Cette brève « autobiographie », parue en 1906, est l'un des textes politiques de Jack London les plus marquants. Dans ce récit personnel, il retrace le chemin qui le mena à devenir socialiste. Crieur de journaux, pilleur d'huîtres, ouvrier dans une conserverie, employé d'une teinturerie, électricien, vagabond. il nous livre ici les voies qui firent de lui l'auteur engagé si longtemps méconnu. Une plongée au cour du destin d'un des écrivains américains les plus ambigus.
Ouvrage à l'origine de la collection Ce que la vie signifie pour moi.
« Peut-être à cause de la vie pratique que j'ai menée, je bénis l'utilitarisme et j'en suis arrivé à penser que l'utilité et la beauté doivent se confondre, et qu'il n'existe pas d'objet usuel qui n'ait pas besoin d'être beau. » En 1906, sous le prétexte de construire sa maison idéale, Jack London dénonce violemment le paraître et le factice, qu'il juge souvent inutiles et peu fiables.
C'est également le moyen pour lui de concevoir une demeure qui, par son organisation, respectera les classes sociales, l'économie, la nature... - en un mot, l'être humain. Car la politique n'est jamais loin chez l'écrivain que l'on a trop souvent cantonné à ses romans pour enfants. Et la maison est un thème récurrent dans son oeuvre : pour preuve, un an auparavant en 1905, il avait déjà utilisé, pour décrire la société, la métaphore de l'édifice dans Ce que la vie signifie pour moi (Les Éditions du Sonneur, 2006).
On connaît le Jack London aventurier du grand Nord, marin des mers du Sud, chercheur d'or, vagabond du rail. On connaît aussi le London chantre de la nature sauvage, militant politique, défenseur des déshérités. Mais, on ignore souvent le London polémiste qui, prenant ici prétexte de la condition de l'écrivain obligé de prostituer son talent pour vivre, fustige une société où l'argent est roi.
L'Invasion sans pareille est une nouvelle « politiquement incorrecte ». Elle ne l'était pas au moment de sa parution dans le McClure Magazine en 1910. Dans ce texte d'anticipation géopolitique, London met en scène l'éveil de la Chine à compter des années 1920, après que celle-ci s'est libérée du joug japonais. L'essor du pays est suivi d'une augmentation considérable de sa population, qui atteint, en 1976, un milliard d'individus. Les Chinois commencent alors à déborder de leurs frontières, mettant ainsi les nations alentour - et l'Occident - sur le qui-vive. Afin de lutter contre cet inquiétant envahisseur, une coalition internationale se met en place. Mais les troupes de la Société des Nations sont écrasées par celles, bien plus nombreuses, de l'Empire. Jusqu'à l'entrée en scène d'un scientifique, qui propose une solution radicale à Washington : la guerre bactériologique !