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Langues
Nathalie Heinich
-
Le paradigme de l'art contemporain : structures d'une révolution artistique
Nathalie Heinich
- Folio
- Folio Essais
- 28 Avril 2022
- 9782072971266
Dans un article paru en 1999 dans Le Débat, Nathalie Heinich proposait de considérer l'art contemporain comme un genre de l'art, différent de l'art moderne comme de l'art classique. Il s'agissait d'en bien marquer la spécificité - un jeu sur les frontières ontologiques de l'art - tout en accueillant la pluralité des définitions de l'art susceptibles de coexister. Quinze ans après, la «querelle de l'art contemporain» n'est pas éteinte, stimulée par l'explosion des prix, la spectacularisation des propositions et le soutien d'institutions renommées, comme l'illustrent les «installations» controversées à Versailles. Dans ce nouveau livre, l'auteur pousse le raisonnement à son terme:plus qu'un «genre» artistique, l'art contemporain fonctionne comme un nouveau paradigme, autrement dit «une structuration générale des conceptions admises à un moment du temps», un modèle inconscient qui formate le sens de la normalité. Nathalie Heinich peut dès lors scruter en sociologue les modalités de cette révolution artistique dans le fonctionnement interne du monde de l'art:critères d'acceptabilité, fabrication et circulation des oeuvres, statut des artistes, rôle des intermédiaires et des institutions... Une installation, une performance, une vidéo sont étrangères aux paradigmes classique comme moderne, faisant de l'art contemporain un objet de choix pour une investigation sociologique raisonnée, à distance aussi bien des discours de ses partisans que de ceux de ses détracteurs.
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Notre-Dame des valeurs : Retour sur une émotion patrimoniale
Nathalie Heinich
- Puf
- 3 Avril 2024
- 9782130862024
L'incendie de Notre-Dame de Paris, le 15 avril 2019, suscita une remarquable prolifération de réactions, privées et publiques. Aux spectaculaires manifestations émotionnelles - exclamations, larmes, partage de selfies... - s'ajoutèrent les jugements de valeur, affirmant la grandeur de la cathédrale abîmée par les flammes et l'amour qu'elle inspire, exprimant une opinion quant à sa véritable nature (lieu de culte ou lieu de culture ? Haut-lieu liturgique ou chef-d'oeuvre patrimonial ?), ou polémiquant sur les conditions de sa réparation (don ou impôt ? Bois ou béton ? Geste architectural ou reconstitution fidèle ?). Journalistes, hommes politiques, prélats, grands entrepreneurs, internautes, experts du patrimoine, juristes, scientifiques : leurs prises de position sont analysées ici par une équipe de sociologues, anthropologues, historiens, sémioticiens, juristes, philosophes, qui mettent en évidence le répertoire des valeurs, la « grammaire axiologique » mobilisée à cette occasion, avec ses règles implicites plus ou moins bien maîtrisées. À la lumière de l'exceptionnelle richesse des positions adoptées face au sinistre, la cathédrale en flammes apparaît alors comme un extraordinaire cas d'école en matière de rapport aux valeurs : un « fait axiologique total ».
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Ce que le militantisme fait à la recherche
Nathalie Heinich
- Gallimard
- Tracts
- 27 Mai 2021
- 9782072955907
«À cumuler la posture du chercheur qui étudie les phénomènes avec celle de l'acteur qui tente d'agir sur eux, on ne fait que de la recherche au rabais et de la politique de campus.»Nathalie HeinichNous pensions en avoir presque fini avec la contamination de la recherche par le militantisme. Mais le monde académique que nous dessinent les nouveaux chantres de l'identitarisme communautariste n'a rien à envier à celui que s'étaient jadis annexé les grandes idéologies. Nos «universitaires engagés», trouvant sans doute que voter, manifester, militer dans une association ou un parti ne sont pas assez chics pour eux, tentent de reconquérir les amphithéâtres et leurs annexes. Obnubilés par le genre, la race et les discours de domination, ils appauvrissent l'Université de la variété de ses ressources conceptuelles.Qu'il soit la source ou l'écho de cette nouvelle dérive, décrite ici dans toutes ses aberrations, le monde social que ces chercheurs-militants s'attachent à bâtir s'avère à bien des égards invivable, habité par la hargne et le désir insatiable de revanche.
