'ai dit que je t'aimerai toujours ô mon amour " chantées par Anna Karina dans Pierrot le fou.
Elles disent les joies de la vie, les chagrins, la sensualité, la liberté des années 1960, la fraîcheur de l'amour que Serge portait à sa compagne Lula, immortalisée dans plusieurs de ses livres. Les mots d'un artiste qui n'était pourtant pas musicien, issus d'un jaillissement ludique, pareils à des chants d'oiseau, dont le charme intemporel envoûte encore aujourd'hui. -
Que reste-t-il de l'amour quand l'âme neuronale de l'être cher est inexorablement détruite par la maladie ? Tout à la fois journal, récit, document, ce texte bouleversant, écrit au quotidien des ultimes "années Lula" (Danièle Rezvani, 1931-2005), constitue un exceptionnel témoignage sur la maladie d'Alzheimer.
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Beauté j'écris ton nom : par la main des libertés du peintre
Serge Rezvani
- Belles Lettres
- L'exception
- 18 Février 2022
- 9782251452739
En ce soir de ma vie, je me surprends encore à m'interroger par l'écriture de quel sens à été ma flèche, puisque je dois aujourd'hui me rendre à l'évidence qu'elle a toujours volé sans autre but que de ne pas en avoir. Sans autre but que d'être en vol vers... la mort : fatale et unique réponse qu'à l'instant de naître nous savons déjà par ce terrible pleur de l'expulsion, et que par nos poumons dès cette aube, en aspirant la vie, nous savons qu'il faudra l'expirer en son ultime soir, bien qu'auparavant en réponse à cette mort promise chanter la joie.
Seul hymne qui nous serait naturel puisque l'humain s'est inventé contre les symétries de la nature.
Et aujourd'hui si j'entreprend d'écrire sur la peinture c'est pour en découvrir le sacré en remontant à ses prémisses, donc à la mère, à la femme, à mon rapport au féminin tellement ma petite enfance ainsi que mon adolescence ont cruellement manqué de ce pôle féminin, si essentiel pour ma survie !
Serge Rezvani
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L'origine du monde ; pour une ultime histoire de l'art à propos du Cas Bergamme
Serge Rezvani
- Actes Sud
- Babel
- 20 Août 2002
- 9782742739295
L'origine de l'incendie criminel qui va ravager en 2020 le Grand Musée tient d'abord à la folie de Bergamme, nain cleptomane et iconoclaste. Pour sauver ce qui, selon lui, dans l'Art serait unique, il prétend dérober, retoucher, inachever les plus célèbres tableaux - à commencer par L'Origine du monde devant lequel il vient si souvent faire scandale au Grand Musée...
Mais la responsabilité de la tragédie incombe également à Gerbraun, conservateur en chef, apôtre de la duplication en série des chefs-d'oeuvre, qui ouvre à Bergamme les coulisses du prestigieux établissement subitement envahi par une dangereuse ébriété sexuelle.
En peintre et en romancier, Rezvani passe au crible d'une imagination provocante les aspirations les plus élevées et les ridicules les plus achevés de nos pratiques muséeuses, et fait de l'amour de l'Art une passion aussi ambiguë que dangereuse.
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Que s'est-il passé à bord de l'Ouranos, le cabin-cruiser de la famille Knigh, retrouvé dérivant en mer, vide, la coque striée de griffures sanglantes ? Lequel des Knigh, tous écrivains, donc tous rivaux - autant dire tous suspects - a délibérément noyé les autres, avant de s'infliger sans doute le même sort ?
Pour déchiffrer les indices - carnets, brouillons, poèmes - découverts sur le navire, l'Enquêteur du Domaine maritime et son ami le Poète Criminologiste ont fait appel à un spécialiste : le scrupuleux Théseur.
Aussitôt s'engage une enquête diligente mais trompeuse, pleine de rebondissements, de fausses pistes, de coups de théâtre...
S'enivrant peu à peu de cette énigme qu'ils redoutent de résoudre tant elle les tient en haleine, les trois enquêteurs explorent les ténébreux secrets de la famille Knigh, les dangereux chemins de la création, l'insondable mystère de mourir... donc d'exister.
