Pour se manifester aux hommes, Dieu a-t-il recours à l'imagination ou bien est-ce l'homme qui, pour franchir les limites où sa raison se heurte, fait appel à l'imagination ?
L'au-delà est le domaine privilégié de l'imagination.
Ainsi la fonction de l'imagination se révèle à la fois indispensable, même en théologie, malgré les dérives que peut occasionner son emploi.
La liturgie est le domaine des symboles, c'est-à-dire des signes de reconnaissance par lesquels les fidèles d'une même foi l'expriment en commun par des textes (Credo, symbole des apôtres) et par des gestes (l'action liturgique).
L'architecture, les objets, les éléments, les vêtements ne sont pas uniquement fonctionnels, ils évoquent une autre dimension. Seul le profane est visible, mais pour accéder à l'invisible la liturgie a recours au registre infini du symbole.
Le crépuscule du Moyen Age en avait abusé, la période classique l'a remplacé par l'allégorie, le romantisme en a retrouvé le rôle, mais souvent réservé à une élite. L'aggiornamento liturgique du Concile Vatican II a partiellement réhabilité le symbolisme qui demeure une voie privilégiée du sacré.
Ce recueil présente quelques textes majeurs de la mystique islamique. Par-delà les époques (de Mahomet à Abd el-Kader), par-delà les pays (de la Perse à l'Andalousie), par-delà les discussions entre Chiites et Sunnites, par-delà les polémiques entre musulmans et chrétiens, on peut discerner des constantes.
Plutôt que de chercher à interpréter ces textes en les noyant dans des gloses, l'auteur de ce recueil a préféré les publier dans leur fraîcheur et leur ferveur. Libre à chaque lecteur de les accueillir comme il les "entend". De tels textes se passent de commentaires.
Ce dictionnaire symbolique des animaux, véritable "zoologie mystique", relève pour cent trente animaux, leur signification symbolique surtout dans la Bible et chez les Pères grecs et latins, mais aussi, en amont, chez quelques auteurs païens et, en aval, chez saint Jean de la Croix, sainte Thérèse d'Avila et saint François de Sales, avec quelques excursus vers la mystique musulmane ou la psychologie des profondeurs.
Une bibliographie générale en trois rubriques : auteurs païens de l'Antiquité, Pères de l'Église, auteurs modernes est indiquée en début de l'ouvrage et chaque article est accompagné d'une bibliographie.
L'introduction esquisse une brève histoire des relations de l'homme à l'animal : adoration, mépris, respect.
C'est dire combien cet ouvrage n'est pas seulement un inventaire, mais un "instrument de réflexion".
L'imagination est indispensable pour penser l'invisible au-delà. Encore faut-il ne pas être piégé par l'image : "Comment faire croire à l'enfer, au paradis, à la résurrection, sans les montrer ? Sans faire rire, pleurer ou trembler. Voyez par exemple, la "Ballade pour prier Notre Dame", où la mère ignorante du poète Villon prend la parole :
Au moutier vois, dont suis paroissienne, Paradis peint où sont harpes et luths, Et un enfee où damnés sont boulus, L'un me fait peur, l'autre joie et liesse.