Pour l'écrivain et théologien Maurice Bellet, chacun passe au cours de sa vie par ce qu'il nomme l'en-bas : la déchéance, le monstrueux, la dépression, la trahison, la folie, la perte, l'exclusion, la maladie ou la détresse. Ces situations peuvent être l'occasion d'une création et d'un rapprochement avec les autres, et cette fonction ne doit pas être occultée de la vie humaine : C'est un peuple sans nom, sans patrie, sans drapeau, écrit-ils à propos de ces gens de l'en-bas. Ils portent l'énergie formidable qui naît en bas lorsque l'humain de l'humain émerge de la grande mort - prodigieuse naissance. C'est un genre d'hommes, hommes et femmes, littéralement revenus de la mort : ils y ont goûté, elle les a transpercés : quelque chose est advenu, qui est impérissable. Une méditation profonde et un classique de la littérature chrétienne du XXe siècle.
Dieu est loin, très loin de la peur et de la culpabilité que le christianisme a trop souvent substituées à l'amour et à la liberté de l'Évangile...
- Le livre le plus connu de Maurice Bellet - "Un théologien aussi dérangeant qu'important" Jean-Claude Guillebaud - Un ouvrage vendu à plusieurs dizaine de milliers d'exemplaires depuis sa parution.
La première édition de ce livre date des années Quatre-vingt dix. Depuis, l'expression " le Dieu pervers " est passée dans le langage courant. Elle désigne une maladie redoutable du christianisme : le " Dieu amour " est-il en fait un Dieu qui aime la souffrance et se plaît à pervertir les relations qu'il a avec l'homme ?
Non seulement cruel, mais menteur ! On ne pourra reprocher à Maurice Bellet d'avoir sous-estimé le danger. Source de ravages extrêmes parmi les chrétiens, cette dérive est sans doute une des origines principales du rejet de la foi par beaucoup. Le surmonter suppose une révision déchirante, une écoute neuve et radicale de l'Évangile. Alors apparaît que le processus de cette perversion n'est pas une exclusivité chrétienne. Il hante la politique et la pensée ; il est, au plus profond, le malheur de notre société.
« La Voie est nécessaire à l'homme, autant que l'air ou la nourriture.
Elle tire l'homme hors de la détresse.
La Voie est tendresse.
Mais la tendresse de la Voie n'est pas ce que nous nommons tendresse. Aucun nom commun ne la nomme. On ne peut ni la décrire, ni l'apprendre, ni l'enseigner...
La tendresse est amour de tout ce qui est, jubilation de toute naissance, désir encore et encore que tout vivant vive et donne son fruit.» La Voie est sûrement l'oeuvre la plus universelle de Maurice Bellet (1923-2018). Le théologien et psychanalyste a trouvé là une manière unique et totalement adogmatique de toucher une dimension de l'être que tout lecteur peut, grâce à lui, appréhender quelles que soient ses croyances.
On oublie vite. Est-ce que déjà ne s'efface pas, en moi, la trace de ces jours-là ?
J'écrivais, sur mon lit, de petites notes. Ça me venait comme ça, comme une parole qui m'était dite en même temps que je la disais. C'était une parole de consolation. Peut-être touche-t-elle, en moi, en chacun, à des choses trop proches pour qu'on ait envie de discourir dessus. Pudeur oblige.
Il ne reste qu'à dire simplement, sans rien ôter ni ajouter, sans réfléchir ni arranger.
En peu de mots.
« La Voie paraît extrêmement pauvre devant tout édifice, tout chemin tracé, tout savoir et toute somme.
Elle dit trop peu, elle ne précise pas, elle est juste l'infime commencement. Elle n'est que l'ouverture. Elle n'est que la blessure de la semence d'où part et s'élève ce qui deviendra le grand arbre de vie, où chantent les oiseaux du ciel.
Elle est nue comme la naissance. » La Voie est sûrement l'oeuvre la plus universelle de Maurice Bellet (1923-2018). Le théologien et psychanalyste a trouvé là une manière unique et totalement adogmatique de toucher une dimension de l'être que tout lecteur peut, grâce à lui, appréhender quelles que soient ses croyances.
Depuis de nombreuses décennies, l'oeuvre du théologien Maurice Bellet n'a cessé de déconstruire - avec les acquis entre autres de la psychanalyse - le « Dieu pervers » transmis par un certain christianisme, pour ouvrir ses lecteurs à d'autres horizons. Le présent volume réunit deux essais qui illustrent la radicalité de sa pensée.
