La laïcité repose sur un principe de séparation entre l'État et la religion. Dans ce livre novateur, Cécile Laborde met à jour les fondements philosophiques de cette idée constitutive de la pensée politique moderne. Elle démontre l'ambiguïté de l'idée libérale de neutralité religieuse et propose de désagréger les différents aspects du phénomène religieux, afin de mieux comprendre le double mouvement qui conduit l'État à protéger le religieux, mais aussi à se protéger du religieux. Elle fonde la laïcité sur le triple impératif d'un État accessible, inclusif et non intrusif : ses règles doivent pouvoir être comprises de tous, ne pas conduire à l'exclusion de minorités, et ne pas violer la liberté des citoyens. En resituant la laïcité française dans une perspective philosophique et comparative élargie, ce texte offre un éclairage saisissant sur les controverses récentes relatives à la place de la religion dans l'espace public.
Entre la théorie républicaine classique, aveugle aux différences, et la philosophie multiculturaliste adepte de la reconnaissance des identités collectives, il y a place pour un républicanisme critique dont ce livre est le manifeste. À la charnière de la critique sociale et de la philosophie politique, Cécile Laborde renouvelle avec force les termes du débat. Elle en appelle à un républicanisme de non-domination et propose une alternative progressiste au libéralisme et au multiculturalisme anglo-américain : la lutte pour la reconnaissance ne se limite pas à des luttes pour lidentité ; le citoyen ne doit être ni « toléré », ni « émancipé », ni « reconnu » dans sa spécificité ou sa différence. Il doit bien plutôt être « non dominé ».
Cécile Laborde est diplômée de lInstitut détudes politiques, docteur de luniversité dOxford. Elle est professeur de théorie politique à luniversité de Londres et lauteur de trois livres parus en anglais chez Macmillan, Blackwell et Oxford University Press.
L'art est un effet produit par la rencontre entre une oeuvre et un public ; il se manifeste intégralement en sensations. L'effet de l'art atteint son paroxysme lorsqu'il se fait ravissement, soit lorsque le texte lu, le tableau vu, la musique entendue deviennent si désirables qu'ils nous éblouissent, nous délectent, nous emportent et nous violentent tout à la fois pour notre plus grand plaisir.
Tel est l'objet de cet essai centré sur l'art verbal en particulier et qui tend à cerner les conditions de déclenchement et de matérialisation de cette puissante attraction générée par le style lors de la réception.