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Louis Sala molins
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Cet ouvrage replace le Code Noir dans sa filiation théologique, philosophique et juridique, il confronte le texte (publié dans cet ouvrage) aux réalités de l'esclavage et à la critique philosophique de son temps. En plus de cette analyse incontournable, l'auteur pose les trois questions fondamentales : que doit-on réparer, qui doit réparer et comment réparer ?
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La Torah des juifs, le Pentateuque des chrétiens, ajoutez-y, pour faire bonne mesure, le livre de Josué, voici ce qu'on appelle en langage courant, le début de la Bible. Yahvé, Jéhovah, Dieu y conte, et s'y raconte. Louis Sala-Molins prend cette « divine dictée » et lit. Sans tricher ni avec le suivi des épisodes ni avec la linéarité de la doctrine qu'ils illustrent, mais en soumettant à quelque primaire bon sens ce qui, dans un comique achevé parfois et dans un monstrueux inénarrable souvent, y défie tout sens possible. Il joue le plus sérieusement du monde le jeu que la « révélation » impose au croyant de jouer - « c'est Dieu qui dicte, il ne saurait ni ne pourrait mentir » - et, en même temps, celui qu'impose la raison - « voici donc les turpitudes dont on nourrit l'âme du croyant pour son édification ». En droite ligne de ses travaux sur le droit, l'inquisition, l'esclavage moderne, Louis Sala-Molins poursuit ici sa quête de l'humain dans le brouhaha des éructations divines.
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La question politique va se poser des réparations dues au crime de la traite négrière. Début 2015. Louis Sala-Molins, l'éditeur du Code noir, l'anticipe et prend parti avec ce livre où il exhume et commente les livres de colère de deux capucins de la fin du XVIIe siècle, qui, non seulement exigeaient la cessation immédiate de cette infamie, mais appelait déjà, ce que personne ne fera plus depuis, des réparations sans condition. L'un comme l'autre missionnaires en des régions diverses des « Indes occidentales », ils sont témoins de la vie des esclaves noirs et des pratiques des esclavagistes européens - pas seulement espagnols, mais aussi français, portugais, anglais et hollandais - du calvaire des uns et de la férocité des autres. Ils s'insurgent, prêchent pour le châtiment des maîtres et l'abolition immédiate de l'esclavage, dénoncent les pouvoirs civils et ecclésiastiques qui le maintiennent et le pratiquent. Dont il résulte condamnation par les autorités civiles et ecclésiastiques, suspensions canoniques, prisons, excommunications, exils, renvois en Europe. Dont il résulte aussi recours à Rome, implication explicite dans l'affaire de l'autorité pontificale - en la faveur - inattendue - des deux capucins ; faveur vite occultée.
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Le code noir ou le calvaire de Canaan (5e édition)
Louis Sala-molins
- Puf
- Quadrige ; Grands Textes
- 30 Décembre 2011
- 9782130583363
Le Code Noir raconte une très longue histoire qui commence à Versailles à la Cour du Roi Soleil, en mars 1685 et se termine à Paris en avril 1848 sous Arago, au début de l'éphémère IIe république.
En très peu de pages, avec l'aridité qui convient au sérieux des lois, il raconte la vie et la mort de ceux qui n'ont pas d'histoire." Et l'auteur de conclure que "ni la Raison, ni les Lumières, ni la Révolution, ni évidemment l'Empire n'ont pas tellement de quoi pavoiser, de quoi pouvoir faire honte aux voisins.". Publié pour la première fois en 1987 dans la collection "Pratiques théoriques", cet ouvrage replace le Code Noir dans sa filiation théologique, philosophique et juridique.
Il le confronte aux réalités de l'esclavage et à la critique philosophique de son temps, dont il marque cruellement les limites. Par loi, la France a qualifié en 2001 traite et esclavage de "crime contre l'humanité". Crime imprescriptible donc.
Mais choisissant explicitement d'ignorer ce "qu'imprescriptibilité" veut dire, le législateur a refusé de répondre à trois questions : que doit-on réparer, qui doit réparer et comment réparer ?
