françois d'assise (1182-1126) - ce jeune homme insouciant et fantasque, devenu fou de dieu et missionnaire infatigable - donne l'exemple d'une recherche acharnée vers une pauvreté évangélique toujours plus absolue.
cette quête sévère, terrible, est illuminée par une joie de tous les instants et adoucie par une poésie limpide devenue règle de vie. a l'issue de ce parcours, le poverello laisse un message de paix et d'amour : il invite ses frères les hommes à se réconcilier avec eux-mêmes, avec le monde et avec dieu créateur.
Le livre prend appui sur les 9 scènes de l'enfance peintes à la fin de la vie de l'artiste. Certaines sont universellement connues (Annonciation, Nativité, Fuite en Égypte). D'autres restent à découvrir par le grand public. Elles sont toutes très belles.
Le texte donnera la parole aux images selon différents points de vue :
- Artistique (lumière, couleur, construction, perspective...).
- Historique (la Florence de Cosme de Médicis, son mécénat religieux).
- Évangélique (références scripturaires, correspondance AT/NT).
- Spirituel (enfance comme image de la Révélation, comme proclamation.
De la Bonne Nouvelle, comme préfiguration de la Passion et de la Résurrection).
Le franciscanisme de Giotto est riche et aussi complexe. Il est tributaire de la doctrine officielle de l'ordre. Cela étant, le génie de Giotto transcende les directives de ses commanditaires. En de nombreux points, il rejoint le poverello dans son témoignage originel : Humanité, Vérité, Poésie, Dépouillement, Amour fou, Amour de ses frères les hommes, Amour de toute créature, Et amour de Dieu. Dieu à l'oeuvre dans la réalité d'ici-bas.
Ainsi, Giotto, se situe au-delà des discordes. Au-delà de toute querelle. Il synthétise les différents visages dont se réclament les héritiers. En cela, on peut vraiment dire que Giotto est un disciple de François. Un frère de François. Un beau livre de commentaire de l'oeuvre de Giotto et de François avec 80 représentations d'oeuvres de Giotto.
"tu aimeras le seigneur ton dieu en esprit et en vérité et tu ne feras pas d'images saintes", commande l'ancien testament.
dès lors, à défaut de pouvoir représenter dieu, comment se le représenter ? passé l'interdit, comment donner forme à ce qui pour certains est un simple symbole de la divinité, pour d'autres un objet de prière, pour d'autres encore un véritable témoignage de la présence divine ? au cours de l'histoire, les grandes traditions religieuses ont donné des réponses différentes : c'est l'interdit biblique de toute représentation et le refus des idoles pour les israélites et les musulmans ; c'est l'épanouissement lumineux de l'art de l'icône dans la chrétienté orientale ; ce sont également les multiples créations de l'art religieux occidental.
en même temps, la question de la représentation du divin a toujours suscité de violentes querelles et ce, jusqu'à aujourd'hui. il n'est donc jamais anodin, souligne michel feuillet, de vouloir représenter dieu. car c'est s'ouvrir au risque de l'infini.