Dans Dieu, personne ne l'a jamais vu, il aborde de front le paradoxe de tout discours théologique : « Si Dieu est Dieu, il n'est rien de ce que nous mettons à sa place, y compris sous son nom. Autrement dit, si Dieu est Dieu, il n'est pas Dieu. Il est beaucoup plus haut - et beaucoup plus bas. » La question au coeur de l'Essai sur la violence absolue (initialement paru sous le titre Je ne suis pas venu apporter la paix. ) est tout aussi cruciale : en quoi l'Évangile, qui est tout sauf iréniste, constitue-t-il une réponse adéquate à la violence absolue, à ce fond d'inhumanité radicale, de nihilisme moral qui ne concerne pas seulement les nazis, mais qui en réalité nous habite tous ?
Les interrogations posées par ces deux courts essais sans concessions seront à coup sûr incontournables pour le christianisme du XXIe siècle.
Il arrive que quelqu'un vienne à quelqu'un d'autre avec le désir d'être entendu.Ce désir peut être confus, emmêlé, obscur à lui-même, travaillé, à contre-désir, de la peur. Mais, même à travers ces malheurs, il peut être puissant, vital.Il arrive qu'il soit écouté.Ecouter, c'est être là, l'oreille ouverte, et laisser se dire ce qui se dit.Cette écoute nue est la relation nécessaire d'humanité, le ce-sans-quoi l'homme est pour l'homme le pur étranger, l'abîme d'absence. Mais il est vrai que c'est en même temps le plus rare et le plus difficile, le toujours déjà perdu.Si je suis écouté, purement écouté, «j'ai tout l'espace pour moi, et pourtant il y a quelqu'un». Je puis habiter la part de moi-même dont je craignais la folie, le chaos. M'est donné le lieu absolument sans danger, en sorte que le plus dangereux de moi-même, je puis enfin l'entendre.
Maurice Bellet (1923-2018) est psychanalyste, prêtre et théologien. Son oeuvre considérable est traduite dans le monde entier.
Longtemps j'ai attendu, longtemps j'ai espéré.
Quelque chose devait surgir, quelqu'un parlerait, nous serions à nouveau portés par le courant.
J'approche de la mort, j'attends encore.
Il me semble du moins que j'entends enfin ce que j'essaie de dire depuis trente ans, depuis toujours.
Et c'est une chose simple, absolument simple.
Qu'est-ce qui nous reste ? Qu'est-ce qui reste quand il ne reste rien ? Ceci : que nous soyons humains envers les humains, qu'entre nous demeure l'entre-nous qui nous fait hommes.
Il n'y a rien à ajouter à cet infime et pur commencement. Il n'y a qu'à s'enfoncer dans cette sobre tendresse sans mesure; alors tout sera donné, qui ne s'ajoutera pas, mais fructifiera à l'infini.
Maurice Bellet propose un de ses livres les plus poignants : une réflexion humaine sur le désespoir, la dépression, le sentiment d'échec et d'abandon... L'auteur propose trois grandes méditations très originales : 1, Quand le chemin vient à manquer ; 2, Quand la foi se défait ; 3, Quand il faut reprendre et persévérer.
La morale sexuelle fait débat et pose question chez les catholiques. Il y a ceux qui veulent maintenir les interdits, les condamnations morales, et ceux qui voudraient bien adapter la morale chrétienne... Maurice Bellet, dans un bref essai, propose une autre façon de poser le problème. la vraie question, écrit-il, n'est peut-être pas d'édicter ou d'annuler des règles et des lois en matière de moeurs et de morale. Il s'agit, selon lui, de mettre en cause radicalement notre façon de lire et d'entendre l'Evangile. Car l'Evangile parle aussi de cela. Et Maurice Bellet nous fait découvrir un enseignement évangélique que peu, avant lui, ont su mettre en avant pour sortir des impasses morales.
Un pari risqué, mais écrit-il : mieux vaut prendre ce risque que de s'enfermer dans un conflit bloqué...
On oublie vite. Est-ce que déjà ne s'efface pas, en moi,la trace de ces jours-là ?J'écrivais, sur mon lit, de petites notes. Ça me venaitcomme ça, comme une parole qui m'était dite en mêmetemps que je le disais. C'était une parole de consolation.Peut-être touche-t-elle, en moi, en chacun, à des chosestrop proches pour qu'on ait envie de discourir dessus.Pudeur oblige.Il ne reste qu'à dire simplement, sans rien ôter niajouter, sans réfléchir ni arranger.En peu de mots.