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PROMULGUÉ par Louis XIV en 1685, aggravé dès 1742, le Code Noir réglementa l'esclavage des Noirs aux Antilles et aux Mascareignes, en Louisiane et à la Guyane, et ne fut définitivement aboli qu'en 1848. Le voici réédité intégralement, replacé dans sa filiation théologique, philosophique et juridique, confronté aux réalités historiques de l'esclavage et à la critique philosophique - de Montesquieu et Rousseau aux révolutionnaires de 1789 - dont il marque cruellement les limites.
Le Code Noir règle la part française du génocide le plus glacé de la modernité. Génocide que la France intelligente choisissait depuis longtemps, et jusqu'à hier soir, d'ignorer pour ne pas même devoir peiner à l'oublier.
Aujourd'hui, par une disposition légale votée en 2001, la France qualifie le couple traite-esclavage de « crime contre l'humanité », s'impose une obligation morale de mémoire et élude le devoir juridique de réparation. Elle lèse ainsi la Loi, dont la lettre, tout comme l'esprit, dit « imprescriptibilité » lorsqu'elle dit « crime contre l'humanité ». - LOUIS SALA-MOLINS
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Le code noir ou le calvaire de Canaan (6e édition)
Louis Sala-molins
- Puf
- 28 Décembre 1998
- 9782130457657
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Il est prêtre. Il est notaire près le Tribunal Inquisitorial de Valence au temps des Rois Catholiques, dans la dernière décennie du xve siècle.
Il compose Le Dictionnaire des Inquisiteurs (Repertorium Inquisitorium) et le signe tout en voilant son nom. Tombe Grenade. Les juifs sont expulsés des terres hispaniques. L'Amérique jaillit d'au-delà du couchant. La tiare ceint le crâne d'un autre Valencien - Borgia. Savonarole brûle à Florence. Cependant, le petit notaire inquisitorial donne aux presses son Inquisition d'Abjuration à Zizanie. Comme ça, par ordre alphabétique, et avec force renvois d'un mot à l'autre pour que les confrères inquisiteurs s'y retrouvent à l'aise et sans perte de temps.
Voici donc pour la première fois dans une langue moderne la voix de cet homme qui envoie rôtir les mécréants, la science de ce savant qui brûle de brûler.
Mais reste bien sur tes gardes et ménage de la place aux surprises : ce matamore dit uniquement ce que Rome proclame. C'est pour cela qu'il ne croit guère aux sorcières, ni aux sorciers. C'est pour cela - ou malgré ? - qu'il veut que le pape couche avec la papesse chaque fois que celle-ci le lui demande. Aide le hasard et ouvre le dictionnaire aux mots brûler, conjoint, pape et sorcière. Et à n'importe quel autre.
Le « Petit Larousse » des Inquisiteurs est toujours étonnant, ignoble presque toujours, parfois drôle, jamais émouvant. Et cela, que tu mesures en pouces ou en empans, en pieds ou en milles le recul dont tu t'éloignes habituellement des données historiques pour les bien refroidir.
L'Église Romaine aime la besogne bien faite. Pour son quotidien et pour ses « hautes oeuvres », elle sert ici et là, le long d'une bonne poignée de siècles, de la Sainte Inquisition. Le Dictionnaire : un outil à bien faire la besogne romaine.
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Publié pour la première fois en 1987 dans la collection Pratiques théoriques, cet ouvrage replace le Code Noir dans sa filiation théologique, philosophique et juridique. Il le confronte aux réalités de l'esclavage et à la critique philosophique de son temps, dont il marque cruellement les limites. Par loi, la France a qualifié en 2001 traite et esclavage de " crime contre l'humanité ". Crime imprescriptible donc. Mais choisissant explicitement d'ignorer ce qu'" imprescriptibilité " veut dire, le législateur a refusé de répondre à trois questions : que doit-on réparer, qui doit réparer et comment réparer ?
