La solitude ressemble le plus souvent à une grotte inquiétante et raconter les solitudes est un exercice narratif laborieux. Il s'agit en effet ici d'êtres seuls/esseulés dont le tourment rend coupable et impuissant. Certes, il existe les solitaires de vocation pour qui la solitude se convertit en unicité féconde. Il existe aussi la solitude des âmes stériles et, à ses antipodes, celle ressentie devant une civilisation déshumanisante qui pousse l'âme au bord des larmes. La solitude à « odeur de destin » ressemble à un orphelin devant l'océan et ceux qui ont un supplément de coeur la reconnaissent. C'est elle qui nous incite à polémiquer avec « la raison des choses » et avec « le mauvais démiurge ».
À force d'avoir longtemps exploré le goût des sentiments et des saisons du coeur, je suis un témoin inconfortable condamné à regarder, avec peine ou sarcasme, la solitude tramée par la cruelle logique du hasard. Et comment raconter cette solitude sans l'illusion qu'elle pourrait exprimer une forme de liberté ?
En osant ce que certains n'aiment pas lire, j'invoque les mots d'Ismail Kadaré : « Ce n'est pas la liberté qui permet la littérature, c'est la littérature qui permet la liberté ». Mais où commence la liberté sinon dans une solitude vécue comme projet ? Et où finit-elle, lorsque la solitude qui tue est l'image de l'indifférence des autres ?
Beatrice Franco (pseudonyme de Smaranda Klotz, née en 1956) est auteure et traductrice de nationalité roumaine résidant en France depuis 2011. Son activité compte, entre autres, des traductions de Montaigne, Charles Perrault, Diderot, Jules Verne, Dino Buzzati, Marguerite Yourcenar.
Éduquée et formée à la culture française, elle reste également attachée aux valeurs profondes et aux souvenirs tragiques de l'Europe de l'Est. Dans la plupart de ses textes, elle se définit comme ennemie du « politiquement correct » d'où sa citation préférée : « Tant que les lapins n'auront pas d'historiens, l'histoire sera racontée par des chasseurs » (Howard Zinn).
Raniero Cantalamessa, a Franciscan Capuchin ordained priest in 1958, earned a PhD in Theology (1962) from the University of Freiburg (Switzerland), and a PhD in Classics from the Catholic University of Milan (1966). From 1970 to 1979, he held the first Chair of Early Christian Studies in Italy and was the first Director of the Department of Religious Studies of the Catholic University of Milan. His main works deal with Tertullian, Pseudo-Hippolytus, Christian apologetics, Easter and Christology in the Ancient Church. In 1979, Father Cantalamessa resigned his teaching position and, in 1980, was appointed by Pope John Paul II Preacher to the Papal Household. This volume is an homage published by friends and colleagues in Patristic studies to honour him as both a scholar and a theologian on the occasion of his 80th birthday.
Contributors :
Pauline Allen, Pier Franco Beatrice, Marie-Odile Boulnois, Paul F. Bradshaw, Harald Buchinger, Frédéric Chapot, Stefan Freund, Claudio Gianotto, Rémi Gounelle, Theresia Hainthaler, Adam Kamesar, Winrich Löehr, Bronwen Neil, Bernard Pouderon, Ilaria Ramelli, Margaret Schatkin, Helmut Seng, Michael B. Simmons.