La charrue, la couronne, le char, l'étoile, le poisson, la palme : autant de symboles chrétiens un peu oubliés ou incompris.
Sait-on que la croix elle-même est apparue à l'origine non comme une allusion à la passion du christ, mais comme une désignation de sa gloire divine ? ou encore que les douze apôtres ont été assimilés au symbolisme du zodiaque ? ces symboles ont eu une considérable importance théologique et spirituelle dans les premières communautés chrétiennes, encore très liées à des milieux juifs oú on parlait araméen.
Spécialiste de ce "judéo-christianisme primitif", le père jean daniélou explicite ici l'origine, le contexte culturel, le sens spirituel de ces images et de ces signes légués par le christianisme antique, qui sont aussi des images et des signes religieux universels.
" en une suite de tableaux, de bilans doctrinaux, littéraires, le p.
Daniélou montre très clairement comment les premières communautés chrétiennes s'enracinent dans le cadre de la pensée sémitique puis, peu à peu, s'hellénisent et aboutissent, au iiie siècle, à l'épanouissement d'un premier humanisme chrétien, dont le représentant le plus caractéristique pourrait bien être clément d'alexandrie. " " le p. daniélou, comme on pouvait l'attendre de lui, développe avec prédilection les mouvements de pensée : judéo-christianisme, gnosticisme, marcionisme, doctrines romaines, école d'alexandrie, sans négliger pour autant l'expansion chrétienne, l'organisation de l'eglise, les persécutions.
".
Paru en 1948, le livre de Jean Daniélou sur Origène a largement contribué à la réhabilitation d'un Père de l'Eglise qui compte parmi les grands auteurs de l'Antiquité chrétienne. A la différence de bien des études qui, jusque-là, privilégiaient souvent tel aspect de l'oeuvre origénienne au détriment des autres, cet ouvrage en rassemble les diverses composantes et en manifeste ainsi toute la richesse.
Après avoir replacé Origène dans le milieu de la communauté chrétienne à la fin du IIe siècle et dans la première partie du IIIe, Jean Daniélou montre comment ce Père de l'Eglise s'est situé par rapport aux courants philosophiques de son temps - leur empruntant çà et là des concepts ou des schèmes de pensée, mais répondant aussi aux objections que des philosophes pouvaient alors formuler contre le christianisme.
Il présente sa manière de lire la Bible qui, pour une part, est très redevable de la tradition "typologique" héritée du Nouveau Testament et des premiers Pères, mais qui porte aussi la marque d'influences non chrétiennes (en particulier celle de l'oeuvre composée par l'exégète juif Philon d'Alexandrie). Il expose, en outre, les idées théologiques d'Origène, depuis la cosmologie jusqu'à l'eschatologie, en passant par les doctrines de l'Incarnation et de la Rédemption.
Il montre enfin qu'Origène est un "grand spirituel chrétien" et souligne l'influence que ce Père devait exercer sur l'histoire ultérieure de la mystique. Le livre de Jean Daniélou ne témoigne pas seulement de ce qu'a été le renouveau patristique au XXe siècle. Il laisse aussi entendre comment une grande oeuvre du passé peut contribuer aujourd'hui à l'intelligence de la foi.
Le message chrétien n'est-il qu'une variante de ce que professait déjà la secte juive des esséniens, antérieure à jésus lui-même ? depuis les premières découvertes, à qumrân, en 1947, des manuscrits cachés dans des grottes et datant du siècle de jésus-christ ou d'une période immédiatement proche, il s'est publié quantité d'études et de livres qui ont remis en cause ce qu'on croyait savoir du milieu juif au temps de jésus, des sources du nouveau testament et de l'esprit du christianisme primitif.
Jean daniélou, grand connaisseur des origines chrétiennes, évalue ici les relations qui ont pu exister entre les manuscrits découverts et les textes du christianisme primitif. il donne des critères clairs de rapprochement et de divergence, toujours valables malgré de nouvelles découvertes. il en résulte une synthèse sans équivalent à propos d'une question qui a soulevé et soulève toujours des débats passionnés.
