Comment décrire le passage de l'éducation antique à l'éducation médiévale ? Comment lire le quotidien des maîtres et des étudiants, le fonctionnement des facultés, la conservation et la transmission du savoir dans les abbayes ? Quelle fut l'empreinte laissée en Occident par le philosophe et mathématicien Gerbert d'Aurillac, qui introduit dans les écoles chiffres arabes et tables d'opération ? Et par Abélard, dialecticien et théologien, inventeur de la scolastique et du conceptualisme ?
Enseignement de la grammaire, de la rhétorique, de l'astronomie, du chant, de la musique... Cette plongée au coeur des mentalités médiévales fait revivre avec bonheur le monde enfoui d'une culture qui a façonné notre relation au savoir, à l'universel, au divin et à l'infini.
Depuis l'époque romantique, l'imaginaire collectif associe volontiers l'an mil à une ère de violence et de superstition, avec son cortège de guerres, de famines et d'épidémies. Fléaux du temps que les mentalités médiévales auraient interprétés comme autant de signes annonciateurs de la fin du monde. Comme le démontre avec force Pierre Riché, cette vision cauchemardesque d'une époque hantée par la catastrophe n'a qu'un très lointain rapport avec la réalité. Car l'an mil fut, d'abord et surtout, l'âge d'une renaissance. Renaissance des arts et de la culture, portée par un clergé dynamique qui multiplie les échanges intellectuels et fonde écoles, universités, bibliothèques. Renaissance de l'architecture, avec l'érection de la basilique Saint-Rémi à Reims ou celle de l'abbaye Saint-Bénigne à Dijon. Renaissance de l'économie, marquée par la création de nouvelles routes terrestres et maritimes. Deux personnalités dominent cette époque charnière : le tout jeune empereur Otton III et le pape Sylvestre II, sans doute le plus grand savant de son temps. Empereur et pape s'entendent, fait exceptionnel au Moyen Age, pour faire de Rome leur capitale. Une collaboration exceptionnelle entre le Sacerdoce et l'Empire.
Ce recueil, premier du genre, retrace les grands combats menés par l'Église pendant un millénaire, du Ve au XVe siècle. Combats pour la conversion des Barbares et contre l'idolâtrie. Combats pour la toute-puissance de la Papauté et contre la richesse. Combats contre les dissidences théocratiques et pour l'union des Églises. Combats pour la diffusion du savoir et contre la violence. Combats contre les hérésies et pour la « paix de Dieu ». Combats contre les juifs, mais aussi, parfois, combats menés en leur faveur.
Ce millénaire va donner naissance à une nouvelle spiritualité. Il prépare une crise, symbolisée par le schisme de Luther au XVIe siècle, mais annonce aussi un profond renouvellement, la volonté d'adaptation de l'Eglise aux grands défis de son époque.
Un éclairage passionnant sur les mentalités médiévales et la place du religieux dans la vie de la Cité.