Homme de fidélités, Charles de Foucauld (1858-1916) voulut servir et le Christ et son pays. Comme presque tous ses contemporains, il croyait à la vocation universelle de la France, conçue en tant qu'union librement consentie d'hommes divers par la langue maternelle ou l'origine, et au Progrès. Rencontrant la théologie traditionnelle, cette double foi séculière lui fit juger sévèrement les deux religions du Maghreb l'islam et le judaïsme. S'étant mis à la suite de Jésus, humble travailleur de Nazareth, il réalisa au Sahara un idéal difficile de fraternité ouverte aux plus pauvres et aux plus déshérités, ainsi que de convivialité entre Français et Maghrébins. Son message de fraternité universelle est à l'origine de nombreuses familles de vie chrétienne. L'Église en a reconnu toute la valeur en déclarant bienheureux Charles de Foucauld. Ce message dépasse le cadre historique franco-algérien évoqué ici. En effet, en cette aube du troisième millénaire, il apporte un immense espoir à tous ceux que hérisse la sombre prophétie d'un Samuel Huntington, à savoir l'annonce d'un sanglant et universel clash des civilisations.
L'existence intrépide du jésuite François Xavier (1506-1552), depuis sa Navarre natale jusqu'aux portes closes de la Chine, est une odyssée transocéanique, endurée pour la gloire de Dieu. Et surtout une audacieuse traversée des cultures.
Dépouillée d'ornements baroques, sa vie n'en devient que plus exaltante. Les souffrances, les épreuves, la pauvreté rencontrées sur la route du Cap et au cours d'innombrables escales de l'Asie des Moussons, jusqu'à sa mort sur une île déserte en face de Canton, ont rendu Xavier semblable à Celui qu'il servait, l'ont conformé au Verbe manifesté dans la chair.