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La valeur des personnes
Nathalie Heinich
- Gallimard
- Bibliotheque Des Sciences Humaines
- 22 Septembre 2022
- 9782072948312
Attribuer de la valeur aux personnes est une activité familière, sur laquelle on ne s'interroge pas. Elle obéit pourtant à des règles implicites. Ce livre applique à ces règles le modèle d'analyse proposé dans Des valeurs, une approche sociologique (2017). Il fait apparaître tout d'abord une large gamme de «preuves de qualité», du statut au talent en passant par l'apparence physique ou les actes ; ensuite, le rôle décisif des «épreuves d'évaluation» comme les examens, concours, prestations publiques ; enfin «l'épreuve de la grandeur» qui fabrique dans les représentations des hiérarchies, donc des inégalités.Cette question des inégalités est particulièrement sensible aujourd'hui. Elle est abordée ici en toute neutralité, dans le seul but d'analyser, de décrire, de comprendre, selon la méthode pragmatique et compréhensive mise en oeuvre par l'auteur.
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D'importation récente en France, le « wokisme » ne cesse d'étendre son emprise, en particulier à l'Université et dans le monde culturel. Partant de louables intentions de lutte contre les discriminations, il engendre des pratiques parfois problématiques. Il flirte alors avec des tentations totalitaires qui rappellent un passé stalinien mal connu des nombreux jeunes tentés par cette mouvance perçue comme progressiste. Or ils en ignorent les risques pour les valeurs démocratiques fondamentales : l'universalisme, la rationalité scientifique, la liberté d'expression, la laïcité. C'est pourquoi la critique du wokisme ne relève pas d'une pensée conservatrice ou réactionnaire mais de la défense du modèle républicain.Exemples à l'appui, Nathalie Heinich éclaire ce phénomène et donne des clés pour en comprendre les fondements. Et elle appelle à la vigilance contre certaines dérives du wokisme vers un totalitarisme militant, un « totalitarisme d'atmosphère », non étatique certes mais néanmoins puissant.Nathalie Heinich, sociologue au CNRS, est membre de l'Observatoire des idéologies identitaires. Outre ses nombreux ouvrages de recherche, elle a publié deux textes d'intervention : Ce que le militantisme fait à la recherche (Gallimard, « Tracts », 2021), et Oser l'universalisme. Contre le communautarisme (Le Bord de l'eau, 2021).
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L'élite artiste ; excellence et singularité en régime démocratique
Nathalie Heinich
- Folio
- Folio Essais
- 12 Avril 2018
- 9782072770777
Une génération après que la Révolution eut supprimé les privilèges aristocratiques, une nouvelle élite apparut dans la société française : les «artistes», dont le prestige était devenu tel qu'il leur permettait de s'égaler aux plus grands, malgré l'absence de naissance, de fortune, de pouvoir. En même temps s'imposait l'idée qu'ils formaient une seule catégorie mêlant, tous genres confondus, écrivains, peintres, sculpteurs, musiciens. Et l'identité collective de cette catégorie inédite se définissait, avec la «bohème», par l'excentricité du hors normes : une élite en marge, donc.
Cette situation paradoxale s'explique en partie par le statut institutionnel, économique, démographique, juridique, sémantique des activités artistiques, que reconstitue minutieusement Nathalie Heinich. Mais elle tient aussi à des facteurs de plus longue durée : les valeurs de sens commun, que révèle l'exploration des romans, des témoignages, des journaux, des correspondances. Car on ne comprendrait pas que cet étrange phénomène ait pu perdurer, s'imposant aujourd'hui plus que jamais, sans prendre en compte ces valeurs fondamentales que sont l'aspiration à l'égalité et la reconnaissance de l'excellence, la préséance du mérite et le droit au privilège.
