"Cet ouvrage paraît à l'occasion de la création à Lausanne, lors de la semaine sainte 2017, de La Passion selon Marc. Une passion après Auschwitz du compositeur Michaël Levinas. Cette création prend place dans le cadre du 500e anniversaire de la Réforme protestante. Elle entreprend de relire le récit chrétien de la passion de Jésus dans une perspective déterminée par la Shoah.
Ce projet s'inscrit dans une histoire complexe, celle de l'antijudaïsme chrétien, dont la Réforme ne fut pas indemne, mais aussi celle des interprétations, théologiques et musicales, de la passion de Jésus de Nazareth. Et il soulève des questions lourdes, mais incontournables. Peut-on mettre en rapport la crucifixion de Jésus - la passion chrétienne - et l'assassinat de six millions de juifs ? Ne risque-ton pas d'intégrer Auschwitz dans une perspective chrétienne, et du coup de priver la Shoah de sa radicale singularité ? De redoubler la violence faite aux victimes d'Auschwitz en lui donnant un sens qui en dépasserait le désastre, l'injustifiable, l'irrémédiable ?
Le livre propose une série d'éclairages sur les questions que soulève le projet d'une Passion après Auschwitz : relectures du récit de la passion selon Marc, analyses historiques, réflexions sur quelques figures juives de l'interprétation de la Shoah, reprises théologiques chrétiennes enfin, autour des questions posées à la christologie et à la théologie de la passion. L'ouvrage se conclut par un entretien avec le compositeur qui revient sur son approche de cette thématique et sur sa démarche.
Ont participé à cet ouvrage : Danielle Cohen-Levinas, Corina Combet-Galland, Marc Faessler, Pierre Gisel, John Jackson, Daniel Krochmalnik, Pierre-Olivier Léchot, Michaël Levinas, Jean-Marc Tétaz et Christoph Wolff.
"
Ce livre collectif rassemble des universitaires autour de la pensée de Hans Joas, enseignant en sciences sociales aux Universités de Berlin et de Chicago, qui n'a de cesse de travailler les rapports entre société moderne et religion.
Les contributeurs reviennent plus particulièrement sur son livre Les pouvoirs du sacré. Une alternative au récit du désenchantement (Seuil 2020), dans lequel Joas discute la théorie de la sécularisation que Max Weber rattache aux processus de rationalisation moderne. Joas souligne que si la modernité s'est décalée des traditions religieuses, elle connaît pourtant des formes de sacralisations novatrices. Autour de cette production d'idéaux et de symbolisations qui passent souvent inaperçus, les apports du livre sont à la fois historiques, sociologiques, théologiques et politiques.
Le collectif rassemble un politiste de Science-Po Paris (A. Escudier), un grand connaisseur de l'oeuvre de Joas (J.-M. Tétaz), un théoricien du religieux dans ses rapports au social (P. Gisel), un spécialiste du pragmatisme étasunien (S. Madelrieux), un penseur du politique (B. Karsenti), une spécialiste de Weber (C. Colliot-Thélène) et un théologien catholique réputé (Ch. Theobald).