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De fabuleux dessins drôles et facétieux de Serge Rezvani en hommage à la littérature, en amour de la vie " En 2020, à la surprise générale, un ennemi invisible nous a tous coupés les uns des autres. Il a fallu nous masquer. Et surtout nous confiner !
C'est ici qu'une sorte de jeu de la Liberté a commencé pour moi grâce à une amie : la librairissîme Marie-Rose Guarniéri ! Elle venait de publier un "livre blanc' proposant aux lecteurs de remplir les pages vierges d'une sorte d'éphéméride s'étageant sur un an contenant 365 titres de livres. Abandonné de tous, ne pouvant sortir faire les courses indispensables, voilà que Marie-Rose s'en est chargée pour moi, m'apportant au quotidien de quoi survivre et moi, comme en réponse, je commençai, un peu en ironie un peu par curiosité, à dialoguer avec les titres proposés par ce "livre blanc'.
Ainsi jour après jour s'est établie entre mon amie libraire et moi cette complicité : elle, la "bouffe' et moi, la "schnouffe artistique'. Chaque jour elle déposait de la nourriture sur mon paillasson et moi quelques dessins.
Cette expérience m'a ouvert à une sorte de création qui m'a passionné pour réunir plusieurs disciplines en une seule indiscipline : le dessin dans sa forme classique, proche de l'eau forte avec ses clairs-obscurs et ses noirs absolus, plus l'humour, plus l'ironie des bulles empruntées aux bandes dessinées, le tout rempli d'un total irrespect envers la sainte Littérature dont Mallarmé disait : Le sens trop précis/ Rature ta vague littérature. " Serge Rezvani L'ensemble de ces dessins est regroupé ici, soit 730 petits chefs-d'oeuvre de drôlerie, d'impertinence et de fantaisie venus du plus jeune des artistes pluri-indisciplinaires. Un livre de talent, de jubilation, de fête intime, d'humour et d'amour. -
les deux filles sont montées dans la capsule spatiale du champ de foire, avec des garçons de rencontre.
un peu plus tard, ils les emportent sur leurs motos, jusqu'au repaire de la bande. sudre, le chef, a jeté son dévolu sur stella : les autres se partageront vanina, la fille noire. non loin, deux enfants tentent de surprendre, fascinés, les jeux cruels de la domination et du sexe, les lois de l'amour qui ne se dit pas, la furtive lueur des corps dans le ruisseau. puis c'est l'apaisement sur une plage qu'on dirait lunaire - hypothèse de douceur sous l'inexorable mécanique céleste.
publié pour la première fois en 1980 dans le recueil la table d'asphalte (ramsay). ce récit brille d'un éclat singulier parmi les grands romans autofictionnaires ou philosophiques de rezvani.
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Jusqu'à la prochaine nuit
Chaque soir, pour Elle et Lui, recommence le rituel de la même nuit, de la même vie, ratée.
Ils étaient trois amis, épris de musique : Elle, Lui et l'Autre, celui qu'ils viennent d'écouter au concert, celui qui a réussi, les laissant à leur dérive folle.
Le jour où cet Autre, qu'on ne nomme jamais, a passé son concours de musique avec succès, Lui échoue (peut-être parce que l'Autre avait dérobé et annoté sa partition pour qu'il échoue).
Elle, dans la salle de théâtre désertée, est là pour le consoler. En elle, vit un enfant de l'Autre.
L'Autre ne voudra plus d'elle et l'enfant naîtra anormal (en dysfonction, hors du temps, hors vie). Aujourd'hui, il est mort. Raté.
Tous deux, Elle et Lui, comme dans l'éternité de l'enfer, incapables de rester au jour des vivants, jouent, semblables à deux acteurs qui n'auraient plus besoin de spectateurs, la même histoire jusqu'à la mort. Sans doute.
Na
Le déchirement d'un autre couple : celui d'une mère et de son fils, aux limites de la folie.