La singularité artiste offrirait-elle à notre société contemporaine, écartelée entre aristocratisme, égalitarisme et méritocratie, une solution de compromis à un élitisme acceptable par la démocratie ?
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«Si j'ai décidé d'arracher à leur intimité cette histoire de deux familles, c'est parce que l'une et l'autre m'ont paru emblématiques de ce qui fait mon pays.»Retraçant l'itinéraire de ses ascendants sur quatre générations, du XIXe siècle à nos jours, Nathalie Heinich livre le récit poignant de son histoire familiale. Avec élégance et clarté, elle exhume le souvenir de sa branche paternelle - des juifs venus d'Ukraine -, puis de sa lignée maternelle - des protestants exilés d'Alsace. Deux familles unies, après trois guerres, par les liens d'un mariage improbable dans la lumière de Marseille...Conçu comme un album, ce récit en images, personnel et sensible, interroge les liens entre mémoire familiale et identité nationale.
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Des valeurs ; une approche sociologique
Nathalie Heinich
- Gallimard
- Bibliotheque Des Sciences Humaines
- 2 Mars 2017
- 9782070146406
«Valeurs» : jamais ce terme n'a été aussi fréquemment invoqué, alors même qu'il est peu ou mal défini. Plutôt que de contourner ou de disqualifier la question, Nathalie Heinich l'aborde avec sérieux, au moyen des outils des sciences sociales, en adoptant une approche descriptive, compréhensive et résolument neutre. Elle montre ainsi que les valeurs ne sont ni des réalités ni des illusions, mais des représentations collectives cohérentes et agissantes.
Contrairement à la philosophie morale, qui prétend dire ce que seraient de «vraies» valeurs, la «sociologie axiologique» s'attache à ce que sont les valeurs pour les acteurs : comment ils évaluent, opinent, pétitionnent, expertisent ; comment ils attribuent de «la» valeur, en un premier sens, par le prix, le jugement ou l'attachement ; comment les différents objets valorisés (choses, personnes, actions, états du monde) deviennent des «valeurs» en un deuxième sens (la paix, le travail, la famille) ; et comment ces processus d'attribution de valeur reposent sur des «valeurs» en un troisième sens, c'est-à-dire des principes largement partagés (la vérité, la bonté, la beauté), mais diversement mis en oeuvre en fonction des sujets qui évaluent, des objets évalués et des contextes de l'évaluation.
L'analyse pragmatique des jugements produits en situation réelle de controverse, de différend impossible à clore, tels les débats sur la corrida, permet à l'auteur de mettre en évidence la culture des valeurs que partagent les membres d'une même société. On découvre ainsi que, contrairement à quelques idées reçues, l'opinion n'est pas réductible à l'opinion publique, pas plus que la valeur ne l'est au prix, ni les valeurs à la morale ; que les valeurs ne sont ni de droite ni de gauche ; et qu'elles ne sont ni des entités métaphysiques existant «en soi», ni des constructions arbitraires ou des dissimulations d'intérêts cachés.
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états de femme ; l'identité féminine dans la fiction occidentale
Nathalie Heinich
- Gallimard
- Tel
- 3 Mai 2018
- 9782072770784
Jeune fille à marier, épouse et mère, maîtresse, vieille fille : ces états offerts à la carrière féminine, la littérature occidentale comme l'expérience du monde vécu nous les ont rendus familiers.
Pourtant, la lecture de quelque deux cent cinquante oeuvres, classiques ou plus confidentielles, du XVIIIe siècle à nos jours - romans, nouvelles, contes, pièces de théâtre et films -, réserve une étonnante surprise. La fiction ne se contente pas de refléter la réalité historique et ses lentes évolutions ; à partir de ce petit nombre, très stable, d'états dûment structurés, régis par des règles précises, définis par le mode de subsistance économique et la disponibilité sexuelle, elle révèle un état particulier : le «complexe de la seconde».