Découvrez L'Oraison problème politique, le livre de Jean Daniélou. Comment un grand peuple chrétien est-il possible dans la civilisation de demain ? Le problème religieux n'est pas le problème d'une élite mais celui des masses. Et au niveau des masses, religion et civilisation sont étroitement dépendantes l'une de l'autre. Il n'y a pas de civilisation qui ne soit religieuse. Inversement, une religion de masse n'est possible que soutenue par la civilisation. Or, il nous semble qu'aujourd'hui trop de chrétiens acceptent la juxtaposition d'une religion personnelle et d'une société laïque. Une telle conception est ruineuse tant pour la société que pour la religion. Comment trouver alors une union de l'une et de l'autre, qui n'assujettisse pas la religion aux pouvoirs temporels et qui n'associe pas les pouvoirs temporels à la religion ? C'est une invitation à cette recherche, essentielle pour l'avenir, que voudrait être ce livre.
"Ce livre voudrait aider ceux qui cherchent Dieu à tâtons en leur montrant les voies par lesquelles il se fait connaître. Il voudrait guider ceux qui connaissent Dieu en leur expliquant comment il se révèle de bien des manières, mais comment sa révélation en Jésus Christ et éminente et définitive. Il voudrait aider les chrétiens à situer dans leur connaissance de Dieu les diverses voies qui leur sont posées et à aimer la Bible sans déprécier la théologie et à faire de la théologie, mais sans négliger la mystique. Il voudrait surtout, dans un monde où Dieu paraît si absent, restituer les étapes par lesquelles Il s'est manifesté et par lesquelles il peut êtreretrouvé." J.D.
Notre époque a perdu le sens du mystère. Une rationalité fermée à la transcendance l'a transformé en une nostalgie du Paradis, et a assigné à la poésie la fonction de restituer par le miracle de l'art le monde révolu de l'enfance. A l'idée de mystère est désormais attachée celle d'un passé irrémédiablement perdu. Mais le mystère véritable n'est pas un passé révolu, ni un avenir inaccessible. Il est la présence d'un au-delà, mais dont l'homme ne peut se rendre maître par lui-même, parce que cet au-delà est le mystère d'un Dieu transcendant et personnel qui se donne tout en se retirant. Ce livre du cardinal Jean Daniélou montre comment l'esprit de la culture française, par là même qu'il répugne à l'obscurité, s'il est plus menacé que d'autres par le rationalisme, est plus apte aussi, là où il s'ouvre à la transcendance, à discerner les formes authentiques du mystère.
J'ai réuni dans ce petit volume une suite d'articles publiés dans l'Osservatore Romano et La Croix en 1967-1968.
Ils se situent tous dans le contexte d'un certain désarroi actuel des chrétiens.
En effet, sous le choc des idéologies contemporaines, semble passer un vent de défaitisme, qui amène à mettre en question les vérités de la foi et les principes de la morale.
Il est clair qu'un christianisme, affaibli dans son dogme, amolli dans sa morale, ne sera pas susceptible de jouer un rôle créateur dans le monde qui se cherche. Ce ne sont pas les attaques du dehors, ce sont les abandons du dedans qui constituent aujourd'hui le grand danger pour l'avenir de la foi.
C'est au renouveau d'une foi et d'une vie chrétienne que ces pages veulent contribuer.
Le drame de notre temps est qu'il oscille entre une liberté sans limite qui détruit tout ordre et se retourne contre elle-même et un ordre oppressif qui enlève aux libertés l'espace auquel elles ont droit. La question a des aspects politiques. Mais elle va beaucoup plus loin, C'est tout le problème d'une éthique qui est en cause, Elle dépasse les solutions purement techniques, Philosophes et théologiens sont directement concernés, Je pense que la liberté ne saurait être garantie là où l'homme ne dépend que de l'homme. C'est à proprement parler l'aliénation. Et contrairement à l'immense préjugé du temps, seule l'existence d'une instance transcendante à l'homme garantit la liberté.
