Cette étude de référence décrit la manière de vivre, la vision du monde, l'organisation matérielle des protagonistes des Croisades, épisode majeur du Moyen Âge. Du marchand au roi en passant par le clerc ou le baron, Régine Pernoud évoque leurs motivations - foi, esprit de conquête ou appât du gain -, leur étonnement devant les pays découverts et les relations entre civilisations. Ce véritable tableau vivant restitue les mille épreuves qu'ils durent subir en traversant des pays inconnus, la façon remarquable dont ils surent s'adapter, bâtir églises et forteresses et « tenir » pendant deux siècles face à un adversaire supérieur en nombre.
Régine Pernoud Aliénor d'Aquitaine La chronique scandaleuse s'est emparée très tôt du personnage d'Aliénor d'Aquitaine. Les Français ne lui auraient-ils pas gardé rancune d'avoir abandonné la couronne de France pour celle d'Angleterre ? Quoi qu'il en soit, la réputation fâcheuse qu'on lui a faite aura marqué, pour la postérité, une personnalité féminine hors pair.
Admirablement attentive à son temps, toujours prête à faire face aux situations, si tragiques fussent-elles, elle se montra, au cours d'une vie particulièrement mouvementée, capable d'organiser la défense d'une forteresse, d'administrer non seulement son duché, mais tout un royaume, de prévoir l'importance qu'allait prendre, au xiiie siècle, la bourgeoisie des villes.
En suivant pas à pas une vie romanesque s'il en fut, Régine Pernoud, l'auteur de La Femme au temps des cathédrales, nous a donné avec Aliénor d'Aquitaine un livre remarquable qui a été couronné par le Grand Prix littéraire de la Ville de Bordeaux et par le Prix Historia.
Méprisés pendant des siècles, encensés par les romantiques, ces mille ans d'histoire ont presque toujours été recouverts de la crasse de l'ignorance. « Godiche » ne vient-il pas de « gothique » ? « Féodal » ne désigne-t-il pas l'obscurantisme le plus indécrottable ? « Moyenâgeux » les vieilleries poussiéreuses ?
Grâce à ce livre décapant, mille ans d'histoire émergent enfin. Le Moyen Âge est mort. Vive le Moyen Âge !
Régine Pernoud Hildegarde de Bingen C'est à la redécouverte d'une des plus grandes figures de la culture européenne médiévale que nous convie l'historienne d'Aliénor d'Aquitaine et de La Femme au temps des cathédrales.
Religieuse allemande du xiie siècle, Hildegarde de Bingen composa soixante-dix-sept symphonies. Elle est l'auteur génial de livres de visions qui fascinèrent son époque et anticipent plusieurs découvertes des astrophysiciens modernes, et de traités de médecine douce qui font encore autorité parmi les spécialistes.
Des milliers de fidèles vinrent écouter ses sermons dans les cathédrales de Mayence, de Trèves, de Cologne. L'empereur Frédéric Barberousse, des rois, des papes écoutèrent les conseils - ou les réprimandes - de cette femme inspirée, généreuse, en qui l'élévation spirituelle allait de pair avec la passion du savoir.
L'érudition et la sensibilité de Régine Pernoud font ici merveille pour nous donner une passionnante biographie.
.Régine Pernoud La Femme au temps des cathédrales La femme a-t-elle toujours été cette perpétuelle mineure qu'elle fut au xixe siècle ? A-t-elle toujours été écartée de la vie politique comme elle le fut dans la France de Louis XIV oe Régine Pernoud, avec son expérience de médiéviste et d'archiviste, s'est attachée depuis longtemps à l'étude de ces questions. Dans La Femme au temps des cathédrales, elle nous apprend, entre autres, que le plus ancien traité d'éducation est dû en France à une femme, que la médecine était exercée couramment par des femmes au xiiie siècle, qu'aux temps féodaux, les filles étaient majeures à douze ans, deux ans avant les garçons.
Beaucoup d'autres traits de société sont ainsi à découvrir dans cette étude, très approfondie, mais alerte et d'une lecture captivante, menée à travers une multitude d'exemples concrets qui ne laissent échapper aucun aspect des activités féminines au cours de la période féodale et médiévale.