Cet état, qui ne s'observe pas semblablement dans la vie commune, est l'équivalent féminin et romanesque du complexe d'oedipe : comment, maîtresse, prendre la place de la femme mariée ? Comment, seconde épouse, remplacer la première ? Il hante la fiction, noble ou sentimentale, de Charlotte Brontë à Georges Ohnet, d'Honoré de Balzac à Marguerite Duras, de Thomas Hardy à Delly, d'Henry James à Daphné Du Maurier.
Telle, dans ses structures, apparaît l'identité féminine à un «regard éloigné», celui que peut porter l'anthropologue sur les romans de la culture occidentale.
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L'identité n'est ni une notion molle, signifiant tout et n'importe quoi ni, à l'opposé, une réalité substantielle qu'il suffirait d'observer. S'appuyant sur la compilation de nombreux travaux produits dans différents domaines (anthropologie, sociologie, psychologie sociale, psychanalyse, histoire), cet ouvrage de synthèse montre qu'il s'agit d'une expérience à la fois importante et dûment structurée, ainsi que d'une notion parfaitement utilisable. Mais il faut pour cela s'abstenir de réduire la question de l'identité à un camp politique, ou à la seule dimension de l'identité nationale, ou encore à une conception essentialiste et unidimensionnelle : ce pourquoi la meilleure façon de comprendre l'identité est d'en passer par ce qu'elle n'est pas. Au terme d'une telle analyse, la notion d'identité apparaît comme non seulement compréhensible mais utile, en tant qu'elle permet de mettre en évidence les conditions d'une cohérence de soi dans les différents régimes d'existence, du plus individuel au plus collectif.
144 pages, sous couverture illustrée, 118 x 185 mm
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Accessible et intelligent.
La sociologie de l'art est une discipline aux contours flous, prise entre des traditions intellectuelles hétérogènes : histoire culturelle, esthétique, histoire de l'art, psychologie sociale, sociologie d'enquête. Pour en restituer les différentes logiques, ce livre croise à la fois les générations temporelles, les traditions disciplinaires, les positions conceptuelles et, surtout, les méthodes. Cette approche permet notamment de distinguer les modèles du passé, dont la visibilité est souvent inversement proportionnelle à la fécondité réelle, et les approches actuelles, moins idéologiques et peu connues des non-spécialistes. Qu'ils portent sur la réception, la médiation, la production ou les oeuvres d'art, les nombreux travaux qui, depuis une quarantaine d'années, sont issus des méthodes d'investigation sociologique, apportent des résultats concrets et, surtout, ouvrent des questions hautement problématiques pour la sociologie dans son ensemble. -
écrivains et penseurs autour du Chambon-sur-Lignon (1925-50)
Nathalie Heinich
- Impressions Nouvelles
- 7 Juin 2018
- 9782874496158
Raymond Aron, Albert Camus, Georges Canguilhem, André Chouraqui, Alexandre Grothendieck, Marcel Pagnol, Léon Poliakov, Francis Ponge, Paul Ricoeur, Gilbert Simondon, Pierre Vidal-Naquet...
Le village du Chambon-sur-Lignon en Haute- Loire (3000 habitants) est mondialement connu pour avoir massivement sauvé des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, au point d'avoir reçu collectivement le titre de « Juste parmi les Nations » décerné par le mémorial de Yad Vashem.
La géographie, l'histoire politique et l'histoire intellectuelle se nouent pour raconter cette exceptionnelle saga, qui a vu naître sur un même territoire des oeuvres importantes : La Peste d'Albert Camus, La Fabrique du pré de Francis Ponge, La Femme du boulanger de Marcel Pagnol, Le Normal et le pathologique de Georges Canguilhem, Le Volontaire et l'involontaire de Paul Ricoeur, Jésus et Israël de Jules Isaac, Les Guerres en chaîne de Raymond Aron, l'Introduction à la pensée juive du Moyen Age de Georges Vajda...