JACQUELINE RÉGIS -
Divagations sentimentales dans les Maures
Serge Rezvani
- Actes Sud
- Archives Privees
- 12 Juin 2001
- 9782742733132
Dans ce livre illustré de dessins inédits, Rezvani rend hommage à l'ancienne civilisation forestière (chasseurs et charbonniers, exploitants du liège et des châtaigniers, paysans cultivant les restanques) qui a façonné les somptueux paysages du massif des Maures où lui-même s'est établi il y a près de quarante ans. Au fil d'une suite de "promenades" il en évoque des aspects méconnus et souligne les menaces dont elle est l'objet...
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Théatre : dernier refuge de l'imprévisible poétique
Serge Rezvani
- Actes Sud
- Apprendre
- 14 Juin 2000
- 9782742727414
Rezvani, auteur dramatique, romancier mais aussi peintre, nous livre un ensemble de textes autour du théâtre. Il nous encourage à considérer la scène et le théâtre comme un des derniers lieux poétiques mais aussi à rester vigilant face à une certaine agonie de l'art, du trop vite pensé, du tout vu, des lois du marché qui dominent, du commentaire qui fait oeuvre, de la versatilité de nos enthousiasmes, etc.
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LE COLLECTIONNEUR.
Mais savez-vous que c'est par une infinie répulsion que se tient en place l'univers ?
En mathématique comme en chimie ou en physique l'élément d'affinité répulsive sert en quelque sorte de liant.
Les affinités répulsives fondent la chimie, la biochimie, la physique nucléaire... et aussi le sexe !
L'univers ne tient ensemble que par le jeu des affinités répulsives.
Nous- mêmes ne sommes que des charges électriques dont les phases ne cessent de s'inverser. Cette électricité déphasée, ces pertes et ces retours de tension font de l'univers une curiosité.
Sans la folie des flux électriques répulsifs, l'univers ne serait pas cette curiosité qui maintient nos propres flux électriques en éveil.
Nous crèverions d'ennui si nous n'étions non seulement plongés dans le chaos mais nous-mêmes chaos.
Aucun de nous n'éprouve envers l'Autre ce qu'on nomme naïvement du sentiment... ou si vous préférez une affinité stable. -
Ce feu qui vole de colline en colline, ravage les Maures et déferle vers le rivage, n'est pas seulement le sujet principal de ce roman : il est en quelque sorte son mouvement même. Dans ses tourbillons, c'est lui qui dé- busque, embrase, révèle chacun des multiples personnages. Dans sa fureur, c'est lui qui porte jusqu'à l'incandescence les secrets et les haines d'une population hétéroclite - forestiers et chasseurs, vieilles souches pastorales ou nouveaux nomades de la "beat generation". C'est lui enfin qui donne à la phrase de Rezvani sa véhémence, son lyrisme parfois hallucinatoire.
Ce livre au titre prométhéen - qui dans sa première édition s'intitulait Feu - n'étonne pas moins par sa qualité visionnaire. Décrivant par avance le grand incendie qui dévasta les Maures quelque temps après sa parution, Le Vol du feu est aussi une ample et tragique méditation sur les passions, sur l'animalité de l'homme et sur son inextinguible désir du divin.
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Les années-lumière, les années Lula, le testament amoureux, j'avais un ami, les repentirs du peintre
Serge Rezvani
- Actes Sud
- Thesaurus
- 4 Juin 1999
- 9782742710539
En 1950, Rezvani épouse Lula qui devient très vite sa muse, son enchantement. Il la glorifie dans nombreux romans dont deux autobiographiques qui vont le consacrer en tant qu'écrivain : 'Les Années lumières' (1967) et 'Les Années Lula' (1968). Dès lors, il enchaîne les livres, encensé par la critique dans tous les domaines de la littérature : théâtre, roman ou poésie. Avant cette reconnaissance littéraire, il se distingue dans le cinéma en tant qu'auteur de chansons pour le film de Truffaut 'Jules et Jim' et pour celui de Godard dans 'Pierrot et le fou'. Ses années sont magiques et l'art de Rezvani n'a de cesse de s'exprimer. Mais sa femme, sa muse est atteinte de la maladie d'Alzeihmer. Rezvani voit son monde s'effondrer, pourtant il accompagnera sa femme jusqu'à la fin. En 1999, il recommence la peinture et fait même une exposition. En octobre 2005, il se remarie avec une actrice, Marie José Nat. Son art, même affaibli, n'a jamais cessé d'exister et il reste en France l'un des artistes les plus complets.