Le problème de la liberté se posait moins dans le passé, parce qu'elle jouait à l'intérieur de certains déterminismes qui lui traçaient en quelque sorte ses voies et qui étaient considérés comme ses normes.
SOMMAIRE Introduction Première partie : AUX ORIGINES DE LA THEOLOGIE NEO-TESTAMENTAIRE Chapitre I. Les origines de l'Epiphanie et le Ps. 117 Chapitre II. Le Ps. 21 et le mystère de la Passion Chapitre III. La session à
Rédigés pendant une vingtaine d'années, les Carnets spirituels de Jean Daniélou ont attendu longtemps avant d'être publiés. On hésitait à livrer cette intimité d'une âme. Mais sur les scrupules légitimes a prévalu finalement, avec l'assentiment de la famille du cardinal, le bien très grand qu'une telle lecture est appelée à répandre. Car il s'agit de textes admirables, d'une transparente vérité.
Il y a quelque chose de pathétique dans les efforts que fait un chrétien en route vers la sainteté. Le combat spirituel qu'il mène ne remporte pas toujours les victoires espérées, si puissante que soit l'aide de Dieu. Les objectifs fixés ne changent guère, comme si, d'année en année, les progrès dans l'imitation du Maître restaient infimes. Et pourtant, un lent travail, à la fois de purification des sens et de dilatation de l'âme, est accompli par l'Esprit. Le disciple en prend conscience par moments, et il s'émerveille. Sont mieux placés pour découvrir cette oeuvre de l'Esprit ceux qui, lisant ces Carnets spirituels, reçoivent en plein coeur d'inoubliables confidences.
Chaque chrétien trouvera dans ces pages des conseils exprimés avec autant de simplicité que de ferveur. Il verra que l'amour dont ces conseils s'inspirent exige, comme disait Jacques Rivière, des " dérangements énormes ". Jean Daniélou sait que toute conversion coûte cher, mais il est plus sensible aux effets positifs de l'intrépidité ainsi conquise : " Nous mourons de ne pas oser. Aller au difficile, appuyé sur la foi, accomplir les choses difficiles, avec prudence, mais audace. "
Saluons la publication de ces Carnets comme un événement spirituel. Ils nous renvoient l'image d'un homme exceptionnellement doué que fascine le monde de Dieu, et qui s'y livre avec ténacité et tendresse afin de rendre totale son aventure chrétienne.
"L'ouvrage en somme reprend, à un autre sujet, le dessein qui était celui de Dieu et nous."
Lorsque parut la première édition de ce livre, les réflexions de Jean Daniélou parurent libératrices et stimulantes pour une génération de jeunes chrétiens confrontés au marxisme ainsi qu'à l'émergence des civilisations non occidentales dans le concert mondial. Soixante ans plus tard, relire cet Essai, après que des flots d'encre ont été déversés sur la philosophie ou la théologie de l'histoire, c'est, dans un champ bien chaotique, reprendre contact avec l'essentiel et retrouver une tonifiante fraîcheur. Avec une loyauté généreuse, Jean Daniélou interroge l'Écriture et la Tradition. Il dégage avec précision les principaux jalons d'une conception chrétienne de l'histoire, et ceux-ci restent aussi vrais aujourd'hui qu'hier. Par ailleurs, ce fut un homme engagé tout entier dans son enseignement. Aussi n'est-ce pas ici seulement un discours sur l'histoire, mais une personnalité qu'on rencontre. Et les personnalités authentiques échappent au temps.
1957, à la veille du concile Vatican II. Philon est, en effet, un juif imprégné de philosophie grecque, bon représentant du milieu culturel si riche de la ville d'Alexandrie, au tournant de notre ère.
Contemporain du Christ sans l'avoir connu, il appartient à un judaïsme très ouvert qui a déjà traduit la Bible en grec deux siècles auparavant.
Il a profondément influencé la littérature chrétienne des premiers siècles et reste un exemple et un espoir de rencontre entre ces deux cultures et ces deux religions. Nul plus que Jean Daniélou, lui-même si cultivé et si ouvert, ne pouvait mieux faire revivre cette personnalité attachante et exceptionnelle.