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Pour en finir avec la querelle de l'art contemporain
Nathalie Heinich
- L'Echoppe
- Envois
- 20 Mars 2000
- 9782840681144
Qu'est-ce que l'art contemporain, qu'est-ce qui motive les polémiques qui l'entourent ? L'auteur propose de le considérer non comme un moment de l'histoire de l'art, de l'évolution artistique, mais comme un "genre" à proprement parler, comme la peinture d'histoire de l'âge classique, ou la musique contemporaine.
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Le triple jeu de l'art contemporain
Nathalie Heinich
- Éditions de Minuit
- Paradoxe
- 20 Janvier 1998
- 9782707316233
Depuis le début du siècle, et plus radicalement depuis les années cinquante, les avant-gardes artistiques réitèrent sous différents angles l'opération qui consiste à transgresser une frontière et, en la transgressant, à la donner à voir frontières de l'art lui-même tel que le définit le sens commun (beauté, expressivité, signification, pérennité, exposabilité, et jusqu'aux matériaux traditionnels que sont la peinture sur toile et la sculpture sur socle), frontières matérielles du musée, frontières mentales de l'authenticité, frontières éthiques de la morale et du droit. Ainsi s'est constitué un nouveau « genre » de l'art, occupant une position homologue de celle de la « peinture d'histoire » à l'âge classique.
À cette déconstruction des principes canoniques définissant traditionnellement l'oeuvre d'art, les différentes catégories de publics tendent bien sûr à réagir négativement, en réaffirmant - parfois violemment - les valeurs ainsi transgressées. Mais peu à peu, les médiateurs spécialisés (critiques d'art, galeristes, collectionneurs, responsables institutionnels) intègrent ces transgressions en élargissant les frontières de l'art, provoquant ainsi de nouvelles réactions - et de nouvelles transgressions toujours plus radicales, obligeant les institutions à toujours plus de permissivité, et instaurant une coupure toujours plus prononcée entre initiés et profanes.
C'est là le jeu à trois partenaires, ce « triple jeu » qui donne sens aux étranges avatars des avant-gardes actuelles. Pour le comprendre, il faut donc s'intéresser non seulement aux propositions des artistes (peintures et sculptures, installations et assemblages, performances et happenings, interventions in situ et vidéos), mais aussi aux réactions auxquelles elles donnent lieu (gestes, paroles, écrits) et aux instruments de leur intégration à la catégorie des oeuvres d'art (murs des musées et des galeries, argent et nom des institutions, pages des revues, paroles et écrits des spécialistes). Aussi faut-il associer ces trois approches trop compartimentées que sont la sociologie des oeuvres, la sociologie de la réception et la sociologie de la médiation. C'est ce que propose ce livre, empruntant aux tendances les plus récentes des sciences sociales, à partir d'une analyse esthétique des oeuvres d'art contemporain, ainsi que d'enquêtes auprès des publics, d'observations de terrain, de statistiques et d'analyses de textes. Dans l'atmosphère de lutte de clans qui entoure aujourd'hui l'art contemporain, partisans et opposants se demanderont sans doute de quel bord est issue cette réflexion. Elle a toutes chances de conforter et d'agacer les uns comme les autres : elle agacera ses adversaires en confortant ses défenseurs, parce qu'elle montre que les pratiques artistiques les plus déroutantes obéissent à une logique, ne sont pas « n'importe quoi » ; et elle confortera ses adversaires en agaçant ses défenseurs, parce que la logique qu'on y découvre n'est pas forcément du même ordre que celle qu'y voient spécialistes ou amateurs. Mais il ne s'agit plus ici de prendre parti dans les querelles virulentes à propos de l'art contemporain : il s'agit de prendre pour objet (entre autres) ces querelles, en mettant en évidence ce qui les sous-tend - pour le plaisir de comprendre non seulement le jeu de l'art contemporain, mais aussi les valeurs dont il joue, et qui concernent tout un chacun.
