Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, en août 1914, l'Europe entière est convaincue qu'elle sera brève. Personne ne peut imaginer les souffrances et les horreurs que vont endurer ces hommes appartenant à des sociétés si avancées.
Plus de 250 000 poilus périssent durant les premiers mois de l'offensive. Quatre années de carnage et de désespoir s'ensuivent, qui changent radicalement l'image du combattant : en 1914, il monte au front avec l'illusion d'une victoire rapide. En 1917, il sait qu'il va à la mort. En 1918, équipé de grenades, appuyé par des chars et des avions, il s'agit déjà du combattant de 1940.
Le poilu est le héros sacrifié au début de ce conflit de trente ans. Dans cet ouvrage de référence devenu un classique, Pierre Miquel nous en raconte l'inimaginable tragédie.
Comme Verdun ou les Éparges, Vimy compte parmi les pages les plus sanglantes de la Première Guerre mondiale. Parce que la ville domine et protège Lens, ses mines et ses terrils, les Allemands en ont fait une forteresse imprenable.
Attaquer cette position relève de l'impossible, mais Pétain en donne l'ordre : en mai 1915, il lance sa division marocaine au coeur des lignes ennemies. Au prix d'énormes pertes, la percée semble réussir. Joffre a promis des renforts, qui n'arriveront jamais. Plus de 130 000 hommes vont s'embourber dans ce succès militaire transformé en désastre par des erreurs de commandement.
Parmi les rares rescapés, se trouvait un volontaire nommé Blaise Cendrars...
Le chemin des dames reste dans toutes les mémoires le drame le plus effroyable de la première guerre mondiale.
Une offensive française, lancée le 16 avril 1917 sur l'aisne, aboutit à la perte de plus de 100 000 hommes en quelques jours, et cela sans résultat notable. héroïques, les unités engagées se rendirent compte que la percée promise par le général nivelle était illusoire.
Qui est responsable de ce carnage ? une commission d'enquête fut constituée par le gouvernement. mais les conclusions ne purent aboutir à une mise en accusation et le pouvoir ne souhaita pas poursuivre.
D'ailleurs, les politiques qui avaient choisi nivelle et l'avaient laissé faire n'étaient-ils pas également coupables ? pierre miquel rapporte ici l'événement dans toute sa complexité et son horreur, et se livre à une passionnante analyse des rapports entre pouvoir politique et pouvoir militaire.
au début de mai 1940, l'armée française somnole dans les casemates de la ligne siegfried.
elle s'effondre en quelques semaines devant la fulgurante attaque allemande. a la défaite succède la déroute, bientôt la débâcle. plus de dix millions d'hommes et de femmes, civils et militaires mêlés, fuient les chars et les avions à croix noire. mitraillés, bombardés, chassés de leurs villages en flammes, belges, hollandais et français sont plus de 100 000 à périr sur les routes de la peur. vilipendés, associés à l'épisode le plus honteux de la guerre, les victimes de l'exode sont les grands oubliés de l'histoire.
en faisant enfin revivre leur mémoire, leur détresse et leur martyre, pierre miquel rend justice à ces morts, à ces foules abandonnées, prises en otage, sacrifiées par un etat décomposé.
Quatre millions de morts, allemands et français, durant la guerre de 14-18.
Une europe dévastée, deux nations exsangues. qui est responsable de ces tueries, de ces massacres ? mettre en cause l'aveuglement et l'incompétence des généraux fut longtemps hors de question. c'était mettre en doute l'honneur et la crédibilité de l'armée, la légitimité même de la république. quand la voix de clémenceau s'élevait, on criait à la trahison. en 1914, gamelin ordonne l'offensive 250 000 morts en deux mois.
Nivelle n'encourt aucune sanction après l'échec du chemin des dames... s'appuyant sur des archives et des témoignages inédits, pierre miquel analyse l'engrenage effrayant de l'obstination des gouvernements, des stupidités stratégiques et de l'inévitable boucherie, dans un ouvrage saisissant qui nous fait comprendre le mécanisme de l'horreur en uniforme.