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Acteur et séducteur irrésistible, Denis Denan a parié qu'il lui suffirait de quelques jours pour séduire Alex, la femme du peintre Chamirian, et pour briser la béatitude de ce couple si détestablement fusionnel et exclusif.
Cinquante ans ont passé, au moment où il jette sur le papier cette "confession". Cinquante ans qui lui rendent plus distincts et plus contrastés - comme des images en noir et blanc - les rushes de sa jeunesse altière et prétentieuse.
Roman d'amour, ciné-roman, le nouveau livre de Rezvani fait ressurgir l'époque de rêve du génie hollywoodien, avec ses stars, ses corps de déesses que la lumière sculptait sur l'écran, dans un érotisme exacerbé par les interdits. L'époque, aussi, où Alex et Chamirian vivaient dans une mansarde, et où Denis Denan garait sa Buick devant leur entrée, grimpait fiévreusement les sept étages mais trouvait porte close, puis se précipitait dans l'immeuble d'en face pour tenter de saisir, à la dérobée, comme dans une salle obscure, ne fût-ce qu'un reflet de leur amour.
Variation sur le donjuanisme et sur les liaisons dangereuses, L'Amour en face est dédié aux années "nouvelle vague", à l'insouciance des amants, à la beauté des femmes, aux comédiens et à l'irrésistible présence en nous du cinéma. -
20 ans après l'écriture et deux ans après notre réédition de La Traversée des monts noirs, son oeuvre littéraire majeure jusqu'alors, Serge Rezvani nous en propose la suite dans son dernier texte : Vers les confins. Celui-ci peut cependant se lire indépendamment du premier. Il en reprend essentiellement les personnages ainsi que le mode d'écriture singulier qui substitue l'oralité du dialogue à tout élément descriptif et narratif, lesquels ne sont présents qu'à travers les paroles des uns et des autres. Il n'y a donc pas tant une action à résumer que la mise en scène d'une conversation continuée, commentant avec ironie et provocation le destin humain, à partir d'une relecture critique de la Bible et de ses mythes dans le cadre historique du désert des Esséniens. Au fil du voyage mystérieux qu'accomplissent les personnages, les développements de ces mythes sont suivis jusqu'à leur retentissement actuel tout en passant par une interprétation de la peinture du Tintoret. La fin, sans fin, entraine vers le fantastique. Ce récit polyphonique et enlevé conduit le lecteur de surprise en surprise, alternant surprise verbale (traits d'esprit, joutes spirituelles, évocations drôles ou terribles, contes.) et profondeur de pensée. Un livre confondant d'intelligence, d'invention et de poésie, qui ne se prend jamais au sérieux, se plaçant constamment sous le signe du jeu : jeu du langage, jeu des récits que les hommes se tiennent à eux-mêmes, ce jeu fût-il tragique dans ses conséquences historiques et morales.
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Cette pièce est un fait divers esthétique. C'est l'histoire d'une " folie " italienne, sa découverte, sa résurrection et sa mort. Trois hommes tombent amoureux d'une ruine au d'un parc à l'abandon - une " folie " datant du siècle dernier. Le premier (Landor) s'établit non loin de ce lieu et se contente de contempler. Le second (Ellison) désire ce que le premier ne possède que par l'imagination - et s'en rend acquéreur. Le troisième (Le Faune) s'identifie à la " folie ", la restaure, la fait revivre, en perd la raison et meurt par elle et avec elle.