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Ce que l'art fait à la sociologie
Nathalie Heinich
- Éditions du Minuit
- Paradoxe
- 14 Octobre 1998
- 9782707316547
L'art est un objet critique de la sociologie : parce qu'il est investi des valeurs mêmes - singularité et universalité contre lesquelles s'est construite la tradition sociologique, il incite, plus que tout autre domaine, à opérer des déplacements qui affectent non seulement la sociologie de l'art, mais l'exercice de la sociologie en général.
Il est donc temps d'observer non plus ce que la sociologie fait à l'art, mais ce que l'art peut faire à la sociologie dès lors qu'on prend au sérieux la façon dont il est perçu par les acteurs, ainsi se redistribuent les approches méthodologiques et théoriques, permettant de revenir sur des habitudes mentales ancrées dans une tradition sociologique qui n'est encore le plus souvent qu'une idéologie du social - une socio-idéologie.
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Oser l'universalisme : contre le communautarisme
Nathalie Heinich
- Bord De L'Eau
- Clair & Net
- 10 Septembre 2021
- 9782356878045
L'ouvrage est fondé sur les articles écrits et augmentés contre les politiques de l'identité, le féminisme radical, le décolonialisme, la «cancel culture», etc.
Ces textes d'intervention sont parus soit dans des revues d'opinion (Le Débat, Cités, La Revue des deux mondes, Le Droit de vivre...), soit dans des revues universitaires, soit dans des journaux (Le Monde...), et vont de l'analyse sociologique au billet d'humeur.
L'ouvrage se présentera en trois parties : «Identitarisme », «Néo-féminisme», «Nouvelles censures».
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Le pont-neuf de Christo ; ouvrage d art ou comment se faire une opinion
Nathalie Heinich
- Thierry Marchaisse
- 5 Mars 2020
- 9782362802348
Pour retrouver l'effet d'étrangeté que produisit l'emballage du Pont-Neuf, il faut remonter dans le temps, quand Christo était encore peu connu du grand public.
En 1985, le sens d'une entreprise aussi inédite, collective et éphémère, était loin d'aller de soi, en tout cas pour les non-initiés : avait-on encore affaire à un ouvrage d'art - le pont - ou bien à une oeuvre d'art ? Comment se faire une opinion ? Et fallait-il même prendre tout cela au sérieux, qui défiait autant le sens commun que la sociologie ?
L'enquête menée à l'époque par Nathalie Heinich permet de s'immerger dans le Paris du premier « effet Christo ». Truffée d'anecdotes savoureuses et de documents originaux, elle offre une introduction remarquablement vivante à la question des frontières de l'art.
Nathalie HEINICH est sociologue, directeur de recherche au CNRS. Elle a publié dune quarantaine d'ouvrages portant sur le statut d'artisÂte et d'auteur, l'art contemporain, les identités en crise, l'histoire de la sociologie, et les valeurs. Parmi ses derniers ouvrages : Le Paradigme de l'art contemporain. Structures d'une révolution artistique, Gallimard, 2014. -
Sociologue hors normes, Norbert Elias, né en Allemagne en 1897, mort aux Pays-Bas en 1990, est considéré comme l'un des plus grands représentants de sa discipline, à l'égal de Weber, Durkheim ou, plus tard, Bourdieu. Ayant dû fuir l'Allemagne nazie pour la France puis la Grande-Bretagne, il a attendu l'âge de la retraite pour voir son oeuvre enfin publiée et reconnue. Introduite tardivement en France dans les années 1970, elle commence seulement à bénéficier de la reconnaissance internationale et pluridisciplinaire qu'elle mérite, tant auprès des sociologues que des psychologues, historiens, politistes et anthropologues.
Rendre sa pensée plus accessible en en dégageant les motifs souterrains, et en dissipant quelques-uns des malentendus dont elle a pu pâtir, tel est le premier objectif de cet ouvrage. Quelques études de cas dans divers domaines illustrent la fécondité de ses apports : la question de l'authenticité, la notion d'élite, le statut d'artiste dans la modernité et le rôle de l'excitation dans les spectacles sportifs et la consommation des oeuvres de fiction. Une courte postface propose un commentaire plus personnel sur la vie exceptionnelle d'un penseur hors du commun.