« À côté d'une abondante littérature hagiographique et d'hypothèses foisonnantes, totalement gratuites et uniformément sottes, les documents, eux, s'imposent avec la rigueur la plus totale. Pour les Templiers, il est, encore une fois, à peine croyable de comparer en esprit la littérature (non plus hagiographique mais carrément démentielle en quelques cas) qu'ils ont suscitée, et d'autre part ces documents si simples, si probants, si tranquillement irréfutables qui constituent leur histoire vraie.» De la création de l'ordre en 1119-1120 à la fameuse affaire des Templiers, Régine Pernoud relate l'histoire de ces chevaliers qui avaient décidé de prolonger leur voeu en consacrant leur vie à la défense des pèlerins, conciliant ainsi deux occupations qui semblaient pourtant incompatibles : la vie militaire et la vie religieuse.
Jeanne d'Arc. Une carrière qui occupe deux années. Deux ans dans une période caractérisée par ce qu'on appelle la guerre de Cent Ans. Il n'y a sans doute pas de personnage sur lequel nous soyons mieux et plus abondamment documentés.Cette « Petite vie » de Jeanne d'Arc est composée presque uniquement de témoignages du temps. Elle permet de préciser les cadres personnel, politique, militaire, juridique, religieux et littéraire dans lesquels se situe Jeanne.
Régine Pernoud, historienne, auteur d'une trentaine d'ouvrages dont la plupart sont devenus des classiques, était l'auteur le plus autorisé pour évoquer avec ferveur l'itinéraire d'un des personnages les plus surprenants de l'histoire humaine.
Régine Pernoud évoque un thème essentiel au Moyen Age, puisque la femme y prend pour la première fois une place majeure dans la culture et l'histoire : les reines marquent le pouvoir politique, les femmes président à des activités qui leur avaient été refusées jusqu'alors. Dans l'art, la figure de la femme personnifie les vertus et les vices, la sagesse et l'Eglise.
Au moment où ils mettent le siège devant Orléans, les Anglais se croient tout près de réaliser leur vieux dessein : annexer la France à la couronne d'Angleterre. Le sort de la ville, berceau de la dynastie capétienne et lieu stratégique essentiel, va ainsi décider de la survie, ou de la disparition, de la monarchie française ; c'est là que la guerre de Cent Ans va être perdue ou gagnée. Dans ce théâtre d'affrontement politique, militaire, symbolique, voici qu'apparaît, signe de la volonté divine, une jeune paysanne, la Pucelle, qui va galvaniser les énergies latentes des Orléanais pour mettre en déroute l'envahisseur et le refouler hors du royaume. De ce moment charnière, Régine Pernoud donne une reconstitution magistrale. Quarante ans après sa parution, ce livre n'a rien perdu de son éclat. Dans une postface inédite, Jacques Le Goff explore la portée historique de l'événement en faisant écho notamment au Mystère du siège d'Orléans, cette oeuvre théâtrale qui offre le commentaire le plus profond sur le siège et son dénouement : ce n'est pas la force des armes qui sauve Orléans, et la royauté, mais le décret de la Providence. En mettant fin à la «France anglaise», Dieu signifie sa résolution de modeler les sociétés humaines en autant de nations distinctes. Ainsi s'esquisse, à l'épreuve de cet épisode mémorable, une «idée nationale» avant la lettre : la libération d'Orléans s'inscrit dans le lent processus qui devait aboutir à la formation des nations européennes.
Quelques années après la conquête de Jérusalem par les chrétiens, en 1118, des chevaliers francs décident de consacrer leur vie à la défense des pèlerins en Terre sainte. Moines-chevaliers en Orient, les Templiers vont participer activement à la croisade. Moines-agriculteurs en Occident, ils cultivent la terre. Architectes, ils fondent dans toute l'Europe des commanderies. Banquiers, ils sont les financiers des grands et ce rôle va précipiter leur chute. Le 13 octobre 1307, Philippe le Bel, jaloux de leur autorité, les fait tous arrêter. À l'issue d'un long procès, ils seront jugés, condamnés et brûlés.
Régine Pernoud retrace l'histoire de ces hommes exceptionnels, dont le plus grand peché fut sans doute d'orgueil.
