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Henri Gustave Jossot
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Au début du XXe siècle, policiers et juges étaient appointés avant tout pour réprimer les tendances indociles du prolétariat urbain, qui proliférait à mesure que la France s'industrialisait. Les « cognes » et autres « bourres » rudoyaient les « classes dangereuses »et les matraquaient à tout-va. Les tribunaux avaient la main tout aussi lourde, embastillant les ouvriers et chômeurs subversifs, expédiant dans de lointains bagnes les audacieux qui menaçaient la tranquillité des classes possédantes. C'est cette iniquité légale que raille et dénonce cet album de Henri Gustave Jossot, dont les dessins parurent originellement dans l'hebdomadaire satirique L'Assiette au beurre entre 1901 et 1904. Jossot se trouvait en ces années au sommet de l'art qu'il pratiquait alors : la caricature comme sport de combat. Son style aussi original que mordicant fait de cet observateur sans complaisance de la bassesse humaine l'un des dessinateurs les plus remarquables de cette époque, qui fut véritablement l'âge d'or de la caricature française.
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«Y a-t-il une vie avant la mort ? » C'est la question que pose, en seize dessins cocasses et percutants, le grand caricaturiste Jossot dans ce fascicule un tantinet macabre. Et force est de constater que la réponse n'allait déjà pas de soi dans la société fraîchement capitaliste de la « Belle Époque », qui n'était belle que pour les nantis.
Parue en 1904 dans l'hebdomadaire satirique L'Assiette au Beurre, cette variante moderne et facétieuse de la danse macabre confronte le lecteur à son propre néant et brocarde l'inanité de la simple survie, aussi piètre que dérisoire. Ennemi déclaré de ce qu'est devenue la société européenne, Jossot, alors au sommet de son art et de sa renommée, dote ses squelet-tes grotesques de gestes et de l'usage de la parole pour mieux railler l'étroitesse d'esprit et le conformisme docile des pseudo-vivants.
Ce petit chef-d'oeuvre d'humour noir et de poésie absurde n'a certes rien perdu de sa pertinence, à présent que la liberté ressemble de plus en plus à un fantôme et que la joie de vivre est devenue un délit.