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De la visibilité ; excellence et singularité en régime médiatique
Nathalie Heinich
- Gallimard
- Bibliotheque Des Sciences Humaines
- 29 Mars 2012
- 9782070123377
Depuis l'invention de la photographie, les moyens modernes de reproduction et de diffusion de l'image des personnes creusent une spectaculaire dissymétrie entre celles qui sont reconnues et les autres.
Cette dénivellation de la " visibilité ", forme moderne de la célébrité, crée un véritable " capital ", qui peut se mesurer au nombre d'individus capables d'associer le nom et le visage de la personne reconnue. Pour Nathalie Heinich, les êtres dotés d'un tel " capital de visibilité " forment une nouvelle catégorie sociale, depuis le " personnage " qui fait parler de lui dans le village jusqu'à la " star " mondialement connue, élite aussi visible que peu objectivée.
Assimilant ce phénomène au paradoxe de la " lettre volée " d'Edgar Poe, elle montre combien il crève les yeux, à force d'être exposé aux regards, tout en demeurant quasiment invisible : situation d'autant plus paradoxale qu'elle s'applique à la capacité de certains d'être plus vus que d'autres. De fait, la célébrité est peu ou mal analysée et reste confinée à une approche étroite (un fan-club, une émission de téléréalité, une enquête sur la presse spécialisée).
À l'opposé, l'approche de Nathalie Heinich envisage la visibilité comme un " fait social total " qui engage toutes les dimensions de la vie sociale. Cette innovation entraîne un nouveau rapport entre vie publique et vie privée, une nouvelle échelle des valeurs sociales, de nouvelles formes de hiérarchies, non moins qu'une économie très lucrative : cinéma, magazines, marques. Prolongeant L'Élite artiste, paru en 2005 dans la même collection et déjà sous-titré " Excellence et singularité en régime démocratique ", ce nouveau livre repose la question de la célébrité dans le cadre plus général de la singularité, dont elle montre comment, après s'être constituée en valeur avec l'avènement du régime démocratique, elle prend un exceptionnel essor dans le régime médiatique.
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La fabrique du patrimoine
Nathalie Heinich
- Maison Des Sciences De L'Homme
- Ethnologie De La France
- 3 Septembre 2009
- 9782735112647
Par quelles opérations un édifice ou un objet se trouve-t-il intégré au corpus du patrimoine ."Quelles sont les étapes de la " chaîne patrimoniale ", depuis le premier regard jusqu'à l'éventuelle obtention du statut juridique de " monument historique " ? Quels sont les critères mis en oeuvre par les chercheurs de l'Inventaire pour décider que tel château, telle ferme, tel tableau d'église possède ou non une valeur patrimoniale ? Quelles émotions animent les mobilisations des profanes en faveur des biens à préserver ? Et finalement, sur quelles valeurs fondamentales repose la notion même de patrimoine ?.
Telles sont les questions auxquelles répond ce livre, à partir d'enquêtes au plus près du terrain. Car c'est dans le détail des procédures, des propos enregistrés, des scènes et des gestes observés que l'on peut réellement comprendre comment - c'est-à-dire pourquoi les limites du patrimoine n'ont cessé, en une génération, de s'étendre, englobant désormais non seulement la " cathédrale " mais aussi la " petite cuillère" selon les mots d'André Chastel définissant le service de l'Inventaire , voire, tout récemment, la borne Michelin.
Appliquant à la question patrimoniale les méthodes de la sociologie pragmatique, cette étude s'inscrit dans la perspective d'une sociologie des valeurs, tentant d'élucider ce qu'on entend aujourd'hui dans notre société par l'ancienneté, l'authenticité, la singularité ou la beauté - et qu'on en attend.
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Livre d'entretiens entre la sociologue de l'art Nathalie Heinich et Harald Szeemann (1933, Berne - 2005, Tegna), qui aura représenté de manière emblématique cette position longtemps atypique de commissaire d'exposition "auteurisé".