Peut-on posséder la Beauté ? Qui possède la Beauté ? -
Sur les ruines d'une centrale nucléaire jadis dévastée par la catastrophe, se dresse désormais une cité radieuse. Et pour attester que tout danger est enfin écarté, on a convié là, dans un luxuriant décor de vergers et de fleurs, d'éminents scientifiques du monde entier. Mais le géologue Yeshayahou Fridmann, le biologiste Zef Zimmerstein, l'anatomiste Nini, l'entomologiste Eva Mada- Göttinger et la jeune pédiatre Tania Slansk ne peuvent un instant se dissimuler l'innommable vérité : le processus biologique s'est inversé, certaines espèces désévoluent. On raconte même que seraient tenus captifs, dans les laboratoires secrets de la Cité, entre les mains des brigades médicales du "Docteur Meng" (au surnom de sinistre mémoire) des enfants à l'apparence cyclopéenne, pourvus d'un oeil frontal, et dont le corps serait moitié homme, moitié lézard...
Aussitôt s'enflamment l'imagination et l'enthousiasme intellectuel des "experts". Mais comment servir la science, quand l'objet d'études est si scandaleusement dérobé au scalpel de l'intelligence ? Que croire, quand l'information n'est qu'un entrelacs de conversations exaltées ? A qui se fier, quand chaque savant de la commission d'enquête semble hanté par un drame personnel, ou retenu par de troublantes considérations subjectives ?
Ivre de conjectures, voici l'Homo scientificus en son éden empoisonné : un artiste des manipulations génétiques, un démiurge de l'atome, un dissecteur patenté, un génie de la procréation artificielle, un contempteur d'éthique, un rival de Dieu et de ses oeuvres, face aux arcanes des géométries divines et aux plus baroques improvisations du vivant.
Avec ces thèmes musicaux que sont nos incertitudes, avec les abominations du siècle et les mirages expérimentaux de demain - mais aussi avec l'humanisme d'un conteur philosophe -, Rezvani a composé un grand roman métaphysique et scientifique qui invite l'homme à "penser" la science, et à trouver peut-être un chemin autre que régressif dans le triomphe de sa ruse et dans la débâcle de ses utopies.
La Cité Potemkine n'est ni un texte millénariste ni un pamphlet antiscientifique. C'est (hélas) un roman dangereusement actuel, animé d'une pensée redoutable. -
L'écriture de ces pièces de théâtre s'étire sur quelque trente ans. Des Immobiles (1965) à Isola Piccola (1993), ces pièces sont la trace du regard que j'ai porté sur le monde, ses valeurs, ses mutations, et du lent rétrécissement de nos espoirs de le réformer... Mais surtout elles représentent pour moi les étapes d'une pénétration de l'écrit - puisque chaque pièce correspond de plus ou moins près à l'élaboration parallèle d'un roman dont soit les thèmes soit même certains personnages apparaissent déjà "chargés" dans cette éphémère magie qu'est l'espace scénique. Bien de mes romans ont trouvé leur solution dans la "pause" que représentait pour moi l'écriture de la pièce qui leur devenait en quelque sorte complémentaire. Et bien de mes pièces doivent quelque secret aux arrière-plans d'un de leurs romans frères dont elles représentent la charge. L'alternance de ces deux écritures divergentes m'est essentielle.
REZVANI -
L'écriture de ces pièces de théâtre s'étire sur quelque trente ans. «Des Immobiles» (1965) à «Isola Piccola» (1993), ces pièces sont la trace du regard que j'ai porté sur le monde, ses valeurs, ses mutations, et du lent rétrécissement de nos espoirs de le réformer... Mais surtout elles représentent pour moi les étapes d'une pénétration de l'écrit - puisque chaque pièce correspond de plus ou moins près à l'élaboration parallèle d'un roman dont soit les thèmes soit même certains personnages apparaissent déjà "chargés" dans cette éphémère magie qu'est l'espace scénique. Bien de mes romans ont trouvé leur solution dans la "pause" que représentait pour moi l'écriture de la pièce qui leur devenait en quelque sorte complémentaire. Et bien de mes pièces doivent quelque secret aux arrière-plans d'un de leurs romans frères dont elles représentent la charge. L'alternance de ces deux écritures divergentes m'est essentielle.
REZVANI