«J'étais né impressionnable et sensible. Ces deux qualités sont les deux premiers éléments de toute poésie. Les choses extérieures à peine aperçues laissaient une vive et profonde empreinte en moi ; et quand elles avaient disparu de mes yeux, elles se répercutaient et se conservaient présentes dans ce qu'on nomme l'imagination, c'est-à-dire la mémoire, qui revoit et qui repeint en nous. Mais de plus, ces images ainsi revues et repeintes se transformaient promptement en sentiment. Mon âme animait ces images, mon coeur se mêlait à ces impressions. J'aimais et j'incorporais en moi ce qui m'avait frappé. J'étais une glace vivante qu'aucune poussière de ce monde n'avait encore ternie, et qui réverbérait l'oeuvre de Dieu ! De là à chanter ce cantique intérieur qui s'élève en nous, il n'y avait pas loin. Il ne me manquait que la voix. Cette voix que je cherchais et qui balbutiait sur mes lèvres d'enfant, c'était la poésie. Voici les plus lointaines traces que je retrouve au fond de mes souvenirs presque effacés des premières révélations du sentiment poétique qui allait me saisir à mon insu, et me faire à mon tour chanter des vers au bord de mon nid, comme l'oiseau.» Extrait de la Préface de 1849 aux Méditations.
Il a vingt ans, il ne fait rien et, pour mettre fin à une idylle qui déplaît à sa famille, celle-ci l'expédie en Italie. Lamartine visite Florence, séjourne à Rome, arrive à Naples où, après une promenade en barque qui met sa vie en péril, il rencontre la fille d'un pêcheur - c'est Graziella - et c'est une des histoires d'amour les plus belles et les plus touchantes que l'on ait jamais écrites. Une histoire très brève aussi : Graziella ne survivra pas longtemps au retour en France de son ami. Il y a deux personnages dans Graziella : Graziella elle-même et l'Italie. Non pas l'Italie de Stendhal, des «diva», des Sanseverina, des archevêques amoureux. Mais l'Italie des paysans, des pêcheurs, qui, aux rives d'Ischia et de Procida, vivent parmi leurs jardins et leurs vignes aussi simplement qu'aux plus beaux jours du monde antique.
« Je partis pour l'Orient, et j'y promenai deux ans mon inquiétude dans la Turquie, dans la Terre sainte, dans la Syrie, dans le Liban. Je revins. » Pérégrination d'un poète qui voyage en humaniste, sans préjugé négatif envers l'Islam, à un moment charnière pour l'Empire ottoman, menacé par les troupes égyptiennes. Périple révélateur du rôle déterminant de l'Orient dans l'oeuvre d'une des plus grandes figures littéraires et politiques du XIXe siècle.
«Lamartine (1790-1869) a été député sous Louis-Philippe et à la tête du gouvernement provisoire en 1848. Mais ce sont ses Méditations (1820) qui ont été une révolution. Loin des images criardes et des cassures cabotines, son langage invente la transparence musicale. Ses recueils lyriques, ses épopées (Jocelyn) et jusqu'à ses proses restent en pleine nature en même temps qu'à l'intérieur de l'âme. Personne ne sait mieux nous faire prendre conscience de cette fuite du temps dont nous sommes tissus. Mes jours déclinent comme l'ombre.» Jean Grosjean.
Raphaël, second roman d'amour de Lamartine après Graziella (dont le succès ne se dément pas) garde des zones d'intensité et de mystère qui refont vibrer une grande voix du Romantisme. Raphaël est le nom que Lamartine donne, un peu plus de trente ans après, à l'amant qu'il a été. Pour accroître la confusion entre vérité et fiction, Julie Charles, héroïne du « Lac » qui fut le plus célèbre poème du XIXe siècle français, garde son prénom. Tissu de mensonges, son récit ? Notre double chronologie, en annexe, se charge de mesurer la transposition des faits en fiction. Lamartine reste fidèle ici à la vérité la plus essentielle : que « Tout dise : ils ont aimé » (« Le Lac »). D'avoir baigné dans sa matière lumineuse, d'avoir connu cette grâce douloureuse de la présence et de sa privation, le Lamartine vieillissant qui écrit là son Werther, en reste à jamais extasié. Le paysage lui-même devient habité. La Savoie aura toujours un visage, celui de Julie. Cela suffit à faire un monde, centré sur deux êtres qui vont puiser de l'épaisseur dans leur souffrance. Ce roman court est un poème copieux. Le recueil des Méditations est là, latent. La poésie reste aussi en-dessous, hymne et chant funèbre. Le lac, par exemple, est omniprésent, cadre, spectacle mais aussi musique, espace clos, temps contenu, déroulement d'idylle ; pour les contemporains de Lamartine et pour nous, ce livre est un récit poétique. Rappel d'idylle, glose d'un poème, le roman autobiographique de Raphaël revient sur les lieux du « Lac » et remonte vers l'origine de la poésie lamartinienne : la genèse d'une âme, sa renaissance par l'amour, accompagnent la réinvention intime de la littérature. Cette dernière ne s'élabore pas dans des considérations théoriques, mais dans le saisissement de la vie même. Grâce à cette édition critique, la seule dans le commerce, nous souhaitons redonner vie à ce roman, et aussi à son auteur, dont nous déplorons l'injuste effacement.