Jeune directeur de la Kunsthalle de Berne, commissaire de l'exposition mythique : Quand les attitudes deviennent formes, en 1969, "secrétaire général" de la Dokumenta de Kassel jusqu'en 1972..., H. Szeemann a marqué son époque comme peu de spécialistes d'art contemporain l'ont fait, notamment en inventant ce statut d'"auteur d'exposition".
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Face à l'art contemporain : lettre à un commissaire
Nathalie Heinich
- L'Echoppe
- Envois
- 13 Mai 2003
- 9782840681458
Réflexion sur ce qui permet aujourd'hui d'établir le contact avec les oeuvres d'art contemporain.
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La maison qui soigne ; histoire de "la retrouvée"
Nathalie Heinich
- Thierry Marchaisse
- 17 Septembre 2020
- 9782362802492
L'histoire de « La RetrouveÌe » raconte une conquête aÌ€ double sens. Car cette maison, initialement pareÌe de toutes les disgrâces, a dû conqueÌrir le coeur de sa proprieÌtaire, tandis que celle-ci s'acharnait aÌ€ faire sien un lieu « qui n'eÌtait pas son genre ».
Comment s'approprie-t-on une maison, un jardin ? Comment devient-on finalement habiteÌ par le lieu qu'on habite, reÌpareÌ par le lieu qu'on reÌpare ?
L'exploration de ce kaleÌidoscope d'expeÌriences, aÌ€ la fois bien particulieÌ€res et familieÌ€res aÌ€ beaucoup d'entre nous, fait l'objet de cet atypique reÌcit par fragments, allant de l'anecdote drolatique aÌ€ l'exploration psychanalytique, du traiteÌ de deÌcoration aÌ€ la philosophie et de la botanique aÌ€ la mystique.
Nathalie HEINICH est sociologue au CNRS. Elle a publié une quarantaine d'ouvrages, parmi lesquels Maisons perdues (Thierry Marchaisse 2013) et Une histoire de France (Les Impressions nouvelles, 2018), qui appartiennent à la même veine autobiographique. -
Du peintre à l'artiste : Artisans et académiciens à l'âge classique
Nathalie Heinich
- Éditions du Minuit
- Paradoxe
- 23 Février 1999
- 9782707314543
En 1648 fut fondée à Paris l'Académie royale de peinture et de sculpture : innovation radicale dans le monde des « imagiers », puisque c'était revendiquer l'accès à un statut traditionnellement réservé aux « arts libéraux » dont peinture et sculpture n'avaient jamais fait partie. Car il fut un temps, pas si lointain, où les notions d'art et d'artiste n'avaient pas cours au sens où nous les entendons ; où peintres et sculpteurs étaient des artisans, semblables à tous les travailleurs manuels qui produisaient et vendaient eux-mêmes leurs ouvrages, cordonniers ou boulangers, chapeliers ou vitriers ; et où former une académie représentait un privilège qui, parce qu'il outrepassait la coutume et le droit, dût être conquis de haute lutte.
Pour comprendre le passage de l'artisanat aux beaux-arts et du peintre à l'artiste, il faut chercher les raisons de cette « académisation » des arts du dessin à l'âge classique : pourquoi ne sont-ils pas demeurés des métiers artisanaux exercés dans un quasi-anonymat, et pourquoi cela advint-il aux arts de l'image plutôt qu'à n'importe quelle autre activité manuelle ? Et il faut en dégager les effets sur leur pratique et sur leur perception : comment se transforma la hiérarchie des peintres, et leur rapport au talent, à l'argent, aux clients, à leur nom même et à leur propre image' ? Comment évolua le regard sur la peinture, et comment s'imposèrent peu à peu les termes de « beaux-arts » et d'« artiste », jusqu'alors inconnus ? Ce sont les questions auxquelles répond cet ouvrage, en retraçant la formulation en France de l'identité d'artiste. du milieu du XVIIe à la fin du XVIIIe siècle, en cette période où triompha, de sa mise en place aux prémices de sa mise en pièces, le régime académique.