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Cloé Korman
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Entre 1942 et 1944, des milliers d'enfants juifs, rendus orphelins par la déportation de leurs parents, ont été séquestrés par le gouvernement de Vichy. Maintenus dans un sort indécis, leurs noms transmis aux préfectures, ils étaient à la merci des prochaines rafles.
Parmi eux, un groupe de petites filles. Mireille, Jacqueline, Henriette, Andrée, Jeanne et Rose sont menées de camps d'internement en foyers d'accueil, de Beaune-la-Rolande à Paris. Cloé Korman cherche à savoir qui étaient ces enfants, ces trois cousines de son père qu'elle aurait dû connaître si elles n'avaient été assassinées, et leurs amies.
C'est le récit des traces concrètes de Vichy dans la France d'aujourd'hui. Mais aussi celui du génie de l'enfance, du tremblement des possibles. Des formes de la révolte.
Cloé Korman est née en 1983 à Paris. Son premier roman, Les Hommes-couleurs (Seuil, 2010), a été récompensé par le prix du Livre Inter et le prix Valery-Larbaud. En 2013, elle a publié, toujours au Seuil, Les Saisons de Louveplaine, puis Midi en 2018, et Tu ressembles à une juive en 2020. -
Dans l'hôpital parisien où elle exerce, Claire voit arriver Dominique, un ancien amant. La maladie de Dom, déjà à un stade très avancé, met en échec ses qualités de médecin et fait resurgir le souvenir de leur rencontre. Quinze ans plus tôt, Claire est partie à Marseille, avec son amie Manu, travailler dans le théâtre associatif que dirigeait Dominique. Au milieu d'un groupe d'enfants occupés à apprivoiser la scène et embarqués dans une adaptation tumultueuse de La Tempête de Shakespeare, elles sont troublées par une silhouette fragile : celle d'une petite fille marginale, aussi mal à l'aise dans sa famille que parmi les autres enfants, et qui semble les appeler à l'aide. Pourtant la joie de l'été, la découverte du désir et le cercle des silences coupables les empêchent de prendre conscience du drame en train de se nouer.
Cloé Korman nous entraîne dans une enquête sur le mystère d'une violence exposée devant tous, en plein soleil, et néanmoins inapprochable. Porté par le souffle vital de deux héroïnes à peine sorties de l'adolescence, Midi est la splendide évocation d'une beauté qui aveugle et qui sauve.
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La France a une vieille tradition de racisme. Du Code noir à l'islamophobie contemporaine, la mise au ban de certaines populations a pris de multiples formes, souvent tragiques. Pour ma famille, ce fut le Statut des Juifs en 1940 qui marqua la plongée dans l'horreur et entraîna un sentiment d'aliénation durable.
« Attache tes cheveux sinon tu ressembles à une juive » : d'une assignation à être plus discrète, à me conformer à une certaine norme physique, je ferai la focale de ce récit. En tant que femme, en tant qu'enfant d'une famille juive rescapée mais aussi en tant qu'écrivaine des banlieues, des minorités, des marges, le clivage pervers entre la lutte contre l'antisémitisme et les autres luttes antiracistes me choque. Il produit des effets politiques et électoraux désastreux. Il est au service de toutes les oppressions.
C. K.
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Un couple, employé d'une multinationale, dirige les travaux d'un tunnel destiné à livrer du pétrole mexicain vers les USA, au mépris des lois du pays. Le tunnel devient la voie de passage des émigrants mexicains. Le couple se retrouve, au fil des années, complice de ces passages clandestins, car le tunnel est long à percer. Ce qui permet à l'opération de durer c'est que le responsable du chantier au sein de la multinationale à New-York est un amateur et un trafiquant d'objets archéologiques que les ouvriers découvrent (et se mettent même à fabriquer).A cette intrigue de fond, se mêle étroitement une intrigue intime. Le couple a adopté un petit garçon mexicain avant de donner naissance à une fille, puis à des jumeaux. A quinze ans, amoureux de sa soeur, le garçon mexicain disparaït par le tunnel. Sa soeur finira par le rejoindre dans sa vie errante d'immigré aux USA.Le roman est animé tout au long par une écriture sensuelle, une précision documentée (sur le pétrole, la corruption, la clandestinité) qui ne pèse jamais, une connaissance parfaite du désert mexicain et par des personnages singuliers, hauts en couleur et très attachants. Bref un souffle romanesque exceptionnel chez un jeune auteur. Cloé Korman a 25 ans. Elle est ancienne élève de l'école Normale Supérieure. C'est son premier roman.