L'oeuvre : "Que me font ces vallons, ces palais, ces chaumières ? / Vains objets dont pour moi le charme est envolé ; / Fleuves, rochers, forêts, solitudes si chères, / Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé." Itinéraire spirituel et sentimental, les Méditations poétiques restituent les soupirs d'une âme livrant ses angoisses et ses idéaux. Les thèmes de la mélancolie, du désespoir et de la religion - ici rassemblés en un vaste paysage devenu le miroir des tourments de l'homme - définissent un lyrisme nouveau annonçant la révolution romantique de la poésie française.
Le dossier : Avant d'aborder l'oeuvre : Fiche d'identité de l'auteur, Repères chronologiques, Fiche d'identité de l'oeuvre, Pour mieux lire l'oeuvre ; Pour approfondir : Clés d'analyse, Genre et langage, Thèmes et prolongements, Glossaire, Bibliographie.
Discours prononcé en mars 1838 à l'Assemblée Nationale, Sur l'abolition de la peine de mort est un chef d'oeuvre de la Littérature du XIXe siècle.
Grandiose orateur de la première moitié du siècle, écrivain, poète et homme politique, Alphonse de Lamartine consacre son talent à la défense d'idéaux humanistes et républicains. Luttant contre la peine de mort et pour l'abolition de l'esclavage, le poète laisse derrière lui des poêmes et des discours convaincants de style. Concernant la peine de mort, l'argumentation connaît une densité rare pour l'époque sur un tel thème. Car l'analyse de Lamartine est basée sur l'exploration d'une société en pleine évolution, une sociéé ayant dépassé, selon lui, l'ère de la barbarie. Déclarant que la peine de mort est devenue inutile et nuisible dans une société évoluée, il fait appel à la liberté et à la moralité pour qu'enfin la transition s'annonce. Transition vers d'autres pratiques, vers une nouvelle façon de dire la justice.
Pas si lointaine, et encore appliquée par ailleurs, tout discours sur la peine de mort mérite une attention particulière.
Lamartine propose ici un chef d'oeuvre.
Au seuil de sa vie, le grand poète Alphonse de Lamartine entreprend de raconter ses souvenirs d'enfance et ses premiers émois amoureux : né au début de la Révolution française, le petit garçon a vu son père jeté en prison. Lorsque le calme est revenu, la famille s'est installée en Bourgogne et le jeune Alphonse a découvert la vie au grand air, les courses dans les champs et les jeux avec les jeunes bergers de Milly...
Durant son long voyage en Orient, Lamartine (1790-1869) ne passe que quelques jours à Athènes, mais les impressions qu'il consigne alors dans son journal témoignent des sentiments les plus élevés dont fut capable le romantisme.
Animé d'une foi exaltée dans le peuple, ému autant qu'inquiété par la beauté magistrale des sites athéniens, le poète livre ici une intimité sublime. Texte extrait de Souvenirs, impressions, pensées et paysages pendant un voyage en Orient, 1832-33, ou Notes d'un voyageur.
Lamartine, orateur exceptionnel qui avait le sens de la formule, a lui-même rédigé l'argumentaire de son ouvrage : " J'entreprends d'écrire l'histoire d'un petit nombre d'hommes qui, jetés par la Providence au centre du plus grand drame des temps modernes, résument en eux les idées, les passions, les fautes, les vertus d'une époque... Cette histoire pleine de sang et de larmes est pleine aussi d'enseignements pour les peuples. " Et il ne manquait pas de citer la lettre envoyée par Victor Hugo : " Tout ce que j'ai déjà lu de votre livre est magnifique. Vous saisissez ces hommes gigantesques, vous étreignez ces événements énormes avec des idées qui sont à leur taille. Ils sont immenses, mais vous êtes grand. " De fait, Lamartine ne se limite pas au destin finalement tragique du parti des Girondins - Vergniaud, Guadet, Gensonné, Buzot, les époux Roland... -, mais étend son récit de la mort de Mirabeau, en avril 1791, jusqu'à thermidor et la chute de Robespierre, qui devient peu à peu le héros principal de la tragédie révolutionnaire mise en scène ici. Car, comme le souligne Mona Ozouf, " plus qu'au livre d'histoire, plus qu'au poème ou même au roman, c'est au théâtre que font penser ces Girondins ", le livre dont l'auteur prend souvent ses aises avec la réalité historique pour produire des effets plus saisissants.