Évoquant le supplice de Jeanne, André Malraux a parlé, en un pathétique raccourci, des flammes «qui allaient traverser les siècles vers cette forme enfin immobile qui devenait le corps brûlé de la chevalerie». Dans le recul de l'Histoire, la mort d'une jeune fille de dix-neuf ans met pour nous le point final à toute une époque. Nous allons voir comment, dans les faits, les vingt ans qui suivirent cette mort ont été nécessaires pour que s'accomplissent toutes ces fins - de la chevalerie, de la guerre de Cent Ans, du Moyen Âge - et qu'une nouvelle ère apparaisse.
Une quarantaine de courts récits qui retracent la résistance de Jeanne d'Arc aux Anglais et le sursaut du peuple de France, qui vont conduire en vingt ans à la reconquête définitive du territoire et à la réhabilitation de Jeanne, effaçant la honte de sa condamnation.
" À côté d'une abondante littérature hagiographique et d'hypothèses foisonnantes, totalement gratuites et uniformément sottes, les documents, eux, s'imposent avec la rigueur la plus totale. Pour les Templiers, il est, encore une fois, à peine croyable de comparer en esprit la littérature (non plus hagiographique mais carrément démentielle en quelques cas) qu'ils ont suscitée, et d'autre part ces documents si simples, si probants, si tranquillement irréfutables qui constituent leur histoire vraie. " De la création de l'ordre en 1119-1120 à la fameuse affaire des Templiers, Régine Pernoud relate l'histoire de ces chevaliers qui avaient décidé de prolonger leur voeu en consacrant leur vie à la défense des pèlerins, conciliant ainsi deux occupations qui semblaient pourtant incompatibles : la vie militaire et la vie religieuse.
Régine Pernoud, archiviste et paléographe, était conservatrice aux Archives de France. Elle a été récompensée par l'Académie française en 1997 pour l'ensemble de son oeuvre.
L'historien ne peut manquer de s'interroger sur ce paradoxe: angevin par son père Henri II et aquitain par sa mère Aliénor, Richard Ier, roi d'Angleterre de 1189 à 1199, ne résida dans l'île que six mois au total et n'en parla sans doute jamais la langue... Il se consacra beaucoup plus à la lutte contre ses vassaux du continent, contre le roi de France et les Sarrasins qu'au gouvernement de son royaume. Et pourtant il demeure certainement, depuis bientôt huit siècles, le plus aimé des souverains anglais.
Cette popularité ne doit rien à la légende: les contemporains, unanimes, nous le décrivent comme le " roi des rois terrestres ", nul n'étant allé " plus loin que lui pour l'ardeur, la magnanimité, la chevalerie et toutes autres vertus ". N'est-ce pas lui qui enleva Chypre aux Byzantins et la place d'Acre au redoutable Saladin, le vainqueur de Jérusalem; ne fut-il pas l'un des plus grands troubadours de son tempsoe Brave jusqu'à la témérité, fastueux, lettré, il incarne admirablement l'idéal chevaleresque qui était celui du XIIe siècle; tout roi qu'il fût, il ne se pardonnait pas même ses écarts (notamment la " sodomie ") ou ses manquements de parole (car il était d'un caractère changeant _ oc e no, oui et non, l'avait-on surnommé) et s'en accusa publiquement à plusieurs reprises avec force manifestations _ sincères _ de repentir.
Longtemps absent en raison de la croisade et aussi d'une interminable captivité dans les geôles de l'empereur Henri VI, il mourut à quarante et un ans près de Limoges en assiégeant un vassal révolté. Disparition prématurée, infiniment dommageable pour l'Angleterre et pour l'Aquitaine, mais peut-être bénéfique pour sa mémoire. Le monde était en effet en train de changer: aurait-il pu ou su devenir un grand " politique " avec ce que cela requiert de cynisme, de calcul et de dissimulationoe Connue en France et à l'étranger pour ses travaux d'histoire médiévale, Régine Pernoud a publié de nombreux ouvrages qui sont devenus de véritables classiques parmi lesquels on peut citer La Femme au temps des cathédrales, Jeanne d'Arc (en coll. avec M.-V. Clin, 1986) ou encore Histoire de la bourgeoisie en France.