Maurice Bellet est l'auteur d'ouvrages bien connus quiont contribué à renouveler le vocabulaire et la méthode del'interrogation chrétienne : La peur ou la foi, Naissance de Dieuentre autres.Il est également l'auteur de petits traités sur l'expériencechrétienne, tels La force de vivre, La Voie et enfin L'Épreuve,qu'il a écrit sur un lit d'hôpital.
Aujourd'hui, nous avons toutes les raisons d'avoir peur, de redouter des bouleversements anthropologiques, techniques et biologiques susceptibles de transformer radicalement l'humain. Maurice Bellet nous adresse une sorte de credo post-moderne (le pendant à son livre qui paraît en même temps, L'explosion de la religion) dans lequel il affirme que la foi en l'humain ne peut plus s'opposer à la foi en Dieu. Le destin et de l'homme et de la croyance en Dieu sont intimement liés. Et ne l'ont jamais été autant ni de cette façon.
Comment croire en l'humanité en ces temps de crise et de bouleversements ?
C'est précisément en ces temps-là, explique l'auteur, que l'humain est appelé à s'interroger sur ce qu'il en est d'être humain - ce qui devrait, dit-il, être la mission ultime de la religion. Il nous livre ainsi, en quelques pages, un message radical.
L'Eglise catholique vient de nommer Thérèse parmi ses docteurs. Qu'est©ce que cette petite carmélite, ignorante de tout, morte toute jeune, dont l'oeuvre tient en quelques poésies pieuses et souvenirs édifiants, peut avoir à faire à côté de géants comme Augustin ou Jean de la Croix ? Au surplus, psychiquement atteinte, bourrée d'illusions. Mais l'illusion peut être la forme illusoire de la vérité. L'illusion de Thérèse, c'est l'amour. Pour qu'il parvienne enfin à lui©même, il faudra une traversée déchirante. Alors commence, sous les apparences du conformisme et du sentiment, une pensée prodigieusement neuve et même subversive. --Ce texte fait référence à une édition épuisée ou non disponible de ce titre.
Observateur engagé et lucide, Maurice Bellet ne se satisfait pas des différents pronostics avancés aujourd'hui sur l'avenir du christianisme.
Menacé par la sécularisation, celui-ci est-il condamné à la disparition totale, à se dissoudre dans les valeurs de la société ou bien à survivre à travers une restauration identitaire ? A ces tristes scénarios, il faut préférer une " quatrième hypothèse " : prendre acte de ce qui meurt, la chrétienté d'Occident, pour mieux percevoir l'inédit qui s'annonce, la possibilité d'une Parole inaugurale. Ce nouveau livre qui récapitule des thèmes chers à Maurice Bellet - le point critique de la foi, l'épreuve, l'amour et la déchirure, le sens du dialogue - se veut donc un ouvrage pragmatique qui ouvre des pistes.
Appel à penser, appel surprenant à un christianisme du " jugement dernier " qui passe au crible le cercle infernal de la réalité, appel à retrouver le souci du monde et d'un Dieu présent au coeur de l'homme. Car il est temps de débattre d'un christianisme pour demain, libéré des peurs et des impasses. Enfin.
Ce livre n est pas un traité de christologie. L auteur fait percevoir où est-ce que le Christ peut nous rejoindre, en nous. Une réédition attendue à l occasion de l achèvement de la collection Jésus et Jésus-Christ prévue avant l été 2011.
Les premières versions du « Je crois en Dieu », le Credo des chrétiens, datent du IIe siècle après Jésus Christ. Il est extraordinairement bref, moins d'une demi-page, et il paraît évoquer un monde disparu, l'âge des mythes et des récits fabuleux. Pourtant, il est encore aujourd'hui repris et récité par des dizaines voire des centaines de millions d'hommes...
Comment encore lire et comprendre ce petit texte énigmatique et si important pour nous ? Maurice Bellet nous propose une relecture contemporaine décapante. Il reprend un à un les articles du Credo pour les relire avec intelligence, à l'épreuve des défis et des interrogations de notre époque.
Ce vieux petit texte n'a pas fini de nous surprendre, nous explique l'auteur qui utilise toute son expérience spirituelle et analytique, philosophique, pour redonner toute sa force à la prière par excellence des chrétiens.
La Voie est une nécessité première.