La réussite fut totale, le succès éclatant. Toutes proportions gardées, Lamartine devenait pour la Révolution française ce qu'avait été, quarante ans auparavant, Chateaubriand avec Le Génie du christianisme pour la religion. Comme son illustre confrère, il avait su capter la sensibilité et les attentes de ses contemporains, leur livrant l'histoire que, à la veille de la révolution de 1848, ils voulaient lire. Aujourd'hui, l'Histoire des Girondins est autant un témoignage sur cette époque qu'une fresque épique sur la Révolution brossée par un magicien du style.
Lamartine fut homme de lettres et homme politique. Il participa à la révolution de février 1848 et proclama la IIe République. Il assura la gouvernance provisoire du pays mais obtint un score quasi nul à l'élection présidentielle qui plaça Louis-Napoléon Bonaparte au pouvoir. Il se consacra alors à la littérature et apparut comme l'une des grandes figures du romantisme auprès de ses pairs : Hugo, Nodier, Sainte-Beuve. Les générations suivantes, de Flaubert à Rimbaud, critiquèrent son lyrisme vieillot.
Ceux-là ont-ils jamais eu connaissance de ces Trois petits poèmes érotiques davantage punk ou rock'n'roll que musique de chambre, que l'on a mis du temps à attribuer au si sage auteur du Lac, étudié dans toutes les écoles ?
Lamartine, orateur exceptionnel qui avait le sens de la formule, a lui-même rédigé l'argumentaire de son ouvrage : " J'entreprends d'écrire l'histoire d'un petit nombre d'hommes qui, jetés par la Providence au centre du plus grand drame des temps modernes, résument en eux les idées, les passions, les fautes, les vertus d'une époque... Cette histoire pleine de sang et de larmes est pleine aussi d'enseignements pour les peuples. " Et il ne manquait pas de citer la lettre envoyée par Victor Hugo : " Tout ce que j'ai déjà lu de votre livre est magnifique. Vous saisissez ces hommes gigantesques, vous étreignez ces événements énormes avec des idées qui sont à leur taille. Ils sont immenses, mais vous êtes grand. " De fait, Lamartine ne se limite pas au destin finalement tragique du parti des Girondins - Vergniaud, Guadet, Gensonné, Buzot, les époux Roland... -, mais étend son récit de la mort de Mirabeau, en avril 1791, jusqu'à thermidor et la chute de Robespierre, qui devient peu à peu le héros principal de la tragédie révolutionnaire mise en scène ici. Car, comme le souligne Mona Ozouf, " plus qu'au livre d'histoire, plus qu'au poème ou même au roman, c'est au théâtre que font penser ces Girondins ", le livre dont l'auteur prend souvent ses aises avec la réalité historique pour produire des effets plus saisissants.
La réussite fut totale, le succès éclatant. Toutes proportions gardées, Lamartine devenait pour la Révolution française ce qu'avait été, quarante ans auparavant, Chateaubriand avec Le Génie du christianisme pour la religion. Comme son illustre confrère, il avait su capter la sensibilité et les attentes de ses contemporains, leur livrant l'histoire que, à la veille de la révolution de 1848, ils voulaient lire. Aujourd'hui, l'Histoire des Girondins est autant un témoignage sur cette époque qu'une fresque épique sur la Révolution brossée par un magicien du style.
Cette vie de « Mahomet » est un véritable tournant dans les études occidentales consacrées à l'islam. Une biographie étonnante à tous points de vue. Étonnante parce qu'il s'agit de la première biographie respectueuse du Prophète de l'islam, rédigée par un auteur européen. Etonnante parce que soucieuse de faire connaître un autre « Mahomet », qu'elle perçoit comme le plus grand des hommes et le plus profond des penseurs.
Étonnante surtout parce que, aujourd'hui encore, elle demeure un modèle d'intelligence et d'accès à l'Autre auquel bien des positions actuelles, venant et d'Orient et d'Occident, ont renoncé. Etonnante enfin parce que malgré l'hommage rendu au Prophète, et avec une sympathie exigeante, elle en discute les écarts. Il y a un véritable moment Lamartine, un moment, original et fondateur, ce moment où le savoir est témoin de l'espoir, qu'une collection intitulée D'islam et D'ailleurs se doit de faire redécouvrir.
