Francis Hallé est un botaniste mondialement connu pour ses travaux sur les arbres et les plantes. Mais quel est son parcours ? Qui est cet homme dont le dernier rêve est de recréer en Europe de l'Ouest une forêt vierge ? A travers de nombreux entretiens, cet ouvrage retrace les étapes d'une vie menée tambour battant.
Alexandra David-Neel est la plus célèbre des exploratrices. Déguisée en mendiante, elle est la première femme européenne à pénétrer en 1924 dans Lhassa, la capitale du Tibet, alors interdite aux étrangers. On croit connaître le destin de cette infatigable voyageuse, mais sait-on qu'Alexandra David-Neel (1868-1969) a été une féministe de la première heure, journaliste, cantatrice, authentique anarchiste ne voulant dépendre de personne ?
Pour percer le mystère de la vie de cette femme incroyable, il y a un repère, un fil conducteur auquel Laure Dominique Agniel redonne toute sa place : son mari, Philippe. L'ami, le confident, le seul avec qui elle laisse tomber le masque.
Les milliers de lettres à son époux nous éclairent sur sa quête acharnée de liberté pendant les 101 années de son existence. Les différents noms qu'elle a portés traduisent ce cheminement vers l'invention de soi : née Alexandra David, elle associe le nom de son mari au sien pour signer son oeuvre Alexandra David-Neel. Dans un style limpide et enlevé, Laure Dominique Agniel nous restitue la vie menée tambour battant d'une femme en avance sur son temps.
À l'appui des meilleures sources, à Paris, en Bretagne (Pont-Aven) et en Polynésie (Marquises), cette biographie synthétique revient sur le destin hors du commun de Paul Gauguin (1848-1903).
Avant de révolutionner la peinture occidentale avec son ami Vincent Van Gogh, Gauguin bourlingua beaucoup, du Pérou de son enfance au Pacifique Sud où il mourra. Ce livre raconte ses voyages et ses rencontres artistiques qui sont aussi des jalons dans son oeuvre, toujours en recherche, avant de définir un style tout nouveau en Bretagne, que l'on a dénommé, avec Émile Bernard, Filiger, Sérusier... « l'école de Pont-Aven ».
Et avant enfin de trouver sa plénitude dans les îles lointaines des Marquises. L'autrice a d'ailleurs vécu et travaillé dans ces îles qui conservent les souvenir le plus vibrant des réalisations uniques de Gauguin, sur toile, sur panneaux, mais aussi sculptées, oeuvres disséminées aujourd'hui dans les plus grands musées et collections du monde, et d'une valeur inestimable.
De Londres au Liban, la vie de Lady Hester Stanhope est à la fois un récit historique à une époque cruciale pour l'Europe du 19e siècle, un conte des mille et une nuits, une histoire d'amour et d'aventures. Après avoir été le bras droit du Premier Ministre William Pitt, elle fuit l'Angleterre pour s'installer en Syrie, alors sous la domination ottomane. Elle parcourt l'empire, de Constantinople à Alexandrie, devient reine de Palmyre, amazone du désert, astrologue, chercheuse d'or, naufragée, témoin des déchirements de la région, elle crée une cité jardin dans la montagne libanaise où elle vivra jusqu'à sa mort.
Sa rage de vivre libre résonne encore aujourd'hui. Femme habillée en homme, tantôt guerrière, tantôt princesse, elle a transgressé tous les interdits sociaux et religieux, mais jamais calmé le désespoir d'une petite fille orpheline. Elle a aimé passionnément un jeune homme riche et beau, elle a survécu à la peste, elle a ouvert sa demeure à des centaines de réfugiés quand le Liban était le champ de bataille. Voici l'histoire d'une femme qui fut une légende vivante, et même morte, puisque sa dépouille fut pendant la guerre civile libanaise, l'objet de curieuses tractations entre les milices druzes et les autorités d'Angleterre, ce pays renié qui longtemps, l'oublia.
"Quelle histoire que celle de ces pionniers des mers venus d'Asie du Sud-Est il y a deux mille ans pour s'implanter au milieu de l'océan Pacifique et coloniser toutes les îles du monde polynésien, de l'île de Pâques à Hawaï ! - Les Marquises ont attiré de tous temps aventuriers et artistes. Tous célèbrent la beauté de ces îles, dont la culture malmenée pendant la colonisation est aujourd'hui en pleine renaissance. Sculpture, tatouage, danse s'épanouissent dans un paradis écologique préservé. - "
Gauguin a 53 ans, il vient de passer dix ans à Tahiti, interrompu par un séjour de deux ans en France entre 1893 et 1895. Lassé de l'envahissement de la civilisation coloniale, des soldats, des missionnaires, il cherche la pureté originelle, une nature vierge, l'authentique culture maorie que la civilisation n'a pas pervertie. Du Pérou de son enfance aux Marquises de sa maturité, sur les traces de Mendana, tout son parcours prend un sens à l'approche de ses rives isolées. Les deux dernières années de la vie de Gauguin aux Marquises sont passionnantes : c'est la bouleversante tragédie d'un homme venu aux Marquises pour renaître et qui va y mourir. L'homme y occulte le peintre.
Dans sa cabane sur pilotis, appelée « la maison du jouir », Gauguin peint ses dernières toiles et tend aux Polynésiens un miroir troublant. C'est le premier à avoir compris la complexité du monde polynésien, bien loin des clichés colportés par les navigateurs de passage. Une Polynésie lourde de mystères et de tabous où s'éteignent la danse, les chants, interdits par les nouveaux maîtres des îles, soldats, gendarmes, missionnaires chargés de civiliser les sauvages. Il observe de l'extérieur cette étrangeté immémoriale, ne la juge pas contrairement à ceux qui débarquent sur ces îles lointaines.
Gauguin condamne cette invasion et incite les habitants de l'archipel polynésien à lutter. Mais en défendant les Marquisiens et leur culture, l'artiste s'épuise et s'éteint seul, loin de l'Europe qu'il cherchait à fuir.
Le Quai Branly a choisi, pour fêter ses dix ans en 2016, de présenter une exposition sans précédent sur les Marquises. Gauguin avait cent ans d'avance! Laure Dominique Agniel nous raconte cette période de la vie du peintre.