C'est-à-dire que tout homme a besoin de trouver un chemin d'homme. Où il ait sa place, ses repères, des compagnons, une orientation, un sens. Affaire de religion ? De philosophie ? De politique ? Ou de psychologie ? Il ne faut peut-être pas se hâter de trop préciser. Je voudrais ici ouvrir aussi largement que possible l'espace de la Voie, pour que tout être humain puisse le reconnaître comme sien. Dans ce temps de brassage, de confrontation des cultures et des croyances, de dialogue et de malentendu, c'est une façon d'esquisser ce que peut être notre lieu commun, à nous les humains.
Le paradoxe de ce lieu, c'est qu'il n'existe qu'à y marcher. Maurice Bellet, philosophe de formation, écrit ici un texte délié de toute argumentation : c'est une parole qui seulement propose. Il est vrai que Maurice Bellet est aussi romancier (Les Allées du Luxembourg).
Voici un drôle de petit livre aussi indispensable que décapant.
Quatre textes pour déplacer avec bonheur nos façons de croire et de penser. Le premier est le propos d'un homme d'Eglise qui, conscient de ses responsabilités, s'efforce de penser la situation présente de la foi, ce qu'elle exige, ce que les croyants peuvent y faire. Le second envisage des situations douloureuses, critiques, désespérées, pour témoigner d'une espérance qui peut survivre ou revivre dans l'horreur.
Le troisième est une parabole contemporaine autour d'un voyage qui pourrait être, dans la situation présente, la Voie où l'être humain s'initie à cet amour premier qui est le plus-que-nécessaire. Le quatrième est une suite de plaisanteries pour mettre la vraie gaieté au coeur du très essentiel.
Par quoi remplacer la révolution ? On peut dénoncer à grands cris l'horreur économique.
Mais la minute de vérité c'est : qu'est-ce qu'on fait ? Il est aisé de laisser les choses suivre leur cours sous prétexte de réalisme. Il est relativement aisé de protester contre les abus. Mais il devient beaucoup plus malaisé de proposer un chemin pour sortir de là. M. B.
" Il s'agit d'amour.
C'est-à-dire de ce sans quoi, pas d'humain, pas d'humanité. Cet amour-là. N'y opposez pas, s'il vous plait, la pensée ou le froid vouloir. Volonté et pensée, sans cet amour, ne sont que fureur et terreur. Mais quel est-il ? Car amour est le mot le plus vague et le plus équivoque qui soit. Et ce dont je vais parler, c'est de la douleur d'amour. Pas celle qui vient du dehors de l'amour et qui est innombrable : les circonstances, la santé, les pressions sociales, le manque, la misère, la mort.
Je parle de la douleur qui vient du dedans de l'amour, d'une douleur, d'une tristesse, d'une déréliction que l'amour lui-même engendre. "
Fouler quotidiennement, à l'heure du déjeuner, les allées sableuses du jardin du Luxembourg est, somme toute, une satisfaction bien ordinaire dans la vie de retraité de Monsieur Périer.
Sauf lorsqu'un jour, la traversée devient bien davantage qu'une promenade : une expédition dangereuse et mystérieuse sur les sentiers de la lucidité, parmi des humains au visage inattendu. Et un retour sur son propre parcours.
A travers une oeuvre inclassable qui touche à la fois à la théologie, la littérature, la psychanalyse et la philosophie, Maurice Bellet poursuit sa quête de la vérité de l'homme.
Mais justement, qu'est-ce que la " science de l'humain " ? Comment tenir un discours juste sur l'homme, au carrefour des disciplines qui s'intéressent à lui ?
Au point où nous en sommes venus, la question semble déboucher dans un paradoxe, et un paradoxe infini. C'est pourtant là qu'il faut se risquer : pour que l'humain de l'humain soit sauf. Il y a urgence.
Ce texte invite le lecteur à sa propre méditation. Il ne dispense pas un savoir mais il offre à la pensée en quête de vérité, un espace possible.
L'oeuvre de Maurice Bellet est une vaste réflexion critique sur l'avenir du religieux dans le monde contemporain. Il pointe à la fois la nécessaire et radicale transformation de la religion, son « explosion », et son réveil. Mais « avec quelles liturgies ? quels enseignements ? quelles figures sociales ? » se demande l'auteur dans ce nouveau petit livre. Comment la religion peut-elle survivre à sa propre destruction ? En dépassant « la peur de perdre qui peut engendrer une étrange avarice spirituelle, qui enferme si bien le trésor qu'il devient stérile ou même qu'il pourrit. » Maurice Bellet décrit ici les étapes possibles de cette mutation irréversible en faisant apparaître les grandes figures de cette conversion : le nom, l'icône, la parole, mais aussi le proche, la tendresse...