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La dernière fois que Nour a vu son mari, Hassan, cétait en août à laéroport dAlger. Il retournait travailler en France. Puis il na plus donné de nouvelles et Nour a décidé à son tour de prendre lavion pour venir voir ce qui se passait.Quand elle arrive à Louveplaine, la ville de Seine-Saint-Denis où Hassan lui a promis quils vivraient un jour avec leur petite fille, au 15e étage de la tour Triolet, lappartement est vide. Hassan a disparu. Désemparée mais déterminée à retrouver son mari, Nour fait connaissance avec les habitants de la cité, des parents qui triment aux adolescents qui font les quatre-cents coups. Sonny, bon élève au lycée mais mêlé à tous les trafics, simpose à elle, tantôt amical, tantôt menaçant. Apparemment, il sait, pour Hassan. Mais veut-il aider Nour, la protéger, ou lembrouiller ? Nour avance à tâtons, alors que la sombre renommée de son mari se dessine sur fond déconomie parallèle et de démantèlements urbains qui mettent la cité sous tension.Sur les traces de son héroïne qui déambule dans latmosphère gothique dune ville battue par les vents, et attrapant au vol les rêves turbulents de bandes dadolescents hors de contrôle, Cloé Korman transforme le béton du 93 en un matériau romanesque puissant, un territoire de la mémoire républicaine, et le creuset dune langue où se conjuguent la poésie et laction.Cloé Korman est née en 1983 à Paris. Elle a étudié la littérature, en particulier la littérature anglo-saxonne, ainsi que lhistoire des arts et du cinéma. Son premier roman, Les Hommes-couleurs a été récompensé par le prix du Livre Inter et le prix Valery-Larbaud, et sest vendu à plus de 30 000 exemplaires.
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La Courneuve, mémoires vives ; portraits des habitants de la Courneuve par les élèves du lycée Jacques Brel
Cloé Korman
- Médiapop
- Ailleurs
- 15 Septembre 2011
- 9782918932031
« À partir du moment où tu prends du papier, un bout de stylo, soit t'essayes de devenir rappeur, soit t'essayes de devenir ce que tu peux » - en insufflant humour et solennité à leur incroyable comédie humaine, les élèves du Lycée Jacques Brel, en Seine Saint-Denis, ont réalisé entre janvier et juin 2011 des portraits de leurs proches, en textes et en photos.
Ils retracent la vie de ceux qui leur sont chers à partir d'entretiens, de souvenirs ou d'épisodes fictifs qu'ils ont inventés pour combler les lacunes et les blessures. Invoquant la mémoire de la guerre d'Algérie et de tous les colonialismes, convoquant rappeurs, djinns, esprit du vaudou ou éthique sportive, ils racontent de l'intérieur une des villes les plus fantasmées de France.
"La Courneuve, portraits à vif et ville multiple" Sortir la banlieue des clichés, rendre sa dimension humaine à l'espace urbain, incarner la ville, croiser des regards: entre janvier et juin 2011, les élèves du lycée Jacques-Brel de La Courneuve (Seine-Saint-Denis) ont réalisé une série de portraits, La Courneuve, Mémoires vives, lors d'un atelier encadré par l'écrivain Cloé Korman et leur professeur d'anglais, Solène Nicolas (...) article de Christine Marcandier, Mediapart