Le 25 août 1270, Louis IX meurt devant Carthage. Le lent et solennel convoi funèbre qui ramène jusqu'à Saint-Denis les ossements du saint Roi semble présager, avec ses étapes tragiques, l'assombrissement qui va suivre. Et curieusement le déclin des mentalités précède les grandes catastrophes dont sera victime, au cours du XIVe siècle, le royaume de France. S'il est un temps en effet pour lequel on peut employer sans crainte d'exagération les termes trop souvent galvaudés de mutation, d'évolution, de tournant de l'Histoire, c'est bien celui qui suit immédiatement le règne de Saint Louis. À une époque lumineuse, celle que peuvent symboliser pour nous les vitraux de la Sainte-Chapelle, succède un long et angoissant crépuscule.
Ce déclin touche le régime même de la féodalité et les usages régissant alors les relations des hommes entre eux et avec la terre qui les fait vivre; il frappe aussi les fondements de la pensée ou de l'expression artistique. Des changements profonds s'amorcent qui transformeront le visage de l'Occident.
Peut-être un sommet avait-il été atteint, après lequel le déclin était inévitable ? C'est en tout cas l'occasion de constater à quel point sont impliqués et indissolublement liés dans l'Histoire l'homme et l'événement.
Régine Pernoud, conservateur honoraire aux Archives Nationales, a fait paraître sur le Moyen Age de très nombreux ouvrages qui font autorité : Vie et mort de Jeanne d'Arc, Les Croisades, Aliénor d'Aquitaine, La Reine Blanche, Pour en finir avec le Moyen Age, La Femme au temps des cathédrales.
Isabeau de Bavière (1371-1435) est une reine à la triste réputation : on l'accuse d'avoir vendu la France aux Anglais, d'être une épouse infidèle et une mauvaise mère.
Or le livre de Marie-Véronique Clin, richement documenté, nous fait découvrir au contraire une femme aimante, très attachée au bien-être de ses enfants, ouverte à la vie littéraire de son temps. "Destin pathétique que celui de cette femme affrontée à toutes les mésententes, à toutes les ambiguïtés, au chaos des ambitions rivales qui sont celles de la noblesse de son temps", dit Régine Pernoud dans la préface qu'elle avait écrite peu avant sa mort.
Mariée à quinze ans au plus beau prince de la chrétienté, Charles VI, Isabeau a vingt-trois ans et est enceinte de son sixième enfant lorsque sa vie bascule : le roi devient fou. Ballottée par les événements, meurtrie dans son amour d'épouse et de mère, elle devient malgré elle la complice du duc d'Orléans alors qu'elle est à la tête de la Régence, et elle sera ensuite l'otage du duc de Bourgogne. Méprisée par Bernard d'Armagnac, elle sera l'alibi des Anglais.
On peut comparer Isabeau de Bavière à " l'Autrichienne " Marie-Antoinette : toutes deux furent traitées d'étrangères et victimes d'exagérations, de médisances et de difficultés inextricables.
Les souvenirs d'une grande historienne : les années de formation, la découverte du moyen-age, mais aussi de l'art moderne, le travail d'historienne et le quotidien de la recherche...
Le Moyen Age, ère de ténèbres : telle est l'image que nous avons tous gardée de nos études secondaires. Les bâtisseurs de cathédrales ont été longtemps présentés comme des barbares et les auditeurs de saint Thomas d'Aquin comme des naïfs. C'est contre ces jugements préfabriqués que se dresse Régine Pernoud. Elle révèle le Moyen Age dans sa "lumière". Elle nous fait connaître sa richesse littéraire et son essor artistique, mais aussi ce qu'on connaît le moins : l'intérêt porté alors aux sciences et à la médecine. La vie quotidienne même portait la marque d'une civilisation déjà raffinée : l'hygiène - l'usage des "retraits", des bains publics et privés - était plus développée qu'au XVIIe siècle. La hiérarchie sociale reposait essentiellement sur des liens familiaux et il était beaucoup plus facile d'approcher Saint Louis que Louis XIV. Si les hommes avaient généralement l'autorité dans la famille, les femmes avaient des droits qu'elles n'avaient pas dans la société romaine et qu'elles ont reperdus dès le XVIe siècle. {Lumière du Moyen Age}, une découverte fabuleuse d'un temps mal connu où se mêlent le profane et le sacré, où se développent le commerce, les sciences et les arts : les XIIe et XIIIe siècles sont sans doute les vrais "Grands Siècles" de notre histoire.