Le thème de la primauté de l'évêque de Rome a reçu une attention continue ces dernières années dans les dialogues oecuméniques. Qu'il suffise de rappeler les travaux de la Commission internationale anglicane-catholique romaine sur L'autorité dans l'Église, ceux du Groupe des Dombes où catholiques et protestants se sont penchés sur Le ministère de communion dans l'Église universelle (1985), l'annexe au Sixième Rapport du dialogue Église catholique - Conseil oecuménique des Églises sur L'Église locale et universelle, 1990, ou le document du Comité mixte catholique-orthodoxe en France sur La primauté romaine dans la communion des Églises (1991), outre les nombreux symposiums académiques sur la question de la primauté au premier et au deuxième millénaire.
La primauté de l'évêque de Rome est actuellement au centre des discussions de la Commission Mixte Internationale pour le dialogue théologique entre l'Église catholique et l'Église orthodoxe.
Il y a quelques années, le pape Jean-Paul II publiait son encyclique Ut unum sint (1995), invitant les Églises et les communautés ecclésiales à exprimer leur point de vue sur le nécessaire ministère d'unité au service de l'Église entière. Jean-Paul II invitait à distinguer entre le contenu essentiel de la primauté et les modes de son exercice.
Entre catholiques, orthodoxes et anglicans, il est clair que le premier siège est celui de Rome. Il s'agit encore de préciser « quel est son rôle spécifique dans une ecclésiologie de communion » comme le dit le document de Ravenne adopté en 2007 par la Commission Mixte Internationale.
Le dialogue avec l'Orthodoxie a mis en lumière que, pour l'Orient, la primauté - à tous les niveaux : diocésain, provincial, patriarcal, universel - est toujours articulée à la synodalité, dans une tension féconde alimentée à la communion trinitaire et eucharistique.
Dans le contexte nouveau où vit le monde globalisé, la communion des Églises du Christ est plus que jamais un but à atteindre, en fidélité à la volonté du Seigneur.
Qui a prêté assez d'attention à Léon XIII lorsqu'il a rappelé que l'homme passe avant l'outil et la production ? Qui a suivi Pie XI lorsqu'il a formulé le principe de subsidiarité qui est tronqué même dans l'Europe qui l'a inscrit dans son traité de Maastricht ? Qui a écouté Jean Paul II lorsqu'il lançait, au risque d'être incompris l'idée de l'employeur indirect - la collectivité - qui devrait prendre en charge tout salarié qui perd son emploi. On n'a pas attendu la crise de 2008 pour dire que le bien commun exige une instance de régulation à tous les niveaux où il se concrétise. Encore récemment, Benoît XVI, dans son encyclique Caritas in veritate (2009) rappelle que l'économie n'est pas le tout de l'homme et de la société, et que toute approche réductrice des phénomènes sociaux conduit à l'échec. L'homme est un mystère qu'aucun système ni aucune idéologie ne peuvent enfermer dans leurs limites.
C'est le mérite de la Doctrine Sociale de l'Église de revenir toujours à la racine de l'humain, là où le Créateur a inscrit ce que « la sagesse éthique de l'humanité appelle la loi naturelle » (Caritas in veritate 59). Rechercher ce qui est l'humain dans l'homme conduit à choisir entre « deux types de rationalité, celle de la raison ouverte à la transcendance et celle d'une raison close dans l'immanence technologique ». La Doctrine Sociale de l'Église est ce travail incessant de la raison sur les profondeurs de notre humanité, une raison illuminée par « la vérité de l'amour du Christ dans la société ».
Grâce à une approche historique renouvelée des Livres du Nouveau Testament, l'auteur rend aux événements des temps apostoliques leur relief insoupçonné. En se donnant pour fil conducteur le rôle spécifique joué par l'Apôtre Pierre, il met en lumière le processus par lequel les courants issus des missions judéo-chrétienne, paulinienne, johannique trouvent en Pierre un point de convergence et de ralliement dans leur effort pour garder ou retrouver l'unité voulue par le Fondateur.
Le livre commence avec la protophanie du Ressuscité à Pierre et se termine par la lettre de Clément de Rome aux Corinthiens. On voit Pierre exercer avec effacement et efficacité un ministère de discernement, de confirmation, d'intégration et de communion, dans un parcours qui l'amène à transférer de Jérusalem à Rome le centre de l'Église.
Il ressort de ce livre que le ministère d'unité et de communion, que les Églises et les communautés ecclésiales recherchent toujours, leur a été donné par le Fondateur, comme une Parole appelée à s'incarner dans l'histoire pour y rendre présent le Seigneur, « pierre angulaire » et Pasteur de son Église .
Ce petit ouvrage fait le point sur une question très précise concernant la doctrine catholique de la primauté pontificale : Pape exerce-t-il ses fonctions de pasteur universel au titre d'évêque de toute l'Église ou au titre de primat ? Concile Vatican II a répondu implicitement à cette question en restaurant l'ecclésiologie de communion et en élaborant la doctrine de la collégialité épiscopale. Du coup, la fonction pontificale était resituée dans sa perspective traditionnelle la plus authentique. En analysant les développements auxquels ont donné lieu les discussions au premier Concile du Vatican, et accessoirement à Vatican II, l'auteur n'apporte pas seulement une contribution à l'histoire de la théologie, son intention est de montrer que même les textes de Vatican 1 autorisent les catholiques à parler avec les autres églises chrétiennes un langage commun à propos de la nature du ministère de l'unité qui est celui de Pierre.Roland MINNERATH a acquis sa formation théologique à Strasbourg, Paris et Rome. Il s'est spécialisé dans l'histoire de l'Antiquité chrétienne et les problèmes ecclésiologiques.
Les praticiens - et plus encore les théoriciens - du management considèrent volontiers leur spécialité comme une science. Et elle l'est sans doute, si l'on entend par science une méthode critique de connaissance et d'action.
Le management est un processus politique de conduite d'une organisation vers sa finalité spécifique. Il joue habituellement sur deux registres: d'une part, il élabore des stratégies en réponse aux contraintes internes et externes de l'organisation, et d'autre part, il légitime ses méthodes par leur conformité à des modèles de rationalité tirés des sciences physiques ou biologiques.
Ce double mouvement empêche souvent le management d'appréhender l'action collective à partir de son dynamisme interne et de son contenu: dans la motivation des hommes qui travaillent ensemble en vue d'un but qui a un sens. La mystérieuse maladie évoquée dans le titre se réfère donc à un usage inadéquat de la "science" appliquée au management. La science de la direction de l'action collective organisée doit être celle des hommes et non des choses.
L'auteur est lui-même Docteur d'Etat ès Sciences de Gestion. Il livre ici les résultats de son expérience et de ses réflexions pour inviter à de nouveaux approfondissements.