La justice, tel est le fil rouge de l'engagement de François Soulage. La justice avant la charité. Parce qu'il ne s'agit pas de "faire la charité" aux pauvres mais de leur restituer d'abord ce qui leur appartient. Alors vient le temps de la charité qui est vie fraternelle, communautaire, universelle. Passionnément engagé, le président du Secours Catholique l'est depuis près d'un demi-siècle. Depuis 2008, le voici à la tête d'un des tout premiers services d'Eglise, d'une des associations caritatives les plus actives aussi bien en France qu'à l'étranger. Un millier de salariés, 61 000 bénévoles, 3 800 équipes sur le terrain... Un million et demi de personnes aidées chaque année. A la source de ce combat, l'Evangile qui conduit au service de la fraternité, cette diaconie que l'Eglise redécouvre. Engagements politique, associatif, caritatif, ecclésial, familial ne sont finalement que l'expression d'un engagement de foi. "Voici, je fais toutes choses nouvelles", annonce le Christ de l'Apocalypse. Mais cela ne se fait pas sans l'homme. L'avenir est à imaginer.
Guerre économique, course à la rentabilité, compétition scolaire... En Occident comme sur la planète entière, le modèle de vie formaté par la logique de marché ressemble de plus en plus à la lutte de tous contre tous. Malheur aux vaincus ! Pendant que les gagnants dépensent sans compter que devient la solidarité ? Les associations qui s'en réclament sont-elles cantonnées à ramasser les blessés sur le champ de bataille en leur procurant simplement de quoi survivre ? Comment sortir de cette vision fataliste qui défait les liens entre les humains, émiette les sociétés et culpabilise les plus fragiles, chômeurs, précaires et étrangers accusés de tous les maux ?