Les textes de Lamartine publiés ici font partie du Cours familier de littérature qu'il définit comme étant son «inventaire des oeuvres intellectuelles de l'homme. C'est dans la philosophie, la poésie et le théâtre de l'Inde qu'il perçoit la lumière d'une civilisation au sommet de la vertu et de la sagesse. Il en est ébloui; En fermant le livre on n'est pas seulment charmé ; on est meilleur....
Le présent florilège mêlant des oeuvres oubliées aux poésies les plus connues permet de se faire une juste idée des différents thèmes chers à l'auteur et de bien cerner ce personnage phare.
Ce choix de 17 poèmes puisés dans les "Méditations poétiques" publiées vers 1820 montre une grande voix du romantisme.
Lamartine insuffle dans ses textes un état d'âme intégrant l'admiration pour la nature, refuge du solitaire (Le Lac), l'amour, celle élogieuse pour l'être féminin (A Elvire), l'interrogation sur la destinée humaine (l'Isolement).
La poésie de Lamartine (1790-1869) est sincère, elle nous dit les souffrances et les espoirs d'un poète malmené par la vie, qui éprouve un "besoin de silence et de solitude."
Elle nous montre l'homme écartelé entre ses aspirations vers le monde divin, la "céleste patrie", et son enchaînement à la terre.
Alphonse de Lamartine est entré en politique après les Trois Glorieuses. Dans Sur la politique rationnelle, il détaille son programme évangélique et libéral, et se présente comme un « Bonaparte de la parole » et un « Christophe Colomb de la liberté ». Il invite les royalistes divisés à se rassembler au-dessus des partis.
Venez découvrir les Méditations poétiques de Lamartine grâce à une analyse littéraire de référence ! Écrite par un spécialiste universitaire, cette fiche de lecture est recommandée par de nombreux enseignants. Cet ouvrage contient la biographie de l'écrivain, le résumé détaillé, le mouvement littéraire, le contexte de publication de l'oeuvre et l'analyse complète. Retrouvez tous nos titres sur : www.fichedelecture.fr.
Regina, bref roman du poète romantique Aphonse de Lamartine est une suite de son roman Graziella, avec lequel il est traditionnellement publié. Le narrateur est le même et fait allusion dans le chapitre V à son amour italien impossible. Cette fois, c'est d'une princesse en exil, Régina, qu'il s'éprend, frappé de sa beauté. Mais Régina aime son meilleur ami Saluce, qui, emprisonné en Italie, lui a confié l'amour de sa vie. Après avoir raconté l'origine de la passion entre Régina et Saluce à partir du récit qu'elle lui en a fait, le narrateur le complète grâce à la publication des lettres de son ami et révèle le malheur : Régina est promise contre son gré à un prince. Saluce l'enlève pour la soustraire à ce destin et se retrouve enfermé au château Saint-Ange. Ce « drame d'amour » se noue et se dénoue étrangement, autour du geste, finalement ambigu, du sacrifice.
L'esprit humain n'a point une marche éternellement progressive et ascensionnelle, comme le soutient contre moi, hélas! et contre l'évidence, un ami littéraire dans ses belles Lettres à un homme tombé (il aurait mieux fait peut être de dire à un homme sorti).
Mais l'esprit humain, comme toute chose humaine, n'a pas non plus d'éclipse permanente. Comme l'astre de la lumière matérielle, qui est son image, l'esprit humain a des crépuscules, des aurores, des midis, des déclins, des heures, en un mot des jours et des nuits; mais il n'a ni jours éternels ni nuits éternelles. Il est toujours vieux et il est toujours jeune. Cette caducité l'empêche de se confondre avec la Divinité, dont il n'est que l'oeuvre et l'ouvrier, mais jamais l'égal. C'est là l'erreur de ces Guèbres modernes du feu intellectuel, inextinguible et toujours croissant en lumière. Que ces anciens amis me le pardonnent: en bonne amitié, on est obligé d'avoir tous les jours le même coeur que ses amis; mais on n'est pas tenu d'avoir toutes les nuits le même rêve.
L'esprit humain n'a point une marche éternellement progressive et ascensionnelle, comme le soutient contre moi, hélas! et contre l'évidence, un ami littéraire dans ses belles Lettres à un homme tombé (il aurait mieux fait peut être de dire à un homme sorti).
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