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Le code noir ou le calvaire de canaan 4e ed
Louis Sala-molins
- Puf
- Quadrige
- 27 Avril 2006
- 9782130558026
" le code noir raconte une très longue histoire qui commence à versailles, à la cour du roi soleil, en mars 1685 et se termine à paris en avril 1848 sous arago, au début de l'éphémère iie république.
en très peu de pages, avec l'aridité qui convient au sérieux des lois, il raconte la vie et la mort de ceux qui n ont pas d'histoire. " et l'auteur de conclure que " ni la raison, ni les lumières, ni la révolution, ni évidemment l'empire n'ont pas tellement de quoi pavoiser, de quoi pouvoir faire honte aux voisins. " publié pour la première fois en 1987 dans la collection pratiques théoriques, cet ouvrage replace le code noir dans sa filiation théologique, philosophique et juridique.
il le confronte aux réalités de l'esclavage et à la critique philosophique de son temps, dont il marque cruellement les limites. par loi, la france a qualifié en 2001 traite et esclavage de " crime contre l'humanité ". crime imprescriptible donc. mais choisissant explicitement d'ignorer ce qu'" imprescriptibilité " veut dire, le législateur a refusé de répondre à trois questions : que doit-on réparer, qui doit réparer et comment réparer oe.
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Les miseres des lumieres. sous la raison l'outrage
Louis Sala-Molins
- Homnispheres
- 6 Mars 2008
- 9782915129328
Avec Louis Sala-Molins, « le Code noir sous la main », remontons le temps jusqu au XVIIIe siècle et parcourons cette période faste de l' histoire de France : celle des Lumières, de ses grands noms - Montesquieu, Rousseau, Diderot, Raynal, Condorcet... - et de la « Déclaration des droits de l' homme et du citoyen ». Nous avons dit Lumières. Nous avons dit Droits de l homme. Nous avons dit Egalité. Nous avons dit Justice et Humanité. Pour autant, il suffit de surprendre l'embarras d un Montesquieu ou d'un Condorcet devant l'horreur de l'esclavage pour voir qu il n'en est rien. Les Lumières biaisent, trichent et la Raison, ainsi outragée, cède devant les besoins du commerce et les nécessités de l'ordre public. Avec Les Misères des Lumières. Sous la Raison l'outrage, Sala-Molins nous livre une réflexion fondamentale sur la mémoire et l'histoire. Ce faisant, il dénonce un long, scandaleusement trop long silence de l'historiographie française sur un chapitre pluriséculaire de l'histoire de France.
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Sodome ; exergue à la philosophie du droit
Louis Sala-molins
- Albin Michel
- Bibliotheque Idees
- 31 Octobre 1991
- 9782226056245
La philosophie a beau parler du droit : elle ne sait le faire qu'en la langue de la théologie et en bricolant des raisons, des principes, des postulats, des dogmes dont la Raison n'a que faire.
Intarissable sur le droit, sur la loi, elle radote quand on lui demande d'où la loi tire sa splendeur, le droit sa rigueur, l'une et l'autre leurs outrances.
Dans la splendeur et la sévérité du martyre de Sodome, Jérôme et Augustin virent « la préfiguration de Noël », « l'aube de la loi nouvelle ». « Le feu du ciel sur Sodome, voilà notre modèle », avouera plus tard l'Inquisition romaine.
En nos saisons devenues rationnelles, droit et loi en sont toujours au langage menaçant des deux anges, cette nuit-là : « Ce sera à l'aube et ce sera terrible ».
Cléricale, théologienne, divine, la vérité du droit brûle aujourd'hui la Raison comme Jahvé brûla Sodome, pétrifie l'entendement comme Jahvé pétrifia la femme de Lot.
Comment faire une place à la Raison humaine dans le droit ? Il suffirait d'entreprendre de tout bouleverser pour en déloger Jahvé. Aussi simple que cela.
Louis Sala-Molins est professeur de philosophie politique à la Sorbonne. Ses recherches portent les théories de la loi et les aberrations du droit.