La Doctrine sociale de l'Église, ce n'est pas seulement un discours, c'est une doctrine incarnée dans les réalités de terrain, une pratique par laquelle la charité devient action sociale. C'est parmi les premiers que les catholiques s'insurgent et prennent conscience des conséquences humaines de la révolution industrielle qui bouleversa le xixe siècle. Fondation d'oeuvres au service des plus jeunes, des plus humbles et des plus vulnérables : l'apport des catholiques européens est immense. Des laïcs s'engagent dans la bataille de la législation sociale, alors que le travail ne fait l'objet d'aucune réglementation et qu'aucune loi ne protège les travailleurs, et d'abord les ouvriers. Rerum novarum, la grande encyclique de Léon XIII, est le premier résultat de l'oeuvre salutaire de ces bienfaiteurs, dont elle salue aussi l'engagement. Ce texte fera date et les papes ultérieurs auront le souci de l'actualiser en l'adaptant aux évolutions de la société.
Une étude claire et aboutie, à large spectre, menée par un spécialiste de l'engagement des catholiques dans l'action caritative et sociale, et qui étend son champ au-delà des seules réalités françaises en venant embrasser l'ensemble de la situation européenne. Une redécouverte de l'histoire et du sens de l'action sociale.
Daniel Moulinet fait ici la théorie de la Guerre juste, née chez les Pères de l'Église et qui définit aujourd'hui les relations internationales.
Il relate et commente les réactions de l'Église face aux grands conflits du xxe siècle. La Première Guerre mondiale avec les appels à la paix de Benoît XV, la Seconde Guerre mondiale et les positions controversées de Pie XII, le mythique discours de Paul VI à l'ONU sur la la Guerre froide , l'effondrement du communisme accompagné par Jean Paul II, les attentats du 11 septembre auxquels le Vatican a réagi en condamnant toutes idéologies terroristes au nom de Dieu.
Une synthèse claire et lumineuse. Indispensable pour qui veut comprendre la guerre et la paix.
A l'exemple des catholiques allemands et italiens réunis dans les Katholikentage et dans l'Opera dei congressi, des Français, formés à l'action caritative par la Société de Saint-Vincent-de-Paul, se retrouvent, après 1870, au sein des Comités catholiques pour coordonner les oeuvres catholiques et la défense religieuse. L'action de ces notables, quelque peu oubliée, voire méprisée par la suite, méritait d'être remise en lumière. Bien qu'ayant connu des échecs sur le terrain politique, sous " la République des républicains ", elle a porté des fruits durables. Ces hommes ont participé à l'essor des pèlerinages, des congrès eucharistiques et de l'adoration du Saint-Sacrement. Ils ont participé à la fondation de nombreuses écoles libres, du primaire à l'université, en passant par l'enseignement spécialisé ; ils ont animé des patronages ; ils ont défendu l'Eglise dans les journaux. Mais c'est surtout dans le domaine social que leur charité s'est faite inventive. Aucune des oeuvres ouvrières de l'époque ne leur est demeurée étrangère ; ils ont cherché comment, via les syndicats mixtes, adapter à leur siècle les corporations médiévales ; ils ont lancé les syndicats agricoles et les caisses rurales ainsi que des banques populaires mutualistes ; tout en participant aux oeuvres charitables de l'époque (y compris les logements et les jardins ouvriers), certains ont voulu aller plus loin et aider les ouvriers à prendre en main leur formation sociale. Après avoir retracé l'histoire des Comités catholiques, ce livre brosse un portrait type de ces catholiques engagés, autour de cinq grandes figures (Charles Chesnelong, Émile Keller, Anatole de Caulaincourt, Charles Thellier de Poncheville, Charles de Nicolay), avant de présenter un panorama de l'ensemble des oeuvres catholiques, grâce auxquelles, après les années d'affrontement, l'Eglise catholique est apparue dans la société française, poussée moins par la recherche de domination que par la charité.